Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-05-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mai 1858 10 mai 1858
Description : 1858/05/10 (A3,N46). 1858/05/10 (A3,N46).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203092v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
328
L'ISTHME DE SUEZ,
LUNDI 10 MAI.
iention des ingénieurs. Nous en signalons une entre
autres qui est toute nouvelle, et qui donne dans un ta-
bleau comparatif le régime des eaux pour la mer Rouge
et la Méditerranee. Deux autres cartes hydrographiques
représentent la rade de Suez et celle de Péluse aux points
où le canal doit déboucher dans les deux mers. L'auteur
a donné aussi le profil des jetées dans les deux rades.
Enfin une carte de l'isthme et un planisphère terrestre,
avec les routes d'Europe et d'Amérique vers les mers de
l'Asie, complètent très-heureusement les accessoires de
ce remarquable travail.
Nous n'analyserons pas de nouveau le mémoire de
M, Conrad, et ce que nous en avons dit suffit pour que
nos lecteurs puissent l'apprécier. Mais cette publication
nous semble d'autant plus opportune pour tous les ingé-
nieurs qui voudront étudier la question, qu'elle est une
réponse pérémptoire, quoique indirecte, aux assertions si
légères et si étrangement erronées de M. Stephenson,
qu'a réveillées M. Disraëli, dans son récent discours.
M. Stephenson a contesté, d'une manière toute générale
et sans une autorité suffisante, la possibilité d'exécution
du canal de Suez. Cette affirmation sans preuves est peu
recevable; et les gens de l'art n'ont pas pu y donner
crédit. Mais que deviennent les affirmations de l'ingé-
nieur anglais en présence d'un document aussi décisif
que celui de M. Conrad ? M. Stephenson n'a jamais par-
couru et étudié sur les lieux le tracé du canal projeté.
M. Conrad, comme président de la Commission interna-
tionale, s'est rendu deux fois en Egypte; et il a exploré
l'isthme entier, de Suez à Péluse, avec la science et le
coup d'œil d'un ingénieur consommé. Il a étudié les deux
rades où le canal doit déboucher; et il n'avance rien
qu'il n'ait vu et vérifié de ses propres yeux.
Nous recommandons cette simple remarque aux
hommes d'État anglais qui seraient encore disposés à
ajouter quelque foi aux affirmations de M. Stephenson,
même après la réfutation qu'en a faite M. Paléocapa avec
la Commission internationale.
G. WAGENER.
LE « CONSTITUTIONNEL « ET L'EGYPTE.
Le Constitutionnel xlu 28 avril publie l'excellent ar-
ticle que nous reproduisons en réponse au Times, et aux
prétentions que ce journal prêle à la politique anglaise
sur l'Egypte.
Paris, 27 avril.
Le fils de Mehemet-Ali, qui exerce en ce moment la vice-
royauté héréditaire d'Egypte, est depuis quelque temps l'objet
de beaucoup de critiques.
Il existe à Constantinople et à Alexandrie une fabrique de
fausses nouvelles qui fonctionne incessamment et qui écoule
ses produits principalement dans les journaux étrangers, mais
aussi parfois dans nos journaux, beaucoup mieux intentionnés
certainement en faveur de l'Égypte.
On ne sait, en vérité, ce qu'on doit le plus admirer de la
fécondité d'invention de ces nouvellistes ou de la crédulité
singulière de certains lecteurs. Dernièrement, on annonçait
une désertion générale des ouvriers employés aux travaux du
chemin de fer entre le Caire et Suez ; on disait encore qu'une
admonestation avait été adressée par la Porte Ottomane au
Pacha, pour avoir recommandé, dans une lettre, l'entreprise
du percement de l'isthme de Suez.
Ces nouvelles, et d'autres analogues, ne sont rien que des
fables. Ainsi des fellahs ont pu quitter, avec autorisation, les
travaux du chemin de fer pour aller faire la moisson chez
eux, mais ils n'ont pas pu déserter en masse : premièrement,
parce qu'ils sont soumis à une surveillance active; seconde-
ment, parce que, aussitôt rentrés dans les villages, ils eussent
été arrêtés et livrés au souverain, qui est plein d'humanité,
mais qui sait pourtant fort bien faire respecter ses ordres.
Certains correspondants, qui ne trouvent jamais assez de
larmes pour pleurer convenablement sur les misères des ou-
vriers égyptiens qui pourront, être employés à creuser le canal
de Suez, sont, au contraire, extrêmement satisfaits de voir
ces mêmes ouvriers utilisés pour les travaux du chemin de
fer en plein désert. La raison en est simple : ils patronnent le
chemin de fer et ils sont opposés au canal.
Mais qu'on prenne texte ici de cette fausse nouvelle pour
reprocher au Pacha de manquer de soins pour les ouvriers
attachés aux travaux d'utilité publique, c'est autre chose. Ne
sait-on pas que Mohammed-Saïd a donné, au contraire, les
exemples les plus frappants de sollicitude pour le bien-être
des fellahs employés à ces sortes de travaux? N'est-cé pas lui
qui, en très-peu de semaines, a fait opérer le curage du canal
Mahmoudieh par cent quinze mille hommes, sans perdre plus
de cinq hommes par mille? Lorsqu'il s'était agi de creuserce
même canal, Mehemet-Ali y avait sacrifié la vie de plus de
douze mille ouvriers !
De même, qu'est-ce que cette lettre que le Pacha aurait
écrite en faveur du percement de l'isthme de Suez et qui lui
aurait attiré les remontrances de la Porte Ottomane ? En
supposant que le Vice-roi.eût écrit quelque lettre à ce sujet,
le Divan aurait-il pu se montrer surpris qu'elle fût favorable
à une entreprise que le Pacha souhaite hautement, puisqu'il
en a donné la concession ? Mais il n'y a point eu de lettre, si
ce n'est dans l'imagination des faiseurs de nouvelles. Les in-
structions que le concessionnaire a reçues, et qu'il a publiées,
n'ont rien de commun avec la prétendue épître que la Tur-
quie aurait blâmée.
Nous ne sommes pas au bout de ces inventions; nous en
passons, et il y en aura d'autres : c'est pourquoi l'on fera
bien ici de se tenir en garde contre le télégraphe. Le but de
ceux qui le font agir au détriment du Pacha, malgré le ca-
ractère éminemment civilisateur de son règne, n'est nullement
dissimulé : le Times l'a déclaré dans un de ses derniers nu-
méros, avec la naïveté d'orgueil et d'ambition qui n'appartient
qu'à lui.
L'Egypte, a-t-il dit, doit être anglaise, ou du moins il ne
doit pas y avoir en Égypte d'autre influence que celle de l'An-
gleterre : d'abord parce que c'est utile à l'Angleterre, attendu
que le territoire égyptien est le grand chemin des Indes; en-
suite parce que les Anglais font un grand commerce en
Egypte, qu'ils y ont porté leur industrie et que, grâce à eux, le
Caire et Alexandrie sont devenus des villes très-importantes;
ils y versent chaque année des millions. En un mot, c'est une
conquête pacifique qu'ils opèrent. Pourquoi s'en étonnerait-on
en France? La France n'a jamais envoyé en Egypte que des
aventuriers. Il y a, entre elle et l'Angleterre, toute la diffé-
rence d'un pays qui bavarde à un pays qui agit.
Ce résumé de l'opinion du journal de Londres est certes
fort adouci. Peu importent, d'ailleurs, les termes : le fait de
la prise de possession morale de l'Egypte est avoué. Cela suffit
L'ISTHME DE SUEZ,
LUNDI 10 MAI.
iention des ingénieurs. Nous en signalons une entre
autres qui est toute nouvelle, et qui donne dans un ta-
bleau comparatif le régime des eaux pour la mer Rouge
et la Méditerranee. Deux autres cartes hydrographiques
représentent la rade de Suez et celle de Péluse aux points
où le canal doit déboucher dans les deux mers. L'auteur
a donné aussi le profil des jetées dans les deux rades.
Enfin une carte de l'isthme et un planisphère terrestre,
avec les routes d'Europe et d'Amérique vers les mers de
l'Asie, complètent très-heureusement les accessoires de
ce remarquable travail.
Nous n'analyserons pas de nouveau le mémoire de
M, Conrad, et ce que nous en avons dit suffit pour que
nos lecteurs puissent l'apprécier. Mais cette publication
nous semble d'autant plus opportune pour tous les ingé-
nieurs qui voudront étudier la question, qu'elle est une
réponse pérémptoire, quoique indirecte, aux assertions si
légères et si étrangement erronées de M. Stephenson,
qu'a réveillées M. Disraëli, dans son récent discours.
M. Stephenson a contesté, d'une manière toute générale
et sans une autorité suffisante, la possibilité d'exécution
du canal de Suez. Cette affirmation sans preuves est peu
recevable; et les gens de l'art n'ont pas pu y donner
crédit. Mais que deviennent les affirmations de l'ingé-
nieur anglais en présence d'un document aussi décisif
que celui de M. Conrad ? M. Stephenson n'a jamais par-
couru et étudié sur les lieux le tracé du canal projeté.
M. Conrad, comme président de la Commission interna-
tionale, s'est rendu deux fois en Egypte; et il a exploré
l'isthme entier, de Suez à Péluse, avec la science et le
coup d'œil d'un ingénieur consommé. Il a étudié les deux
rades où le canal doit déboucher; et il n'avance rien
qu'il n'ait vu et vérifié de ses propres yeux.
Nous recommandons cette simple remarque aux
hommes d'État anglais qui seraient encore disposés à
ajouter quelque foi aux affirmations de M. Stephenson,
même après la réfutation qu'en a faite M. Paléocapa avec
la Commission internationale.
G. WAGENER.
LE « CONSTITUTIONNEL « ET L'EGYPTE.
Le Constitutionnel xlu 28 avril publie l'excellent ar-
ticle que nous reproduisons en réponse au Times, et aux
prétentions que ce journal prêle à la politique anglaise
sur l'Egypte.
Paris, 27 avril.
Le fils de Mehemet-Ali, qui exerce en ce moment la vice-
royauté héréditaire d'Egypte, est depuis quelque temps l'objet
de beaucoup de critiques.
Il existe à Constantinople et à Alexandrie une fabrique de
fausses nouvelles qui fonctionne incessamment et qui écoule
ses produits principalement dans les journaux étrangers, mais
aussi parfois dans nos journaux, beaucoup mieux intentionnés
certainement en faveur de l'Égypte.
On ne sait, en vérité, ce qu'on doit le plus admirer de la
fécondité d'invention de ces nouvellistes ou de la crédulité
singulière de certains lecteurs. Dernièrement, on annonçait
une désertion générale des ouvriers employés aux travaux du
chemin de fer entre le Caire et Suez ; on disait encore qu'une
admonestation avait été adressée par la Porte Ottomane au
Pacha, pour avoir recommandé, dans une lettre, l'entreprise
du percement de l'isthme de Suez.
Ces nouvelles, et d'autres analogues, ne sont rien que des
fables. Ainsi des fellahs ont pu quitter, avec autorisation, les
travaux du chemin de fer pour aller faire la moisson chez
eux, mais ils n'ont pas pu déserter en masse : premièrement,
parce qu'ils sont soumis à une surveillance active; seconde-
ment, parce que, aussitôt rentrés dans les villages, ils eussent
été arrêtés et livrés au souverain, qui est plein d'humanité,
mais qui sait pourtant fort bien faire respecter ses ordres.
Certains correspondants, qui ne trouvent jamais assez de
larmes pour pleurer convenablement sur les misères des ou-
vriers égyptiens qui pourront, être employés à creuser le canal
de Suez, sont, au contraire, extrêmement satisfaits de voir
ces mêmes ouvriers utilisés pour les travaux du chemin de
fer en plein désert. La raison en est simple : ils patronnent le
chemin de fer et ils sont opposés au canal.
Mais qu'on prenne texte ici de cette fausse nouvelle pour
reprocher au Pacha de manquer de soins pour les ouvriers
attachés aux travaux d'utilité publique, c'est autre chose. Ne
sait-on pas que Mohammed-Saïd a donné, au contraire, les
exemples les plus frappants de sollicitude pour le bien-être
des fellahs employés à ces sortes de travaux? N'est-cé pas lui
qui, en très-peu de semaines, a fait opérer le curage du canal
Mahmoudieh par cent quinze mille hommes, sans perdre plus
de cinq hommes par mille? Lorsqu'il s'était agi de creuserce
même canal, Mehemet-Ali y avait sacrifié la vie de plus de
douze mille ouvriers !
De même, qu'est-ce que cette lettre que le Pacha aurait
écrite en faveur du percement de l'isthme de Suez et qui lui
aurait attiré les remontrances de la Porte Ottomane ? En
supposant que le Vice-roi.eût écrit quelque lettre à ce sujet,
le Divan aurait-il pu se montrer surpris qu'elle fût favorable
à une entreprise que le Pacha souhaite hautement, puisqu'il
en a donné la concession ? Mais il n'y a point eu de lettre, si
ce n'est dans l'imagination des faiseurs de nouvelles. Les in-
structions que le concessionnaire a reçues, et qu'il a publiées,
n'ont rien de commun avec la prétendue épître que la Tur-
quie aurait blâmée.
Nous ne sommes pas au bout de ces inventions; nous en
passons, et il y en aura d'autres : c'est pourquoi l'on fera
bien ici de se tenir en garde contre le télégraphe. Le but de
ceux qui le font agir au détriment du Pacha, malgré le ca-
ractère éminemment civilisateur de son règne, n'est nullement
dissimulé : le Times l'a déclaré dans un de ses derniers nu-
méros, avec la naïveté d'orgueil et d'ambition qui n'appartient
qu'à lui.
L'Egypte, a-t-il dit, doit être anglaise, ou du moins il ne
doit pas y avoir en Égypte d'autre influence que celle de l'An-
gleterre : d'abord parce que c'est utile à l'Angleterre, attendu
que le territoire égyptien est le grand chemin des Indes; en-
suite parce que les Anglais font un grand commerce en
Egypte, qu'ils y ont porté leur industrie et que, grâce à eux, le
Caire et Alexandrie sont devenus des villes très-importantes;
ils y versent chaque année des millions. En un mot, c'est une
conquête pacifique qu'ils opèrent. Pourquoi s'en étonnerait-on
en France? La France n'a jamais envoyé en Egypte que des
aventuriers. Il y a, entre elle et l'Angleterre, toute la diffé-
rence d'un pays qui bavarde à un pays qui agit.
Ce résumé de l'opinion du journal de Londres est certes
fort adouci. Peu importent, d'ailleurs, les termes : le fait de
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