Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-05-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mai 1858 10 mai 1858
Description : 1858/05/10 (A3,N46). 1858/05/10 (A3,N46).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203092v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
220 L'ISTHME DE SUEZ, lundi 10 MAU
2 mars, une Commission composée de MM. Cordier,
Elie de Beaumont, Dufresnoy, amiral du Petit-Thouars
et moi, vous a présenté, sur les plans, les études et les
avantages du canal maritime de Suez, un rapport très-
étendu que vous avez honoré de votre approbation.
Cette année, vous avez renvoyé la suite du même sujet
à la même Commission, en remplaçant notre regrettable
confrère M. Dufresnoy par M. Clapeyron.
Les opérations préparatoires concernant le canal de
Suez offraient une réunion d'observations scientifiques
et de travaux techniques digne d'une entreprise qui fixe
l'attention de toutes les nations civilisées , parce qu'elle
doit influer à la fois sur leurs intérêts et leur pro-
spérité.
D'une simple recherche préliminaire, indispensable
au tracé du canal, est sortie la solution définitive d'une
question hydrographique, indécise, erronée depuis plus
de vingt siècles ; l'inégalité supposée des niveaux de la
mer Rouge et de la Méditerranée, qu'on avait cru pou-
voir porter à dix mètres, s'est trouvée réduite à moins
d'un mètre par les beaux nivellements d'un jeune ingé-
nieur français.
En faisant servir la géologie pour étudier la nature
des terrains qui séparent les deux mers, on a pour ainsi
dire, à travers les siècles, remonté la mer Rouge par le
val de Suez. On a retrouvé dans-les Lacs Amers la con-
chyliologie de cette mer; et, par-dessus les détritus ma-
ritimes, une couche de limon du Nil, périodiquement
déposée lors des invasions extrêmes de ce fleuve, du
côté de l'Orient. On a mesuré les couches de sable trans-
portées du désert dans le lit encore visible du canal an-
tique, commencé par les Pharaons; et l'expérience a
rassuré contre des ensablements qui mettent tant de
siècles à produire des effets si limités.
Nous avons décrit les projets formés pour le port de
Suez, et le débouché du canal dans ce port ; projets qui
ne présentaient aucune difficulté, ni pour l'art ni pour
la science.
Plus facile encore sera le port intérieur, établi pour le
radoub des navires qui traverseront l'isthme, et pour le
service nautique de cette voie. Le port sera formé parle
lac Timsah, au point où débouche le val qui remonte
jusqu'au Nil dans les environs du Caire ; c'est le val histo-
rique où résida le peuple juif avant sa sortie d'Égypte.
Dans la direction que nous signalons, un canal dérivé
du Nil recevra facilement les bateaux du fleuve destinés
pour la mer Rouge, et même pour la Méditerranée.
Enfin nous avons fixé notre attention sur les travaux
à la mer qui seront à la fois les plus difficiles et les plus
considérables : nous voulons parler du port de Saïd, dans
le golfe dePéluse; et de l'entrée du canal maritime, dans
la Méditerranée.
C'est toujours une entreprise hardie que celle de créer
un port dont les jetées débouchent dans une rade ou-
verte ; et l'on doit s'enquérir avec soin des dangers que
pourront courir les navires obligés, en certaines cir-
constances, de mouiller dans cette radejusques à l'heure
opportune pour pénétrer dans le port.
Aujourd'hui, M. Ferdinand de Lesseps, l'honorable
et persévérant auteur de l'entreprise du canal, soumet à
l'examen de l'Académie les études faites dans l'hiver et
le printemps de 1857, pour éprouver la nature des
fonds et la sécurité du mouillage sur la rade où débou-
cheront le canal et le port. Il joint à cette communica-
tion les réponses faites par la Commission internationale
pour réduire à leur juste valeur des objections qui, re-
çues sans examen, pourraient porter quelque atteinte à
l'assentiment unanime qu'ont mérité les travaux de cette
Commission.
Vous avez décidé que ces nouveaux documents se-
raient examinés par la Commission qui déjà s'était oc-
cupée du même sujet; nous venons vous rendre compte
de notre travail. -
Les objections présentées contre la partie artistique et
scientifique n'ont pas eu pour objet de contester l'étude
même du terrain et des sondages, cette partie si soigneu-
sement accomplie. On n'a pas contesté les nivellements
établis depuis onze années par une première et double
opération, vérifiée depuis lors par quatre autres nivelle-
ments successifs ; on n'a pas contesté non plus les cal-
culs de déblais et de remblais, accomplis pour supputer
les frais de terrassement; on n'a pas davantage attaqué
le devis des travaux d'art et l'évaluation des dépenses ac-
compagnées d'une somme à valoir importante pour les
cas imprévus, les omissions et les accidents inévitables
dans toute nouvelle et grande entreprise.
Lorsqu'en 1854 M. Ferdinand de Lesseps eut obtenu
du Vice-roi d'Egypte la concession d'un canal qui ferait
directement communiquer par Suez la mer Rouge et la
Méditerranée, il ne voulut pas accepter de confiance telou
tel projet déjà conçu par des ingénieurs dont chacun avait
son genre de mérite Il souhaita qu'on mît en présence
tous les projets déjà préparés, et qu'on les éclairât les uns
par les autres; qu'en prenant le meilleur pour base, on
les perfectionnât par la mise à profit de toutes les idées
précédemment émises et de toutes les lumières qui pour-
raient jaillir d'une révision approfondie.
De concert avec le Vice-roi d'Égypte, il sollicita la
formation d'une grande commission internationale qui
commanderait les travaux préparatoires reconnus indis-
pensables , qui fixerait la direction définitive des tracés,
les conditions et les dimensions des ouvrages d'art : -en
un mot, qui reviserait la conception du canal, comme s'il
s'agissait'd'en faire à nouveau les études, les plans et
les calculs.
Dans un moment où, pour mieux agir sur des assem-
blées dél ibérantes, on s'est efforcé de faire croire à l'insuf-
fisance d'hommes profondément estimés pour une longue
expérience, un savoir sérieux et des travaux considéra-
bles, il est aussi juste qu'utile de rappeler les titres artis-
tiques et scientifiques de la Commission formée par un
choix éclairé chez sept nations dont il suffira de citer
les nominations.
Parmi les puissances mises à contribution comme les
plus intéressées à rechercher la vérité, nous citerons suc-
cessivement:
2 mars, une Commission composée de MM. Cordier,
Elie de Beaumont, Dufresnoy, amiral du Petit-Thouars
et moi, vous a présenté, sur les plans, les études et les
avantages du canal maritime de Suez, un rapport très-
étendu que vous avez honoré de votre approbation.
Cette année, vous avez renvoyé la suite du même sujet
à la même Commission, en remplaçant notre regrettable
confrère M. Dufresnoy par M. Clapeyron.
Les opérations préparatoires concernant le canal de
Suez offraient une réunion d'observations scientifiques
et de travaux techniques digne d'une entreprise qui fixe
l'attention de toutes les nations civilisées , parce qu'elle
doit influer à la fois sur leurs intérêts et leur pro-
spérité.
D'une simple recherche préliminaire, indispensable
au tracé du canal, est sortie la solution définitive d'une
question hydrographique, indécise, erronée depuis plus
de vingt siècles ; l'inégalité supposée des niveaux de la
mer Rouge et de la Méditerranée, qu'on avait cru pou-
voir porter à dix mètres, s'est trouvée réduite à moins
d'un mètre par les beaux nivellements d'un jeune ingé-
nieur français.
En faisant servir la géologie pour étudier la nature
des terrains qui séparent les deux mers, on a pour ainsi
dire, à travers les siècles, remonté la mer Rouge par le
val de Suez. On a retrouvé dans-les Lacs Amers la con-
chyliologie de cette mer; et, par-dessus les détritus ma-
ritimes, une couche de limon du Nil, périodiquement
déposée lors des invasions extrêmes de ce fleuve, du
côté de l'Orient. On a mesuré les couches de sable trans-
portées du désert dans le lit encore visible du canal an-
tique, commencé par les Pharaons; et l'expérience a
rassuré contre des ensablements qui mettent tant de
siècles à produire des effets si limités.
Nous avons décrit les projets formés pour le port de
Suez, et le débouché du canal dans ce port ; projets qui
ne présentaient aucune difficulté, ni pour l'art ni pour
la science.
Plus facile encore sera le port intérieur, établi pour le
radoub des navires qui traverseront l'isthme, et pour le
service nautique de cette voie. Le port sera formé parle
lac Timsah, au point où débouche le val qui remonte
jusqu'au Nil dans les environs du Caire ; c'est le val histo-
rique où résida le peuple juif avant sa sortie d'Égypte.
Dans la direction que nous signalons, un canal dérivé
du Nil recevra facilement les bateaux du fleuve destinés
pour la mer Rouge, et même pour la Méditerranée.
Enfin nous avons fixé notre attention sur les travaux
à la mer qui seront à la fois les plus difficiles et les plus
considérables : nous voulons parler du port de Saïd, dans
le golfe dePéluse; et de l'entrée du canal maritime, dans
la Méditerranée.
C'est toujours une entreprise hardie que celle de créer
un port dont les jetées débouchent dans une rade ou-
verte ; et l'on doit s'enquérir avec soin des dangers que
pourront courir les navires obligés, en certaines cir-
constances, de mouiller dans cette radejusques à l'heure
opportune pour pénétrer dans le port.
Aujourd'hui, M. Ferdinand de Lesseps, l'honorable
et persévérant auteur de l'entreprise du canal, soumet à
l'examen de l'Académie les études faites dans l'hiver et
le printemps de 1857, pour éprouver la nature des
fonds et la sécurité du mouillage sur la rade où débou-
cheront le canal et le port. Il joint à cette communica-
tion les réponses faites par la Commission internationale
pour réduire à leur juste valeur des objections qui, re-
çues sans examen, pourraient porter quelque atteinte à
l'assentiment unanime qu'ont mérité les travaux de cette
Commission.
Vous avez décidé que ces nouveaux documents se-
raient examinés par la Commission qui déjà s'était oc-
cupée du même sujet; nous venons vous rendre compte
de notre travail. -
Les objections présentées contre la partie artistique et
scientifique n'ont pas eu pour objet de contester l'étude
même du terrain et des sondages, cette partie si soigneu-
sement accomplie. On n'a pas contesté les nivellements
établis depuis onze années par une première et double
opération, vérifiée depuis lors par quatre autres nivelle-
ments successifs ; on n'a pas contesté non plus les cal-
culs de déblais et de remblais, accomplis pour supputer
les frais de terrassement; on n'a pas davantage attaqué
le devis des travaux d'art et l'évaluation des dépenses ac-
compagnées d'une somme à valoir importante pour les
cas imprévus, les omissions et les accidents inévitables
dans toute nouvelle et grande entreprise.
Lorsqu'en 1854 M. Ferdinand de Lesseps eut obtenu
du Vice-roi d'Egypte la concession d'un canal qui ferait
directement communiquer par Suez la mer Rouge et la
Méditerranée, il ne voulut pas accepter de confiance telou
tel projet déjà conçu par des ingénieurs dont chacun avait
son genre de mérite Il souhaita qu'on mît en présence
tous les projets déjà préparés, et qu'on les éclairât les uns
par les autres; qu'en prenant le meilleur pour base, on
les perfectionnât par la mise à profit de toutes les idées
précédemment émises et de toutes les lumières qui pour-
raient jaillir d'une révision approfondie.
De concert avec le Vice-roi d'Égypte, il sollicita la
formation d'une grande commission internationale qui
commanderait les travaux préparatoires reconnus indis-
pensables , qui fixerait la direction définitive des tracés,
les conditions et les dimensions des ouvrages d'art : -en
un mot, qui reviserait la conception du canal, comme s'il
s'agissait'd'en faire à nouveau les études, les plans et
les calculs.
Dans un moment où, pour mieux agir sur des assem-
blées dél ibérantes, on s'est efforcé de faire croire à l'insuf-
fisance d'hommes profondément estimés pour une longue
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