Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-04-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 avril 1858 25 avril 1858
Description : 1858/04/25 (A3,N45). 1858/04/25 (A3,N45).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203091f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
DIMANCHE 25 AVRIL. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 191
Nous savons bien que les déclarations de la revue écos-
saise n'engagent pas le grand journal de Londres. Mais
les sentiments exprimés par la Revue (TEdimbourg
étaient aussi justes que nobles. C'était la raison même. Il
faut que le Times y prenne garde; car il n'est pas sûr
pour lui de se mettre en un flagrant désaccord avec le
puissant recueil qui exerce une si légitime influence sur
tous les esprits éclairés du Royaume-Uni.
ERNEST DESPLACES.
LA RADE DE PÉLUSE.
Les préoccupations causées par les derniers incidents
politiques qui se sont produits entre les Cabinets de Lon-
dres et de Paris ont écarté pour quelques jours l'atten-
tion publique de la question du canal de Suez. Des ren-
seignements reçus de Londres nous portent à croire
que l'opinion du gouvernement anglais sera bientôt ré-
clamée, soit par la présentation de la motion Griffith
annoncée avant la chute du ministère Palmerston , soit
par une autre voie.
En attendant que nous puissions connaître la pensée
du gouvernement anglais, il n'est pas hors de propos de
revenir sur une des études les plus intéressantes faites
en vue de l'ouverture du canal maritime de Suez ; nous
voulons parler des observations hydrographiques exécu-
tées sur la baie de Péluse par le capitaine Philigret.
M. le capitaine Philigret se trouve en ce moment à
Constantinople, où il vient d'inaugurer une nouvelle
ligne de navigation égyptienne entre Alexandrie et notre
port. Cet intelligent officier a bien voulu nous donner
quelques renseignements intéressants qui complètent
la série de ses rapports publiés par M. F. de Lesseps.
Le projet du canal maritime de Suez a eu le sort de
toutes les grandes entreprises ; il a été discuté sous
toutes ses faces; il a rencontré des objections sérieuses ,
des hostilités puissantes. Aux objections, les promoteurs
du projet ont répondu par des études faites avec un soin
et une persévérance qui ont été couronnés du plus bril-
lant succès ; il n'y a pas aujourd'hui un homme dont le
nom fasse autorité dans la science qui ne se soit rangé
complètement à l'avis émis dans le rapport de la Com-
mission internationale. Aux hostilités, l'opinion publi-
que s'est chargée de répondre par la voix unanime des
compagnies savantes de tout pays, de la presse du monde
entier et des meetings de l'Angleterre. Les hostilités et
les objections, les arguments non fondés comme les ar-
guments sérieux, n'ont servi qu'à faire compléter les tra-
vaux préparatoires dirigés par M. F. de Lesseps. On ne
pouvait pas servir plus utilement les intérêts de l'entre-
prise du canal de Suez.
Une des objections les plus graves faites contre le
projet reposait sur la situation de la rade de Péluse ; elle
est aujourd'hui complètement détruite par le beau travail
du capitaine Philigret.
Le golfe de Péluse, a-t-on dit, est continuellement
envasé ou ensablé par les apports fluviatiles de la
branche du Nil qui débouche à Damiette ; les ouvrages
en saillie qu'on pourrait établir dans une partie du rivage
n'auraient d'autres résultats que d'augmenter les ensa-
blements.
La rade de Péluse n'est pas sûre, disait-on encore;
les coups de vent qui, en débutant par le sud-est, pas-
sent successivement au sud et au sud-ouest et arrivent à
l'ouest nord-ouest, y forment des ouragans terribles qui
rendent le mouillage impossible.
Or, c'est à ce point précisément que se trouvera située
l'ouverture du canal maritime de Suez.
Il n'y avait qu'un moyen de répondre à cette objec-
tion, c'était l'expérience. En conséquence, le Vice-roi
d'Egypte confia une de ses corvettes, le Yand-Beker,
à un marin éprouvé, le capitaine Philigret, avec mis-
sion de passer tout l'hiver de 1857, à l'ancre, dans la
baie de Péluse. Le 7 janvier 1857, le Yand-Beker
mouillait à cinq milles de la plage par six brasses de
fond, à deux encablures au large de l'extrémité de la
jetée projetée du port Said.
Le capitaine Philigret était muni d'instructions du
contre-amiral Rigault de Genouilly et du capitaine de
vaisseau Jaurès, de la marine impériale française, tous
deux membres de la Commission internationale.
Cette mission a duré quatre mois. Il fallait, pen-
dant cette pénible station , surprendre tous les secrets
de la baie de Péluse, étudier tous les phénomènes
qui pouvaient se produire, savoir quels sont les vents
dominants et les plus redoutables , connaître la direc-
tion des courants, la qualité du fond , si l'appareillage
est facile, si la tenue des ancres est bonne, si la plage
est mauvaise. Toutes ces questions ont été résolues, et
il est constaté désormais que la rade de Péluse offre un
des mouillages les plus sûrs que les navires puissent
trouver dans toute la Méditerranée. C'est ce qui résulte
de treize rapports et d'un mémoire du capitaine Philigret,
ainsi que des extraits du journal nautique tenu à bord de
la frégate égyptienne.
Les épreuves ont été décisives, on peut le dire. A ne
consulter que nos correspondances particulières de la
côte de Syrie de janvier et février 1857, nous y trouvons
mentionnée la perte de 4 bâtiments à Suédié, 1 à Mer-
sina, 1 à Saint-Jean d'Acre, 2 à Jaffa et 1 à Beyrouth-
un grand vapeur de 1,000 tonneaux et de 300 chevaux,
le Saint-Andrew. La série de tempêtes qui a désolé la
côte venait précisément du nord-ouest, ce vent redou-
table mis en avant dans les objections qu'il s'agissait de
combattre. Le 3 février, surtout, un ouragan terrible
éclata dans les parages de Péluse avec des coups de vent
furieux ; les pêcheurs du lac Menzaleh et les habitants
de la côte déclaraient qu'ils n'avaient point vu depuis
longtemps une série de si mauvais temps. La corvette
égyptienne se comporta parfaitement; les rapports du
capitaine Philigret, de son second M. Meusnié, du com-
mandant du Yand-Beker, Mohatnmed-Saïd, en font foi.
Mouillée sur une seule ancre, variant ses mouillages, la
corvette n'a jamais chassé, elle n'a pas fatigué, et on a
pu constater que le fond , dont des échantillons ont été
recueillis, était excellent.
Nous savons bien que les déclarations de la revue écos-
saise n'engagent pas le grand journal de Londres. Mais
les sentiments exprimés par la Revue (TEdimbourg
étaient aussi justes que nobles. C'était la raison même. Il
faut que le Times y prenne garde; car il n'est pas sûr
pour lui de se mettre en un flagrant désaccord avec le
puissant recueil qui exerce une si légitime influence sur
tous les esprits éclairés du Royaume-Uni.
ERNEST DESPLACES.
LA RADE DE PÉLUSE.
Les préoccupations causées par les derniers incidents
politiques qui se sont produits entre les Cabinets de Lon-
dres et de Paris ont écarté pour quelques jours l'atten-
tion publique de la question du canal de Suez. Des ren-
seignements reçus de Londres nous portent à croire
que l'opinion du gouvernement anglais sera bientôt ré-
clamée, soit par la présentation de la motion Griffith
annoncée avant la chute du ministère Palmerston , soit
par une autre voie.
En attendant que nous puissions connaître la pensée
du gouvernement anglais, il n'est pas hors de propos de
revenir sur une des études les plus intéressantes faites
en vue de l'ouverture du canal maritime de Suez ; nous
voulons parler des observations hydrographiques exécu-
tées sur la baie de Péluse par le capitaine Philigret.
M. le capitaine Philigret se trouve en ce moment à
Constantinople, où il vient d'inaugurer une nouvelle
ligne de navigation égyptienne entre Alexandrie et notre
port. Cet intelligent officier a bien voulu nous donner
quelques renseignements intéressants qui complètent
la série de ses rapports publiés par M. F. de Lesseps.
Le projet du canal maritime de Suez a eu le sort de
toutes les grandes entreprises ; il a été discuté sous
toutes ses faces; il a rencontré des objections sérieuses ,
des hostilités puissantes. Aux objections, les promoteurs
du projet ont répondu par des études faites avec un soin
et une persévérance qui ont été couronnés du plus bril-
lant succès ; il n'y a pas aujourd'hui un homme dont le
nom fasse autorité dans la science qui ne se soit rangé
complètement à l'avis émis dans le rapport de la Com-
mission internationale. Aux hostilités, l'opinion publi-
que s'est chargée de répondre par la voix unanime des
compagnies savantes de tout pays, de la presse du monde
entier et des meetings de l'Angleterre. Les hostilités et
les objections, les arguments non fondés comme les ar-
guments sérieux, n'ont servi qu'à faire compléter les tra-
vaux préparatoires dirigés par M. F. de Lesseps. On ne
pouvait pas servir plus utilement les intérêts de l'entre-
prise du canal de Suez.
Une des objections les plus graves faites contre le
projet reposait sur la situation de la rade de Péluse ; elle
est aujourd'hui complètement détruite par le beau travail
du capitaine Philigret.
Le golfe de Péluse, a-t-on dit, est continuellement
envasé ou ensablé par les apports fluviatiles de la
branche du Nil qui débouche à Damiette ; les ouvrages
en saillie qu'on pourrait établir dans une partie du rivage
n'auraient d'autres résultats que d'augmenter les ensa-
blements.
La rade de Péluse n'est pas sûre, disait-on encore;
les coups de vent qui, en débutant par le sud-est, pas-
sent successivement au sud et au sud-ouest et arrivent à
l'ouest nord-ouest, y forment des ouragans terribles qui
rendent le mouillage impossible.
Or, c'est à ce point précisément que se trouvera située
l'ouverture du canal maritime de Suez.
Il n'y avait qu'un moyen de répondre à cette objec-
tion, c'était l'expérience. En conséquence, le Vice-roi
d'Egypte confia une de ses corvettes, le Yand-Beker,
à un marin éprouvé, le capitaine Philigret, avec mis-
sion de passer tout l'hiver de 1857, à l'ancre, dans la
baie de Péluse. Le 7 janvier 1857, le Yand-Beker
mouillait à cinq milles de la plage par six brasses de
fond, à deux encablures au large de l'extrémité de la
jetée projetée du port Said.
Le capitaine Philigret était muni d'instructions du
contre-amiral Rigault de Genouilly et du capitaine de
vaisseau Jaurès, de la marine impériale française, tous
deux membres de la Commission internationale.
Cette mission a duré quatre mois. Il fallait, pen-
dant cette pénible station , surprendre tous les secrets
de la baie de Péluse, étudier tous les phénomènes
qui pouvaient se produire, savoir quels sont les vents
dominants et les plus redoutables , connaître la direc-
tion des courants, la qualité du fond , si l'appareillage
est facile, si la tenue des ancres est bonne, si la plage
est mauvaise. Toutes ces questions ont été résolues, et
il est constaté désormais que la rade de Péluse offre un
des mouillages les plus sûrs que les navires puissent
trouver dans toute la Méditerranée. C'est ce qui résulte
de treize rapports et d'un mémoire du capitaine Philigret,
ainsi que des extraits du journal nautique tenu à bord de
la frégate égyptienne.
Les épreuves ont été décisives, on peut le dire. A ne
consulter que nos correspondances particulières de la
côte de Syrie de janvier et février 1857, nous y trouvons
mentionnée la perte de 4 bâtiments à Suédié, 1 à Mer-
sina, 1 à Saint-Jean d'Acre, 2 à Jaffa et 1 à Beyrouth-
un grand vapeur de 1,000 tonneaux et de 300 chevaux,
le Saint-Andrew. La série de tempêtes qui a désolé la
côte venait précisément du nord-ouest, ce vent redou-
table mis en avant dans les objections qu'il s'agissait de
combattre. Le 3 février, surtout, un ouragan terrible
éclata dans les parages de Péluse avec des coups de vent
furieux ; les pêcheurs du lac Menzaleh et les habitants
de la côte déclaraient qu'ils n'avaient point vu depuis
longtemps une série de si mauvais temps. La corvette
égyptienne se comporta parfaitement; les rapports du
capitaine Philigret, de son second M. Meusnié, du com-
mandant du Yand-Beker, Mohatnmed-Saïd, en font foi.
Mouillée sur une seule ancre, variant ses mouillages, la
corvette n'a jamais chassé, elle n'a pas fatigué, et on a
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