Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-05-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mai 1858 25 mai 1858
Description : 1858/05/25 (A3,N47). 1858/05/25 (A3,N47).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030938
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
MARDI *25 MAI. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX AI EU S. 251
Je suis heureux, monsieur, de porter à votre connaissance
cette décision qui répond si exactement à l'intérêt général et à la
sympathie qu'inspire en Russie le projet d'une si haute im-
portance commerciale pour le monde entier, que poursuit
avec tant d'énergie et de persévérance M. Ferdinand de Les-
seps.
J'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très-humble servi-
teur.
Signé : NICOLAS DE NOUOSSELSKY.
Saint-Pétersbourg, 12 avril 1858.
Nous remercions la Compagnie russe de ce témoignage
de sympathie qu'elle veut bien nous donner. Nos lecteurs
en apprécieront comme nous toute l'importance. Ils re-
marqueront qu'à Saint-Pétersbourg, de même que dans
d'autres villes capitales de l'Europe, on semble ne pas
douter de la réalisation prochaine du canal de Suez.
G. WAGENER.
RENSEIGNEMENTS SUR LA MER ROUGE.
« On nous transmet sur les différents ports de la mer Rouge,
dit le Moniteur universel du 8 mai, les renseignements sui-
vants, qui peuvent présenter quelque intérêt au point de vue
du commerce sur la côte nord-est d'Afrique et de la naviga-
tion dans ces parages.
A Berbéra, l'achat des denrées s'opérait avec la plus grande
facilité, et les chefs des tribus promettaient que tout Français
qui voudrait venir pendant la foire faire du commerce avec
eux serait toujours parfaitement traité.
Le commerce de Zeyla qui, il y a quelques années, était
asse-z considérable, est entièrement annihilé depuis que les
gouverneurs ont prélevé arbitrairement des droits énormes
d'ancrage et de douane. Aussi n'y voit-on que quelques rares
boutres d'un tonnage très-minime; et très- peu de caravanes
de l'Abyssinie se dirigent maintenant sur ce point, vu qu'une
seule route très-difficile conduit à Choa, et que cette route
est le théâtre de pillages nombreux; elle est environnée par
les tribus les plus barbares et les plus féroces de l'Afrique,
qui attaquent les caravanes lorsqu'elles ne sont pas à même
de se défendre.
Le mouillage de Zeyla est difficile à prendre; des bancs
nombreux l'environnent; il faudrait cependant très-peu de
travaux pour rendre ce port excellent pour toutes les saisons;
dans tous les cas, il est prudent de jeter l'ancre quand on a au
moins six pieds d'eau sous la quille, parce qu'une houle assez
creuse se fait promptement.
Tadjoura. — Les nombreuses routes qui partent de Tad-
joura et qui vont jusqu'au cœur de la partie sud de l'Abyssi-
nie rendront plus tard ce point on ne peut plus important.
On pourrait faire venir de l'intérieur toutes les caravanes que
l'on désirerait; seulement il faudrait se soumettre à la manière
de commercer dans ces pays, qui consiste à avoir la confiance
dans la probité des chefs de caravanes, puisqu'il faut verser
d'avance une somme égale au tiers de la valeur que l'on veut
faire venir de l'Abyssinie.
Hodeïda, qui, il y a peu d'années encore, fournissait tous
les cafés du golfe Persique et de l'Inde , est maintenant d'une
importance commerciale si minime qu'on y a de la peine à
se procurer la plus petite quantité de café. De grandes et
belles maisons à deux et même trois étages sont inhabitées,
et c'est à peine si l'on trouve maintenant un millier d'habi-
tants dans ces vastes ruines.
L'archipel des îles Dhalac offre de très-bons mouillages,
mais peu d'habitants, très-misérables, et de l'eau toujours
saumâtre; on doit y naviguer avec les plus grandes précau-
tions, en louvoyant, pendant le jour seulement et avec de
bonnes vigies, vu la défectuosité des caries, sur lesquelles ne
sont point marqués des bancs et des ilôts très-dangereux.
Massoua. — L'on recruterait facilement dans le Tigré deux
ou trois mille travailleurs libres, et, en majeure partie, chré-
tiens, si on établissait un comptoir sur le littoral. Le pays est
d'une fertilité extrême, et les caravanes augmenteraient du
double si l'on y recrutait des travailleurs, et si, surtout, il y
avait sur le littoral un point où le commerce pourrait se con-
centrer. Les opérations commerciales seraient d'autant plus
exécutables que l'on pourrait compter sur le roi du Tigré,
parce que, d'abord, il est chrétien, et que, depuis plus de
vingt ans, il est le seul qui ait toujours prêté son appui aux
missionnaires, malgré les ordres qu'il a reçus de l'évêque
schismatique de l'Abyssinie.
Enfin, tant que le percement de l'isthme de Suez n'aura
pas lieu et que la France ne possédera pas de comptoirs à
Tadjoura ou sur la côte d'Abyssinie, le meilleur moyen, et
surtout le plus lucratif pour commercer dans ces parages,
est d'acheter à Berbéra, à Moka et Hodeïda, des parties de
cargaisons qui, de ces divers endroits, sont dirigr-es sur Aden.
C'est au moyen des boutres du pays, dont le fret est à très-
bon marché, que s'opère le cabotage, et les navires qui
n'ont pu compléter leur cargaison à Mozambique, à Zanzi-
bar et à Lamoo, viennent à Aden enlever ces dépôts de mar-
chandises.
En résumé, l'ouverture du canal asiatique promet les plus
heureuses chances d'avenir au commerce sur la côte nord-
est d'Afrique, qui, on peut le dire, n'a pas encore été exploi-
tée, vu les richesses de toute nature qu'elle offre à la spécu-
lation. Si l'on ajoute que Tadjoura est placée sur la route des
navires qui vont faire escale à Mozambique, Zanzibar et
Lamoo avant 'de se rendre à Aden pour terminer leur char-
gement, on ne peut mettre en doute l'avantage que de riches
maisons de commerce trouveraient, dès maintenant, à y
établir un comptoir dirigés par des agents capables et actifs. »
Nous avons tenu à reproduire ces renseignements d'a-
près le journal- officiel, parce qu'ils sont tout à fait d'ac-
cord avec ceux qui nous ont été transmis par notre cor-
respondant, ainsi qu'on peut le voir par les deux lettres
que nous avons données dans nos numéros du 10 et du
25 avril dernier. La mer Rouge est en général très-peu
connue; et l'on ne sait point assez qu'elle offre de gran-
des richesses naturelles. L'ouverture de l'isthme de Suez
la fera parfaitement connaître. Mais en attendant, il serait
utile de l'exploiter. La Compagnie de cabotage, créée ré-
cemment par le gouvernement égyptien, répond à un vrai
besoin ; et elle peut se promettre un brillant avenir, dès
que son service sera complètement organisé.
EH\EST DESPLACES.
LE TÉLÉGRAPHE ÉLECTRIQUE D'ANGLETERRE
AUX INDES PAR LA MER ROUGE.
Sur la demande faite par M. Crauford et adoptée par
la Chambre des Communes le 4 mai, le ministère dépo-
sera sur le bureau de la Chambre « les copies de toutes
« les propositions faites au gouvernement ou à la Com-
Je suis heureux, monsieur, de porter à votre connaissance
cette décision qui répond si exactement à l'intérêt général et à la
sympathie qu'inspire en Russie le projet d'une si haute im-
portance commerciale pour le monde entier, que poursuit
avec tant d'énergie et de persévérance M. Ferdinand de Les-
seps.
J'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très-humble servi-
teur.
Signé : NICOLAS DE NOUOSSELSKY.
Saint-Pétersbourg, 12 avril 1858.
Nous remercions la Compagnie russe de ce témoignage
de sympathie qu'elle veut bien nous donner. Nos lecteurs
en apprécieront comme nous toute l'importance. Ils re-
marqueront qu'à Saint-Pétersbourg, de même que dans
d'autres villes capitales de l'Europe, on semble ne pas
douter de la réalisation prochaine du canal de Suez.
G. WAGENER.
RENSEIGNEMENTS SUR LA MER ROUGE.
« On nous transmet sur les différents ports de la mer Rouge,
dit le Moniteur universel du 8 mai, les renseignements sui-
vants, qui peuvent présenter quelque intérêt au point de vue
du commerce sur la côte nord-est d'Afrique et de la naviga-
tion dans ces parages.
A Berbéra, l'achat des denrées s'opérait avec la plus grande
facilité, et les chefs des tribus promettaient que tout Français
qui voudrait venir pendant la foire faire du commerce avec
eux serait toujours parfaitement traité.
Le commerce de Zeyla qui, il y a quelques années, était
asse-z considérable, est entièrement annihilé depuis que les
gouverneurs ont prélevé arbitrairement des droits énormes
d'ancrage et de douane. Aussi n'y voit-on que quelques rares
boutres d'un tonnage très-minime; et très- peu de caravanes
de l'Abyssinie se dirigent maintenant sur ce point, vu qu'une
seule route très-difficile conduit à Choa, et que cette route
est le théâtre de pillages nombreux; elle est environnée par
les tribus les plus barbares et les plus féroces de l'Afrique,
qui attaquent les caravanes lorsqu'elles ne sont pas à même
de se défendre.
Le mouillage de Zeyla est difficile à prendre; des bancs
nombreux l'environnent; il faudrait cependant très-peu de
travaux pour rendre ce port excellent pour toutes les saisons;
dans tous les cas, il est prudent de jeter l'ancre quand on a au
moins six pieds d'eau sous la quille, parce qu'une houle assez
creuse se fait promptement.
Tadjoura. — Les nombreuses routes qui partent de Tad-
joura et qui vont jusqu'au cœur de la partie sud de l'Abyssi-
nie rendront plus tard ce point on ne peut plus important.
On pourrait faire venir de l'intérieur toutes les caravanes que
l'on désirerait; seulement il faudrait se soumettre à la manière
de commercer dans ces pays, qui consiste à avoir la confiance
dans la probité des chefs de caravanes, puisqu'il faut verser
d'avance une somme égale au tiers de la valeur que l'on veut
faire venir de l'Abyssinie.
Hodeïda, qui, il y a peu d'années encore, fournissait tous
les cafés du golfe Persique et de l'Inde , est maintenant d'une
importance commerciale si minime qu'on y a de la peine à
se procurer la plus petite quantité de café. De grandes et
belles maisons à deux et même trois étages sont inhabitées,
et c'est à peine si l'on trouve maintenant un millier d'habi-
tants dans ces vastes ruines.
L'archipel des îles Dhalac offre de très-bons mouillages,
mais peu d'habitants, très-misérables, et de l'eau toujours
saumâtre; on doit y naviguer avec les plus grandes précau-
tions, en louvoyant, pendant le jour seulement et avec de
bonnes vigies, vu la défectuosité des caries, sur lesquelles ne
sont point marqués des bancs et des ilôts très-dangereux.
Massoua. — L'on recruterait facilement dans le Tigré deux
ou trois mille travailleurs libres, et, en majeure partie, chré-
tiens, si on établissait un comptoir sur le littoral. Le pays est
d'une fertilité extrême, et les caravanes augmenteraient du
double si l'on y recrutait des travailleurs, et si, surtout, il y
avait sur le littoral un point où le commerce pourrait se con-
centrer. Les opérations commerciales seraient d'autant plus
exécutables que l'on pourrait compter sur le roi du Tigré,
parce que, d'abord, il est chrétien, et que, depuis plus de
vingt ans, il est le seul qui ait toujours prêté son appui aux
missionnaires, malgré les ordres qu'il a reçus de l'évêque
schismatique de l'Abyssinie.
Enfin, tant que le percement de l'isthme de Suez n'aura
pas lieu et que la France ne possédera pas de comptoirs à
Tadjoura ou sur la côte d'Abyssinie, le meilleur moyen, et
surtout le plus lucratif pour commercer dans ces parages,
est d'acheter à Berbéra, à Moka et Hodeïda, des parties de
cargaisons qui, de ces divers endroits, sont dirigr-es sur Aden.
C'est au moyen des boutres du pays, dont le fret est à très-
bon marché, que s'opère le cabotage, et les navires qui
n'ont pu compléter leur cargaison à Mozambique, à Zanzi-
bar et à Lamoo, viennent à Aden enlever ces dépôts de mar-
chandises.
En résumé, l'ouverture du canal asiatique promet les plus
heureuses chances d'avenir au commerce sur la côte nord-
est d'Afrique, qui, on peut le dire, n'a pas encore été exploi-
tée, vu les richesses de toute nature qu'elle offre à la spécu-
lation. Si l'on ajoute que Tadjoura est placée sur la route des
navires qui vont faire escale à Mozambique, Zanzibar et
Lamoo avant 'de se rendre à Aden pour terminer leur char-
gement, on ne peut mettre en doute l'avantage que de riches
maisons de commerce trouveraient, dès maintenant, à y
établir un comptoir dirigés par des agents capables et actifs. »
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que nous avons données dans nos numéros du 10 et du
25 avril dernier. La mer Rouge est en général très-peu
connue; et l'on ne sait point assez qu'elle offre de gran-
des richesses naturelles. L'ouverture de l'isthme de Suez
la fera parfaitement connaître. Mais en attendant, il serait
utile de l'exploiter. La Compagnie de cabotage, créée ré-
cemment par le gouvernement égyptien, répond à un vrai
besoin ; et elle peut se promettre un brillant avenir, dès
que son service sera complètement organisé.
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la Chambre des Communes le 4 mai, le ministère dépo-
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