Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-04-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 avril 1858 25 avril 1858
Description : 1858/04/25 (A3,N45). 1858/04/25 (A3,N45).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203091f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
216 L'ISTHME DE SUEZ. DIMANCHE 25 AVRIL.
livres de soie. pièces d'étoffe. châles.
Soies de Canton 242,092 101,745 200,000
— Shang-haï 7,466,609 666,150 »
Total. 7,708,701 767,895 200,000
La valeur de ces exportations est évaluée ainsi qu'il suit :
Soies gréges 116,434,143 francs 75 cent.
Étoffes 12,862,568 — 75 —
Châles 6,250,000 — - -
Total. 135,576,712 — 50 —
Les soies gréges, organsin et bourre de soie sont princi-
palement exportées de Chine pour l'Europe; elles le sont
pour les 9/10 de Shang-haï; le reste vient de Ning-po en
balles de 108 à 110 livres anglaises chacune. On les achète
par pièces de 133 livres 1/3. Elles sont connues sous le nom
de hou-ssé, le département de Hou-tchou, à l'extrémité
nord-ouest du Tché-kiang étant le chef-lieu des districts qui
produisent les meilleures soies de Chine.
On exporte également des soies gréges pour les Etats-Unis,
mais les quantités en sont généralement fort restreintes , et
elles sont achetées presque toutes à Canton, où les Chinois
les apportent des environs de Kan-tong et de Kam-tchouk.
On les expédie dans des caisses de cinquante livres.
Le commerce des soieries se ressent naturellement des
fluctuations qui surviennent dans celui des soies gréges. Aussi
en exporte-t-on fort peu pour l'Europe , sauf une seule espèce,
connue sous le nom de soies écrues, fabriquées dans le voisinage
de Shang-haï. C'est elle qui constitue les 4/5 du nombre de
106,600 pièces exportées de Shang-haï pour l'Europe. Les prix
s'en maintiennent très-haut, ayant presque triplé depuis 1848,
où une pièce de soierie de la meilleure qualité coûtait à peine
15 francs, tandis qu'elle vaut maintenant, avec l'élévation
du change, environ 43 francs.
En revanche, l'exportation des soieries de Chine pour les
États-Unis est toujours très-considérable et s'accroît constam-
ment. Le tableau des exportations pour l'Amérique, en 1855,
accuse 426,400 pièces exportées de Shang-haï légalement, et
90,440 livres de Canton, sans compter les 4/5 du chiffre de
133,150 pièces et de 50,000 livres attribuées à l'exportation
en contrebande.
Les droits d'exportation des soies et soieries étaient autre-
fois très-élevés, ce qui explique l'énorme contrebande dont il
a été question. Un décret du 26 février 1856 a diminué ces
droits, en les fixant à 5 pour cent de la valeur pour l'expor-
tation des déchets ou bourre de soie grossière. En même
temps le directeur des douanes a donné l'ordre d'allouer à
l'avenir, sur toutes les expéditions des tissus de soie mélangés
de congi (amidon de riz) une déduction de 10 pour cent du
poids de ces articles, en raison du mélange de congi.
Les cotons exportés de Chine et produits dans la province
du Kiang-nan sont de deux espèces, jaunes et blancs. La
première est cultivée principalement dans les environs immé-
diats de Shang-haï, et sert à fabriquer les cotonnades connues
sous le nom de nankins. On en a exporté en 1855 environ
1,500,000 pièces, au prix de 2 francs à peu près chacune.
Les cotons en laine ne sont exportés de Shang-haï que pour
Amoï, Souatao et Canton, où ils réalisent des bénéfices consi-
dérables, étant supérieurs, par leur finesse et leur solidité, à
ceux qu'on y importe des Indes, et dont la valeur peut être
estimée à 8 millions de francs pour 1855. Les cotons de
Shang-haï, mal emballés, fournissent aux navires étrangers,
et surtout aux lorchas, par les espaces qu'ils encombrent, un
fret excellent. Le relevé officiel britannique n'en accuse pour
l'exportation, durant l'année, que 2 millions de livres ; mais
on peut en toute sûreté doubler ce chiffre.
Les toiles de coton blanc, fabriquées également dans le voi-
sinage de Shang-haï, se distinguent avant tout par leur soli-
dité , et, bien loin d'avoir à redouter la concurrence des toiles
de coton britanniques, elles sont, depuis quelques années, re-
cherchées davantage, en raison de la facilité avec laquelle on
peut les transporter maintenant, par navires étrangers, dans
les colonies européennes de l'Asie. La valeur des cotonnades
anglaises importées en Chine peut être évaluée à 20 millions
de francs en 1855, et à 25 millions en 1856. Les Améri-
cains leur font une redoutable concurrence, surtout avec
leurs drilles; et leurs importations, en y comprenant la va-
leur des tissus importés en fraude, peuvent être estimées à
21 millions de francs.
Les laines ne sont connues sur le marché de Shang-haï,
comme articles d'exportation, que depuis 1850, et leur ap-
parition est due aux missionnaires français et aux efforts de
M. deMontigny, cohsuldans ce port.Il y en a d'immenses quan-
tités dans toute la Chine du Nord, mais surtout dans les Mon-
golies intérieure et extérieure, et leurs prix sur les lieux sont
pour ainsi dire nuls. Mais lorsqu'il s'agit de les faire transpor-
ter au port d'embarquement, les frais qu'entraîne ce transport
sont encore si élevés qu'il est rare qu'un négociant qui les
aura expédiées pour l'Europe puisse y réaliser des bénéfices
considérables. Il va sans dire que ces laines ne sont pas lavées
et qu'elles ne peuvent être employées que pour des tissus fort
grossiers. C'est un article cependant qui ne manquerait pas
de prendre une large place dans le commerce d'exportation,
si de futures négociations parvenaient à ouvrir le port de
Tienn-tienn.
iienn-uenn.
L'importation des tissus de laine semble avoir peu d'avenir
en Chine, les Russes échangeant des draps d'excellentes qua-
lité contre les thés et d'autres articles à un prix tellement bas
qu'aucune nation manufacturière ne pourra probablement de
longtemps leur faire concurrence pour ce genre de tissus.
Une marchandise d'importation d'une assez grande impor-
tance est le riz et les grains en général; on n'exagère pas en
portant à 180 au moins le chiffre des navires de haut bord
qui ont importé du riz à Canton dans les premiers six mois de
1855. On peut évaluer à 13 millions de francs la valeur des
grains importés à Canton de l'étranger.
Parmi les articles d'importation, il faut encore comprendre
les métaux, dont le débit a dû être activé par l'état de guerre.
Quant aux autres marchandises coloniales, ou d'Europe et
d'Amérique, autres que celles dont il a été question, elles
échappent à toute investigation, surtout les articles d'Europe
qui sont importés en très-grande partie par les Suisses et les
Allemands. Il est cependant à faire remarquer qu'il se vend
encore beaucoup de montres et de pendules, et que les glaces,
celles principalement de grandes dimensions, sont sûres, dès
à présent, de trouver en Chine un débit aussi prompt qu'a-
vantageux. ,
On voit par les renseignements qui précèdent ce qu est le
commerce de Chine dans l'état actuel des choses. Qui pourrait
calculer ce qu'il deviendra après les événements qui viennent
de se passer à Canton et ceux qui se préparent à Pékin?
G. WAGENER.
Le Gérant, ERNEST DESPLACES.
PARIS. TYPOGRAPHIE DE HÊNRI PLON, IUPRIUBUR DE h EMPEREUR , RUE GARANCIÈRE, 8.
livres de soie. pièces d'étoffe. châles.
Soies de Canton 242,092 101,745 200,000
— Shang-haï 7,466,609 666,150 »
Total. 7,708,701 767,895 200,000
La valeur de ces exportations est évaluée ainsi qu'il suit :
Soies gréges 116,434,143 francs 75 cent.
Étoffes 12,862,568 — 75 —
Châles 6,250,000 — - -
Total. 135,576,712 — 50 —
Les soies gréges, organsin et bourre de soie sont princi-
palement exportées de Chine pour l'Europe; elles le sont
pour les 9/10 de Shang-haï; le reste vient de Ning-po en
balles de 108 à 110 livres anglaises chacune. On les achète
par pièces de 133 livres 1/3. Elles sont connues sous le nom
de hou-ssé, le département de Hou-tchou, à l'extrémité
nord-ouest du Tché-kiang étant le chef-lieu des districts qui
produisent les meilleures soies de Chine.
On exporte également des soies gréges pour les Etats-Unis,
mais les quantités en sont généralement fort restreintes , et
elles sont achetées presque toutes à Canton, où les Chinois
les apportent des environs de Kan-tong et de Kam-tchouk.
On les expédie dans des caisses de cinquante livres.
Le commerce des soieries se ressent naturellement des
fluctuations qui surviennent dans celui des soies gréges. Aussi
en exporte-t-on fort peu pour l'Europe , sauf une seule espèce,
connue sous le nom de soies écrues, fabriquées dans le voisinage
de Shang-haï. C'est elle qui constitue les 4/5 du nombre de
106,600 pièces exportées de Shang-haï pour l'Europe. Les prix
s'en maintiennent très-haut, ayant presque triplé depuis 1848,
où une pièce de soierie de la meilleure qualité coûtait à peine
15 francs, tandis qu'elle vaut maintenant, avec l'élévation
du change, environ 43 francs.
En revanche, l'exportation des soieries de Chine pour les
États-Unis est toujours très-considérable et s'accroît constam-
ment. Le tableau des exportations pour l'Amérique, en 1855,
accuse 426,400 pièces exportées de Shang-haï légalement, et
90,440 livres de Canton, sans compter les 4/5 du chiffre de
133,150 pièces et de 50,000 livres attribuées à l'exportation
en contrebande.
Les droits d'exportation des soies et soieries étaient autre-
fois très-élevés, ce qui explique l'énorme contrebande dont il
a été question. Un décret du 26 février 1856 a diminué ces
droits, en les fixant à 5 pour cent de la valeur pour l'expor-
tation des déchets ou bourre de soie grossière. En même
temps le directeur des douanes a donné l'ordre d'allouer à
l'avenir, sur toutes les expéditions des tissus de soie mélangés
de congi (amidon de riz) une déduction de 10 pour cent du
poids de ces articles, en raison du mélange de congi.
Les cotons exportés de Chine et produits dans la province
du Kiang-nan sont de deux espèces, jaunes et blancs. La
première est cultivée principalement dans les environs immé-
diats de Shang-haï, et sert à fabriquer les cotonnades connues
sous le nom de nankins. On en a exporté en 1855 environ
1,500,000 pièces, au prix de 2 francs à peu près chacune.
Les cotons en laine ne sont exportés de Shang-haï que pour
Amoï, Souatao et Canton, où ils réalisent des bénéfices consi-
dérables, étant supérieurs, par leur finesse et leur solidité, à
ceux qu'on y importe des Indes, et dont la valeur peut être
estimée à 8 millions de francs pour 1855. Les cotons de
Shang-haï, mal emballés, fournissent aux navires étrangers,
et surtout aux lorchas, par les espaces qu'ils encombrent, un
fret excellent. Le relevé officiel britannique n'en accuse pour
l'exportation, durant l'année, que 2 millions de livres ; mais
on peut en toute sûreté doubler ce chiffre.
Les toiles de coton blanc, fabriquées également dans le voi-
sinage de Shang-haï, se distinguent avant tout par leur soli-
dité , et, bien loin d'avoir à redouter la concurrence des toiles
de coton britanniques, elles sont, depuis quelques années, re-
cherchées davantage, en raison de la facilité avec laquelle on
peut les transporter maintenant, par navires étrangers, dans
les colonies européennes de l'Asie. La valeur des cotonnades
anglaises importées en Chine peut être évaluée à 20 millions
de francs en 1855, et à 25 millions en 1856. Les Améri-
cains leur font une redoutable concurrence, surtout avec
leurs drilles; et leurs importations, en y comprenant la va-
leur des tissus importés en fraude, peuvent être estimées à
21 millions de francs.
Les laines ne sont connues sur le marché de Shang-haï,
comme articles d'exportation, que depuis 1850, et leur ap-
parition est due aux missionnaires français et aux efforts de
M. deMontigny, cohsuldans ce port.Il y en a d'immenses quan-
tités dans toute la Chine du Nord, mais surtout dans les Mon-
golies intérieure et extérieure, et leurs prix sur les lieux sont
pour ainsi dire nuls. Mais lorsqu'il s'agit de les faire transpor-
ter au port d'embarquement, les frais qu'entraîne ce transport
sont encore si élevés qu'il est rare qu'un négociant qui les
aura expédiées pour l'Europe puisse y réaliser des bénéfices
considérables. Il va sans dire que ces laines ne sont pas lavées
et qu'elles ne peuvent être employées que pour des tissus fort
grossiers. C'est un article cependant qui ne manquerait pas
de prendre une large place dans le commerce d'exportation,
si de futures négociations parvenaient à ouvrir le port de
Tienn-tienn.
iienn-uenn.
L'importation des tissus de laine semble avoir peu d'avenir
en Chine, les Russes échangeant des draps d'excellentes qua-
lité contre les thés et d'autres articles à un prix tellement bas
qu'aucune nation manufacturière ne pourra probablement de
longtemps leur faire concurrence pour ce genre de tissus.
Une marchandise d'importation d'une assez grande impor-
tance est le riz et les grains en général; on n'exagère pas en
portant à 180 au moins le chiffre des navires de haut bord
qui ont importé du riz à Canton dans les premiers six mois de
1855. On peut évaluer à 13 millions de francs la valeur des
grains importés à Canton de l'étranger.
Parmi les articles d'importation, il faut encore comprendre
les métaux, dont le débit a dû être activé par l'état de guerre.
Quant aux autres marchandises coloniales, ou d'Europe et
d'Amérique, autres que celles dont il a été question, elles
échappent à toute investigation, surtout les articles d'Europe
qui sont importés en très-grande partie par les Suisses et les
Allemands. Il est cependant à faire remarquer qu'il se vend
encore beaucoup de montres et de pendules, et que les glaces,
celles principalement de grandes dimensions, sont sûres, dès
à présent, de trouver en Chine un débit aussi prompt qu'a-
vantageux. ,
On voit par les renseignements qui précèdent ce qu est le
commerce de Chine dans l'état actuel des choses. Qui pourrait
calculer ce qu'il deviendra après les événements qui viennent
de se passer à Canton et ceux qui se préparent à Pékin?
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