Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-05-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mai 1858 25 mai 1858
Description : 1858/05/25 (A3,N47). 1858/05/25 (A3,N47).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030938
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
250 L'ISTHME DE SUEZ, MARDI 25 MAI.
Il est peu probable que M. Ferd. de Lesseps attende à
Constantinopte le résultat des interpellations de M. Rœ-
buck annoncées pour le 1" juin.
ERNEST DESPLACES.
Le Constitutionnel du 14 mai publie un article dont
nous extrayons les passages suivants :
« Une dépêche télégraphique, que nous avons publiée, an-
nonce que M. Ferdinand de Lesseps se dispose à' poursuivre
l'entreprise du percement de l'isthme de Sutz, en formant une
compagnie pour l'exécution de ce grand travail. Ce qui ren-
drait ce bruit vraisemblable, c'est que la dépêche ajoute que
la Porte autoriserait les travaux, en tant qu'ils garderaient le
caractère d'une entreprise particulière, réservant les questions
politiques pour l'époque où pourra s'établir, à ce sujet, un
concert entre les puissances.
» Dans ces termes, on comprend parfaitement que l'affaire
soit poursuivie avec résolution. On conçoit, de plus, que la
Porte ajourne la concession du firman. Plusieurs années doi-
vent s'écouler avant que le canal de Suez soit achevé. On
peut donc, en tout état de cause, se mettre à l'oeuvre. On a
devant soi plus de temps qu'il n'en faut pour vider la question
politique avant l'époque où l'exploitation pourra commencer.
n Que telle soit la marche adoptée, ou que le concession-
naire, d'accord avec la Turquie et l'Egypte, en suive une
autre, il importe peu en quelque sorte, puisque de toute ma-
nière le percement de l'isthme sera effectué infailliblement.
Un peu plus tôt, un Jeu plus tard, cette œuvre s'accomplira.
Il suffit pour cela qu'elle ait été reconnue non-seulement
possible, mais facile, tt qu'elle ait suscité dans le monde en-
tier de si légitimes espérances. C'est ce qu'on semble com-
mencer à comprendre en Angleterre, le seul pays où ce pro-
jet ait rencontré de l'opposition.
» Que pouvons-nous attendre d'une discussion nouvelle? Si
la question était connue, le succès serait certain. Du débat il
ressortirait clairement que, la commission internationale, qui
s'est prononcée en faveur de l'entreprise, ayant réuni dans son
sein des hommes dont l'autorité et la compétence ne peuvent
être contestées, il n'appartient pas, même à un ministre de la
Grande-Bretagne, de dire qu'ils se sont trompés, attendu qu'il
n'en peut rien savoir. La discussion prouverait encore que
M. Stephenson, le fils du célèbre ingénieur anglais, dont lord
Palmerston a un jour invoqué l'opinion devant le Parlement,
a montré une ignorance extrême des -premiers éléments de la
question, et s'est attiré, de la part de M. Paléocapa, avec l'as-
sentiment de la commission internationale, une réfutation à
laquelle il n'a pas trouvé un mot à répondre.
y Si, en Angleterre, le gouvernement suppose sincèrement
que l'œuvre est impraticable, une discussion approfondie
l'éclairerait, et le convaincrait, dans tous les cas, qu'il n'est
pas compétent pour se prononcer à cet égard. Si, au con-
traire, cette supposition n'est qu'un prétexte, le débat amè-
nerait des explications nettes et sincères, et le monde saurait
alors quelles sont les vues politiques que doit contrarier l'ou-
verture, à travers l'Egypte, d'un canal dont la neutralité sera
garantie par toutes les puissances.
n Un des principaux orateurs du Parlement, M. Roebuck,
vient d'annoncer l'intention d'interpeller le ministère à ce
^S*>^F»^es interpellations ont été fixées au 1er juin. Cette fois,
~'i ute, ou r:e les bornera pas à une simple question, et
se ministérielle ne sera probablement pas laissée
sans réplique. Autrement, il serait vraiment inutile de re-
commencer encore une fois ce qui a déjà été fait, à plusieurs
reprises, par un autre membre du Parlement. M. Roebuck a
l'intention de pousser plus loin l'affaire. C'est d'une discus-
sion qu'il s'agit.
» Nous avons une preuve du défaut d'informations exactes, -
qui rend de tels débats trop souvent superficiels, dans un
amendement que M. Griffith, autre membre du Parlement,
annonce l'intention de proposer si, comme il l'espère, d'ail-
leurs, la chambre émet sur la motion de M. Roebuck un vote
sympathique. Cet amendement consisterait à recommander
que, dans l'exécution du canal de Suez, on évitât d'employer
les fellahs, sans doute par une humanité fort mal entendue.
Or, les fellahs seraient vraiment désolés de cette exclusion. Un
règlement a été fait et publié d'après les ordres du Vice-roi
d'Egypte , règlement qui porte que la Compagnie allouera
vingt sous par jour à chaque ouvrier indigène. Or, un fellah
qui gagne une piastre et demie, c'est-à-dire six à sept sous
par jour, se regarde comme l'homme le 'plus heureux de la
terre. M. Griffith n'a probablement pas connaissance de ce
règlement, et pourtant voilà plus d'un an qu'il entretient pé-
riodiquement la Chambre de cette affaire.
» Espérons, au demeurant, une solution conforme aux
vœux de l'Europe entière. Si la Chambre s'en rapporte aux
travaux des hommes éminents qui composent la commission
in'ernationaie, et qu'elle se prononce en faveur du percement
de l'isthme, toute difficulté sera levée. Si, au contraire, son
vote s'égare, à la suile de faux renseignements ou d'une dé-
fense insuffisante du projet, faudra-t-il y renoncer pour cela?
Ce n'est pas notre avis. L'Angleterre n'a que voix consulta-
tive dans cette question; et si la Porte permet, même tacite-
ment, l'exécution de l'entreprise, on comprendrait facilement
qu'elle suivît son cours, sauf réserve de la question politique.
Si l'on dit aux auteurs du projet : Votre entreprise est impra-
ticable, la meilleure réponse qu'ils puissent faire est de l'exé-
cuter. Quand le canal sera terminé et qu'il abrégera de plu-
sieurs milliers de lieues la route des navires partis de
Liverpool ou de Glasgow pour se rendre dans les régions asia-
tiques , les Anglais seront les premiers à remercier le Sultan
et le Vice-roi d'Egypte d'un travail dont ils profiteront plus
que personne. »
» P. DUBOIS. »
LA COMPAGNIE RUSSE DE NAVIGATION A VAPEUR
ET LE CANAL DE SUEZ.
La Compagnie russe de navigation à vapeur et de
commerce dont nous avons parlé plusieurs fois (Voir
notre numéro du 10 octobre 1856, 'page 115) vient d'a-
dresser à M. Ruyssenaërs, consul général des Pays-Bas
à Alexandrie en Egypte, la lettre suivante, que nous
sommes heureux de reproduire.
Monsieur,
L'administration de la Compagnie russe de navigation à va-
peur et de commerce qui poussera cette année-ci son activité
jusque dans plusieurs ports de la Méditerranée, vient de déci-
der que le transport à bord de nos bateaux à vapeur de ma-
tériaux nécessaires pour le percement de l'isthme de Suez se
fera avec une bonification de 20 0,0 pour les matérieux ve-
nant directement de Russie, et de 10 0/0 pour ceux de pro-
venance des autres pays de 1 Europe.
Il est peu probable que M. Ferd. de Lesseps attende à
Constantinopte le résultat des interpellations de M. Rœ-
buck annoncées pour le 1" juin.
ERNEST DESPLACES.
Le Constitutionnel du 14 mai publie un article dont
nous extrayons les passages suivants :
« Une dépêche télégraphique, que nous avons publiée, an-
nonce que M. Ferdinand de Lesseps se dispose à' poursuivre
l'entreprise du percement de l'isthme de Sutz, en formant une
compagnie pour l'exécution de ce grand travail. Ce qui ren-
drait ce bruit vraisemblable, c'est que la dépêche ajoute que
la Porte autoriserait les travaux, en tant qu'ils garderaient le
caractère d'une entreprise particulière, réservant les questions
politiques pour l'époque où pourra s'établir, à ce sujet, un
concert entre les puissances.
» Dans ces termes, on comprend parfaitement que l'affaire
soit poursuivie avec résolution. On conçoit, de plus, que la
Porte ajourne la concession du firman. Plusieurs années doi-
vent s'écouler avant que le canal de Suez soit achevé. On
peut donc, en tout état de cause, se mettre à l'oeuvre. On a
devant soi plus de temps qu'il n'en faut pour vider la question
politique avant l'époque où l'exploitation pourra commencer.
n Que telle soit la marche adoptée, ou que le concession-
naire, d'accord avec la Turquie et l'Egypte, en suive une
autre, il importe peu en quelque sorte, puisque de toute ma-
nière le percement de l'isthme sera effectué infailliblement.
Un peu plus tôt, un Jeu plus tard, cette œuvre s'accomplira.
Il suffit pour cela qu'elle ait été reconnue non-seulement
possible, mais facile, tt qu'elle ait suscité dans le monde en-
tier de si légitimes espérances. C'est ce qu'on semble com-
mencer à comprendre en Angleterre, le seul pays où ce pro-
jet ait rencontré de l'opposition.
» Que pouvons-nous attendre d'une discussion nouvelle? Si
la question était connue, le succès serait certain. Du débat il
ressortirait clairement que, la commission internationale, qui
s'est prononcée en faveur de l'entreprise, ayant réuni dans son
sein des hommes dont l'autorité et la compétence ne peuvent
être contestées, il n'appartient pas, même à un ministre de la
Grande-Bretagne, de dire qu'ils se sont trompés, attendu qu'il
n'en peut rien savoir. La discussion prouverait encore que
M. Stephenson, le fils du célèbre ingénieur anglais, dont lord
Palmerston a un jour invoqué l'opinion devant le Parlement,
a montré une ignorance extrême des -premiers éléments de la
question, et s'est attiré, de la part de M. Paléocapa, avec l'as-
sentiment de la commission internationale, une réfutation à
laquelle il n'a pas trouvé un mot à répondre.
y Si, en Angleterre, le gouvernement suppose sincèrement
que l'œuvre est impraticable, une discussion approfondie
l'éclairerait, et le convaincrait, dans tous les cas, qu'il n'est
pas compétent pour se prononcer à cet égard. Si, au con-
traire, cette supposition n'est qu'un prétexte, le débat amè-
nerait des explications nettes et sincères, et le monde saurait
alors quelles sont les vues politiques que doit contrarier l'ou-
verture, à travers l'Egypte, d'un canal dont la neutralité sera
garantie par toutes les puissances.
n Un des principaux orateurs du Parlement, M. Roebuck,
vient d'annoncer l'intention d'interpeller le ministère à ce
^S*>^F»^es interpellations ont été fixées au 1er juin. Cette fois,
~'i ute, ou r:e les bornera pas à une simple question, et
se ministérielle ne sera probablement pas laissée
sans réplique. Autrement, il serait vraiment inutile de re-
commencer encore une fois ce qui a déjà été fait, à plusieurs
reprises, par un autre membre du Parlement. M. Roebuck a
l'intention de pousser plus loin l'affaire. C'est d'une discus-
sion qu'il s'agit.
» Nous avons une preuve du défaut d'informations exactes, -
qui rend de tels débats trop souvent superficiels, dans un
amendement que M. Griffith, autre membre du Parlement,
annonce l'intention de proposer si, comme il l'espère, d'ail-
leurs, la chambre émet sur la motion de M. Roebuck un vote
sympathique. Cet amendement consisterait à recommander
que, dans l'exécution du canal de Suez, on évitât d'employer
les fellahs, sans doute par une humanité fort mal entendue.
Or, les fellahs seraient vraiment désolés de cette exclusion. Un
règlement a été fait et publié d'après les ordres du Vice-roi
d'Egypte , règlement qui porte que la Compagnie allouera
vingt sous par jour à chaque ouvrier indigène. Or, un fellah
qui gagne une piastre et demie, c'est-à-dire six à sept sous
par jour, se regarde comme l'homme le 'plus heureux de la
terre. M. Griffith n'a probablement pas connaissance de ce
règlement, et pourtant voilà plus d'un an qu'il entretient pé-
riodiquement la Chambre de cette affaire.
» Espérons, au demeurant, une solution conforme aux
vœux de l'Europe entière. Si la Chambre s'en rapporte aux
travaux des hommes éminents qui composent la commission
in'ernationaie, et qu'elle se prononce en faveur du percement
de l'isthme, toute difficulté sera levée. Si, au contraire, son
vote s'égare, à la suile de faux renseignements ou d'une dé-
fense insuffisante du projet, faudra-t-il y renoncer pour cela?
Ce n'est pas notre avis. L'Angleterre n'a que voix consulta-
tive dans cette question; et si la Porte permet, même tacite-
ment, l'exécution de l'entreprise, on comprendrait facilement
qu'elle suivît son cours, sauf réserve de la question politique.
Si l'on dit aux auteurs du projet : Votre entreprise est impra-
ticable, la meilleure réponse qu'ils puissent faire est de l'exé-
cuter. Quand le canal sera terminé et qu'il abrégera de plu-
sieurs milliers de lieues la route des navires partis de
Liverpool ou de Glasgow pour se rendre dans les régions asia-
tiques , les Anglais seront les premiers à remercier le Sultan
et le Vice-roi d'Egypte d'un travail dont ils profiteront plus
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ET LE CANAL DE SUEZ.
La Compagnie russe de navigation à vapeur et de
commerce dont nous avons parlé plusieurs fois (Voir
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dresser à M. Ruyssenaërs, consul général des Pays-Bas
à Alexandrie en Egypte, la lettre suivante, que nous
sommes heureux de reproduire.
Monsieur,
L'administration de la Compagnie russe de navigation à va-
peur et de commerce qui poussera cette année-ci son activité
jusque dans plusieurs ports de la Méditerranée, vient de déci-
der que le transport à bord de nos bateaux à vapeur de ma-
tériaux nécessaires pour le percement de l'isthme de Suez se
fera avec une bonification de 20 0,0 pour les matérieux ve-
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