Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-04-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 avril 1858 10 avril 1858
Description : 1858/04/10 (A3,N44). 1858/04/10 (A3,N44).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030901
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
SAMEDI 10 AVRIL. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 157
pour l'administration de l'Inde et des facilités que cette route
maritime offrirait pour le transport de nos troupes, je vous
demande très-respectueusement la permission d'appeler l'at-
tention de Votre Seigneurie sur les faits suivants.
Depuis trois ans le projet du canal a été l'objet des études
et des recherches les plus profondes. Les prétendues difficul-
tés techniques qui devaient empêcher son exécution ont été
entièrement réfutées parles ingénieurséminents qui composent
la « Commission internationale n, dont le rapport, basé sur
l'examen personnel le plus minutieux de tout le tracé du canal,
a été lu partout, et dont j'ai l'honneur d'adresser un exem-
plaire à Votre Seigneurie.
Je vous demande également avec respect la permission
d'appeler l'attention de Votre Seigneurie sur les documents
concernant les résolutions des meetings auxquels j'ai eu l'hon-
neur, avec AI. Ferdinand de Lesseps, de m'adresser l'année
dernière à Londres, Liverpool, Manchester, Glasgow, Neiv-
castle, Leith, Edinburgh, Aberdeen, Dublin, Belfast, Cork,
Birmingham, Hull et Bristol. Dans tous ces ports et villes de
commerce, les maires, les lords prévôts, ou les présidents des
différentes chambres de commerce et corps municipaux ont
convoqué des meetings pour entendre l'exposition du projet,
qu'ils ont déclaré être de la plus haute importance pour le
commerce de ce pays. Je suis sûr que la lecture des comptes
rendus de ces meetings, les renseignements qui nous ont été
demandés et les résolutions favorables prises dans ces réunions,
seront pour Votre Seigneurie des preuves incontestables de
l'opinion unanime qui régnait dans ces corporations éclairées
du commerce, sur les avantages incalculables qu'aura l'ouver-
ture du canal pour le commerce de ce pays, en abrégeant de
moitié les distances de quelques parties de nos possessions dans
l'Inde, et en favorisant à un haut degré le développement de
nos relations commerciales avec la Chine, l'Inde, Ceylan,
l'Australie et d'autres possessions coloniales.
La Compagnie des Indes orientales a bien vite apprécié de
si grands avantages, et deux ans avant ces meetings elle a
exprimé par écrit son entière conviction des avantages que
le pays retirerait de l'ouverture du canal. Ces vues furent
partagées plus tard par la Compagnie péninsulaire et orien-
tale, et publiquement exprimées par son vice-président à
1 occasion du meeting de Londres.
Je vous demande ensuite la permission de rappeler à
Votre Seigneurie qu'un grand nombre de membres influents
de la Chambre des Communes, avec lesquels j'ai eu l'honneur
d'avoir des entrevues, se sont fortement exprimés en faveur
de l'entreprise; et la part qu'a prise M. Gladstone l'an dernier
à une discussion dans la Chambre des Communes est peut-
être encore présente à votre mémoire. Je crois que l'on trou-
vera, après un examen plus attentif de la véritable portée
politique de l'entreprise, que l'illustre membre pour Oxford
ne faisait que répéter des sentiments aujourd'hui universelle-
ment partagés , lorsqu'il condamnait la politique suivie par
lord Palmerston à l'égard du projet du canal de Suez. Les
raisons données par Sa Seigneurie pour son opposition contre
cette entreprise étaient, d'après la déclaration même du
ministre, un sentiment de sympathie pour l'intégrité de
l'Empire ottoman ; et depuis trois ans Sa Seigneurie avait
réussi à empêcher la Porte, par l'intermédiaire de l'ambassa-
deur anglais à Constantinople, de donner la ratification de la
concession accordée par Son Altesse le Vice-roi dÉgypte,
ratification que la Porte s'était déclarée prête à donner avant
cette intervention.
Je vous demande la permission de faire observer à Votre
Seigneurie que le Sultan doit nécessairement être le meilleur
juge des affaires intérieures de son propre pays, et qu'une
intervention prolongée dans de pareilles questions pourrait
bien avoir pour effet de faire élever des doutes sur la sincérité
de la prétendue sollicitude du gouvernement anglais pour le
bien de l'Empire Ottoman.
Les événements déplorables de l'Inde ont, peut-être plus
que toute autre circonstance, démontré l'urgente nécessité
d'une route maritime à travers l'isthme de Suez. Ce serait de
la prétention de ma part de vouloir énumérer à Votre Seigneu-
rie ces immenses avantages pour l'administration de l'Inde;
il n'est pas non plus dans mon intention d'anticiper sur l'en-
quête pendante de la commission sur le transport des troupes
en Egypte. Cette commission d'enquête approche pas à pas
de la solution de ce problème longtemps débattu; elle résul-
tat de ses travaux contribuera sans doute très-puissamment
à faire disparaître toute opposition qui peut encore exercer
son influence à Constantinople.
tt y a encore un autre point sur lequel je prends la permis-
sion d'appeler votre attention, et que j'ai déjà eu l'honneur
d'exposer personnellement à un grand nombre de membres
influents de la Chambre des Communes.
N'osant exprimer l'espérance que l'on ne refusera pas plus
longtemps une juste déférence aux opinions exprimées par
nos corps commerçants et municipaux , je n'ai pu m'empêcher
de rappeler le haut intérêt que ce projet a également excité
dans les autres contrées de l'Europe, et je suis d'avis qu'il n'est
pas sans importance de faire connaître à Votre Seigneurie le
véritable état de la question dans les pays étrangers.
Les sentiments de la France ont été officiellement exprimés
par l'organe de quatre-vingt-un conseils généraux et de
cinquante et une chambres de commerce, tous ayant émis des
vœux unanimes pour l'ouverture du canal de Suez.
L'Autriche s'est prononcée de la manière la plus claire par
l'organe de ses principaux ministres, AIM. de Bruck et Tog-
genburg, de Thun et d'autres hommes éminents.
Le Piémont n'a pas hésité à donner son ministre des travaux
publics, AI. Paléocapa, à la Commission internationale chargée
de l'étude et de l'examen des détails techniques.
Je ne veux pas allonger cette lettre inutilement en récapi-
tulant les manifestations favorables et enthousiastes qui ont
eu lieu en Hollande, en Espagne, dans les différents États de
l'Italie, en Grèce et dans beaucoup d'autres pays étrangers, ni
m'arrêter aux opinions exprimées publiquement dans nos
colonies de l'Australie et de l'Inde; mais je suis convaincu
que je présente rigoureusement le véritable état des choses en
déclarant franchement et sans crainte à Votre Seigneurie que
les commerçants du monde entier attendent avec la plus vive
impatience le moment où le courant naturel du commerce ne
sera plus arrêté par l'intervention du gouvernement anglais.
Le passage par le canal étant protégé au nord par l'île de
Malte et au sud par Aden , sans parler de l'île Périm récem-
ment acquise, il est suffisamment démontré que l'Angleterre
est en possession des clefs de ce passage projeté.
Ce n'est pas sans un sentiment d'hésitation que j'aborde la
question concernant l'extrême danger d'une opposition pro-
longée aux vœux exprimés par les pays que je viens de men-
tionner et auxquels nos alliés les Français ont pris une si
grande part.
Votre Seigneurie saura apprécier s'il est sage de persévérer
dans une opposition qui n'est justifiée par aucun motif, au
risque de s'aliéner des sympathies que ce pays doit se con-
server en cas de nécessité.
Après être entré dans toutes ces longues explications, je viens
donc demander très-respectueusement à Votre Seigneurie, s'il
pour l'administration de l'Inde et des facilités que cette route
maritime offrirait pour le transport de nos troupes, je vous
demande très-respectueusement la permission d'appeler l'at-
tention de Votre Seigneurie sur les faits suivants.
Depuis trois ans le projet du canal a été l'objet des études
et des recherches les plus profondes. Les prétendues difficul-
tés techniques qui devaient empêcher son exécution ont été
entièrement réfutées parles ingénieurséminents qui composent
la « Commission internationale n, dont le rapport, basé sur
l'examen personnel le plus minutieux de tout le tracé du canal,
a été lu partout, et dont j'ai l'honneur d'adresser un exem-
plaire à Votre Seigneurie.
Je vous demande également avec respect la permission
d'appeler l'attention de Votre Seigneurie sur les documents
concernant les résolutions des meetings auxquels j'ai eu l'hon-
neur, avec AI. Ferdinand de Lesseps, de m'adresser l'année
dernière à Londres, Liverpool, Manchester, Glasgow, Neiv-
castle, Leith, Edinburgh, Aberdeen, Dublin, Belfast, Cork,
Birmingham, Hull et Bristol. Dans tous ces ports et villes de
commerce, les maires, les lords prévôts, ou les présidents des
différentes chambres de commerce et corps municipaux ont
convoqué des meetings pour entendre l'exposition du projet,
qu'ils ont déclaré être de la plus haute importance pour le
commerce de ce pays. Je suis sûr que la lecture des comptes
rendus de ces meetings, les renseignements qui nous ont été
demandés et les résolutions favorables prises dans ces réunions,
seront pour Votre Seigneurie des preuves incontestables de
l'opinion unanime qui régnait dans ces corporations éclairées
du commerce, sur les avantages incalculables qu'aura l'ouver-
ture du canal pour le commerce de ce pays, en abrégeant de
moitié les distances de quelques parties de nos possessions dans
l'Inde, et en favorisant à un haut degré le développement de
nos relations commerciales avec la Chine, l'Inde, Ceylan,
l'Australie et d'autres possessions coloniales.
La Compagnie des Indes orientales a bien vite apprécié de
si grands avantages, et deux ans avant ces meetings elle a
exprimé par écrit son entière conviction des avantages que
le pays retirerait de l'ouverture du canal. Ces vues furent
partagées plus tard par la Compagnie péninsulaire et orien-
tale, et publiquement exprimées par son vice-président à
1 occasion du meeting de Londres.
Je vous demande ensuite la permission de rappeler à
Votre Seigneurie qu'un grand nombre de membres influents
de la Chambre des Communes, avec lesquels j'ai eu l'honneur
d'avoir des entrevues, se sont fortement exprimés en faveur
de l'entreprise; et la part qu'a prise M. Gladstone l'an dernier
à une discussion dans la Chambre des Communes est peut-
être encore présente à votre mémoire. Je crois que l'on trou-
vera, après un examen plus attentif de la véritable portée
politique de l'entreprise, que l'illustre membre pour Oxford
ne faisait que répéter des sentiments aujourd'hui universelle-
ment partagés , lorsqu'il condamnait la politique suivie par
lord Palmerston à l'égard du projet du canal de Suez. Les
raisons données par Sa Seigneurie pour son opposition contre
cette entreprise étaient, d'après la déclaration même du
ministre, un sentiment de sympathie pour l'intégrité de
l'Empire ottoman ; et depuis trois ans Sa Seigneurie avait
réussi à empêcher la Porte, par l'intermédiaire de l'ambassa-
deur anglais à Constantinople, de donner la ratification de la
concession accordée par Son Altesse le Vice-roi dÉgypte,
ratification que la Porte s'était déclarée prête à donner avant
cette intervention.
Je vous demande la permission de faire observer à Votre
Seigneurie que le Sultan doit nécessairement être le meilleur
juge des affaires intérieures de son propre pays, et qu'une
intervention prolongée dans de pareilles questions pourrait
bien avoir pour effet de faire élever des doutes sur la sincérité
de la prétendue sollicitude du gouvernement anglais pour le
bien de l'Empire Ottoman.
Les événements déplorables de l'Inde ont, peut-être plus
que toute autre circonstance, démontré l'urgente nécessité
d'une route maritime à travers l'isthme de Suez. Ce serait de
la prétention de ma part de vouloir énumérer à Votre Seigneu-
rie ces immenses avantages pour l'administration de l'Inde;
il n'est pas non plus dans mon intention d'anticiper sur l'en-
quête pendante de la commission sur le transport des troupes
en Egypte. Cette commission d'enquête approche pas à pas
de la solution de ce problème longtemps débattu; elle résul-
tat de ses travaux contribuera sans doute très-puissamment
à faire disparaître toute opposition qui peut encore exercer
son influence à Constantinople.
tt y a encore un autre point sur lequel je prends la permis-
sion d'appeler votre attention, et que j'ai déjà eu l'honneur
d'exposer personnellement à un grand nombre de membres
influents de la Chambre des Communes.
N'osant exprimer l'espérance que l'on ne refusera pas plus
longtemps une juste déférence aux opinions exprimées par
nos corps commerçants et municipaux , je n'ai pu m'empêcher
de rappeler le haut intérêt que ce projet a également excité
dans les autres contrées de l'Europe, et je suis d'avis qu'il n'est
pas sans importance de faire connaître à Votre Seigneurie le
véritable état de la question dans les pays étrangers.
Les sentiments de la France ont été officiellement exprimés
par l'organe de quatre-vingt-un conseils généraux et de
cinquante et une chambres de commerce, tous ayant émis des
vœux unanimes pour l'ouverture du canal de Suez.
L'Autriche s'est prononcée de la manière la plus claire par
l'organe de ses principaux ministres, AIM. de Bruck et Tog-
genburg, de Thun et d'autres hommes éminents.
Le Piémont n'a pas hésité à donner son ministre des travaux
publics, AI. Paléocapa, à la Commission internationale chargée
de l'étude et de l'examen des détails techniques.
Je ne veux pas allonger cette lettre inutilement en récapi-
tulant les manifestations favorables et enthousiastes qui ont
eu lieu en Hollande, en Espagne, dans les différents États de
l'Italie, en Grèce et dans beaucoup d'autres pays étrangers, ni
m'arrêter aux opinions exprimées publiquement dans nos
colonies de l'Australie et de l'Inde; mais je suis convaincu
que je présente rigoureusement le véritable état des choses en
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les commerçants du monde entier attendent avec la plus vive
impatience le moment où le courant naturel du commerce ne
sera plus arrêté par l'intervention du gouvernement anglais.
Le passage par le canal étant protégé au nord par l'île de
Malte et au sud par Aden , sans parler de l'île Périm récem-
ment acquise, il est suffisamment démontré que l'Angleterre
est en possession des clefs de ce passage projeté.
Ce n'est pas sans un sentiment d'hésitation que j'aborde la
question concernant l'extrême danger d'une opposition pro-
longée aux vœux exprimés par les pays que je viens de men-
tionner et auxquels nos alliés les Français ont pris une si
grande part.
Votre Seigneurie saura apprécier s'il est sage de persévérer
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risque de s'aliéner des sympathies que ce pays doit se con-
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