Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-04-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 avril 1858 25 avril 1858
Description : 1858/04/25 (A3,N45). 1858/04/25 (A3,N45).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203091f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
196 L'ISTHME DE SUEZ, DIMANCHE 25 AVRIL.
sible parmi les fonctionnaires actuels de l'Inde, selon leur ap-
titude pour les différents départements de justice, de finances,
de règlements territoriaux et de commerce.
» Que les nominations se fassent plus tard par le ministre
de l'Inde.
» Que vos pétitionnaires -sont d'avis qu'un salaire de
1,000 livres, proposé dans les bills, ne serait pas une ré-
compense suffisante pour s'assurer les services d'hommes
compétents; ils ne pensent pas non plus que cette rémunéra-
tion doive être augmentée par des profits résultant du patro-
nage.
» Qu'il est essentiel, pour avoir un bon gouvernement, que
l'Inde 'soit gouvernée dans l'Inde ; et que , pour atteindre ce
but, les pouvoirs actuels du gouverneur général soient main-
tenus, et que les gouverneurs des présidences de Madras et de
Bombay soient revêtus de pouvoirs plus larges qu'ils n'en ont
actuellement.
» Que vos pétitionnaires considèrent les lois proposées
comme un pas vers des mesures à venir, persuadés que la
prospérité de l'empire de l'Inde dépend de la bonté du gou-
vernement local, et que le premier but devait être l'améliora-
tion successive de l'Inde, en donnant et assurant des droits à
ceux qui ont un franc fief; en employant avec sagesse les res-
sources de la localité à des travaux d'irrigation, des routes,
des canaux, et à la navigation ; en administrant les lois avec
impartialité, en encourageant et propageant l'éducation et la
religion, en tolérant et protégeant tous les systèmes qui ne
sont pas directement opposés aux principes de la morale, et
préparant ainsi peu à peu toute la population pour les der-
niers droits et devoirs de citoyen.
» Que vos pétitionnaires désirent voir la culture du sol en-
couragée par la vente de la terre en fief absdlu partout dans
l'Inde.
» Que vos pétitionnaires prennent la liberté de soumettre à
votre honorable Chambre que la séparation actuelle des
classes de la population européenne dans l'Inde est honteuse,
et que les emplois devraient être ouverts pour tous les Euro-
péens; et vos pétitionnaires proposent encore que, pour faci-
liter l'union des classes, un membre du conseil dans chaque
présidence soft pris parmi les résidents européens ne tenant
pas d'emploi du gouvernement, afin d'assurer la représenta-
tion convenable des intérêts du commerce et de l'agricul-
ture.
» Que vos pétitionnaires désirent exprimer leur approba-
tion générale des clauses du bill concernant les nominations
dans l'Inde et le transfert de- cette propriété à la couronne;
vos pétitionnaires approuvent également que la dette, les en-
gagements et les dépenses de l'Inde soient à la charge de ses
propres ressources.
» Vos pétitionnaires proposent donc respectueusement que
les deux bills soient renvoyés à une commission qui délibére-
rait sur une mesure préliminaire qui conférerait au gouver-
nement de Sa Majesté un pouvoir direct et responsable en ce
qui* concerne l'administration de l'Inde; vos pétitionnaires
ont confiance dans votre sagesse, qui surveillerait les pre-
mières nominations propres à assurer le succès de la légis-
lation qui sera indispensable pour rendre la future admi-
- nistration de l'Inde également honorable pour l'Angleterre
et bienfaisante pour ses possessions orientales. )
Ces détails prouvent qu'il y a beaucoup de diver-
gences dans l'opinion publique sur l'organisation nou-
velle du gouvernement des Indes.
G. WAGENER.
CAUSES DE L'INSURRECTION INDIENNE.
Parmi les documents publiés récemment sur les causes de j
l'insurrection de l'Inde, il en est qui méritent une attention
toute particulière; nous parlons de ceux dont les auteurs sont
des Indiens eux-mêmes. Le Times du 1er avril publie un de
ces documents signé : Shaik-Hedagut-Ali, subadar et sirdar-
bahadour dans le bataillon de police des Sikhs du Bengale, et
daté du camp d'Arrah le 30 janvier. Ces « Quelques mots sur
la dernière insurrection de l'armée du Bengale et la rébellion
dans la présidence du Bengale » forment un mémoire assez
long, écrit par un mahométan, dont la famille a été au ser-
vice anglais pendant trois générations de suite ; ce mémoire
est écrit dans ridiôme te ourdou », mot qui signifie «camp».
L'ourdou s'est formé en effet par suite du commerce des ar-
mées mongoles avec les vivandiers et autres marchands hindous
qui suivent leurs campements. On sait que la langue hindou-
stanie, aujourd'hui la langue officielle, a une origine toute
semblable, et qu'elle est née du mélange du pur langage des
Hindous et de la langue persane.
Une première conclusion importante et rassurante que l'on,
peut tirer de ce mémoire écrit par un indigène, cipaye lui-
même, de plus observateur capable et franc, c'est qu'il ne
contient rien de nouveau, et qu'il n'y a pas, comme on l'avait
présumé, quelque cause mystérieuse-de l'insurrection des sol-
dats indigènes, mais que toutes les causes auxquelles elle
doit être attribuée ont déjà- été signalées et en grande partie
même prévues avant que la rébellion éclatât. Telles sont
l'obligation de manger dans les prisons en commun avec des
gens professant une autre religion, la conduite des mission-
naires, l'annexion du royaume d'Oude, l'aversion des cipayes
pour le service à l'extérieur, l'introduction de la nouvelle cara-
bine avec des cartouches graissées, le système de promotion
- dans les rangs des indigènes et l'abolition des anciennes unions
entre les Européens et les gens du pays. Même la constatation
du fait que la première idée d'une trahison militaire remonte
jusqu'en 1842, n'est pas une chose très-neuve; l'auteur des
lettres signées « Judex » dans le Times, ayant tracé le déve-
loppement de l'insurrection pendant un espace de 15 ans. *
Les idées du Shaik-Hedagut-Ali coïncident tellement avec les
opinions conçues en Europe, qu'il est presque à présumer
que les nouvelles d'Angleterre l'ont influencé presque autant
que les faits observés dans l'Inde.
Une autre conclusion à tirer de ce mémoire, est, selon le
Times, l'impossibilité d'engager une nouvelle armée du Ben-
gale, les Hindous devenant les ennemis les plus terribles aussi-
tôt que l'on touche à leurs préjugés nationaux, ce que l'on
ne saurait éviter. Pour s'en convaincre, on n'a qu'à lire ce qui
arriva pendant et après la campagne de l'Afghanistan.
Les Hindous crurent avoir perdu leur caste et leur religion
parce qu'ils avaient été obligés de cesser leurs ablutions ordi-
naires à cause du grand froid, d'entrer en relations commer-
ciales avec des mahométans, attendu que tous les marchands,
dans les pays traversés par Farinée, étaient des mahométans,
et de toucher à des peaux d'animaux que les officiers, ayant
pitié de leurs souffrances causées par le froid, leur avaient
données, et qu'ils avaient consenti à porter, quoiqu'avec un
grand mécontentement qu'ils dissimulaient. Aux régiments de
l'Afghanistan, leurs camarades refusèrent de manger en com-
mun avec eux ou de prendre quoique ce fût de leurs mains,
sous prétexte qu'ils avaient perdu leur religion et leur caste ;
de là une irritation générale dans tous les régiments. Les ma-
hométans de leur côté étaient indignés de ce qu'on les avait
sible parmi les fonctionnaires actuels de l'Inde, selon leur ap-
titude pour les différents départements de justice, de finances,
de règlements territoriaux et de commerce.
» Que les nominations se fassent plus tard par le ministre
de l'Inde.
» Que vos pétitionnaires -sont d'avis qu'un salaire de
1,000 livres, proposé dans les bills, ne serait pas une ré-
compense suffisante pour s'assurer les services d'hommes
compétents; ils ne pensent pas non plus que cette rémunéra-
tion doive être augmentée par des profits résultant du patro-
nage.
» Qu'il est essentiel, pour avoir un bon gouvernement, que
l'Inde 'soit gouvernée dans l'Inde ; et que , pour atteindre ce
but, les pouvoirs actuels du gouverneur général soient main-
tenus, et que les gouverneurs des présidences de Madras et de
Bombay soient revêtus de pouvoirs plus larges qu'ils n'en ont
actuellement.
» Que vos pétitionnaires considèrent les lois proposées
comme un pas vers des mesures à venir, persuadés que la
prospérité de l'empire de l'Inde dépend de la bonté du gou-
vernement local, et que le premier but devait être l'améliora-
tion successive de l'Inde, en donnant et assurant des droits à
ceux qui ont un franc fief; en employant avec sagesse les res-
sources de la localité à des travaux d'irrigation, des routes,
des canaux, et à la navigation ; en administrant les lois avec
impartialité, en encourageant et propageant l'éducation et la
religion, en tolérant et protégeant tous les systèmes qui ne
sont pas directement opposés aux principes de la morale, et
préparant ainsi peu à peu toute la population pour les der-
niers droits et devoirs de citoyen.
» Que vos pétitionnaires désirent voir la culture du sol en-
couragée par la vente de la terre en fief absdlu partout dans
l'Inde.
» Que vos pétitionnaires prennent la liberté de soumettre à
votre honorable Chambre que la séparation actuelle des
classes de la population européenne dans l'Inde est honteuse,
et que les emplois devraient être ouverts pour tous les Euro-
péens; et vos pétitionnaires proposent encore que, pour faci-
liter l'union des classes, un membre du conseil dans chaque
présidence soft pris parmi les résidents européens ne tenant
pas d'emploi du gouvernement, afin d'assurer la représenta-
tion convenable des intérêts du commerce et de l'agricul-
ture.
» Que vos pétitionnaires désirent exprimer leur approba-
tion générale des clauses du bill concernant les nominations
dans l'Inde et le transfert de- cette propriété à la couronne;
vos pétitionnaires approuvent également que la dette, les en-
gagements et les dépenses de l'Inde soient à la charge de ses
propres ressources.
» Vos pétitionnaires proposent donc respectueusement que
les deux bills soient renvoyés à une commission qui délibére-
rait sur une mesure préliminaire qui conférerait au gouver-
nement de Sa Majesté un pouvoir direct et responsable en ce
qui* concerne l'administration de l'Inde; vos pétitionnaires
ont confiance dans votre sagesse, qui surveillerait les pre-
mières nominations propres à assurer le succès de la légis-
lation qui sera indispensable pour rendre la future admi-
- nistration de l'Inde également honorable pour l'Angleterre
et bienfaisante pour ses possessions orientales. )
Ces détails prouvent qu'il y a beaucoup de diver-
gences dans l'opinion publique sur l'organisation nou-
velle du gouvernement des Indes.
G. WAGENER.
CAUSES DE L'INSURRECTION INDIENNE.
Parmi les documents publiés récemment sur les causes de j
l'insurrection de l'Inde, il en est qui méritent une attention
toute particulière; nous parlons de ceux dont les auteurs sont
des Indiens eux-mêmes. Le Times du 1er avril publie un de
ces documents signé : Shaik-Hedagut-Ali, subadar et sirdar-
bahadour dans le bataillon de police des Sikhs du Bengale, et
daté du camp d'Arrah le 30 janvier. Ces « Quelques mots sur
la dernière insurrection de l'armée du Bengale et la rébellion
dans la présidence du Bengale » forment un mémoire assez
long, écrit par un mahométan, dont la famille a été au ser-
vice anglais pendant trois générations de suite ; ce mémoire
est écrit dans ridiôme te ourdou », mot qui signifie «camp».
L'ourdou s'est formé en effet par suite du commerce des ar-
mées mongoles avec les vivandiers et autres marchands hindous
qui suivent leurs campements. On sait que la langue hindou-
stanie, aujourd'hui la langue officielle, a une origine toute
semblable, et qu'elle est née du mélange du pur langage des
Hindous et de la langue persane.
Une première conclusion importante et rassurante que l'on,
peut tirer de ce mémoire écrit par un indigène, cipaye lui-
même, de plus observateur capable et franc, c'est qu'il ne
contient rien de nouveau, et qu'il n'y a pas, comme on l'avait
présumé, quelque cause mystérieuse-de l'insurrection des sol-
dats indigènes, mais que toutes les causes auxquelles elle
doit être attribuée ont déjà- été signalées et en grande partie
même prévues avant que la rébellion éclatât. Telles sont
l'obligation de manger dans les prisons en commun avec des
gens professant une autre religion, la conduite des mission-
naires, l'annexion du royaume d'Oude, l'aversion des cipayes
pour le service à l'extérieur, l'introduction de la nouvelle cara-
bine avec des cartouches graissées, le système de promotion
- dans les rangs des indigènes et l'abolition des anciennes unions
entre les Européens et les gens du pays. Même la constatation
du fait que la première idée d'une trahison militaire remonte
jusqu'en 1842, n'est pas une chose très-neuve; l'auteur des
lettres signées « Judex » dans le Times, ayant tracé le déve-
loppement de l'insurrection pendant un espace de 15 ans. *
Les idées du Shaik-Hedagut-Ali coïncident tellement avec les
opinions conçues en Europe, qu'il est presque à présumer
que les nouvelles d'Angleterre l'ont influencé presque autant
que les faits observés dans l'Inde.
Une autre conclusion à tirer de ce mémoire, est, selon le
Times, l'impossibilité d'engager une nouvelle armée du Ben-
gale, les Hindous devenant les ennemis les plus terribles aussi-
tôt que l'on touche à leurs préjugés nationaux, ce que l'on
ne saurait éviter. Pour s'en convaincre, on n'a qu'à lire ce qui
arriva pendant et après la campagne de l'Afghanistan.
Les Hindous crurent avoir perdu leur caste et leur religion
parce qu'ils avaient été obligés de cesser leurs ablutions ordi-
naires à cause du grand froid, d'entrer en relations commer-
ciales avec des mahométans, attendu que tous les marchands,
dans les pays traversés par Farinée, étaient des mahométans,
et de toucher à des peaux d'animaux que les officiers, ayant
pitié de leurs souffrances causées par le froid, leur avaient
données, et qu'ils avaient consenti à porter, quoiqu'avec un
grand mécontentement qu'ils dissimulaient. Aux régiments de
l'Afghanistan, leurs camarades refusèrent de manger en com-
mun avec eux ou de prendre quoique ce fût de leurs mains,
sous prétexte qu'ils avaient perdu leur religion et leur caste ;
de là une irritation générale dans tous les régiments. Les ma-
hométans de leur côté étaient indignés de ce qu'on les avait
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.87%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.87%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 12/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203091f/f12.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203091f/f12.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203091f/f12.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203091f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203091f
Facebook
Twitter