Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-04-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 avril 1858 25 avril 1858
Description : 1858/04/25 (A3,N45). 1858/04/25 (A3,N45).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203091f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
198 L'ISTHME DE SUEZ, DINIANCHF, 25 AVRIL. Il
ainsi qu'il est facile de le voir; et de plus, les Anglais ne
souffriront pas qu'un chef arabe puisse compromettre
ainsi une station de cette importance. Selon toute ap-
parence, nous apprendrons bientôt qu'on a pris des
mesures décisives.
ERNEST DESPLACES,.
Voici une autre lettre que le Times du 15 avril publie
sur l'état des affaires à Aden.
Aden, le 24 mars.
« Dans ma dernière lettre, je vous ai parlé de l'interruption
de toutes les communications avec l'intérieur du pays par les
hommes du sultan des Abdalis. Ce sultan recevait annuelle-
ment une subvention de 1,800 liv. st. sous la condition ex-
presse de protéger les routes menant à Aden. Depuis un an,
il ne sait que faire pour nous préparer des embarras. Ses in-
sultes et ses outrages rendaient enfin un châtiment indispen-
sable. En conséquence, le brigadier Caghlan, résident poli-
tique à Aden, sortit le 18 au matin avec deux canons, 120
hommes du 57e régiment anglais, trois compagnies du 2ge d'in-
fanterie indigène, une compagnie de sapeurs de Bombay,
60 marins et une douzaine de cavaliers du Scinde. Le point
d'attaque était le petit village de Cheik-Olhman , habité par
de pauvres pêcheurs, mais possédant une espèce de port et
occupé par 100 hommes du sultan Ali. C'est par là que toute
communication était si bien interceptée, que, dans la dernière
quinzaine, pas un chameau n'avait pu entrer dans Aden. Après
avoir franchi sans difficulté une lagune sur la frontière du ter-
ritoire anglais, le général Caghlan fit annoncer au sultan Fadhl,
frère d'Ali et commandant à Cheik-Othman, qu'il avait résolu
de s'emparer de cet endroit, mais que la garnison pouvait se
retirer librement. Aussitôt une avant-garde de l'ennemi ouvrit
le feu, se déployant en tirailleurs et cherchant un abri der-
rière les buissons et les élévations de terrain. Malgré la vail-
lante conduite des Arabes et de leur chef, le sultan Fadhl, ils
furent bientôt repoussés, et les marins s'emparèrent du fort
après une faible résistance de la garnison. Une heure plus tard,
on aperçut un corps nombreux venant dé Lahadj, résidence du
sultan Ali; mais au lieu d'attaquer, trois des chefs se présen-
tèrent avec le drapeau parlementaire, pour demander la cessa-
tion des hostilités, en s'engageant, au nom du sultan, à réta-
blir la sécurité des communications.
Cette dernière chose étant le but principal de l'expédition,
et les chefs paraissant offrir assez de garanties pour tenir leur
engagement, le résident politique crut prudent d'accorder la
demande, et rentra à Aden avec toutes ses forces, sans avoir
perdu un seul homme. Toute la population était en joie de
cet heureux résultat, et le lendemain 150 chameaux entrèrent
dans la ville; depuis ce temps, les approvisionnements de
toute sorte viennent en abondance.
Les trois chefs en question sont venus à la ville pour éta-
blir sur des bases plus solides les rapports avec le sultan des
Abdalis. Il est certain que la majorité de cette tribu ne par-
tage aucunement les intentions du sultan à l'égard des Anglais,
et s'il avait continué ses hostilités, il aurait été bientôt aban-
donné par ses Arabes. Cependant, malgré ce succès, on ne
peut guère prévoir s'il durera plus d'un mois; et si le fâcheux
état des choses reprend de nouveau, il ne sera pas très-facile
d'y trouver remède. La politique prudente observée dans
cette dernière expédition semble encore être le meilleur parti
à prendre.
Le vapeur Cyclops est arrivé le 15 à Aden, venant d'Angle- j
terre, et il partira immédiatement pour la mer Rouge, afin de i
l'explorer en vue de la pose d'un câble électrique. »
OCCUPATION DE CANTON.
On écrit de Hong-kong, le 26 février, au Moniteur
universel :
La première partie des affaires de Chine semble terminée.
Le mouvement de retour des bâtiments de guerre a commencé
dans la rivière. Lord Elgin est revenu à Hong-kong, il y a
quelques jours. Le baron Gros, sur l'Audacieuse, est descendu
hier à Bocca-Tigris. Les autres bâtiments de la division fran-
çaise sont déjà en marche, ou quitteront prochainement Ame-
rican Reach et les eaux de Canton. Les compagnies de débar-
quement ont tbutes rejoint leurs bords respectifs. Il ne restera
à Canton que 500 matelots français à peu près, avec quatre
bâtiments, la Capricieuse, le Marceau, la Mitraille et le Cati-
nat. Les Anglais y laisseront un grand nombre de canonnières,
et, en outre, un corps d'environ 2,000 hommes, composé de
marins, de cipayes et d'artilleurs, sous les ordres du major
général Slaubenzée, commandant en chef. La mort si regret-
table du commandant Collier, par suite de l'une de ces affec-
tions si communes dans ces contrées, a forcé l'amiral à donner
à M. d'Aboville, capitaine de vaisseau, le commandement du
corps expéditionnaire français. M. Vrignaud, capitaine de fré-
gate, prendra provisoirement le commandement de l'Audit-
cieuse. Depuis l'arrivée du capitaine du génie Labbe, récem-
ment envoyé de Paris, l'on s'occupe de fortifier le jamoun du
général tartare, où siège la commission européenne, afin de le
.mettre à l'abri d'un coup de main, dans le cas où, profitant
du départ des navires, les soldats chinois et les braves des
villages tenteraient quelque chose, ce qui n'est pas très-pro-
bable. L'on avait annoncé un soulèvement pour le jour de l'an
chinois ( le 14 février), tous les postes étaient doubles: mais
tout s'est fort tranquillement passé.
L'on attend ces jours-ci le baron Gros à Hong-kong, où il
viendrait régler quelques dernières affaires avec son collègue
d'Angleterre. Lord Elgin compte, en effet, partir pour le nord
dans les premiers jours de mars, et visiter en passant Amoy,
Ninh-po, Fou-chou-fou. Le baron Gros se rendra directe-
ment à Shang-haï. L'amiral et cinq ou six des bâtiments de
la division française l'y accompagneront. M. Reec et le comte
Poutiatine, le premier sur le Minnesota, le second, sur l'Ame-
rica, comptent se trouver à Shang-haï à la même époque que
les deux hauts commissaires cle France et d'Angleterre. L'on
attend impatiemment dans ces parages les bâtiments et les
renforts dont les journaux nous annoncent le départ des
ports de France. L'on y attend plus impatiemment encore les
nouvelles qui feront connaître l'effet qu'aura produit sur la
cour de Pékin la démarche encore amicale des quatre grandes
puissances, demandant en même temps au souverain du Cé-
leste Empire des concessions importantes pour la civilisation
et pour le commerce du monde.
(iCorrespondance particulière de VISTHME DE SUEZ.)
Hong kong, le 27 février 1858.
« La situation actuelle des affaires est favorable à un prompt
aplanissement des difficultés et à la conclusion d'un nou-
veau traité. Les quatre nations, par leurs représentants,
ainsi qu'il est facile de le voir; et de plus, les Anglais ne
souffriront pas qu'un chef arabe puisse compromettre
ainsi une station de cette importance. Selon toute ap-
parence, nous apprendrons bientôt qu'on a pris des
mesures décisives.
ERNEST DESPLACES,.
Voici une autre lettre que le Times du 15 avril publie
sur l'état des affaires à Aden.
Aden, le 24 mars.
« Dans ma dernière lettre, je vous ai parlé de l'interruption
de toutes les communications avec l'intérieur du pays par les
hommes du sultan des Abdalis. Ce sultan recevait annuelle-
ment une subvention de 1,800 liv. st. sous la condition ex-
presse de protéger les routes menant à Aden. Depuis un an,
il ne sait que faire pour nous préparer des embarras. Ses in-
sultes et ses outrages rendaient enfin un châtiment indispen-
sable. En conséquence, le brigadier Caghlan, résident poli-
tique à Aden, sortit le 18 au matin avec deux canons, 120
hommes du 57e régiment anglais, trois compagnies du 2ge d'in-
fanterie indigène, une compagnie de sapeurs de Bombay,
60 marins et une douzaine de cavaliers du Scinde. Le point
d'attaque était le petit village de Cheik-Olhman , habité par
de pauvres pêcheurs, mais possédant une espèce de port et
occupé par 100 hommes du sultan Ali. C'est par là que toute
communication était si bien interceptée, que, dans la dernière
quinzaine, pas un chameau n'avait pu entrer dans Aden. Après
avoir franchi sans difficulté une lagune sur la frontière du ter-
ritoire anglais, le général Caghlan fit annoncer au sultan Fadhl,
frère d'Ali et commandant à Cheik-Othman, qu'il avait résolu
de s'emparer de cet endroit, mais que la garnison pouvait se
retirer librement. Aussitôt une avant-garde de l'ennemi ouvrit
le feu, se déployant en tirailleurs et cherchant un abri der-
rière les buissons et les élévations de terrain. Malgré la vail-
lante conduite des Arabes et de leur chef, le sultan Fadhl, ils
furent bientôt repoussés, et les marins s'emparèrent du fort
après une faible résistance de la garnison. Une heure plus tard,
on aperçut un corps nombreux venant dé Lahadj, résidence du
sultan Ali; mais au lieu d'attaquer, trois des chefs se présen-
tèrent avec le drapeau parlementaire, pour demander la cessa-
tion des hostilités, en s'engageant, au nom du sultan, à réta-
blir la sécurité des communications.
Cette dernière chose étant le but principal de l'expédition,
et les chefs paraissant offrir assez de garanties pour tenir leur
engagement, le résident politique crut prudent d'accorder la
demande, et rentra à Aden avec toutes ses forces, sans avoir
perdu un seul homme. Toute la population était en joie de
cet heureux résultat, et le lendemain 150 chameaux entrèrent
dans la ville; depuis ce temps, les approvisionnements de
toute sorte viennent en abondance.
Les trois chefs en question sont venus à la ville pour éta-
blir sur des bases plus solides les rapports avec le sultan des
Abdalis. Il est certain que la majorité de cette tribu ne par-
tage aucunement les intentions du sultan à l'égard des Anglais,
et s'il avait continué ses hostilités, il aurait été bientôt aban-
donné par ses Arabes. Cependant, malgré ce succès, on ne
peut guère prévoir s'il durera plus d'un mois; et si le fâcheux
état des choses reprend de nouveau, il ne sera pas très-facile
d'y trouver remède. La politique prudente observée dans
cette dernière expédition semble encore être le meilleur parti
à prendre.
Le vapeur Cyclops est arrivé le 15 à Aden, venant d'Angle- j
terre, et il partira immédiatement pour la mer Rouge, afin de i
l'explorer en vue de la pose d'un câble électrique. »
OCCUPATION DE CANTON.
On écrit de Hong-kong, le 26 février, au Moniteur
universel :
La première partie des affaires de Chine semble terminée.
Le mouvement de retour des bâtiments de guerre a commencé
dans la rivière. Lord Elgin est revenu à Hong-kong, il y a
quelques jours. Le baron Gros, sur l'Audacieuse, est descendu
hier à Bocca-Tigris. Les autres bâtiments de la division fran-
çaise sont déjà en marche, ou quitteront prochainement Ame-
rican Reach et les eaux de Canton. Les compagnies de débar-
quement ont tbutes rejoint leurs bords respectifs. Il ne restera
à Canton que 500 matelots français à peu près, avec quatre
bâtiments, la Capricieuse, le Marceau, la Mitraille et le Cati-
nat. Les Anglais y laisseront un grand nombre de canonnières,
et, en outre, un corps d'environ 2,000 hommes, composé de
marins, de cipayes et d'artilleurs, sous les ordres du major
général Slaubenzée, commandant en chef. La mort si regret-
table du commandant Collier, par suite de l'une de ces affec-
tions si communes dans ces contrées, a forcé l'amiral à donner
à M. d'Aboville, capitaine de vaisseau, le commandement du
corps expéditionnaire français. M. Vrignaud, capitaine de fré-
gate, prendra provisoirement le commandement de l'Audit-
cieuse. Depuis l'arrivée du capitaine du génie Labbe, récem-
ment envoyé de Paris, l'on s'occupe de fortifier le jamoun du
général tartare, où siège la commission européenne, afin de le
.mettre à l'abri d'un coup de main, dans le cas où, profitant
du départ des navires, les soldats chinois et les braves des
villages tenteraient quelque chose, ce qui n'est pas très-pro-
bable. L'on avait annoncé un soulèvement pour le jour de l'an
chinois ( le 14 février), tous les postes étaient doubles: mais
tout s'est fort tranquillement passé.
L'on attend ces jours-ci le baron Gros à Hong-kong, où il
viendrait régler quelques dernières affaires avec son collègue
d'Angleterre. Lord Elgin compte, en effet, partir pour le nord
dans les premiers jours de mars, et visiter en passant Amoy,
Ninh-po, Fou-chou-fou. Le baron Gros se rendra directe-
ment à Shang-haï. L'amiral et cinq ou six des bâtiments de
la division française l'y accompagneront. M. Reec et le comte
Poutiatine, le premier sur le Minnesota, le second, sur l'Ame-
rica, comptent se trouver à Shang-haï à la même époque que
les deux hauts commissaires cle France et d'Angleterre. L'on
attend impatiemment dans ces parages les bâtiments et les
renforts dont les journaux nous annoncent le départ des
ports de France. L'on y attend plus impatiemment encore les
nouvelles qui feront connaître l'effet qu'aura produit sur la
cour de Pékin la démarche encore amicale des quatre grandes
puissances, demandant en même temps au souverain du Cé-
leste Empire des concessions importantes pour la civilisation
et pour le commerce du monde.
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