Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-04-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 avril 1858 25 avril 1858
Description : 1858/04/25 (A3,N45). 1858/04/25 (A3,N45).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203091f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
190 L'ISTHME DE SUEZ, DIMANCHE 25 AVRIL.
Il y a énormément à faire en Orient, et la tftche est telle-
ment incommensurable que ce ne sera pas trop des efforts
réunis de l'Angleterre, de la France, de la Russie et de
l'Allemagne pour la mener à terme. Les intérêts matériels
que nous avons de ce côté sont insignifiants aujourd'hui;
soit, et c'est pour cela même que nous sommes autorisés à
en rechercher de plus grands, sans préjudice aucun de ceux
de l'Angleterre. Toute nation qui se trouve dans les premiers
rangs du monde est douée d'une certaine force d'expansion
qui demande à être satisfaite à tout prix. L'Angleterre aime-
rait-elle mieux que la France s'épandit en Europe plutôt qu'en
Asie. ou en Afrique? Mais, l'intérêt moral que nous avons
dans l'établissement d'un canal maritime entre l'extrême
Orient et l'Europe, est encore plus humanitaire que national :
laissez les choses dans l'état où elles sont, et Dieu sait quand
lés populations de l'Asie orientale auront secoué leur torpeur
séculaire. Que les flottes de l'Europe, sans rompre charge,
puissent en quelques jours franchir l'espace compris entre les
deux civilisations, et la Méditerranée, qui fut le font
baptismal commun des races chrétiennes, serait bientôt peut-
être la fontaine de Jouvence de toutes les races caduques du
vieux continent asiatique. L'humanité est dans l'attente d'un
nouveau passage de la mer Rouge, rien ne pourra l'em-
pêcher. » GUSTAVE CAZAVAN.
La Gazette universelle d'Augsbourg du 10 avril con-
tient aussi la réfutation suivante :
Paris, le 7 avril.
h Comme d'habitude, on donne ici à l'article violent et gros-
sier du Times plus d'importance qu'il n'en a en réalité. L'état
de la question du canal de Suez n'a pas changé depuis quel-
que temps. Malgré les affirmations de la Gazette autrichienne
et d'autres journaux allemands, la France n'a fait aucune
démarche officielle ou semi-officielle dans l'affaire de Suez
ou celle de l'ile Périm. Il est possible que la Porte ait informé
ses agents de sa manière d'envisager cette question ; mais
quelques feuilles exagèrent la portée d'une telle dépêche cir-
culaire. La nation française s'intéresse au canal comme à un
progrès de la civilisation universelle, à la tête de laquelle
elle a toujours la noble prétention de marcher. Mais le gou-
vernement français garde une attitude réservée en face de
l'agitation très-louable faite par M. de Lesseps. Si ce dernier
a raison contre MM. Palmerston et Disraëli et contre le
Tim'es, la pression de l'opinion publique et des intérêts de
tous les pays obtiendra l'exécution du projet. »
Le Railway-Times du 17 avril répond au Times par
un article assez étendu dont nous reproduisons les pas-
sages principaux :
« Le Times vient d'ajouter un autre le grand exploit « à la
liste de ses erreurs. Les journalistes qui raillent toute inven-
tion pratique à sa première apparition, ou qui attendent que
» des génies inventifs aient vaincu les premières difficultés, ont
» enfin attaqué le canal de Suez.
» Les « convictions - du Times sont basées sur le désir po-
» litique de ramener lord Palmerston au pouvoir. Toute idée
» ou opinion qui pourrait l'empêcher d'y revenir est attaquée
x avec la furie habituelle des écrivains experts, qui, pour
n montrer qu'ils sont capables d'atteindre un but, n'hésitent
a pas à contredire leurs propres assertions.
n Naturellement le Times n'essaye pas de donner quelque
raison pour ses convictions ou de s'appuyer sur quelque au-
* torité. Instruire le public n'est pas sa mission. Il condescend
de temps en temps à amuser ses lecteurs; et son occupation
» est d'abuser les uns pour l'édification des autres. Il y eut un
» temps où lord Palmerston était présenté comme un brouil-
» Ion, comme un querelleur, un ennemi et même comme un
» traître à sa patrie; il n'est donc pas étonnant que ce brusque
n revirement du Times produise quelque effet.
» Si une pareille chose lui est arrivée pour l'objet de son
» adulation actuelle, pourquoi les promoteurs du canal de
» Suez se plaindraient-ils à leur tour? Ils ont eu aussi leurs
» jours de louange. La critique est maintenant à l'œuvre; mais
» quand le succès sera plus assuré ou plus manifeste , la roue
» tournera encore, et les louanges reviendront. »
On voit que les journaux anglais, confrères du Times,
le jugent à peu près comme nous le jugeons de ce côté-ci
du détroit.
Nous n'ajouterons que peu de mots aux réfutations
qui précèdent; car elles sont aussi péremptoires et aussi
solides qu'on peut le désirer.
Mais comment le Times ose-t-il parler du lieutenant
Waghorn? « Quand le lieutenant Wagliorn eut réussi",
dit le journal anglais ! Mais qui ne sait que, loin de réus-
sir, le brave lieutenant IVaghorn, après quinze ans d'ef-
forts inutiles, est mort à la peine, insolvable, traité de
visionnaire et d'extravagant par ces mêmes hommes
d'État, adversaires systématiques de toute idée nouvelle,
que le Times soutient aujourd'hui au lieu de les com-
battre avec nous? (Voir sur le lieutenant Waghorn de la
marine indienne, nos numéros du 25 janvier 1857,
pages 18 et 21, et du 25 mars, même année, page 99).
Le lieutenant Waghorn a parfaitement réussi à indiquer
la route de l'Overland et à démontrer qu'elle était de
beaucoup la meilleure. Mais son projet a échoué, durant
sa vie entière ; et c'est sur sa tombe que d'autres ont re-
cueilli le fruit tardif de ses idées.
Le Times ferait donc beaucoup mieux de ne pas ré-
veiller un souvenir. si triste et si peu glorieux. Mais
peut-être le Times ignore-t-il l'histoire du lieutenant
Illaghoi-n ? Puisqu'il faut lui apprendre ce qu'est le rap-
port et la composition de la Commission internationale
en 1856, serait-il étonnant qu'il ignorât ce qui concerne
la route de l'Overland et son infortuné promoteur de
1823 à 1837 ?
Nous ne sommes même pas très-surs que le Times
sache précisément à quelle époque Périm a été occupée
par les Anglais. Il parle de quelques mois, bien que tout
le monde sache qu'il y a plus d'un an, le 14 février
1857, que le pavillon britannique a été arboré sur cet
ilot désert, qui commande l'entrée et la sortie du détroit
de Bab-cl-Mandeb.
Nos lecteurs se rappellent sans doute les déclarations
de la Revue dÉdimbourg, repoussant avec une louable
indignation toutes les objections qu'on emprunterait à la
politique contre le canal de Suez. La Revue d hdim-
bourg faisait contre notre projet des critiques toutes
techniques auxquelles nous avons répondu; mais elle
proclamait loyalement et bien haut que ce serait une
honte à l'Angleterre d'opposer à l'ouverture de l'isthme
des considérations d'intérêt ou de rivalité nationale.
Que va penser la Revue d'Edimbourg de l'article du
Times ?
Il y a énormément à faire en Orient, et la tftche est telle-
ment incommensurable que ce ne sera pas trop des efforts
réunis de l'Angleterre, de la France, de la Russie et de
l'Allemagne pour la mener à terme. Les intérêts matériels
que nous avons de ce côté sont insignifiants aujourd'hui;
soit, et c'est pour cela même que nous sommes autorisés à
en rechercher de plus grands, sans préjudice aucun de ceux
de l'Angleterre. Toute nation qui se trouve dans les premiers
rangs du monde est douée d'une certaine force d'expansion
qui demande à être satisfaite à tout prix. L'Angleterre aime-
rait-elle mieux que la France s'épandit en Europe plutôt qu'en
Asie. ou en Afrique? Mais, l'intérêt moral que nous avons
dans l'établissement d'un canal maritime entre l'extrême
Orient et l'Europe, est encore plus humanitaire que national :
laissez les choses dans l'état où elles sont, et Dieu sait quand
lés populations de l'Asie orientale auront secoué leur torpeur
séculaire. Que les flottes de l'Europe, sans rompre charge,
puissent en quelques jours franchir l'espace compris entre les
deux civilisations, et la Méditerranée, qui fut le font
baptismal commun des races chrétiennes, serait bientôt peut-
être la fontaine de Jouvence de toutes les races caduques du
vieux continent asiatique. L'humanité est dans l'attente d'un
nouveau passage de la mer Rouge, rien ne pourra l'em-
pêcher. » GUSTAVE CAZAVAN.
La Gazette universelle d'Augsbourg du 10 avril con-
tient aussi la réfutation suivante :
Paris, le 7 avril.
h Comme d'habitude, on donne ici à l'article violent et gros-
sier du Times plus d'importance qu'il n'en a en réalité. L'état
de la question du canal de Suez n'a pas changé depuis quel-
que temps. Malgré les affirmations de la Gazette autrichienne
et d'autres journaux allemands, la France n'a fait aucune
démarche officielle ou semi-officielle dans l'affaire de Suez
ou celle de l'ile Périm. Il est possible que la Porte ait informé
ses agents de sa manière d'envisager cette question ; mais
quelques feuilles exagèrent la portée d'une telle dépêche cir-
culaire. La nation française s'intéresse au canal comme à un
progrès de la civilisation universelle, à la tête de laquelle
elle a toujours la noble prétention de marcher. Mais le gou-
vernement français garde une attitude réservée en face de
l'agitation très-louable faite par M. de Lesseps. Si ce dernier
a raison contre MM. Palmerston et Disraëli et contre le
Tim'es, la pression de l'opinion publique et des intérêts de
tous les pays obtiendra l'exécution du projet. »
Le Railway-Times du 17 avril répond au Times par
un article assez étendu dont nous reproduisons les pas-
sages principaux :
« Le Times vient d'ajouter un autre le grand exploit « à la
liste de ses erreurs. Les journalistes qui raillent toute inven-
tion pratique à sa première apparition, ou qui attendent que
» des génies inventifs aient vaincu les premières difficultés, ont
» enfin attaqué le canal de Suez.
» Les « convictions - du Times sont basées sur le désir po-
» litique de ramener lord Palmerston au pouvoir. Toute idée
» ou opinion qui pourrait l'empêcher d'y revenir est attaquée
x avec la furie habituelle des écrivains experts, qui, pour
n montrer qu'ils sont capables d'atteindre un but, n'hésitent
a pas à contredire leurs propres assertions.
n Naturellement le Times n'essaye pas de donner quelque
raison pour ses convictions ou de s'appuyer sur quelque au-
* torité. Instruire le public n'est pas sa mission. Il condescend
de temps en temps à amuser ses lecteurs; et son occupation
» est d'abuser les uns pour l'édification des autres. Il y eut un
» temps où lord Palmerston était présenté comme un brouil-
» Ion, comme un querelleur, un ennemi et même comme un
» traître à sa patrie; il n'est donc pas étonnant que ce brusque
n revirement du Times produise quelque effet.
» Si une pareille chose lui est arrivée pour l'objet de son
» adulation actuelle, pourquoi les promoteurs du canal de
» Suez se plaindraient-ils à leur tour? Ils ont eu aussi leurs
» jours de louange. La critique est maintenant à l'œuvre; mais
» quand le succès sera plus assuré ou plus manifeste , la roue
» tournera encore, et les louanges reviendront. »
On voit que les journaux anglais, confrères du Times,
le jugent à peu près comme nous le jugeons de ce côté-ci
du détroit.
Nous n'ajouterons que peu de mots aux réfutations
qui précèdent; car elles sont aussi péremptoires et aussi
solides qu'on peut le désirer.
Mais comment le Times ose-t-il parler du lieutenant
Waghorn? « Quand le lieutenant Wagliorn eut réussi",
dit le journal anglais ! Mais qui ne sait que, loin de réus-
sir, le brave lieutenant IVaghorn, après quinze ans d'ef-
forts inutiles, est mort à la peine, insolvable, traité de
visionnaire et d'extravagant par ces mêmes hommes
d'État, adversaires systématiques de toute idée nouvelle,
que le Times soutient aujourd'hui au lieu de les com-
battre avec nous? (Voir sur le lieutenant Waghorn de la
marine indienne, nos numéros du 25 janvier 1857,
pages 18 et 21, et du 25 mars, même année, page 99).
Le lieutenant Waghorn a parfaitement réussi à indiquer
la route de l'Overland et à démontrer qu'elle était de
beaucoup la meilleure. Mais son projet a échoué, durant
sa vie entière ; et c'est sur sa tombe que d'autres ont re-
cueilli le fruit tardif de ses idées.
Le Times ferait donc beaucoup mieux de ne pas ré-
veiller un souvenir. si triste et si peu glorieux. Mais
peut-être le Times ignore-t-il l'histoire du lieutenant
Illaghoi-n ? Puisqu'il faut lui apprendre ce qu'est le rap-
port et la composition de la Commission internationale
en 1856, serait-il étonnant qu'il ignorât ce qui concerne
la route de l'Overland et son infortuné promoteur de
1823 à 1837 ?
Nous ne sommes même pas très-surs que le Times
sache précisément à quelle époque Périm a été occupée
par les Anglais. Il parle de quelques mois, bien que tout
le monde sache qu'il y a plus d'un an, le 14 février
1857, que le pavillon britannique a été arboré sur cet
ilot désert, qui commande l'entrée et la sortie du détroit
de Bab-cl-Mandeb.
Nos lecteurs se rappellent sans doute les déclarations
de la Revue dÉdimbourg, repoussant avec une louable
indignation toutes les objections qu'on emprunterait à la
politique contre le canal de Suez. La Revue d hdim-
bourg faisait contre notre projet des critiques toutes
techniques auxquelles nous avons répondu; mais elle
proclamait loyalement et bien haut que ce serait une
honte à l'Angleterre d'opposer à l'ouverture de l'isthme
des considérations d'intérêt ou de rivalité nationale.
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