Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-04-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 avril 1858 25 avril 1858
Description : 1858/04/25 (A3,N45). 1858/04/25 (A3,N45).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203091f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
193
DIMANCHE 25 AVRIL. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 193
Suez. Nous l'empruntons encore au Times du 6 avril,
dans un article intitulé :
Le service du transport de troupes par la mer Rouge.
Au commencement du mois dernier, la marche du service
du transport par la mer Rouge a été interrompue par un
accident qui a produit des différends entre les autorités mili-
taires et la Compagnie Péninsulaire et Orientale. Des rapports
ont été publiés des deux parts, et la correspondance officielle
échangée à ce sujet est considérable. Nous en extrayons les
faits tels qu'ils sont présentés par les officiers.
Un détachement du 92c highlanders, commandé par
le lieutenant-colonel Mackenzie, arrivé à Suez en route
pour Aden et Pointe de Galle, a été embarqué le 1er mars
à bord du vapeur Pottinger de- la Compagnie Péninsu-
laire. Le Pottinger est aussi un paquebot transportant des
passagers, et cette circonstance paraît avoir restreint con-
sidérablement l'espace accordé aux troupes et l'avoir rendu
en partie impraticable. L'inspection des provisions à bord
constata que le biscuit, et, à un moindre degré, aussi le porc
étaient d'une qualité inférieure à ce que les soldats avaient le
droit de demander. Le colonel Mackenzie se décida alors à
•transférer le détachement sur un autre vapeur, le Columbian,
après avoir fait son rapport au quartier-maître général à
Alexandrie.
Le rapport dit que l'entre-pont du Pottinger était petit,
sale et encombré de viande sur pied pour les passagers; qu'il
était impossible d'y mettre les hommes pour un si long
voyage; que ce défaut d'espace, joint à la mauvaise qualité
des provisions, avait déterminé le colonel Mackenzie à trans-
férer les troupes sur un autre navire.
Cependant avant de prendre cette décision, il consulta
l'officier doyen de la marine et agent de l'amirauté, capitaine
F. H. Stevens, au sujet de la condition du Pottinger. Les offi-
ciers de ce navire et quelques-uns des passagers, mécontents
de l'inspection et du retard, firent des plaintes sur la con-
duite et la discipline du détachement; le colonel Mackenzie
déclare, que ces plaintes sont entièrement dépourvues de
fondement.
Le capitaine Stevens, agent de l'amirauté à bord du Co-
lumbian, fit l'inspection du Pottinger sur la demande du
colonel Mackenzie; il faut dire ici que le Columbian appar-
tient à, la Compagnie Européenne et Australienne, tandis que
le Pottinger est un des bâtiments de la- Compagnie Péninsu-
laire et Orientale. Le capitaine de marine Stevens aida les
autorités militaires de son expérience de marin; et il parait
que l'inspection du navire par l'officier d'un bâtiment appar-
tenant à une compagnie rivale, lui a fait faire un peu de mau-
vais sang, à ce que dit la correspondance, sans entrer dans
des détails. L'enseigne Hope Johnstone prétend que le lieu-
tenant Morrell, agent de l'amirauté à bord du Pottinger, ne
s'est pas conduit envers lui de la manière due à « un gentle-
man qui porte l'uniforme de Sa Majesté". Mais le point
principal est que l'inspection faite par le capitaine Stevens a
confirmé les conclusions du colonel Mackenzie. Il décrit
l'espace sur le pont comme trop restreint par des étables.
L'écoutille de la chambre des machines est imparfaitement
défendue contre la pluie. La cuisine et la vaisselle ne suffi-
saient pas même à cinquante hommes. Avec les passagers, le
nombreux équipage et deux cents hommes, le navire aurait
été trop encombré pour le voyage, selon l'aveu du maitre
lui-même, quoique le Pottinger eût porté le double de ce
nombre pendant la guerre contre la Perse; mais alors il n'y
avait pas d'autres passagers. Le capitaine Stevens condamne
décidément l'état du vapeur ; mais quant aux provisions, il dit
que le biscuit seul était mauvais; là viande salée paraissait
très-bonne; il déclare qu'il n'en avait jamais vu de meilleure
dans trente-quatre ans'de service maritime.
Le Columbian n'étant pas préparé à recevoir tant de
monde, le maître du Pottinger fut prié, « pour le bien du
service j), de fournir à ce bâtiment quelques provisions extra-
ordinaires. La promesse en fut faite, mais ne fut pas exé- *
cutée; le lieutenant Morrell, agent de l'amirauté, refusant de
retarder encore le départ du Pottinger. C'est pendant ces
négociations que le lieutenant Morrell se serait conduit d'une
manière irrespectueuse envers son officier supérieur et l'en-
seigne H. Johnstone. Enfin le Pottinger partit, laissant les
commandants militaires et les troupes à bord du Columbian,
dans une position très-embarrassante ; mais l'agent de la
Compagnie Péninsulaire reçut ordre de fournir au Columbian
des provisions du magasin , et il partit' de Suez douze heures
et demi en retard sur le moment fixé pour son départ.
Une correspondance d'Aden donne aussi quelques dé-
tails sur le fâcheux incident qui s'est passé à l'occasion
de l'embarquement du détachemeut de highlanders à
bord du vapeur Pottinger, vers la fin du mois de février.
« Le capitaine du bâtiment, occupé à embarquer ses pro-
visions et à faire les aménagements nécessaires, proposa
d'installer les soldats jusqu'à ce que le Pottinger fût prêt à
les recevoir à bord du bâtiment-magasin, la Zenobia, où toutes
les dispositions de commodité avaient été prises. Ce sage con-
seil n'a malheureusement pas été suivi, et les soldats mon-
tèrent immédiatement à bord, où il n'y avait pas de lits
encore. Les jours suivants, ils se plaignirent de la nourriture,
et il fut nommé une commission d'enquête qui leur donna en
partie raison.
La conduite des soldats a été très - libre et familière à
cette occasion, même avec leurs propres officiers; et ces der-
niers n'ont pas montré assez de sévérité pour la discipline.
Enfin tout fut arrangé et l'ordre donné de lever l'ancre. C'est
alors que le mécontentement des soldats éclata et qu'ils
mirent de côté toute subordination, menaçant les officiers du
navire 'et empêchant les matelots de faire leur ouvrage. Le
soir on fit descendre les hommes du Pottinger pour les
embarquer à bord du Columbian, destiné d'abord pour Aden
et Galle.
Immédiatement après l'employé de la malle donna ordre
au capitaine du Pottinger de partir avec la malle et les pas-
sagers; en même temps ce dernier fut invité de faire trans-
border les provisions prétendues mauvaises à bord du Co-
lumbian. Mais sachant que les vivres ne manquent pas à
Suez, il ne tint pas compte de cette injonction, et partit pour
Aden. Tels sont en peu de mots les faits qui se sont passés;
en général, tout le monde est d'accord pour blâmer l'insubor-
dination des soldats et la faiblesse des officiers. ) -
Ceci n'est qu'un accident et un inconvénient assez peu
grave. Mais le Times ne croit-il pas qu'un canal maritime
entre la Méditerranée et la mer Rouge éviterait des in-
convénients bien autrement sérieux, sous le rapport
commercial et sous le rapport militaire ?
G. WAGENER.
DIMANCHE 25 AVRIL. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 193
Suez. Nous l'empruntons encore au Times du 6 avril,
dans un article intitulé :
Le service du transport de troupes par la mer Rouge.
Au commencement du mois dernier, la marche du service
du transport par la mer Rouge a été interrompue par un
accident qui a produit des différends entre les autorités mili-
taires et la Compagnie Péninsulaire et Orientale. Des rapports
ont été publiés des deux parts, et la correspondance officielle
échangée à ce sujet est considérable. Nous en extrayons les
faits tels qu'ils sont présentés par les officiers.
Un détachement du 92c highlanders, commandé par
le lieutenant-colonel Mackenzie, arrivé à Suez en route
pour Aden et Pointe de Galle, a été embarqué le 1er mars
à bord du vapeur Pottinger de- la Compagnie Péninsu-
laire. Le Pottinger est aussi un paquebot transportant des
passagers, et cette circonstance paraît avoir restreint con-
sidérablement l'espace accordé aux troupes et l'avoir rendu
en partie impraticable. L'inspection des provisions à bord
constata que le biscuit, et, à un moindre degré, aussi le porc
étaient d'une qualité inférieure à ce que les soldats avaient le
droit de demander. Le colonel Mackenzie se décida alors à
•transférer le détachement sur un autre vapeur, le Columbian,
après avoir fait son rapport au quartier-maître général à
Alexandrie.
Le rapport dit que l'entre-pont du Pottinger était petit,
sale et encombré de viande sur pied pour les passagers; qu'il
était impossible d'y mettre les hommes pour un si long
voyage; que ce défaut d'espace, joint à la mauvaise qualité
des provisions, avait déterminé le colonel Mackenzie à trans-
férer les troupes sur un autre navire.
Cependant avant de prendre cette décision, il consulta
l'officier doyen de la marine et agent de l'amirauté, capitaine
F. H. Stevens, au sujet de la condition du Pottinger. Les offi-
ciers de ce navire et quelques-uns des passagers, mécontents
de l'inspection et du retard, firent des plaintes sur la con-
duite et la discipline du détachement; le colonel Mackenzie
déclare, que ces plaintes sont entièrement dépourvues de
fondement.
Le capitaine Stevens, agent de l'amirauté à bord du Co-
lumbian, fit l'inspection du Pottinger sur la demande du
colonel Mackenzie; il faut dire ici que le Columbian appar-
tient à, la Compagnie Européenne et Australienne, tandis que
le Pottinger est un des bâtiments de la- Compagnie Péninsu-
laire et Orientale. Le capitaine de marine Stevens aida les
autorités militaires de son expérience de marin; et il parait
que l'inspection du navire par l'officier d'un bâtiment appar-
tenant à une compagnie rivale, lui a fait faire un peu de mau-
vais sang, à ce que dit la correspondance, sans entrer dans
des détails. L'enseigne Hope Johnstone prétend que le lieu-
tenant Morrell, agent de l'amirauté à bord du Pottinger, ne
s'est pas conduit envers lui de la manière due à « un gentle-
man qui porte l'uniforme de Sa Majesté". Mais le point
principal est que l'inspection faite par le capitaine Stevens a
confirmé les conclusions du colonel Mackenzie. Il décrit
l'espace sur le pont comme trop restreint par des étables.
L'écoutille de la chambre des machines est imparfaitement
défendue contre la pluie. La cuisine et la vaisselle ne suffi-
saient pas même à cinquante hommes. Avec les passagers, le
nombreux équipage et deux cents hommes, le navire aurait
été trop encombré pour le voyage, selon l'aveu du maitre
lui-même, quoique le Pottinger eût porté le double de ce
nombre pendant la guerre contre la Perse; mais alors il n'y
avait pas d'autres passagers. Le capitaine Stevens condamne
décidément l'état du vapeur ; mais quant aux provisions, il dit
que le biscuit seul était mauvais; là viande salée paraissait
très-bonne; il déclare qu'il n'en avait jamais vu de meilleure
dans trente-quatre ans'de service maritime.
Le Columbian n'étant pas préparé à recevoir tant de
monde, le maître du Pottinger fut prié, « pour le bien du
service j), de fournir à ce bâtiment quelques provisions extra-
ordinaires. La promesse en fut faite, mais ne fut pas exé- *
cutée; le lieutenant Morrell, agent de l'amirauté, refusant de
retarder encore le départ du Pottinger. C'est pendant ces
négociations que le lieutenant Morrell se serait conduit d'une
manière irrespectueuse envers son officier supérieur et l'en-
seigne H. Johnstone. Enfin le Pottinger partit, laissant les
commandants militaires et les troupes à bord du Columbian,
dans une position très-embarrassante ; mais l'agent de la
Compagnie Péninsulaire reçut ordre de fournir au Columbian
des provisions du magasin , et il partit' de Suez douze heures
et demi en retard sur le moment fixé pour son départ.
Une correspondance d'Aden donne aussi quelques dé-
tails sur le fâcheux incident qui s'est passé à l'occasion
de l'embarquement du détachemeut de highlanders à
bord du vapeur Pottinger, vers la fin du mois de février.
« Le capitaine du bâtiment, occupé à embarquer ses pro-
visions et à faire les aménagements nécessaires, proposa
d'installer les soldats jusqu'à ce que le Pottinger fût prêt à
les recevoir à bord du bâtiment-magasin, la Zenobia, où toutes
les dispositions de commodité avaient été prises. Ce sage con-
seil n'a malheureusement pas été suivi, et les soldats mon-
tèrent immédiatement à bord, où il n'y avait pas de lits
encore. Les jours suivants, ils se plaignirent de la nourriture,
et il fut nommé une commission d'enquête qui leur donna en
partie raison.
La conduite des soldats a été très - libre et familière à
cette occasion, même avec leurs propres officiers; et ces der-
niers n'ont pas montré assez de sévérité pour la discipline.
Enfin tout fut arrangé et l'ordre donné de lever l'ancre. C'est
alors que le mécontentement des soldats éclata et qu'ils
mirent de côté toute subordination, menaçant les officiers du
navire 'et empêchant les matelots de faire leur ouvrage. Le
soir on fit descendre les hommes du Pottinger pour les
embarquer à bord du Columbian, destiné d'abord pour Aden
et Galle.
Immédiatement après l'employé de la malle donna ordre
au capitaine du Pottinger de partir avec la malle et les pas-
sagers; en même temps ce dernier fut invité de faire trans-
border les provisions prétendues mauvaises à bord du Co-
lumbian. Mais sachant que les vivres ne manquent pas à
Suez, il ne tint pas compte de cette injonction, et partit pour
Aden. Tels sont en peu de mots les faits qui se sont passés;
en général, tout le monde est d'accord pour blâmer l'insubor-
dination des soldats et la faiblesse des officiers. ) -
Ceci n'est qu'un accident et un inconvénient assez peu
grave. Mais le Times ne croit-il pas qu'un canal maritime
entre la Méditerranée et la mer Rouge éviterait des in-
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G. WAGENER.
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