Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-05-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mai 1858 25 mai 1858
Description : 1858/05/25 (A3,N47). 1858/05/25 (A3,N47).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030938
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
MARDI 25 MAL JOURNAL DE-L'UNION DES DEUX MERS. 253
pouvoir agir envers la population avec la générosité et la
justice innées au caractère anglais.
3° Des crimes ont été commis contre nous qu'il serait
criminel de pardonner; et il faut qu'il y ait de nombreuses
exceptions, parmi les coupables, de tout acte d'amnistie;
mais il serait aussi impossible que contraire à nos sentiments
d'infliger la peine la plus sévère fixée par la loi à tons ceux
qui ont manqué de fidélité.
Ao Il nous semble qu'aussitôt que la résistance ouverte
aura cessé, il serait prudent de suivre, pour les peines à in-
fliger, la coutume pratiquée après la conquête d'un pays qui
s'est défendu jusqu'au dernier moment dans une guerre dé-
sespérée, plutôt que de procéder de la manière peut-être
légalement admise après avoir réprimé une rébellion, tou-
jours en exceptant, de toute amnistie ou tout adoucissement
de peine, les actes qui ont dépassé les règles d'une hostilité
légitime.
5° Tout en ne pouvant oublier la démence qui, pendant les
dix derniers mois, s'est emparée de l'armée et d'une grande
partie du peuple, nous devons nous rappeler la fidélité an-
térieure d'un siècle, et nous conduire envers les égarés de
manière à dissiper leurs erreurs et leurs craintes, et à rétablir,
si nous le pouvons, la confiance qui pendant si longtemps a
été la base de notre pouvoir.
6° Il serait à désirer qu'en tout cas le désarmement d'un
district, par la saisie ou la reddition des armes, précédât
l'application de quelque mesure d'amnistie; mais il peut y
avoir des circonstances où une autre marche à suivre serait
plus expéditive. C'est à vous et aux officiers sous vos ordres
de décider dans ces cas. ,
7° Après le désarmement d'un district, en exceptant avec
votre permission les natifs dont les sentiments d'honneur
seraient froissés par la privation du-droit de porter des
armes, et quelques autres personnes dans lesquelles on peut
avoir confiance, nous pensons que la possession d'armés
devrait être punie sévèrement; mais à moins que la.posses-
sion d'armes ne se trouve avoir pour but la perpétration de
crimes, la peine infligée ne devrait pas être la mort. Il va
sans dire que les Anglais auront toujours le droit d'avoir des
armes.
8J La peine de mort a été une punition trop commune
dans ces derniers temps. Elle perd tout ce qu'elle a de ter-
rible, quand elle est si généralement appliquée; mais de fait
il ne règne pas dans l'Inde une grande peur de la mort,
quoiqu'il doive toujours exister la crainte d'une punition.
9° Dans tout district amnistié, l'administration ordinaire
devrait être rétablie le plus tôt possible.
10° En mettant ces vues à exécution, vous pouvez rencon-
trer des obstacles de la part de ceux qui, enivrés par les
scènes dont ils ont été témoins, voudraient substituer leur
politique à celle, du gouvernement; mais persévérez ferme-
ment à faire ce que vous croyez juste; faites sentir à ceux
qui veulent vous contrecarrer, que -vous êtes décidé à sou-
tenir le gouvernement, et que vous ne voulez pas être servi
de ceux qui ne veulent pas obéir.
11° En agissant dans cet esprit, vous pouvez compter sur
notre faible appui. » •
Le sentiment qui a dicté cette dépêche est celui de la
clémence; mais dans l'état où est aujourd'hui la Com- -
pagnie des Indes, sur le point d'être détruite, ses conseils
ne peuvent guère avoir d'influence , tout utiles qu'ils se-
raient.
Les journaux anglais du 18 mai publient une nou-
velle dépêche de la Cour des directeurs (15 mai) où les
recommandations de douceur et de prudence sont encore
plus fortement exprimées. Elles font honneur à la Cour
des directeurs, et il serait fort à désirer qu'elles pussent
être entendues dans l'intérêt de l'humanité et de la bonne
politique.
G. WAGENER.
LA POLITIQUE ANGLAISE EN ASIE
D'APRÈS LE « TIMES".
C'est une question bien vaste et bien complexe que
celle de là politique anglaise en Asie. Nous n'avons point
l'intention de la traiter ni même de la toucher en ce mo-
ment ; ce serait l'objet d'études trop longues et trop sé-
rieuses. Mais il est bon de signaler l'attitude que prennent
parfois sur ce grand sujet les journaux les plus renom-
més et les plus influents de l'Angleterre. Nous avons
remarqué dernièrement dans le Daily-News une série
d'articles très-intéressants sur la politique anglaise en
Chine. Nous comptons y revenir prochainement; car ces
articles forment une sorte d'ouvrage et de traité appro-
fondis sur la matière'; mais en attendant, nous signalons
un article du Times, qui tend à critiquer et à restreindre
les envahissements perpétuels des Anglais dans les con-
trées de l'extrême Asie. Ce langage du Times est-il bien
sincère ? C'est aux lecteurs d'en juger.
Le Times du 4 mai publie un article en réponse à de
longues observations de l'Univers sur la politique de
l'Angleterre en Asie. La feuille anglaise cherche à dé-
montrer que le caractère de la politique coloniale de
l'Angleterre n'est aucunement de faire des progrès
territoriaux. On* ne commet plus l'erreur d'autrefois
de croire que chaque pouce de terrain nouvellement
conquis augmente aussi le pouvoir et la force d'un pays;
et l'expérience a démontré au contraire que plus les co-
lonies sont libres et indépendantes, plus elles donnent
de profit à la métropole, tandis que les nouvelles acqui-
sitions ne lui ont que trop souvent imposé de lourdes
charges. On pourrait objecter les eonquêtes dans l'Inde ;
mais suivant le Times, ces annexions ni' ont pu être évi-
tées , et elles ont été bien loin de causer de la satisfac-
tion en Angleterre. Il a été plus difficile de calmer sur ce
point le Parlement et le peuple anglais que de gagner
les batailles au dehors ; et l'on sait que les instructions
de la Cour des directeurs ont toujours été excessivement
pacifiques, Mailla marche irrésistible des événements a
précipité un gouverneur après l'autre dans la guerre.
Pour preuve que la politique anglaise n'est aucunement
envahissante, le Times appelle encore l'attention du pu-
blic sur ce qu'elle fait dans les détroits de la Sonde, où les
trois établissements anglais ne peuvent pas même obtenir
d'être mis plus directement sous la protection de la Cou-
ronne, pas plus que le petit royaume de sir James Brooke.
En Chine l'Angleterre achète l'île Chusan, et l'aban-
donne pour le le territoire le moins désirable du monde» ,
l'île de Hong-kong. Aujourd'hui même après, la prise
pouvoir agir envers la population avec la générosité et la
justice innées au caractère anglais.
3° Des crimes ont été commis contre nous qu'il serait
criminel de pardonner; et il faut qu'il y ait de nombreuses
exceptions, parmi les coupables, de tout acte d'amnistie;
mais il serait aussi impossible que contraire à nos sentiments
d'infliger la peine la plus sévère fixée par la loi à tons ceux
qui ont manqué de fidélité.
Ao Il nous semble qu'aussitôt que la résistance ouverte
aura cessé, il serait prudent de suivre, pour les peines à in-
fliger, la coutume pratiquée après la conquête d'un pays qui
s'est défendu jusqu'au dernier moment dans une guerre dé-
sespérée, plutôt que de procéder de la manière peut-être
légalement admise après avoir réprimé une rébellion, tou-
jours en exceptant, de toute amnistie ou tout adoucissement
de peine, les actes qui ont dépassé les règles d'une hostilité
légitime.
5° Tout en ne pouvant oublier la démence qui, pendant les
dix derniers mois, s'est emparée de l'armée et d'une grande
partie du peuple, nous devons nous rappeler la fidélité an-
térieure d'un siècle, et nous conduire envers les égarés de
manière à dissiper leurs erreurs et leurs craintes, et à rétablir,
si nous le pouvons, la confiance qui pendant si longtemps a
été la base de notre pouvoir.
6° Il serait à désirer qu'en tout cas le désarmement d'un
district, par la saisie ou la reddition des armes, précédât
l'application de quelque mesure d'amnistie; mais il peut y
avoir des circonstances où une autre marche à suivre serait
plus expéditive. C'est à vous et aux officiers sous vos ordres
de décider dans ces cas. ,
7° Après le désarmement d'un district, en exceptant avec
votre permission les natifs dont les sentiments d'honneur
seraient froissés par la privation du-droit de porter des
armes, et quelques autres personnes dans lesquelles on peut
avoir confiance, nous pensons que la possession d'armés
devrait être punie sévèrement; mais à moins que la.posses-
sion d'armes ne se trouve avoir pour but la perpétration de
crimes, la peine infligée ne devrait pas être la mort. Il va
sans dire que les Anglais auront toujours le droit d'avoir des
armes.
8J La peine de mort a été une punition trop commune
dans ces derniers temps. Elle perd tout ce qu'elle a de ter-
rible, quand elle est si généralement appliquée; mais de fait
il ne règne pas dans l'Inde une grande peur de la mort,
quoiqu'il doive toujours exister la crainte d'une punition.
9° Dans tout district amnistié, l'administration ordinaire
devrait être rétablie le plus tôt possible.
10° En mettant ces vues à exécution, vous pouvez rencon-
trer des obstacles de la part de ceux qui, enivrés par les
scènes dont ils ont été témoins, voudraient substituer leur
politique à celle, du gouvernement; mais persévérez ferme-
ment à faire ce que vous croyez juste; faites sentir à ceux
qui veulent vous contrecarrer, que -vous êtes décidé à sou-
tenir le gouvernement, et que vous ne voulez pas être servi
de ceux qui ne veulent pas obéir.
11° En agissant dans cet esprit, vous pouvez compter sur
notre faible appui. » •
Le sentiment qui a dicté cette dépêche est celui de la
clémence; mais dans l'état où est aujourd'hui la Com- -
pagnie des Indes, sur le point d'être détruite, ses conseils
ne peuvent guère avoir d'influence , tout utiles qu'ils se-
raient.
Les journaux anglais du 18 mai publient une nou-
velle dépêche de la Cour des directeurs (15 mai) où les
recommandations de douceur et de prudence sont encore
plus fortement exprimées. Elles font honneur à la Cour
des directeurs, et il serait fort à désirer qu'elles pussent
être entendues dans l'intérêt de l'humanité et de la bonne
politique.
G. WAGENER.
LA POLITIQUE ANGLAISE EN ASIE
D'APRÈS LE « TIMES".
C'est une question bien vaste et bien complexe que
celle de là politique anglaise en Asie. Nous n'avons point
l'intention de la traiter ni même de la toucher en ce mo-
ment ; ce serait l'objet d'études trop longues et trop sé-
rieuses. Mais il est bon de signaler l'attitude que prennent
parfois sur ce grand sujet les journaux les plus renom-
més et les plus influents de l'Angleterre. Nous avons
remarqué dernièrement dans le Daily-News une série
d'articles très-intéressants sur la politique anglaise en
Chine. Nous comptons y revenir prochainement; car ces
articles forment une sorte d'ouvrage et de traité appro-
fondis sur la matière'; mais en attendant, nous signalons
un article du Times, qui tend à critiquer et à restreindre
les envahissements perpétuels des Anglais dans les con-
trées de l'extrême Asie. Ce langage du Times est-il bien
sincère ? C'est aux lecteurs d'en juger.
Le Times du 4 mai publie un article en réponse à de
longues observations de l'Univers sur la politique de
l'Angleterre en Asie. La feuille anglaise cherche à dé-
montrer que le caractère de la politique coloniale de
l'Angleterre n'est aucunement de faire des progrès
territoriaux. On* ne commet plus l'erreur d'autrefois
de croire que chaque pouce de terrain nouvellement
conquis augmente aussi le pouvoir et la force d'un pays;
et l'expérience a démontré au contraire que plus les co-
lonies sont libres et indépendantes, plus elles donnent
de profit à la métropole, tandis que les nouvelles acqui-
sitions ne lui ont que trop souvent imposé de lourdes
charges. On pourrait objecter les eonquêtes dans l'Inde ;
mais suivant le Times, ces annexions ni' ont pu être évi-
tées , et elles ont été bien loin de causer de la satisfac-
tion en Angleterre. Il a été plus difficile de calmer sur ce
point le Parlement et le peuple anglais que de gagner
les batailles au dehors ; et l'on sait que les instructions
de la Cour des directeurs ont toujours été excessivement
pacifiques, Mailla marche irrésistible des événements a
précipité un gouverneur après l'autre dans la guerre.
Pour preuve que la politique anglaise n'est aucunement
envahissante, le Times appelle encore l'attention du pu-
blic sur ce qu'elle fait dans les détroits de la Sonde, où les
trois établissements anglais ne peuvent pas même obtenir
d'être mis plus directement sous la protection de la Cou-
ronne, pas plus que le petit royaume de sir James Brooke.
En Chine l'Angleterre achète l'île Chusan, et l'aban-
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l'île de Hong-kong. Aujourd'hui même après, la prise
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