Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-03-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mars 1858 25 mars 1858
Description : 1858/03/25 (A3,N43). 1858/03/25 (A3,N43).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203089c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
JEUDI 25 MARS. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 149
éloignement de lord Strattford de Redcliffe aura la plus heu-
1 reuse influence à Constanlinople sur les négociations-que
M. Ferd. de Lesseps y poursuit avec tant d'énergie. M. Schiller
aîné, auteur de cet article, pense aussi que la Porte saisira avec
empressement cette occasion favorable pour regagner toute sa
force morale , si nécessaire à toute puissance, mais surtout à
celle-là.
Le Moniteur de la flotte du 7 mars revient sur la question
de l'île Périm d'après la dépêche de Trieste, que nous avons
citée nous-mêmes dans notre dernier numéro.
Le Moniteur de la flotte du Il mers, dans un article
intitulé : « La Turquie et le canal de Suez, , cherche à démon-
trer que le canal maritime qui unirait la Méditerranée à la
mer Rouge, loin de présenter aucun danger pour l'Empire
turc, lui offrirait au contraire des avantages incontestables.
Cette démonstration déjà faite bien des fois répond aux objec-
tions contraires d'un journal allemand auquel le Moniteur
de la flotte fait allusion sans le nommer.
Dans son numéro du 14 mars, le Moniteur de la flotte
donne de l'article du Times le commentaire que nous avons
cru devoir reproduire plus haut en entier.
Le Moniteur de la flotte, dans son numéro du 18 mars,
montre d'après le comité d'enquête sur le transport des
troupes anglaises aux Indes orientales, combien on s'était
mépris comme à plaisir sur la navigation de la mer Rouge.
Il a été constaté devant ce comité que le transport des régi-
ments anglais aurait été très-facile et que leur santé n'aurait
eu rien à souffrir de cette traversée, présentée par lord Palmer-
stôn comme si redoutable. Nous n'insistons pas sur cet article
important du Moniteur de la flotte, parce que nous avons
cité nous-mêmes dans notre dernier numéro un extrait des
procès-verbaux du comité d'enquête.
Enfin le Moniteur de la flotte du 21 mars expose la situa-
tion du nouveau Cabinet anglais par rapport à la question du
canal de Suez. Libre de tout engagement, il peut donner im-
médiatement une solution favorable, attendue depuis trois ans
par le commerce du monde entier.
Le Pays du 14 mars publie une correspondance de Con-
stantinople, 3 mars, où nous remarquons les passages sui-
vants :
» Une dépêche de Londres, arrivée hier à la Sublime Porte,
annonce que lord Strattford de Redcliffe a donné sa démission,
et que cette démission a été acceptée par la Reine. Cette nou-
velle a produit une très-grande sensation dans le monde
Dtloman et dans le monde diplomatique. Personne ne cher-
chait à déguiser la joie qu'il en avait ressentie. Cette nouvelle,
lui a été un véritable événement, a fait le principal sujet de
conversation parmi les illustres invités qui se trouvaient
réunis hier à l'ambassade de France.
Je n'ai rien de-nouveau à vous annoncer quant à la question
le l'isthme de Suez ; seulement je puis vous certifier qu'elle
îst en bonne voie, malgré les intrigues anglaises, qui n'ayant
plus de succès à Constantinople se sont reportées à Alexandrie,
;t malgré les articles incroyables publiés par l'Ost-Deutsche
Post, reproduits dans les journaux arrivés par le dernier
:ourrier.
Voici un de ces articles :
« L'affaire du canal de Suez a été débattue au sein du
Oivan, et il a été décidé que l'on répondrait à M. de Lesseps
lu'oll s'en tiendrait à la réponse faite par Réchid-Pacha à son
némorandum. Voici cette réponse : « Monsieur, je crois que
lous n'avez pas fait allusion aux meetings anglais, parce
ju ils ont eu lieu après la prise de possession de l'île Périm.
lious serez obligé de me concéder que la conséquence immé-
diate du projet du canal de l'isthme de Suez a été pour la Porte
la perte de cette île, qui est la clef de la mer Rouge. Vous
rappelez que vos efforts sont appuyés par plusieurs puissances
européennes. Il me semble à moi que les intérêts vitaux de la
Turquie, comme aussi de toute l'Europe, exigent avant tout
qu'on s'occupe de rentrer en possession de l'île Périm. » -
Des renseignements puisés à bonne source m'autorisent à
déclarer entièrement controuvée .la réponse que le journal
autrichien met dans la bouche de Réchid-Pacha, dans un but
qu'il est facile de comprendre ; et le communiqué publié dans
les derniers numéros du Journal de Constantinople et de la
Presse d'Orient atteste que le gouvernement ottoman n'a fait
jusqu'ici aucune réclamation au sujet de l'occupation de l'île
Périm par les Anglais.
L'Ost-Deutsche Post est coutumier du fait; ce n'est pas la
première fois qu'il se fait l'organe des calomnies. Je ne sais
pas quel est le crédit dont jouit cette feuille en Europe ; mais
je puis vous assurer qu'elle est appréciée comme elle le mé-
rite à Constantinople, où sa mauvaise foi a été si souvent
démasquée. »
Le Siècle du 21 mars analyse le remarquable article de
M. P. Dubois dans le Constitutionnel, et il prouve que la
question du canal de Suez dépend actuellement tout entière
de la décision de la Porte Ottomane. Le Siècle admet la
supposition que le nouveau Cabinet anglais doit être néces-
sairement favorable à notre entreprise.
Pour extraits,
ERNEST DESPLACES.
1 VARIÉTÉS.
LETTRES SUR LA MER ROUGE.
Nous recevons d'un de nos correspondants des ren-
seignements fort curieux sur l'état actuel du commerce
dans la mer Rouge, et sur les points principaux où ce
commerce a lieu en Arabie et en Abyssinie. Ces rensei-
gnements seront lus avec grand intérêt; et l'on y verra
quelles sont dès aujourd'hui-les ressources considérables
que l'industrie européenne peut trouver dans ces con-
trées trop peu connues. Notre correspondant n'a parlé
que de ce qu'il a vu lui-même; et son témoignage a
d'autant plus de poids qu'il ne peut pas être révoqué en
doute. Il n'exagère en rien les choses, et il les présente
telles qu'il les a observées.
Il est évident que par l'ouverture de l'isthme de Suez
la mer Rouge acquerra une importance toute nouvelle.
Dans l'antiquité, elle a été longtemps la grande voie du
commerce, et ce n'est que la découverte du cap de Bonne-
Espérance qui l'a fait négliger. Au seizième siècle, elle a
été assez souvent encore fréquentée par des flottes euro-
péennes; mais depuis lors elle avait été presque com- -
plètement abandonnée. C'est seulement depuis vingt
ans à peu près qu'elle est redevenue un lieu de passage
habituel. La prise d'Aden par les Anglais en 1839 et
l'établissement d'un service régulier à vapeur ont marqué
une ère nouvelle ; et chaque jour les communications se
éloignement de lord Strattford de Redcliffe aura la plus heu-
1 reuse influence à Constanlinople sur les négociations-que
M. Ferd. de Lesseps y poursuit avec tant d'énergie. M. Schiller
aîné, auteur de cet article, pense aussi que la Porte saisira avec
empressement cette occasion favorable pour regagner toute sa
force morale , si nécessaire à toute puissance, mais surtout à
celle-là.
Le Moniteur de la flotte du 7 mars revient sur la question
de l'île Périm d'après la dépêche de Trieste, que nous avons
citée nous-mêmes dans notre dernier numéro.
Le Moniteur de la flotte du Il mers, dans un article
intitulé : « La Turquie et le canal de Suez, , cherche à démon-
trer que le canal maritime qui unirait la Méditerranée à la
mer Rouge, loin de présenter aucun danger pour l'Empire
turc, lui offrirait au contraire des avantages incontestables.
Cette démonstration déjà faite bien des fois répond aux objec-
tions contraires d'un journal allemand auquel le Moniteur
de la flotte fait allusion sans le nommer.
Dans son numéro du 14 mars, le Moniteur de la flotte
donne de l'article du Times le commentaire que nous avons
cru devoir reproduire plus haut en entier.
Le Moniteur de la flotte, dans son numéro du 18 mars,
montre d'après le comité d'enquête sur le transport des
troupes anglaises aux Indes orientales, combien on s'était
mépris comme à plaisir sur la navigation de la mer Rouge.
Il a été constaté devant ce comité que le transport des régi-
ments anglais aurait été très-facile et que leur santé n'aurait
eu rien à souffrir de cette traversée, présentée par lord Palmer-
stôn comme si redoutable. Nous n'insistons pas sur cet article
important du Moniteur de la flotte, parce que nous avons
cité nous-mêmes dans notre dernier numéro un extrait des
procès-verbaux du comité d'enquête.
Enfin le Moniteur de la flotte du 21 mars expose la situa-
tion du nouveau Cabinet anglais par rapport à la question du
canal de Suez. Libre de tout engagement, il peut donner im-
médiatement une solution favorable, attendue depuis trois ans
par le commerce du monde entier.
Le Pays du 14 mars publie une correspondance de Con-
stantinople, 3 mars, où nous remarquons les passages sui-
vants :
» Une dépêche de Londres, arrivée hier à la Sublime Porte,
annonce que lord Strattford de Redcliffe a donné sa démission,
et que cette démission a été acceptée par la Reine. Cette nou-
velle a produit une très-grande sensation dans le monde
Dtloman et dans le monde diplomatique. Personne ne cher-
chait à déguiser la joie qu'il en avait ressentie. Cette nouvelle,
lui a été un véritable événement, a fait le principal sujet de
conversation parmi les illustres invités qui se trouvaient
réunis hier à l'ambassade de France.
Je n'ai rien de-nouveau à vous annoncer quant à la question
le l'isthme de Suez ; seulement je puis vous certifier qu'elle
îst en bonne voie, malgré les intrigues anglaises, qui n'ayant
plus de succès à Constantinople se sont reportées à Alexandrie,
;t malgré les articles incroyables publiés par l'Ost-Deutsche
Post, reproduits dans les journaux arrivés par le dernier
:ourrier.
Voici un de ces articles :
« L'affaire du canal de Suez a été débattue au sein du
Oivan, et il a été décidé que l'on répondrait à M. de Lesseps
lu'oll s'en tiendrait à la réponse faite par Réchid-Pacha à son
némorandum. Voici cette réponse : « Monsieur, je crois que
lous n'avez pas fait allusion aux meetings anglais, parce
ju ils ont eu lieu après la prise de possession de l'île Périm.
lious serez obligé de me concéder que la conséquence immé-
diate du projet du canal de l'isthme de Suez a été pour la Porte
la perte de cette île, qui est la clef de la mer Rouge. Vous
rappelez que vos efforts sont appuyés par plusieurs puissances
européennes. Il me semble à moi que les intérêts vitaux de la
Turquie, comme aussi de toute l'Europe, exigent avant tout
qu'on s'occupe de rentrer en possession de l'île Périm. » -
Des renseignements puisés à bonne source m'autorisent à
déclarer entièrement controuvée .la réponse que le journal
autrichien met dans la bouche de Réchid-Pacha, dans un but
qu'il est facile de comprendre ; et le communiqué publié dans
les derniers numéros du Journal de Constantinople et de la
Presse d'Orient atteste que le gouvernement ottoman n'a fait
jusqu'ici aucune réclamation au sujet de l'occupation de l'île
Périm par les Anglais.
L'Ost-Deutsche Post est coutumier du fait; ce n'est pas la
première fois qu'il se fait l'organe des calomnies. Je ne sais
pas quel est le crédit dont jouit cette feuille en Europe ; mais
je puis vous assurer qu'elle est appréciée comme elle le mé-
rite à Constantinople, où sa mauvaise foi a été si souvent
démasquée. »
Le Siècle du 21 mars analyse le remarquable article de
M. P. Dubois dans le Constitutionnel, et il prouve que la
question du canal de Suez dépend actuellement tout entière
de la décision de la Porte Ottomane. Le Siècle admet la
supposition que le nouveau Cabinet anglais doit être néces-
sairement favorable à notre entreprise.
Pour extraits,
ERNEST DESPLACES.
1 VARIÉTÉS.
LETTRES SUR LA MER ROUGE.
Nous recevons d'un de nos correspondants des ren-
seignements fort curieux sur l'état actuel du commerce
dans la mer Rouge, et sur les points principaux où ce
commerce a lieu en Arabie et en Abyssinie. Ces rensei-
gnements seront lus avec grand intérêt; et l'on y verra
quelles sont dès aujourd'hui-les ressources considérables
que l'industrie européenne peut trouver dans ces con-
trées trop peu connues. Notre correspondant n'a parlé
que de ce qu'il a vu lui-même; et son témoignage a
d'autant plus de poids qu'il ne peut pas être révoqué en
doute. Il n'exagère en rien les choses, et il les présente
telles qu'il les a observées.
Il est évident que par l'ouverture de l'isthme de Suez
la mer Rouge acquerra une importance toute nouvelle.
Dans l'antiquité, elle a été longtemps la grande voie du
commerce, et ce n'est que la découverte du cap de Bonne-
Espérance qui l'a fait négliger. Au seizième siècle, elle a
été assez souvent encore fréquentée par des flottes euro-
péennes; mais depuis lors elle avait été presque com- -
plètement abandonnée. C'est seulement depuis vingt
ans à peu près qu'elle est redevenue un lieu de passage
habituel. La prise d'Aden par les Anglais en 1839 et
l'établissement d'un service régulier à vapeur ont marqué
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