Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-04-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 avril 1858 10 avril 1858
Description : 1858/04/10 (A3,N44). 1858/04/10 (A3,N44).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030901
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
SAMEDI 10 AVRIL. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 173
Vienne et l'Allemagne méridionale. D'un autre côté, Naples,
Gênes, Marseille, Barcelone et Cadix, distribueront le com-
merce d'Orient à l'occident de l'Europe. Tous les peuples se
trouveront ainsi en communication directe et incessante. Et
dans quelques années, la Méditerranée sera comme un
grand lac où viendront se confondre les pavillons de toutes
les nations.
Pour nos îles, perdues aujourd'hui au milieu de l'Océan in-
dien , l'ouverture du canal de Suez marquera nécessairement
l'ère d'un tout autre avenir. Maurice et la Réunion associeront
leurs destinées. Elles expédieront directement leurs produits,
par le golfe Arabique et la Méditerranée, sur les marchés du
continent. Ils y arriveront tout au plus en un mois. Les deux
îles sœurs se trouveront ainsi rapprochées de leurs métropoles;
de toute la distance qui sépare aujourd'hui l'Angleterre et la
France de leurs colonies des Antilles. Maurice, en raison de
ses ports, deviendra la Trieste de l'hémisphère austral. Elle sera
comme un vaste entrepôt où viendront s'approvisionner des
denrées de l'Europe, de l'Asie et du nord de l'Afrique, les co-
lonies du Cap, de r1\ustralie et de la Terre de Diémen. Elle
distribuera sur la côte orientale d'Afrique et à Madagascar, le
commerce de l'Europe et des colonies australiennes. Les pa-
quebots à vapeur rapprocheront les distances qui nous sépa-
rent de ces pays. Les bâtiments de toutes sortes et de toutes
les nations afflueront dans notre port. La navigation libre,
dont les effets vont se manifester parmi nous, contribuera
puissamment à ce résultat. Maurice sera tout à la fois la
Trieste et la Malte du grand Océan.
Considérée sous ce point de vue, la question primordiale
de nos relations avec l'Europe par l'isthme de Suez prend de
telles proportions, que la question de détail devient à peu près
nulle et insignifiante. Mais ce n'est point une raison de négli-
ger ëntièrement-celle-ci pour l'autre. L'immense bienfait que
nous réserve l'avenir ne doit'pas nous faire oublier les inté-
rêts immédiats qui se rattachent à cette même question , telle
qu'elle se présente aujourd'hui devant nous, c'est-à-dire
réalisée en partie au moyen d'un service de steamers établi
entre Ceylan et Maurice.
Nos objections contre la ligne de Ceylan se réduisent.du
reste à peu de chose. Nous n'en ferons valoir que trois : la
différence dans le prix des passages, qui ne s'élèverait pas à
moins de 750 livres sterling par Ceylan, tandis que par Aden
il ne serait que de 570 livres sterling ; la durée de la traversée
de Maurice en Europe : par la Pointe de Galle, elle ne serait
pas moindre de quarante-sept jours; par Aden, trente jours
suffiraient pour se rendre du Port-Louis à Marseille; et enfin
la nécessité d'établir dès maintenant, en vue de l'ouverture du
canal de Suez, une ligne directe entre cette ville et le Port-
Louis par Aden. Cette dernière considération nous parait la
plus importante. »
On dirait cet article écrit d'hier, et cependant il a déjà huit
ans. Nous félicitons l'auteur anonyme de prévisions si justes
et d'une perspicacité si intelligente. -
Le Courrier de Java du 13 janvier rend compte du voyage
de M. Ferd. de Lesseps à Vienne et des ovations qu'il y a re-
çues. Il parle aussi de la réception de M. Ferd. de Lesseps à
Trieste, le 19 novembre 1857; et il annonce son départ pour
Constantinople. Le Courrier de Java exprime l'espoir que la
ratification du Sultan ne se fera pas attendre; et.il est heureux
de signaler à ses lecteurs la sympathie éclatante que l'Autriche
montre pour cette grande entreprise.
On voit que dans les Indes Néerlandaises on suit toujours
avec un vif intérêt les progrès de la question de l'ouverture de
l'isthme de Suez.
La Presse d'Orient, Constantinople, 20 mars, reproduit l'ar-
ticle du Morning Chronicle donné dans notre numéro du 10,
et elle l'accompagne des réflexions qui suivent sous ce titre :
« LORD DERBY ET LE CANAL DE SUEZ.
» Le discours-programme de lord Derby a été le sujet de
nombreux commentaires. Le Morning Chronicle a consacré un
article à l'examen de ce discou.rs, et il conclut de certains pas-
sages que le chef du Cabinet tory est parfaitement disposé
pour le projet du canal de Suez. Le journal anglais est d'ac-
cord avec d'autres feuillès arrivées aujourd'hui, qui constatent
l'opinion favorable du noble lord pour la grande entreprise à
laquelle l'Angleterre [doit s'intéresser plus que toute autre
puissance. »
La Presse d'Orient donne ensuite les passages les plus
saillants de l'article du Morning Chronicle; puis elle termine
ainsi :
« Comme on le voit, ce langage est d'un heureux augure.
L'opinion des grands organes de la presse n'est pas chose in-
différente en Angleterre, et il est permis d'espérer que le
ministère Derby ne laissera point échapper la première occa-
sion, s'il ne l'a déjà trouvée, de restituer au projet du canal de
Suez son vrai sens, c'est-à-dire de ne considérer cette entre-
prise que comme une œuvre industrielle, très-féconde -en ré-
sultats pour le commerce et la civilisation, et dont la réalisa-
tion ne doit être soumise qu'à un seul intérêt, celui de l'Em-
pire ottoman. »
Le discours de M. Disraëli a donc été fort mal accueilli à
Constantinople, si nous en jugeons par cet article de la Presse
d'Orient.
La Presse d'Orient du 27 mars a sur la rade de Péluse un
très-important article que nous publierons dans notre pro-
chain numéro, l'espace ne nous permettant pas de le mettre
dans celui-ci.
M. Giorgio E. Zammit a publié à Malte un opuscule fort
intéressant sur notre entreprise. Cet opuscule est intitulé :
A la Chambre de commerce de Malte, mémoire sur la canali-
sation de l'isthme de Suez. C'est une analyse de nos documents,
comme le dit modestement M. Zammit. Il fait d'abord une
analyse rapide de l'histoire du canal depuis les temps les plus
anciens jusqu'à nos jours, et il montre les modifications suc-
cessives que cette pensée a subies. Il s'arrête surtout au projet
de M. Ferd. de Lesseps. Il expose ensuite la question technique
et le plan du canal. Après cet exposé, il montre tous les
avantages qu'aurait l'ouverture de l'isthme de Suez, et il
donne une attention spéciale aux avantages que Malte ne
manquerait pas d'en tirer. Il remarque avec raison que Malte
deviendrait le centre de toutes les lignes de bateaux à vapeur
qui sillonneraient les deux mers. M. Zammit rappelle ensuite
les principaux éléments du devis; et, dans un dernier chapitre,
il indique sommairement les adhésions de tout ordre qu'a re-
çues le projet de M. Ferd. de Lesseps.
Le mémoire de M. G. E. Zammit-paraît avoir produit l'im- -
pression la plus favorable sur la Chambre de commerce de
Malte ; et elle a émis le vœu que nous donnons plus haut et
qui montre qu'elle partage absolument les opinions de M. G.
E. Zammit. 1
La Gazette de Cologne du 23 mars reproduit notre article
sur la situation générale de l'affaire du canal (voir notre nu-
méro du 10 mars 1858), en le faisant précéder de quelques
paroles d'introduction de M. Fr. Szarvady. Comme tout le
monde, l'auteur avait aussi les meilleures espérances, et il
s'attendait à une bonne réponse de la part du ministre an-
Vienne et l'Allemagne méridionale. D'un autre côté, Naples,
Gênes, Marseille, Barcelone et Cadix, distribueront le com-
merce d'Orient à l'occident de l'Europe. Tous les peuples se
trouveront ainsi en communication directe et incessante. Et
dans quelques années, la Méditerranée sera comme un
grand lac où viendront se confondre les pavillons de toutes
les nations.
Pour nos îles, perdues aujourd'hui au milieu de l'Océan in-
dien , l'ouverture du canal de Suez marquera nécessairement
l'ère d'un tout autre avenir. Maurice et la Réunion associeront
leurs destinées. Elles expédieront directement leurs produits,
par le golfe Arabique et la Méditerranée, sur les marchés du
continent. Ils y arriveront tout au plus en un mois. Les deux
îles sœurs se trouveront ainsi rapprochées de leurs métropoles;
de toute la distance qui sépare aujourd'hui l'Angleterre et la
France de leurs colonies des Antilles. Maurice, en raison de
ses ports, deviendra la Trieste de l'hémisphère austral. Elle sera
comme un vaste entrepôt où viendront s'approvisionner des
denrées de l'Europe, de l'Asie et du nord de l'Afrique, les co-
lonies du Cap, de r1\ustralie et de la Terre de Diémen. Elle
distribuera sur la côte orientale d'Afrique et à Madagascar, le
commerce de l'Europe et des colonies australiennes. Les pa-
quebots à vapeur rapprocheront les distances qui nous sépa-
rent de ces pays. Les bâtiments de toutes sortes et de toutes
les nations afflueront dans notre port. La navigation libre,
dont les effets vont se manifester parmi nous, contribuera
puissamment à ce résultat. Maurice sera tout à la fois la
Trieste et la Malte du grand Océan.
Considérée sous ce point de vue, la question primordiale
de nos relations avec l'Europe par l'isthme de Suez prend de
telles proportions, que la question de détail devient à peu près
nulle et insignifiante. Mais ce n'est point une raison de négli-
ger ëntièrement-celle-ci pour l'autre. L'immense bienfait que
nous réserve l'avenir ne doit'pas nous faire oublier les inté-
rêts immédiats qui se rattachent à cette même question , telle
qu'elle se présente aujourd'hui devant nous, c'est-à-dire
réalisée en partie au moyen d'un service de steamers établi
entre Ceylan et Maurice.
Nos objections contre la ligne de Ceylan se réduisent.du
reste à peu de chose. Nous n'en ferons valoir que trois : la
différence dans le prix des passages, qui ne s'élèverait pas à
moins de 750 livres sterling par Ceylan, tandis que par Aden
il ne serait que de 570 livres sterling ; la durée de la traversée
de Maurice en Europe : par la Pointe de Galle, elle ne serait
pas moindre de quarante-sept jours; par Aden, trente jours
suffiraient pour se rendre du Port-Louis à Marseille; et enfin
la nécessité d'établir dès maintenant, en vue de l'ouverture du
canal de Suez, une ligne directe entre cette ville et le Port-
Louis par Aden. Cette dernière considération nous parait la
plus importante. »
On dirait cet article écrit d'hier, et cependant il a déjà huit
ans. Nous félicitons l'auteur anonyme de prévisions si justes
et d'une perspicacité si intelligente. -
Le Courrier de Java du 13 janvier rend compte du voyage
de M. Ferd. de Lesseps à Vienne et des ovations qu'il y a re-
çues. Il parle aussi de la réception de M. Ferd. de Lesseps à
Trieste, le 19 novembre 1857; et il annonce son départ pour
Constantinople. Le Courrier de Java exprime l'espoir que la
ratification du Sultan ne se fera pas attendre; et.il est heureux
de signaler à ses lecteurs la sympathie éclatante que l'Autriche
montre pour cette grande entreprise.
On voit que dans les Indes Néerlandaises on suit toujours
avec un vif intérêt les progrès de la question de l'ouverture de
l'isthme de Suez.
La Presse d'Orient, Constantinople, 20 mars, reproduit l'ar-
ticle du Morning Chronicle donné dans notre numéro du 10,
et elle l'accompagne des réflexions qui suivent sous ce titre :
« LORD DERBY ET LE CANAL DE SUEZ.
» Le discours-programme de lord Derby a été le sujet de
nombreux commentaires. Le Morning Chronicle a consacré un
article à l'examen de ce discou.rs, et il conclut de certains pas-
sages que le chef du Cabinet tory est parfaitement disposé
pour le projet du canal de Suez. Le journal anglais est d'ac-
cord avec d'autres feuillès arrivées aujourd'hui, qui constatent
l'opinion favorable du noble lord pour la grande entreprise à
laquelle l'Angleterre [doit s'intéresser plus que toute autre
puissance. »
La Presse d'Orient donne ensuite les passages les plus
saillants de l'article du Morning Chronicle; puis elle termine
ainsi :
« Comme on le voit, ce langage est d'un heureux augure.
L'opinion des grands organes de la presse n'est pas chose in-
différente en Angleterre, et il est permis d'espérer que le
ministère Derby ne laissera point échapper la première occa-
sion, s'il ne l'a déjà trouvée, de restituer au projet du canal de
Suez son vrai sens, c'est-à-dire de ne considérer cette entre-
prise que comme une œuvre industrielle, très-féconde -en ré-
sultats pour le commerce et la civilisation, et dont la réalisa-
tion ne doit être soumise qu'à un seul intérêt, celui de l'Em-
pire ottoman. »
Le discours de M. Disraëli a donc été fort mal accueilli à
Constantinople, si nous en jugeons par cet article de la Presse
d'Orient.
La Presse d'Orient du 27 mars a sur la rade de Péluse un
très-important article que nous publierons dans notre pro-
chain numéro, l'espace ne nous permettant pas de le mettre
dans celui-ci.
M. Giorgio E. Zammit a publié à Malte un opuscule fort
intéressant sur notre entreprise. Cet opuscule est intitulé :
A la Chambre de commerce de Malte, mémoire sur la canali-
sation de l'isthme de Suez. C'est une analyse de nos documents,
comme le dit modestement M. Zammit. Il fait d'abord une
analyse rapide de l'histoire du canal depuis les temps les plus
anciens jusqu'à nos jours, et il montre les modifications suc-
cessives que cette pensée a subies. Il s'arrête surtout au projet
de M. Ferd. de Lesseps. Il expose ensuite la question technique
et le plan du canal. Après cet exposé, il montre tous les
avantages qu'aurait l'ouverture de l'isthme de Suez, et il
donne une attention spéciale aux avantages que Malte ne
manquerait pas d'en tirer. Il remarque avec raison que Malte
deviendrait le centre de toutes les lignes de bateaux à vapeur
qui sillonneraient les deux mers. M. Zammit rappelle ensuite
les principaux éléments du devis; et, dans un dernier chapitre,
il indique sommairement les adhésions de tout ordre qu'a re-
çues le projet de M. Ferd. de Lesseps.
Le mémoire de M. G. E. Zammit-paraît avoir produit l'im- -
pression la plus favorable sur la Chambre de commerce de
Malte ; et elle a émis le vœu que nous donnons plus haut et
qui montre qu'elle partage absolument les opinions de M. G.
E. Zammit. 1
La Gazette de Cologne du 23 mars reproduit notre article
sur la situation générale de l'affaire du canal (voir notre nu-
méro du 10 mars 1858), en le faisant précéder de quelques
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monde, l'auteur avait aussi les meilleures espérances, et il
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