Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-04-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 avril 1858 10 avril 1858
Description : 1858/04/10 (A3,N44). 1858/04/10 (A3,N44).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030901
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
J5G L'ISTHME DE SUEZ, SAMEDI 10 AVRIL.
déclaration faite en plein Parlement par l'illustre
M. Gladstone répondant au précédent Leader de la
Chambre des Communes : « L'Angleterre a besoin de
» la coopération bienveillante de l'Europe et de sa grande
» alliée, la France, pour la solution des questions orien-
» taies. C'est une haute imprudence de s'aliéner ce bon
» vouloir si nécessaire en refusant sans aucun motif
» l'ouverture de l'isthme de Suez demandée par l'Europe
» entière, comme elle est demandée par le commerce
« anglais lui-même. »
Le Cabinet Derby aurait dû se dire, selon nous, que
l'Angleterre, dans les circonstances actuelles moins que
dans toute autre, ne doit pas froisser les désirs légitimes
et officiellement manifestés de la Sardaigne, de l'Au-
triche, de la Hollande, de l'Espagne, de toute l'Italie ,
de la Grèce, de la Turquie et de l'Égypte. Elle ne doit
pas même négliger l'opinion bien connue de la Prusse ,
de la Russie et des Etats-Unis. C'est le monde entier que
la Grande-Bretagne met contre elle. C'est déjà beaucoup.
Mais quand on a pour soi la vérité et la justice, il est
beau, et même quelquefois il est sage, de défier le monde.
Par malheur dans la question du canal de Suez, la vérité
et la justice sont contre le Cabinet anglais; et ce n'est
pas la prise de Périm qui fera pencher la balance de
son côté.
Ajoutez que l'Angleterre, en s'opposant à une voie
nouvelle de communication entre les peuples, donne un
démenti flagrant à ces théories dont elle se fait gloire
dans les rapports généraux avec les nations. La liberté
du commerce ne peut pas consister à fermer les grandes
voies que doit suivre le commerce du monde. Il y a un
immense péril, en même temps qu'une contradiction
peu honorable, à vouloir se faire un monopole de la
navigation de la mer Rouge.
Ces considérations sont très-graves; et nous ne crai-
gnons pas d'affirmer qu'elles méritent toute l'attention
des hommes d'Etat auxquels nous les recommandons.
Nous espérons bien qu'elles se produiront sous une forme
ou sous une autre dans le sein du Parlement; et dans
une assemblée politique de cet ordre, il doit y avoir une
foule d'esprits frappés de ces réflexions comme nous le
sommes nous-mêmes.
Quant à nous, la réponse de M. Disraëli ne nous
émeut pas plus que celle de lord Palmerston. Nous
savons trop tout ce que vaut notre cause pour être un
instant ébranlés par ce nouvel obstacle, que, pour nos
adversaires bien plus 4jue pour nous, nous eussions
désiré ne pas trouver sur notre chemin.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
LETTRE A LORD MALMESBURY
SUR LE CANAL DE SUEZ.
Nous trouvons dans le Daily News du 2 avril les
deux pièces suivantes, qui se composent d'une lettre à
l'éditeur du Daily News et d'une lettre à lord Malmes-
bury, ministre des affaires étrangères; toutes deux
écrites par M. D. A. Lange, représentant pour l'Angle-
terre de la Compagnie du canal de Suez.
Voici d'abord la lettre adressée à l'éditeur du Daily
News :
MONSIEUR ,
Les remarques faites par M. Griffith dans la Chambre des
Communes au sujet du canal de Suez, ont montré si peu de
connaissance des véritables éléments de la question, et la ré-
ponse faite parle Chancelier de l'échiquier prouve si claire-
ment combien peu d'attention a été donnée à cet important
sujet par le très-honorable gentleman , que j'espère que vous
voudrez bien, au nom de la justice la plus ordinaire, permettre
que la matière soit clairement et complètement exposée au
public en donnant l'insertion de ma lettre du 6 mars au comte
de Malmesbury, lettre à laquelle le secrétaire particulier de
Sa Seigneurie, dans ma dernière entrevue, m'a donné l'assurance
positive qu'une réponse avait été envoyée immédiatement à
Constantinople. Il m'est impossible de concilier les deux re-
marques suivantes, qui me paraissent tout à fait contradictoi-
res : d'un côté il est admis par M. le Chancelier de l'échiquier
qu'il ne croit pas les intérêts politiques de ce pays opposés à
la construction d'un canal à travers l'isthme de Suez; et d'un
autre côté, il prétend que quand il lui aura été démontré que
le projet de creuser un canal à travers l'isthme de Suez est
praticable et qu'il sera parfaitement convaincu qu'au point de
vue commercial il est à désirer de l'exécuter, il sera alors tout
prêt à considérer la partie politique de la question.
Avec la meilleure volonté du monde de saisir le sens réel
ou l'intention des paroles du très-honorable gentleman, j'avoue
que je suis parfaitement hors d'état de voir comment l'élément
commercial et scientifique du projet pourrait aider l'hono-
rable gentleman à trouver une conclusion pour la question
politique, qui me paraît être parfaitement distincte de toutes
les autres.
Le véritable point du débat était de savoir si le gouvernement
a l'intention de laisser à la Porte Ottomane une entière liberté
d'action dans le canal de Suez.
Toutes les autres discussions sur des point de science ou de
commerce, bien que placées depuis bien longtemps au-dessus
de toutes controverses, étaient prématurées dans l'arène de
la Chambre des Communes; et l'on pouvait en toute sûreté les
mettre de côté jusqu'à ce que les promoteurs du canal vinssent
demander au gouvernement un subside ou quelque assistance
pécuniaire; mais comme ce n'est pas le cas à présent, je ne
puis m'empêcher de regretter avec un sentiment de peine et
de surprise que le temps de la Chambre ait été perdu à discuter
des objets qui ne peuvent avoir aucune tendance pratique, et
qui ne se rapportent point du tout à la véritable situation des
choses.
Signé : DANIEL A. LANGE.
Suez-canal-office, 43, Mark-Lane.
Londres, mardi 30 mars 1858.
La lettre adressée par M. D. A. Lange à M. Malmes-
bury est ainsi conçue :
Au très-honorable comte de Malmeshury, secrétaire d'État de
Sa Majesté pour les affaires étrangères.
MILORD,
En ma qualité de représentant de la Compagnie du canal
de Suez, en Angleterre, et étant, comme sujet anglais, pro-
fondément pénétré de l'importance qu'aura pour l'Angleterre
l'ouverture d'un canal à travers l'Egypte, de ses avantages
déclaration faite en plein Parlement par l'illustre
M. Gladstone répondant au précédent Leader de la
Chambre des Communes : « L'Angleterre a besoin de
» la coopération bienveillante de l'Europe et de sa grande
» alliée, la France, pour la solution des questions orien-
» taies. C'est une haute imprudence de s'aliéner ce bon
» vouloir si nécessaire en refusant sans aucun motif
» l'ouverture de l'isthme de Suez demandée par l'Europe
» entière, comme elle est demandée par le commerce
« anglais lui-même. »
Le Cabinet Derby aurait dû se dire, selon nous, que
l'Angleterre, dans les circonstances actuelles moins que
dans toute autre, ne doit pas froisser les désirs légitimes
et officiellement manifestés de la Sardaigne, de l'Au-
triche, de la Hollande, de l'Espagne, de toute l'Italie ,
de la Grèce, de la Turquie et de l'Égypte. Elle ne doit
pas même négliger l'opinion bien connue de la Prusse ,
de la Russie et des Etats-Unis. C'est le monde entier que
la Grande-Bretagne met contre elle. C'est déjà beaucoup.
Mais quand on a pour soi la vérité et la justice, il est
beau, et même quelquefois il est sage, de défier le monde.
Par malheur dans la question du canal de Suez, la vérité
et la justice sont contre le Cabinet anglais; et ce n'est
pas la prise de Périm qui fera pencher la balance de
son côté.
Ajoutez que l'Angleterre, en s'opposant à une voie
nouvelle de communication entre les peuples, donne un
démenti flagrant à ces théories dont elle se fait gloire
dans les rapports généraux avec les nations. La liberté
du commerce ne peut pas consister à fermer les grandes
voies que doit suivre le commerce du monde. Il y a un
immense péril, en même temps qu'une contradiction
peu honorable, à vouloir se faire un monopole de la
navigation de la mer Rouge.
Ces considérations sont très-graves; et nous ne crai-
gnons pas d'affirmer qu'elles méritent toute l'attention
des hommes d'Etat auxquels nous les recommandons.
Nous espérons bien qu'elles se produiront sous une forme
ou sous une autre dans le sein du Parlement; et dans
une assemblée politique de cet ordre, il doit y avoir une
foule d'esprits frappés de ces réflexions comme nous le
sommes nous-mêmes.
Quant à nous, la réponse de M. Disraëli ne nous
émeut pas plus que celle de lord Palmerston. Nous
savons trop tout ce que vaut notre cause pour être un
instant ébranlés par ce nouvel obstacle, que, pour nos
adversaires bien plus 4jue pour nous, nous eussions
désiré ne pas trouver sur notre chemin.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
LETTRE A LORD MALMESBURY
SUR LE CANAL DE SUEZ.
Nous trouvons dans le Daily News du 2 avril les
deux pièces suivantes, qui se composent d'une lettre à
l'éditeur du Daily News et d'une lettre à lord Malmes-
bury, ministre des affaires étrangères; toutes deux
écrites par M. D. A. Lange, représentant pour l'Angle-
terre de la Compagnie du canal de Suez.
Voici d'abord la lettre adressée à l'éditeur du Daily
News :
MONSIEUR ,
Les remarques faites par M. Griffith dans la Chambre des
Communes au sujet du canal de Suez, ont montré si peu de
connaissance des véritables éléments de la question, et la ré-
ponse faite parle Chancelier de l'échiquier prouve si claire-
ment combien peu d'attention a été donnée à cet important
sujet par le très-honorable gentleman , que j'espère que vous
voudrez bien, au nom de la justice la plus ordinaire, permettre
que la matière soit clairement et complètement exposée au
public en donnant l'insertion de ma lettre du 6 mars au comte
de Malmesbury, lettre à laquelle le secrétaire particulier de
Sa Seigneurie, dans ma dernière entrevue, m'a donné l'assurance
positive qu'une réponse avait été envoyée immédiatement à
Constantinople. Il m'est impossible de concilier les deux re-
marques suivantes, qui me paraissent tout à fait contradictoi-
res : d'un côté il est admis par M. le Chancelier de l'échiquier
qu'il ne croit pas les intérêts politiques de ce pays opposés à
la construction d'un canal à travers l'isthme de Suez; et d'un
autre côté, il prétend que quand il lui aura été démontré que
le projet de creuser un canal à travers l'isthme de Suez est
praticable et qu'il sera parfaitement convaincu qu'au point de
vue commercial il est à désirer de l'exécuter, il sera alors tout
prêt à considérer la partie politique de la question.
Avec la meilleure volonté du monde de saisir le sens réel
ou l'intention des paroles du très-honorable gentleman, j'avoue
que je suis parfaitement hors d'état de voir comment l'élément
commercial et scientifique du projet pourrait aider l'hono-
rable gentleman à trouver une conclusion pour la question
politique, qui me paraît être parfaitement distincte de toutes
les autres.
Le véritable point du débat était de savoir si le gouvernement
a l'intention de laisser à la Porte Ottomane une entière liberté
d'action dans le canal de Suez.
Toutes les autres discussions sur des point de science ou de
commerce, bien que placées depuis bien longtemps au-dessus
de toutes controverses, étaient prématurées dans l'arène de
la Chambre des Communes; et l'on pouvait en toute sûreté les
mettre de côté jusqu'à ce que les promoteurs du canal vinssent
demander au gouvernement un subside ou quelque assistance
pécuniaire; mais comme ce n'est pas le cas à présent, je ne
puis m'empêcher de regretter avec un sentiment de peine et
de surprise que le temps de la Chambre ait été perdu à discuter
des objets qui ne peuvent avoir aucune tendance pratique, et
qui ne se rapportent point du tout à la véritable situation des
choses.
Signé : DANIEL A. LANGE.
Suez-canal-office, 43, Mark-Lane.
Londres, mardi 30 mars 1858.
La lettre adressée par M. D. A. Lange à M. Malmes-
bury est ainsi conçue :
Au très-honorable comte de Malmeshury, secrétaire d'État de
Sa Majesté pour les affaires étrangères.
MILORD,
En ma qualité de représentant de la Compagnie du canal
de Suez, en Angleterre, et étant, comme sujet anglais, pro-
fondément pénétré de l'importance qu'aura pour l'Angleterre
l'ouverture d'un canal à travers l'Egypte, de ses avantages
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