Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-05-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mai 1858 10 mai 1858
Description : 1858/05/10 (A3,N46). 1858/05/10 (A3,N46).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203092v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
232 L'ISTHME DE SUEZ, LUNDI 10 MAI.
Eh bien, pourquoi n'en profitons-nous pas ? Où sont les
obstacles? Il n'y a pas d'obstacles, mais seulement irrésolu-
tion et faiblesse de la part de nos gouvernements. Tout
l'établissement de Sarawak est à la merci d'un accident.
Il dépend de la vie d'un seul homme qui n'est plus jeune, et
de sa bonne volonté de ne pas appeler la protection d'un
autre gouvernement. Il faut seulement une protection franche
i-t avouée des établissements de Bornéo, et de temps en temps
une visite de nos bâtiments de guerre, afin de faire voir que
l'Angleterre entend prendre possession de Sarawak, en cas
qu'il arrive quelque éventualité au gouvernement actuel. Tout
cela est très-facile, et les résultats seront immenses. Les
classes commerciales l'ont bien compris, et il n'est pas pro-
bable que les ministres .ou le Parlement laissent ainsi perdre
une des positions les plus importantes qu'une nation puisse
posséder en Orient. Le banquet de Manchester ouvrira l'ère
d'une politique plus intelligente dans les mers orientales. »
On voit quelles sont les espérances des journaux an-
glais ; il est assez probable que ces idées ont déjà frappé
plus d'un des hommes d'État de la Grande-Bretagne ; et
nous ne serions pas étonnés d'apprendre bientôt que la
souveraineté viagère de sir James Brooke a été convertie
en une occupation sérieuse et plus durable.
Voici quelques détails empruntés aux discours qui ont
été prononcés dans le banquet de Manchester. Nous re-
viendrons d'ailleurs sur ce sujet et sur la singulière for-
tune du monarque de Sarawak.
G. WAGENER.
Outre le Daily-News, dont nous avons analysé l'ar-
ticle, le Times aussi, dans son numéro du 23 avril,
émet des vues générales sur la politique anglaise dans
l'extrême Orient, à l'occasion de la présence de sir
James Brooke à Manchester. D'après ce journal, un des
buts principaux de la politique européenne, si la paix
générale continue , devra être le développement du com-
merce avec la Chine. Manchester est la première des
grandes villes du Royaume-Uni qui l'ait compris; rien
n'est plus naturel, les fabricants et les commerçants de
ce port étant déjà depuis quelque temps dans l'embarras
de marchés étendus pour leurs produits; et pourrait-on
trouver au monde un marché plus riche et plus étendu
que la Chine? Aussi sir James Brooke , qui tient en son
pouvoir une importante étape sur la route vers la Chine,
a-t-il été reçu avec enthousiasme à Manchester; et dans
son discours il a parfaitement su démontrer tous les
avantages de sa propre position dans l'archipel de l'Inde.
Le Times cite particulièrement le passage suivant : « Je
» tiens les portes de la Chine. Par les efforts de toute ma vie,
j'ai maintenant conquis la souveraineté sur un territoire qui
» constitue un côté, et le côté le plus important de la seule
Il entrée dans les mers chinoises, que la diplomatie prodigue
» de vos ancêtres a laissées ouvertes à la Grande-Bretagne.
» Dans le temps, vous auriez pu avoir la belle ile de Java et
Il l'autre porte de la Chine; mais vous les avez rejetées. Moi,
» j'ai gagné l'autre, et je viens maintenant l'offrir à la Grande-
t Bretagne. Je tiens entre mes mains la souveraineté sur les
côtes nord-ouest de Bornéo. Regardez vos cartes , et voyez
» comment la possession de ce territoire peut avoir quelque
n importance pour votre futur commerce avec la Chine. Cette
» côte, touchant aux détroits de Malacca, est, comme vous |
» voyez, le Gibraltar, ou même plus, des mers de la Chine. ;
» C'est là que vous devez faire passer votre télégraphe entre
» Singapore et Hong-koug. Cette côte abonde en mines de
» houille, et c'est à l'aide de la houille que devra se faire
« dans l'avenir toute navigation sur une grande échelle en
» Chine ou ailleurs. Je demande peu en retour d'un si grand
» service que je crois avoir rendu à ma patrie. Ce peu se borne
» à ceci : que l'Angleterre devienne à ma place créancière,
» de Sarawak pour la petite somme, mais cette petite somme'
n est ma fortune privée, que j'ai dépensée pour le développe-'
D ment de ce petit Etat. C'est plutôt pour votre avantage que
» pour le mien que vous devriez le faire; car vous obtenez
» ainsi des droits de domination sur la côte nord-ouest de
i Bornéo, quand il vous plaira de faire votre réclamation.
« Sans rpganler dans l'avenir, je devrais vous rappeler que
» des intérêts importants se sont déjà établis dans l'ile de
» Bornéo, attirés principalement par la reconnaissance de mon
« entreprise de la part du gouvernement anglais, et qu'il est
» trop tard maintenant de négliger, n
Telle est à peu près la substance du discours de sir
James Brooke, qui, comme on voit, exprime des vues -
très-spécialement anglaises. Cette manifestation mérite
à tous égards d'être remarquée, et il est fort possible
que le gouvernement de la Grande-Bretagne y donne des
suiles sérieuses. Des pétitions sur ce sujet sont déjà
adressées aux deux Chambres du Parlement.
G. U.
MOUVEMENT DU PORT D'ALEXANDRIE.
NAVIGATION ET COMMERCE EN 1856.
Nous sommes un peu en retard pour publier les
chiffres officiels du commerce et de la navigation dans
le port d'Alexandrie, durant l'année 1856. Nous espérons
bientôt avoir les documents de 1857.
En attendant, voici les résultats de 1856 :
Il est entré dans le port d'Alexandrie; pendant celle
année, 1,484 bâtiments chargés et 559 sur lest. En
tout 2,043 bâtiments à voiles.
Le nombre des bâtiments à vapeur a été de 296.
Les bâtiments à voiles se répartissent ainsi qu'il suit
par nations :
445 anglais, 177 autrichiens, 112 français, 89 grecs,
212 grecs ottomans, 57 sardes, 38 toscans, 49 norvé-
giens, 655 turcs, etc., etc.
Les bâtiments à vapeur se répartissent ainsi :
142 anglais, 69 autrichiens, 52 français, 21 otto-
mans, 12 égyptiens. En tout 296, comme ci-dessus.
On voit donc, ainsi que nous l'avons dit bien souvent,
que le commerce anglais tient à lui seul autant de place
à Alexandrie, et, sous le rapport de la navigation, que
le commerce réuni de l'Autriche, de la France et de la
Grèce.
Si l'on consulte le nombre des voyageurs, les résul-
tats ne sont plus tout à fait les mêmes, et les proportions
varient. Il est arrivé en tout dans le port d'Alexandrie,
durant l'année 1856, 33,429 voyageurs, c'est-à-dire
6,747 de plus qu'en 1855.
Eh bien, pourquoi n'en profitons-nous pas ? Où sont les
obstacles? Il n'y a pas d'obstacles, mais seulement irrésolu-
tion et faiblesse de la part de nos gouvernements. Tout
l'établissement de Sarawak est à la merci d'un accident.
Il dépend de la vie d'un seul homme qui n'est plus jeune, et
de sa bonne volonté de ne pas appeler la protection d'un
autre gouvernement. Il faut seulement une protection franche
i-t avouée des établissements de Bornéo, et de temps en temps
une visite de nos bâtiments de guerre, afin de faire voir que
l'Angleterre entend prendre possession de Sarawak, en cas
qu'il arrive quelque éventualité au gouvernement actuel. Tout
cela est très-facile, et les résultats seront immenses. Les
classes commerciales l'ont bien compris, et il n'est pas pro-
bable que les ministres .ou le Parlement laissent ainsi perdre
une des positions les plus importantes qu'une nation puisse
posséder en Orient. Le banquet de Manchester ouvrira l'ère
d'une politique plus intelligente dans les mers orientales. »
On voit quelles sont les espérances des journaux an-
glais ; il est assez probable que ces idées ont déjà frappé
plus d'un des hommes d'État de la Grande-Bretagne ; et
nous ne serions pas étonnés d'apprendre bientôt que la
souveraineté viagère de sir James Brooke a été convertie
en une occupation sérieuse et plus durable.
Voici quelques détails empruntés aux discours qui ont
été prononcés dans le banquet de Manchester. Nous re-
viendrons d'ailleurs sur ce sujet et sur la singulière for-
tune du monarque de Sarawak.
G. WAGENER.
Outre le Daily-News, dont nous avons analysé l'ar-
ticle, le Times aussi, dans son numéro du 23 avril,
émet des vues générales sur la politique anglaise dans
l'extrême Orient, à l'occasion de la présence de sir
James Brooke à Manchester. D'après ce journal, un des
buts principaux de la politique européenne, si la paix
générale continue , devra être le développement du com-
merce avec la Chine. Manchester est la première des
grandes villes du Royaume-Uni qui l'ait compris; rien
n'est plus naturel, les fabricants et les commerçants de
ce port étant déjà depuis quelque temps dans l'embarras
de marchés étendus pour leurs produits; et pourrait-on
trouver au monde un marché plus riche et plus étendu
que la Chine? Aussi sir James Brooke , qui tient en son
pouvoir une importante étape sur la route vers la Chine,
a-t-il été reçu avec enthousiasme à Manchester; et dans
son discours il a parfaitement su démontrer tous les
avantages de sa propre position dans l'archipel de l'Inde.
Le Times cite particulièrement le passage suivant : « Je
» tiens les portes de la Chine. Par les efforts de toute ma vie,
j'ai maintenant conquis la souveraineté sur un territoire qui
» constitue un côté, et le côté le plus important de la seule
Il entrée dans les mers chinoises, que la diplomatie prodigue
» de vos ancêtres a laissées ouvertes à la Grande-Bretagne.
» Dans le temps, vous auriez pu avoir la belle ile de Java et
Il l'autre porte de la Chine; mais vous les avez rejetées. Moi,
» j'ai gagné l'autre, et je viens maintenant l'offrir à la Grande-
t Bretagne. Je tiens entre mes mains la souveraineté sur les
côtes nord-ouest de Bornéo. Regardez vos cartes , et voyez
» comment la possession de ce territoire peut avoir quelque
n importance pour votre futur commerce avec la Chine. Cette
» côte, touchant aux détroits de Malacca, est, comme vous |
» voyez, le Gibraltar, ou même plus, des mers de la Chine. ;
» C'est là que vous devez faire passer votre télégraphe entre
» Singapore et Hong-koug. Cette côte abonde en mines de
» houille, et c'est à l'aide de la houille que devra se faire
« dans l'avenir toute navigation sur une grande échelle en
» Chine ou ailleurs. Je demande peu en retour d'un si grand
» service que je crois avoir rendu à ma patrie. Ce peu se borne
» à ceci : que l'Angleterre devienne à ma place créancière,
» de Sarawak pour la petite somme, mais cette petite somme'
n est ma fortune privée, que j'ai dépensée pour le développe-'
D ment de ce petit Etat. C'est plutôt pour votre avantage que
» pour le mien que vous devriez le faire; car vous obtenez
» ainsi des droits de domination sur la côte nord-ouest de
i Bornéo, quand il vous plaira de faire votre réclamation.
« Sans rpganler dans l'avenir, je devrais vous rappeler que
» des intérêts importants se sont déjà établis dans l'ile de
» Bornéo, attirés principalement par la reconnaissance de mon
« entreprise de la part du gouvernement anglais, et qu'il est
» trop tard maintenant de négliger, n
Telle est à peu près la substance du discours de sir
James Brooke, qui, comme on voit, exprime des vues -
très-spécialement anglaises. Cette manifestation mérite
à tous égards d'être remarquée, et il est fort possible
que le gouvernement de la Grande-Bretagne y donne des
suiles sérieuses. Des pétitions sur ce sujet sont déjà
adressées aux deux Chambres du Parlement.
G. U.
MOUVEMENT DU PORT D'ALEXANDRIE.
NAVIGATION ET COMMERCE EN 1856.
Nous sommes un peu en retard pour publier les
chiffres officiels du commerce et de la navigation dans
le port d'Alexandrie, durant l'année 1856. Nous espérons
bientôt avoir les documents de 1857.
En attendant, voici les résultats de 1856 :
Il est entré dans le port d'Alexandrie; pendant celle
année, 1,484 bâtiments chargés et 559 sur lest. En
tout 2,043 bâtiments à voiles.
Le nombre des bâtiments à vapeur a été de 296.
Les bâtiments à voiles se répartissent ainsi qu'il suit
par nations :
445 anglais, 177 autrichiens, 112 français, 89 grecs,
212 grecs ottomans, 57 sardes, 38 toscans, 49 norvé-
giens, 655 turcs, etc., etc.
Les bâtiments à vapeur se répartissent ainsi :
142 anglais, 69 autrichiens, 52 français, 21 otto-
mans, 12 égyptiens. En tout 296, comme ci-dessus.
On voit donc, ainsi que nous l'avons dit bien souvent,
que le commerce anglais tient à lui seul autant de place
à Alexandrie, et, sous le rapport de la navigation, que
le commerce réuni de l'Autriche, de la France et de la
Grèce.
Si l'on consulte le nombre des voyageurs, les résul-
tats ne sont plus tout à fait les mêmes, et les proportions
varient. Il est arrivé en tout dans le port d'Alexandrie,
durant l'année 1856, 33,429 voyageurs, c'est-à-dire
6,747 de plus qu'en 1855.
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