Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-04-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 avril 1858 10 avril 1858
Description : 1858/04/10 (A3,N44). 1858/04/10 (A3,N44).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030901
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
SAMEDI 10 AVRIL. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 161
tiquité et du moyen âge. Les relations immenses du commerce
indo-européen nous ont saulé aux yeux dans - toutes ces pé-
riodes de l'histoire. Y prendre part a été une source de ri-
chesses pour les nations, et tant que l'Allemagne avait en
main une grande partie de ce .commerce, elle était, selon le
témoignage d'Enéas Sylvius, le pays le plus riche de l'Eu-
rope. On nous a rappelé tous ces faits du passé, en y ratta-
chant d'aussi grandes espérances bien fondées pour l'avenir.
Mais après avoir appelé toute notre attention vers ce but
magnifique, si nous voulons que nos espérances sortent des
limites des essais littéraires et géographiques, pour se réali-
ser, il faut aussi nous éclairer sur les moyens qui mènent au
but. Si nous voulons tirer profit de la canalisation de l'isthme
de Suez et diriger par l'Allemagne le commerce de l'Inde avec
le nord de l'Europe, comme autrefois, il est avant tout in-
dispensable que nous n'imposions pas des droits de transit à
ce commerce. Devons-nous donc punir les marchandises étran-
gères , parce qu'elles donnent à nos expéditeurs, à nos che-
mins de fer, à nos armateurs, des profits qui se répandent
par mille canaux dans la plus pauvre cabane ?
Nous ne pouvons donc encore croire à la nouvelle, que la
proposition autrichienne pour l'abolition des droits de transit
ait été rejetée par la conférence douanière de Vienne. On a
déjà exprimé les regrets que les conférences de Vienne ne
soient pas publiques ; et, pour notre part, nous ne pouvons nier
que nous n'attendions avec impatience la publication des dis-
cussions. Quels- motifs et quels intérêts se sont donc opposés
à cette demande, qui a pour elle toute l'opinion publique de
l'Allemagne? Nos projets égypto-indiens se heurteraient-ils
déjà contre cette première borne? »
On voit que l'article de la Gazette universelle d-Augs-
bourg est aussi bienveillant que possible pour l'entre-
prise du canal de Suez. Elle le regarde déjà comme
achevé, et elle voudrait que dès à présent l'Allemagne
se préparât sérieusement à en tirer le plus grand parti
possible. Ce point de vue est aussi juste que patriotique;
et il appartient à un journal aussi influent que la Gazette
universelle d'Augsbourg de soutenir et de propager des
opinions aussi généreuses et aussi utiles. ,
Nous n'avons point à nous occuper en détail des
questions qui sont discutées dans les conférences doua-
nières de Vienne. Mais on peut applaudir aux principes
généraux qui semblent y prévaloir. On se rappelle que
ces principes sont les mêmes que M. le baron de Czœrnig
défendait avec tant d'éloquence et de vivacité dans le
rapport remarquable dont nous avons cité de longs frag-
ments. Ce qu'il demandait avant tout, c'était la liberté
des communications comme un élément indispensable
de prospérité pour le commerce. A en juger par l'article
de la Gazette d'Augsbourg, c'est là aussi le principe
qu'elle patronne , et qu'elle cherche à faire triompher.
Nous croyons également que ce principe est excellent;
et nous sommes également persuadé que l'Allemagne
gagnera d'autant plus aux conséquences de l'ouverture
de l'isthme de Suez qu'elle aura aboli dans son sein
toutes les entraves qui gênent encore les transactions des
divers Etats dont elle est composée.
Nous joignons donc nos vœux à ceux de la Gazette
universelle d Augsbourg/ et nous la remercions, en
attendant, de la sympathie qu'elle nous montre et qui
nous est très-précieuse. , G. WAGENER.
LE « HANDELSBLATT « DE BREME
ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Bremer Handelsblatt (Journal de commerce de
Brème), dans ses numéros du 6, du 13 et du 20 février,
publie une notice très-remarquable sur le canal de
Suez. Les deux premiers articles contiennent l'exposé
de l'histoire du canal, des travaux de la Commission
internationale, de l'acte de concession, et des apprécia-
tions, d'après nos documents, sur l'avenir commercial
et financier du canal, ainsi que sur les immenses .avan-
tages qu'il offrirait au commerce. Le troisième article
traite de la politique anglaise par rapport au canal, et
nous le reproduisons ici en grande partie. Nous sommes
un peu en retard avec le journal de Brème ; mais ses
réponses s'adressent au Cabinet Derby aussi bien qu'à
celui de lord Palmerston.
« Les arguments de lord Palmerston, dit le Handelsblalt,
sont de deux natures différentes : les uns concernent les inté-
rêts économiques, et les autres les intérêts politiques de la
Grande-Bretagne. De plus, le premier ministre anglais a mo-
tivé sa résistance au projet de M. de Lesseps par sa sollicitude
pour le bien-être de la Turquie. La canalisation de l'isthme,
en augmentant la force et la prospérité de l'État vassat, aurait
pour conséquence sa séparation de la Turquie. Le noble lord
ne paraît pas avoir bien apprécié la portée de cette hypothèse.
Elle établit en principe, que, pour assurer la durée de sa
domination, il faut entraver le développement d'une province
vassale. De telles paroles ne peuvent être qualifiées que
d'imprudentes dans la bouche d'un ministre de la couronné
d'Angleterre, qui règne sur des centaines de peuplades con-
quises. Un régime qui se maintiendrait à ce prix ne méri-
terait pas d'être défendu. D'ailleurs cette hypothèse rencontre
un obstacle dans les traités garantis par les grandes puis-
sances, et qui assurent l'intégrité de l'Empire ottoman ainsi
que la vassalité de l'Egypte. Mais admettons la possibilité
d'une séparation. Il n'y aurait dans cet événement aucun
danger pour la sécurité extérieure de la Turquie; le souve-
rain de l'Egypte resterait toujours, dans son propre intérêt
et celui de la foi commune, un allié fidèle de la Porte. Si
Constantinople tombait entre les mains des Russes, c'en serait
bientôt fait de l'Egypte. Mais quant au maigre tribut venant
du Caire au trésor de la Porte, ce dernier trouverait une
compensation abondante dans l'industrie et le commercé
ranimés. Du reste, l'accueil fait à M. de Lesseps et la lettre du
grand-vizir Rechid-Pacha au vice-roi d'Egypte prouvent que
les craintes du ministre anglais ne sont pas partagées au sein 1
du Divan. On comprend plutôt à Constantinople que l'accès de
la mer Rouge, outre la conséquence d'un vaste développe-
ment de l'industrie, doit avoir encore celle de garantir la
domination de la Porte sur les populations de l'Arabie.
Quant aux intérêts anglais, lord Palmerston objecte d'a-
bord que le percement de l'isthme de Suez enrichirait la
Porte et les pays de la Méditerranée aux dépens de l'industrie
et du commerce anglais ; et il ajoute, dans ses journaux, que
l'histoire de la république de Venise devrait être un avertisse-
ment pour l'Angleterre. Nous admettons parfaitement qu'une
des causes principales de la ruine de Venise a été la décou-
verte de la route du Cap ; mais nous rejetons absolument
toute analogie entre l'Angleterre d'aujourd'hui et la Venise
d'alors. La puissance du port de l'Adriatique était basée pres-
que exclusivement sur le commerce extériêur, et non pas,
tiquité et du moyen âge. Les relations immenses du commerce
indo-européen nous ont saulé aux yeux dans - toutes ces pé-
riodes de l'histoire. Y prendre part a été une source de ri-
chesses pour les nations, et tant que l'Allemagne avait en
main une grande partie de ce .commerce, elle était, selon le
témoignage d'Enéas Sylvius, le pays le plus riche de l'Eu-
rope. On nous a rappelé tous ces faits du passé, en y ratta-
chant d'aussi grandes espérances bien fondées pour l'avenir.
Mais après avoir appelé toute notre attention vers ce but
magnifique, si nous voulons que nos espérances sortent des
limites des essais littéraires et géographiques, pour se réali-
ser, il faut aussi nous éclairer sur les moyens qui mènent au
but. Si nous voulons tirer profit de la canalisation de l'isthme
de Suez et diriger par l'Allemagne le commerce de l'Inde avec
le nord de l'Europe, comme autrefois, il est avant tout in-
dispensable que nous n'imposions pas des droits de transit à
ce commerce. Devons-nous donc punir les marchandises étran-
gères , parce qu'elles donnent à nos expéditeurs, à nos che-
mins de fer, à nos armateurs, des profits qui se répandent
par mille canaux dans la plus pauvre cabane ?
Nous ne pouvons donc encore croire à la nouvelle, que la
proposition autrichienne pour l'abolition des droits de transit
ait été rejetée par la conférence douanière de Vienne. On a
déjà exprimé les regrets que les conférences de Vienne ne
soient pas publiques ; et, pour notre part, nous ne pouvons nier
que nous n'attendions avec impatience la publication des dis-
cussions. Quels- motifs et quels intérêts se sont donc opposés
à cette demande, qui a pour elle toute l'opinion publique de
l'Allemagne? Nos projets égypto-indiens se heurteraient-ils
déjà contre cette première borne? »
On voit que l'article de la Gazette universelle d-Augs-
bourg est aussi bienveillant que possible pour l'entre-
prise du canal de Suez. Elle le regarde déjà comme
achevé, et elle voudrait que dès à présent l'Allemagne
se préparât sérieusement à en tirer le plus grand parti
possible. Ce point de vue est aussi juste que patriotique;
et il appartient à un journal aussi influent que la Gazette
universelle d'Augsbourg de soutenir et de propager des
opinions aussi généreuses et aussi utiles. ,
Nous n'avons point à nous occuper en détail des
questions qui sont discutées dans les conférences doua-
nières de Vienne. Mais on peut applaudir aux principes
généraux qui semblent y prévaloir. On se rappelle que
ces principes sont les mêmes que M. le baron de Czœrnig
défendait avec tant d'éloquence et de vivacité dans le
rapport remarquable dont nous avons cité de longs frag-
ments. Ce qu'il demandait avant tout, c'était la liberté
des communications comme un élément indispensable
de prospérité pour le commerce. A en juger par l'article
de la Gazette d'Augsbourg, c'est là aussi le principe
qu'elle patronne , et qu'elle cherche à faire triompher.
Nous croyons également que ce principe est excellent;
et nous sommes également persuadé que l'Allemagne
gagnera d'autant plus aux conséquences de l'ouverture
de l'isthme de Suez qu'elle aura aboli dans son sein
toutes les entraves qui gênent encore les transactions des
divers Etats dont elle est composée.
Nous joignons donc nos vœux à ceux de la Gazette
universelle d Augsbourg/ et nous la remercions, en
attendant, de la sympathie qu'elle nous montre et qui
nous est très-précieuse. , G. WAGENER.
LE « HANDELSBLATT « DE BREME
ET LE CANAL DE SUEZ.
Le Bremer Handelsblatt (Journal de commerce de
Brème), dans ses numéros du 6, du 13 et du 20 février,
publie une notice très-remarquable sur le canal de
Suez. Les deux premiers articles contiennent l'exposé
de l'histoire du canal, des travaux de la Commission
internationale, de l'acte de concession, et des apprécia-
tions, d'après nos documents, sur l'avenir commercial
et financier du canal, ainsi que sur les immenses .avan-
tages qu'il offrirait au commerce. Le troisième article
traite de la politique anglaise par rapport au canal, et
nous le reproduisons ici en grande partie. Nous sommes
un peu en retard avec le journal de Brème ; mais ses
réponses s'adressent au Cabinet Derby aussi bien qu'à
celui de lord Palmerston.
« Les arguments de lord Palmerston, dit le Handelsblalt,
sont de deux natures différentes : les uns concernent les inté-
rêts économiques, et les autres les intérêts politiques de la
Grande-Bretagne. De plus, le premier ministre anglais a mo-
tivé sa résistance au projet de M. de Lesseps par sa sollicitude
pour le bien-être de la Turquie. La canalisation de l'isthme,
en augmentant la force et la prospérité de l'État vassat, aurait
pour conséquence sa séparation de la Turquie. Le noble lord
ne paraît pas avoir bien apprécié la portée de cette hypothèse.
Elle établit en principe, que, pour assurer la durée de sa
domination, il faut entraver le développement d'une province
vassale. De telles paroles ne peuvent être qualifiées que
d'imprudentes dans la bouche d'un ministre de la couronné
d'Angleterre, qui règne sur des centaines de peuplades con-
quises. Un régime qui se maintiendrait à ce prix ne méri-
terait pas d'être défendu. D'ailleurs cette hypothèse rencontre
un obstacle dans les traités garantis par les grandes puis-
sances, et qui assurent l'intégrité de l'Empire ottoman ainsi
que la vassalité de l'Egypte. Mais admettons la possibilité
d'une séparation. Il n'y aurait dans cet événement aucun
danger pour la sécurité extérieure de la Turquie; le souve-
rain de l'Egypte resterait toujours, dans son propre intérêt
et celui de la foi commune, un allié fidèle de la Porte. Si
Constantinople tombait entre les mains des Russes, c'en serait
bientôt fait de l'Egypte. Mais quant au maigre tribut venant
du Caire au trésor de la Porte, ce dernier trouverait une
compensation abondante dans l'industrie et le commercé
ranimés. Du reste, l'accueil fait à M. de Lesseps et la lettre du
grand-vizir Rechid-Pacha au vice-roi d'Egypte prouvent que
les craintes du ministre anglais ne sont pas partagées au sein 1
du Divan. On comprend plutôt à Constantinople que l'accès de
la mer Rouge, outre la conséquence d'un vaste développe-
ment de l'industrie, doit avoir encore celle de garantir la
domination de la Porte sur les populations de l'Arabie.
Quant aux intérêts anglais, lord Palmerston objecte d'a-
bord que le percement de l'isthme de Suez enrichirait la
Porte et les pays de la Méditerranée aux dépens de l'industrie
et du commerce anglais ; et il ajoute, dans ses journaux, que
l'histoire de la république de Venise devrait être un avertisse-
ment pour l'Angleterre. Nous admettons parfaitement qu'une
des causes principales de la ruine de Venise a été la décou-
verte de la route du Cap ; mais nous rejetons absolument
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d'alors. La puissance du port de l'Adriatique était basée pres-
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