Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-05-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mai 1858 25 mai 1858
Description : 1858/05/25 (A3,N47). 1858/05/25 (A3,N47).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030938
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
252 L'ISTHME DE SUEZ, MARDI 25 MAI.
» pagnie de l'Inde par des particuliers, des compagnies,
» ou quelque Etatétranger, pour l'établissement de com-
» munications télégraphiques dans la Méditerranée ou
» avec l'Inde, soit par la mef Rouge, soit par le golfe
» Persique, et toutes les réponses à ces propositions;
» toutes les conventions conclues par le gouvernement,
» les comptes de la Trésorerie, des extraits de la corres-
» pondance * avec les agents du gouvernement à l'étran-
» ger, et les communications échangées au sujet de la
» même affaire, entre les divers départements de l'admi-
» nistration. »
Nous ne manquerons pas d'étudier ces documents dès
qu'ils seront publiés; et nous y trouverons certainement
la preuve que la meilleure route pour le télégraphe
d'Angleterre aux Indes est par la mer Rouge, ainsi que
l'ont proposé MM. Gisborne depuis plus de trois ans.
ERNEST DESPLACES.
LA 8CC GAZETTE UNIVERSELLE D'AUGSBOURG »
ET LE CANAL DE SUEZ.
La Gazette universelle d'Augsbourg du 13 mai a fait
la réponse suivante à notre dernier article.:
"Nous avons dit dans un denos précédentsnuméros quelecôté
technique et financier du projet du canal de Suez, notamment
en ce qui concerne la navigation de la mer Rouge, n'a pas en-
core été suffisamment traité par le journal YIsthme de Suez.
Le dernier numéro de cette feuille nous renvoie à plusieurs
documents qui traitent cette question. La plupart sont à notre
disposition; mais selon notre opinion ils ne répondent pas en-
core à toutes les questions. Il ne peut y avoir de difficultés
pour ce journal de trouver dans la marine française, la pre-
mière du monde en ce qui concerne l'instruction théorique,
un marin faisant autorité et qui se chargera volontiers de la
solution. Les questions qu'il s'agit de résoudre seraient celles-
ci : u Comment faudra-t-il construire les remorqueurs du ca-
nal? Comment leur service sera-t-il réglé? A quelles sta-
tions toucheront-ils ? Iront-ils à la voile ou à la vapeur?
Quels seront les frais et le temps, etc. ? , Le journal de
l'isthme de Suez remplit sa tâche avec un zèle rare et une per-
sévérance extraordinaire; nulle autre feuille n'a ni l'espace, ni
les forces, pour traiter ces questions d'une manière satisfai-
sante; et tantique cela n'aura pas été fait d'une manière com-
plète, il manquera la clef de la voûte.
Le journal dit que la prétendue dépêche du Grand-Vizir,
dans laquelle il aurait définitivement refusé le percement de
l'isthme, est une pure invention. Mais dans le cas même qu'elle
ne fût pas inventée, elle ne déciderait aucunement le sort de
l'entreprise. Les grands-vizirs ne vivent pas éternellement, et
encore moins restent-ils à leur poste tant qu'ils vivent. Si d'un
côté le journal de l'isthme a pour tâche d'entretenir l'agitation
et de démontrer sans cesse la nécessité du percement, il ne
doit pas oublier néanmoins le côté technique de l'entreprise ;
car tous les documents publiés jusqu'aujourd'hui sur ce sujet
ne sont que des éludes préliminaires, qui devraient être ache-
vées dans les points principaux avant que l'on mette la
main à i'œjvre. Sous ce rapport, les recherches nautiques faites
dans la baie de Péluse et publiées dans le dernier numéro,
sont d'une grande importance. L'établissement d'un canal
nous paraît a priori être un projet dont on n'a pas besoin de
démontrer la possibilité. La science accomplit l'incroyable du
moment qu'elle trouve l'argent nécessaire. Dans une époque
où l'on construit le Léviathan, où l'on perce le mont Cenis et
jette un pont sur le détroit de Menai, on peut aussi percer
l'isthme de Suez. L'argent aussi peut-être trouvé, même s'il
fallait faire abstraction de tout droit de canal; mais alors vient
la question principale : les détails de l'exploitation. C'est ici
qu'il faut procéder, avec la plus minutieuse exactitude, à l'exa-
men attentif des plus petits détails; car nous le répétons, si
même on passe sans frais par le canal, il faudra encore habi-
lement profiter de toutes les circonstances favorables pour *
battre la ligne du Cap..,
Nous regrettons de ne pouvoir être de l'avis de notre
honorable et bienveillant contradicteur. La navigation de
la mer Rouge n'est pas aussi peu connue qu'il le suppose ;
et le problème posé n'est pas un de ceux dont l'exécution
du canal de Suez attende nécessairement et immédiate-
ment la solution. Ce que la Commission internationale a
dit dans son rapport sur la question du remorquage suffit
pour le moment ; et le témoignage du capitaine Harris,
qui a fait 70 fois la traversée de la mer Rouge, a paru
décisif à tout le monde. Il sera temps de s'occuper de
l'établissement des remorqueurs quand le canal sera sur
le point d'être ouvert. Jusque-là la discussion nous sem-
blerait peu opportune, même dans notre journal ; elle vien-
dra en temps et lieu, et alors nous la traiterons au point
de vue pratique. Aujourd'hui, il nous suffit qu'il ait été
démontré dans les documents publiés par M. Ferd. de
Lesseps, que le voyage par le Cap coûte en moyenne
120 fr. la tonne, et que par la mer Rouge il coûterait
72 fr. Celle économie, avec une abréviation de 3,000 lieues
sur 6,000, prouve que, commercialement, le canal est
très-désirable comme l'ont pensé les meetings anglais, et
comme le pense l'Europe entière.
Mais nous le répétons : nous sommes prêts à revenir
sur la question indiquée par la Gazette universelle, quand
l'occasion convenable s'en présentera; seulement, à
l'heure qu'il est, il ne nous semble pas que cette occasion
- soit encore venue.
ERNEST DESPLACES.
LA COUR DES DIRECTEURS DE LA COMPAGNIE
DES INDES
ET LA RÉPRESSION DE L'INSURRECTION.
Le comité secret de la Cour des directeurs de la Com-
pagnie des Indes adressait au gouverneur général de
l'Inde, à la date du 24 mars 1858 , les considérations
suivantes sur la politique à suivre envers les insurgés
indiens :
1° Le télégramme daté de Calcutta le 22 février et arrivé
ce matin, annonce la concentration autour de Lucknow des
forces du commandant en chef et de Jung Bahadour; nous
croyons pouvoir espérer qu'à l'heure qu'il est cette ville a
été évacuée par les rebelles, et qu'il n'y a plus de corps con-
sidérable tenant la campagne contre nous.
2° Si cet heureux résultat est obtenu, nous serons heu-
reux d'apprendre que vous vous êtes senti assez fort pour
» pagnie de l'Inde par des particuliers, des compagnies,
» ou quelque Etatétranger, pour l'établissement de com-
» munications télégraphiques dans la Méditerranée ou
» avec l'Inde, soit par la mef Rouge, soit par le golfe
» Persique, et toutes les réponses à ces propositions;
» toutes les conventions conclues par le gouvernement,
» les comptes de la Trésorerie, des extraits de la corres-
» pondance * avec les agents du gouvernement à l'étran-
» ger, et les communications échangées au sujet de la
» même affaire, entre les divers départements de l'admi-
» nistration. »
Nous ne manquerons pas d'étudier ces documents dès
qu'ils seront publiés; et nous y trouverons certainement
la preuve que la meilleure route pour le télégraphe
d'Angleterre aux Indes est par la mer Rouge, ainsi que
l'ont proposé MM. Gisborne depuis plus de trois ans.
ERNEST DESPLACES.
LA 8CC GAZETTE UNIVERSELLE D'AUGSBOURG »
ET LE CANAL DE SUEZ.
La Gazette universelle d'Augsbourg du 13 mai a fait
la réponse suivante à notre dernier article.:
"Nous avons dit dans un denos précédentsnuméros quelecôté
technique et financier du projet du canal de Suez, notamment
en ce qui concerne la navigation de la mer Rouge, n'a pas en-
core été suffisamment traité par le journal YIsthme de Suez.
Le dernier numéro de cette feuille nous renvoie à plusieurs
documents qui traitent cette question. La plupart sont à notre
disposition; mais selon notre opinion ils ne répondent pas en-
core à toutes les questions. Il ne peut y avoir de difficultés
pour ce journal de trouver dans la marine française, la pre-
mière du monde en ce qui concerne l'instruction théorique,
un marin faisant autorité et qui se chargera volontiers de la
solution. Les questions qu'il s'agit de résoudre seraient celles-
ci : u Comment faudra-t-il construire les remorqueurs du ca-
nal? Comment leur service sera-t-il réglé? A quelles sta-
tions toucheront-ils ? Iront-ils à la voile ou à la vapeur?
Quels seront les frais et le temps, etc. ? , Le journal de
l'isthme de Suez remplit sa tâche avec un zèle rare et une per-
sévérance extraordinaire; nulle autre feuille n'a ni l'espace, ni
les forces, pour traiter ces questions d'une manière satisfai-
sante; et tantique cela n'aura pas été fait d'une manière com-
plète, il manquera la clef de la voûte.
Le journal dit que la prétendue dépêche du Grand-Vizir,
dans laquelle il aurait définitivement refusé le percement de
l'isthme, est une pure invention. Mais dans le cas même qu'elle
ne fût pas inventée, elle ne déciderait aucunement le sort de
l'entreprise. Les grands-vizirs ne vivent pas éternellement, et
encore moins restent-ils à leur poste tant qu'ils vivent. Si d'un
côté le journal de l'isthme a pour tâche d'entretenir l'agitation
et de démontrer sans cesse la nécessité du percement, il ne
doit pas oublier néanmoins le côté technique de l'entreprise ;
car tous les documents publiés jusqu'aujourd'hui sur ce sujet
ne sont que des éludes préliminaires, qui devraient être ache-
vées dans les points principaux avant que l'on mette la
main à i'œjvre. Sous ce rapport, les recherches nautiques faites
dans la baie de Péluse et publiées dans le dernier numéro,
sont d'une grande importance. L'établissement d'un canal
nous paraît a priori être un projet dont on n'a pas besoin de
démontrer la possibilité. La science accomplit l'incroyable du
moment qu'elle trouve l'argent nécessaire. Dans une époque
où l'on construit le Léviathan, où l'on perce le mont Cenis et
jette un pont sur le détroit de Menai, on peut aussi percer
l'isthme de Suez. L'argent aussi peut-être trouvé, même s'il
fallait faire abstraction de tout droit de canal; mais alors vient
la question principale : les détails de l'exploitation. C'est ici
qu'il faut procéder, avec la plus minutieuse exactitude, à l'exa-
men attentif des plus petits détails; car nous le répétons, si
même on passe sans frais par le canal, il faudra encore habi-
lement profiter de toutes les circonstances favorables pour *
battre la ligne du Cap..,
Nous regrettons de ne pouvoir être de l'avis de notre
honorable et bienveillant contradicteur. La navigation de
la mer Rouge n'est pas aussi peu connue qu'il le suppose ;
et le problème posé n'est pas un de ceux dont l'exécution
du canal de Suez attende nécessairement et immédiate-
ment la solution. Ce que la Commission internationale a
dit dans son rapport sur la question du remorquage suffit
pour le moment ; et le témoignage du capitaine Harris,
qui a fait 70 fois la traversée de la mer Rouge, a paru
décisif à tout le monde. Il sera temps de s'occuper de
l'établissement des remorqueurs quand le canal sera sur
le point d'être ouvert. Jusque-là la discussion nous sem-
blerait peu opportune, même dans notre journal ; elle vien-
dra en temps et lieu, et alors nous la traiterons au point
de vue pratique. Aujourd'hui, il nous suffit qu'il ait été
démontré dans les documents publiés par M. Ferd. de
Lesseps, que le voyage par le Cap coûte en moyenne
120 fr. la tonne, et que par la mer Rouge il coûterait
72 fr. Celle économie, avec une abréviation de 3,000 lieues
sur 6,000, prouve que, commercialement, le canal est
très-désirable comme l'ont pensé les meetings anglais, et
comme le pense l'Europe entière.
Mais nous le répétons : nous sommes prêts à revenir
sur la question indiquée par la Gazette universelle, quand
l'occasion convenable s'en présentera; seulement, à
l'heure qu'il est, il ne nous semble pas que cette occasion
- soit encore venue.
ERNEST DESPLACES.
LA COUR DES DIRECTEURS DE LA COMPAGNIE
DES INDES
ET LA RÉPRESSION DE L'INSURRECTION.
Le comité secret de la Cour des directeurs de la Com-
pagnie des Indes adressait au gouverneur général de
l'Inde, à la date du 24 mars 1858 , les considérations
suivantes sur la politique à suivre envers les insurgés
indiens :
1° Le télégramme daté de Calcutta le 22 février et arrivé
ce matin, annonce la concentration autour de Lucknow des
forces du commandant en chef et de Jung Bahadour; nous
croyons pouvoir espérer qu'à l'heure qu'il est cette ville a
été évacuée par les rebelles, et qu'il n'y a plus de corps con-
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