Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-05-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mai 1858 10 mai 1858
Description : 1858/05/10 (A3,N46). 1858/05/10 (A3,N46).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203092v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
Minmi 10MM. JOURNAL DE L'UNION DES D'EUX MERS. - - --Y-sâ
ses ancres. Le mouillage le plus sûr de la baie s'est trouvé
,de deux encâhlures en avant de l'entrée future du port
de Saïd et du canal de Suez.
Passons à la direction tout à fait opposée. Un ouragan
qui vient du sud, c'est-à-dire de terre, est infiniment
.moins dangereux dans celte baie. Il ne peut pas produire,
à proximité du littoral, des lames profondes etpuissantesi
.Dans le cas même, qui ne s'est pas présenté, où l'ancre
..ne pourrait tenir, le navire serait poussé par la hauie
mer; il n'aurait rien, à redouter de la côte.
Dans les tempêtes qui viennent du sud, et que susci-
tent les vents du désertées plus impétueux, il n'y a pas
de mer agitée sur la rade de Saïd ; la corvette a pu, lors
d'un temps pareil, continuer ses opérations avec ses ca-
nots à la mèr.
Pendant un séjour de quatre mois sur la rade de Saïd, le
navire a joui d'une sécurité si grande qu'il a pu maintenir
longtemps à terre une portion de son équipage assez nom-
breuse pour rebâtir, dans la direction que suivra la prin-
cipale jetée du port et du canal, une grande tour ayant
soixante-neuf mètres de circonférence à la base et vingt
mètres de hauteur. Cette tour a reçu le nom de Saïd, pour
honorer le Vice-roi Mohammed-Saïd, protecteur constant
et courageux d'une entreprise qui sera l'honneur de son
règne et la gloire de son nom.
Sur les cent dix-sept jours passés dans la rade de Saïd,
la corvette, par ses embarcations, a pu communiquer
avec la côte pendant quatre-vingt onze jours. Si ce na-
vire, outre ses canots fins à la proue et qu'immergeait
le ressac d'une courte lame, eût été muni d'une balei-
nière à proue large, éhncée, et s'élevant bien sur la
lame, on aurait pu communiquer encore plus souvent
avec la terre.
Lorsque la corvette d'observation est partie d'Alexan-
drie, au mois de janvier 1857 , elle a passé tout près de
quatre navires marchands mouillés dans la rade ouverte
de Damiette. A son retour, elle en a trouvé vingt-sept
dans la même position, qui chargeaient des produits
descendus du Nil par la branche de Damiette et trans-
bordés à travers le Boghciz. Lorsque le vent d'ouest-
nord-ouest fraîchissait', ces bâtiments avaient à supporter
une houle fatigante, tandis qu'avec le même vent la mer
restait calme sur la rade de Saïd.
Plusieurs fois pendant l'hiver, des navires mouillés
devant Damiette, et chassés par une forte brise d'ouest-
nord-ouest, se sont réfugiés dans la baie de Saïd; ils
venaient mouiller au voisinage de la corvette d'épreuve
et restaient comme elle en parfaite tranquillité.
En définitive, sur toute la côte d'Egypte, la rade la
plus favorable et la plus sûre sera celle de Saïd ; et
l'on trouvera que le mouillage le meilleur est en avant
duÉport de ce nom et du canal de Suez.
Si plus tard et par excès de précaution, lorsque les
travaux du canal seront terminés, on trouvait désirable
d'assurer une sécurité plus parfaite au mouillage en de-
hors du port de Sàïd, on pourrait construire une jetée
ou brise-lame par une profondeur d'eau d'environ
12 mètres. Elle transformerait la rade en un port non-
seulement commerçant, mais militaire et du premier
ordre, comparable au part de Cherbourg. Cet intérêt
gouvernemental justifierait l'emploi des finances dû
Vice-roi pour une telle entreprise, qui n'a ries d'urgent
et qui tient à des prospérités futures."
Pour revenir aux rares qualités .de la baie de Saïd,
nous dirons que la tenue de l'ancre de la corvette
d'épreuve n'a pas cessé d'être parfaite pendant les
quatre mois d'expériences. Les instructions du com-
mandant Jaurès et de l'amiral Rigault de Genouilli,
prescrivaient de lever l'ancre tous les quinze jours,
afin de rendre plus concluants les faits relatifs à la ferme
tenue du fond. Par 10 mètres de profondeur, ce fond ne
.contient encore que du sable fin extrêmement compacte r
c'est plus loin qu'on trouve le limon noirâtre, alluvion
du Nil, qui se disperse par degrés en pleine mer.
Nous ne répéterons pas ici ce que nous avons exposé
dans notre premier rapport, sur l'absence d'ensablé»
ment et d'envasement à 10 mètres et moins de profon"
deur. Depuis deux mille ans le lido, le cordon littoral qui
borde la baie de Péluse, reste stationnaire; il ne recule
ni n'avance, et ses positions sont telles que le savant
Çtrabon les consignait dans sa Géographie.
OBJECTIONS SUBSÉQUENTES PRÉSENTÉES CONTRE LE CANAL
DE SUEZ.
Depuis l'époque où des observations si satisfaisantes
étaient accomplies et suivaient de près notre premier
rapport à l'Académie sur les travaux revisés par la Com-
mission internationale, un gouvernement illustre et
puissant a cru nécessaire d'invoquer l'autorité contradic*
toire d'un ingénieur justement célèbre. M. Stephenson,
qui doit sa renommée à l'exécution des chemins de fer,
les préfère à des canalisations, et sôuvent il a raison.
Ses objections ont suffi pour exercer une influence déci-
sive sur deux cabinets et sur deux parlements, sans
autre discussion, sans autre examen.
Les Académies ont pour principe d'établir leurs opi-
nions et de maintenir ou de modifier leurs jugements
en suivant une autre méthode. Elles recherchent les
faits, refont les calculs et scrutent les assertions.
En présence d'un grand intérêt social d'où peut dé-
pendre la prospérité de plusieurs nations d'Europe,
d'Afrique et d'Asie, nous avons apporté l'attention la
plus scrupuleuse à revoir nos propres décisions. Nous
nous sommes fait un devoir d'examiner les objections
nouvelles formulées contre le canal maritime,, afin
de chéreher ce qu'elles peuvent avoir de sérieux sur
un sujet qui tient en suspens l'espérance et les désirs
d'un si grand nombre de peuples civilisés.
Ce qui nous a frappés dans l'invocation des souvenirs
plus ou moins historiques faits par l'habile ingénieur,
c'est de trouver qùe sa mémoire n'ait pas toujours con-
servé l'exactitude indispensable sur de si graves ques-
tiohs. Cela tient pëiit-êlre à la forme rapide de ses ex-
plicatlotis.
Il ne semble pas non plusavoirportéle jugement le plus
concluant sur des faits capitaux et longtemps observés.
ses ancres. Le mouillage le plus sûr de la baie s'est trouvé
,de deux encâhlures en avant de l'entrée future du port
de Saïd et du canal de Suez.
Passons à la direction tout à fait opposée. Un ouragan
qui vient du sud, c'est-à-dire de terre, est infiniment
.moins dangereux dans celte baie. Il ne peut pas produire,
à proximité du littoral, des lames profondes etpuissantesi
.Dans le cas même, qui ne s'est pas présenté, où l'ancre
..ne pourrait tenir, le navire serait poussé par la hauie
mer; il n'aurait rien, à redouter de la côte.
Dans les tempêtes qui viennent du sud, et que susci-
tent les vents du désertées plus impétueux, il n'y a pas
de mer agitée sur la rade de Saïd ; la corvette a pu, lors
d'un temps pareil, continuer ses opérations avec ses ca-
nots à la mèr.
Pendant un séjour de quatre mois sur la rade de Saïd, le
navire a joui d'une sécurité si grande qu'il a pu maintenir
longtemps à terre une portion de son équipage assez nom-
breuse pour rebâtir, dans la direction que suivra la prin-
cipale jetée du port et du canal, une grande tour ayant
soixante-neuf mètres de circonférence à la base et vingt
mètres de hauteur. Cette tour a reçu le nom de Saïd, pour
honorer le Vice-roi Mohammed-Saïd, protecteur constant
et courageux d'une entreprise qui sera l'honneur de son
règne et la gloire de son nom.
Sur les cent dix-sept jours passés dans la rade de Saïd,
la corvette, par ses embarcations, a pu communiquer
avec la côte pendant quatre-vingt onze jours. Si ce na-
vire, outre ses canots fins à la proue et qu'immergeait
le ressac d'une courte lame, eût été muni d'une balei-
nière à proue large, éhncée, et s'élevant bien sur la
lame, on aurait pu communiquer encore plus souvent
avec la terre.
Lorsque la corvette d'observation est partie d'Alexan-
drie, au mois de janvier 1857 , elle a passé tout près de
quatre navires marchands mouillés dans la rade ouverte
de Damiette. A son retour, elle en a trouvé vingt-sept
dans la même position, qui chargeaient des produits
descendus du Nil par la branche de Damiette et trans-
bordés à travers le Boghciz. Lorsque le vent d'ouest-
nord-ouest fraîchissait', ces bâtiments avaient à supporter
une houle fatigante, tandis qu'avec le même vent la mer
restait calme sur la rade de Saïd.
Plusieurs fois pendant l'hiver, des navires mouillés
devant Damiette, et chassés par une forte brise d'ouest-
nord-ouest, se sont réfugiés dans la baie de Saïd; ils
venaient mouiller au voisinage de la corvette d'épreuve
et restaient comme elle en parfaite tranquillité.
En définitive, sur toute la côte d'Egypte, la rade la
plus favorable et la plus sûre sera celle de Saïd ; et
l'on trouvera que le mouillage le meilleur est en avant
duÉport de ce nom et du canal de Suez.
Si plus tard et par excès de précaution, lorsque les
travaux du canal seront terminés, on trouvait désirable
d'assurer une sécurité plus parfaite au mouillage en de-
hors du port de Sàïd, on pourrait construire une jetée
ou brise-lame par une profondeur d'eau d'environ
12 mètres. Elle transformerait la rade en un port non-
seulement commerçant, mais militaire et du premier
ordre, comparable au part de Cherbourg. Cet intérêt
gouvernemental justifierait l'emploi des finances dû
Vice-roi pour une telle entreprise, qui n'a ries d'urgent
et qui tient à des prospérités futures."
Pour revenir aux rares qualités .de la baie de Saïd,
nous dirons que la tenue de l'ancre de la corvette
d'épreuve n'a pas cessé d'être parfaite pendant les
quatre mois d'expériences. Les instructions du com-
mandant Jaurès et de l'amiral Rigault de Genouilli,
prescrivaient de lever l'ancre tous les quinze jours,
afin de rendre plus concluants les faits relatifs à la ferme
tenue du fond. Par 10 mètres de profondeur, ce fond ne
.contient encore que du sable fin extrêmement compacte r
c'est plus loin qu'on trouve le limon noirâtre, alluvion
du Nil, qui se disperse par degrés en pleine mer.
Nous ne répéterons pas ici ce que nous avons exposé
dans notre premier rapport, sur l'absence d'ensablé»
ment et d'envasement à 10 mètres et moins de profon"
deur. Depuis deux mille ans le lido, le cordon littoral qui
borde la baie de Péluse, reste stationnaire; il ne recule
ni n'avance, et ses positions sont telles que le savant
Çtrabon les consignait dans sa Géographie.
OBJECTIONS SUBSÉQUENTES PRÉSENTÉES CONTRE LE CANAL
DE SUEZ.
Depuis l'époque où des observations si satisfaisantes
étaient accomplies et suivaient de près notre premier
rapport à l'Académie sur les travaux revisés par la Com-
mission internationale, un gouvernement illustre et
puissant a cru nécessaire d'invoquer l'autorité contradic*
toire d'un ingénieur justement célèbre. M. Stephenson,
qui doit sa renommée à l'exécution des chemins de fer,
les préfère à des canalisations, et sôuvent il a raison.
Ses objections ont suffi pour exercer une influence déci-
sive sur deux cabinets et sur deux parlements, sans
autre discussion, sans autre examen.
Les Académies ont pour principe d'établir leurs opi-
nions et de maintenir ou de modifier leurs jugements
en suivant une autre méthode. Elles recherchent les
faits, refont les calculs et scrutent les assertions.
En présence d'un grand intérêt social d'où peut dé-
pendre la prospérité de plusieurs nations d'Europe,
d'Afrique et d'Asie, nous avons apporté l'attention la
plus scrupuleuse à revoir nos propres décisions. Nous
nous sommes fait un devoir d'examiner les objections
nouvelles formulées contre le canal maritime,, afin
de chéreher ce qu'elles peuvent avoir de sérieux sur
un sujet qui tient en suspens l'espérance et les désirs
d'un si grand nombre de peuples civilisés.
Ce qui nous a frappés dans l'invocation des souvenirs
plus ou moins historiques faits par l'habile ingénieur,
c'est de trouver qùe sa mémoire n'ait pas toujours con-
servé l'exactitude indispensable sur de si graves ques-
tiohs. Cela tient pëiit-êlre à la forme rapide de ses ex-
plicatlotis.
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