Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-04-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 avril 1858 10 avril 1858
Description : 1858/04/10 (A3,N44). 1858/04/10 (A3,N44).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030901
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
154 L'ISTHME DE SUEZ, SAMEDI 10 AVRIL.
avantage est digne de la plus grande atlenlion. Le noble lord
membre pour Tiverton (lord Palmerston) a prétendu que le
projet amènerait la séparation de l'Egypte et de la Turquie;
mais lui, M, Griffith, ne voit pas comment le projet pourrait
avoir une telle conséquence. (La question! La questionI)
L'Angleterre, la plus grande riâtion commerciale, profiterait
- naturellement de toute facilité commerciale qu'on lui présen-
terait dans une partie quelconque du monde; et si, dans notre
temps, dit M. Griffith en terminant, il est permis de s'opposer
à des facilités commerciales par des considérations politiques,
on ne voit pas la fin des entraves qu'on apporterait sans cesse
au progrès. L'honorable membre a pqsé ensuite la question
qu'il avail annoncée.
Le Chancelier de l'échiquier a regretté qu'une question
d'une importance aussi grande que celle qu'il reconnaît à l'exé-
cution "du canal de Suez n'ait pas été posée dans un moment
où l'on aurait pu y donner plus d'attention qu'il ne serait
possible de le faire dans un moment où la Chambre était si
peu nombreuse. -
Il a dit ensuite, que la question se-présentait sous deux points
de vue : le point de vue scientifique et le point de vue poli-
tique; qu'en ce qui concerne le côté scientifique, il aurait
désiré que le membre pour Whitby (M. Stepheniôn) fût
présent; ce membre ayant déjà, dans une autre occasion,
exprimé la conviction que l'entreprise du percement de
l'isthme de Suez était une vaine tentative et que les capitaux
engagés ne procureraient jamais de revenu ; que dans ces
circonstances le gouvernement ne pourrait guère donner sort
approbaLlon. au projet avant d'avoir consulté des hommes
compétents.
Quant aux considérations politiques, le Chancelier de l'échi-
quier a dit, que, malgré sa conviction que l'on ne verrait
jamais le gouvernement anglais s'opposer à l'exécution de
travaux d'utilité publique dans aucune partie du monde, l'af-
faire en question était d'une nature si délicate qu'il ne se
hasarderait pas dans ce moment à exprimer une opinion
décisive; mais que si la possibilité de l'exécution et l'utilité
commerciale du projet étaient démontrées, il serait prêt à
donner des explications sur la manière de voir du gouverne-
ment relativement au côté politique de la question. Le Chance-
lier de l'échiquier termine en disant que d'après les informa-
tions qu'il avait recueillies, il pensait que l'entreprise projetée
serait une vaine tentative; mais que le moment de prononcer
une dernière opinion n'était pas encore venu. (Écoutez.) «
La motion pour l'ajournement du Parlement est ensuite
adoptée.
,'- Telle est la traduction exacte de là discussion. Nous
avons beaucoup d'observations à faire sur ce qu'a ré-
pondu M. Disraëli; mais auparavant nous voulons rap-
porter lé jugement^de différents journaux.
Voici d'abord celui du Constitutionnel :
« Nous annoncions récemment des interpellations qui de-
vaient être adressées au ministère, dans la Chambre des
Communes, au sujet du percement de l'isthme de Suez.
M. Griffith, qui plusieurs fois déjà a usé spontanément
pour un pareil objet de son initiative parlementaire, a posé,
en effet, la question ,au cabinet présidé par lord Derby.
Le ministre interpellé s'est borné à répondre que le mo-
ment ne lui semblait pas venu de faire connaître l'opinion
du gouvernement dans cette affaire.
Quand donc ce moment viendra-t-il? La concession accor-
dée à M. de Lesseps date de 1854. Trois années entières se
gSSESSNtces depuis cette époque. La question a été examinée
.,
sods toutes ses faces, discutée à satiété par la presse de tous
tes pays, par les ingénieurs, par les marins, an point de vue
de la science, de la navigation, du commerce, de la poli-
tique même, puisque la politique est intervenue là dû elle
n'avait que faire. Les meetings anglais, les conseils généraux
ët les chambres de commerce de France;, les Académies et les
sociétés scientifiques dans le monde entier, ont fait connaître
leur avis. Ce n'est donc pas de renseignements que manque
le ministère anglais. Ce n'est pas le temps non plus qui lui a
fait défaut. Dans l'opposition, comme au pouvoir, les COBS,
servateurs ont eu tout le loisir de se former une opinion. Ce
n'est pas, certes, de précipitation qu'on peut accuser les
partisans de cette grande entreprise. Jamais question plus
mûre n'a été pesée plus mûrement et avec une plus prudente
lenteur.
Pourquoi donc le Ministre dit-il que le moment n'est pas
venu de s'expliquer? Lord Palmerston, au moins, a eu le
courage de sa politique errunée au point de vue de l'isthme
de Suez. Interrogé par le même M. Griffith, l'interrogant
bailli de l'isthme de Suez, l'ex-premier lord de la trésorerie a
déclaré nettement qu'il ne voulait pas de ce projet. Seulement
il s'est arrêté là.
Eh bien ! il nous semble que le gouvernement anglais de-
vrait au monde une réponse plus catégorique. S'il ne s'agissait
dans cette affaire que des intérêts d'une entreprise, si impor-
tante qu'elle soit, le puissant gouvernement de la Grande-Bre-
tagne pourrait la traiter du haut de sa grandeur. Mais tous les
peuples se sont pris d'enthousiasme pour cette affaire; des
intérêts généraux universels y sont engagés; les gouvernements
du premier ordre, de même que ceux des Etats secondaires,
l'ont secondée par les manifestations les plus claires ! Est-il
permis à un seul ministère, quel qu'il soit, de faire faire si
longtemps antichambre à l'opinion publique en refusant de
lui donner aucune explication ?
Si l'on redoute que le canal de Suez ne garantisse à perpé-
tuité l'Égypte contre toute tentative de domination étrangère,
en la mettant sous la protection commune de toutes les na-
tions, qu'on le dise donc une bonne fois! Si, au contraire,
ces réticences ont des motifs plus avouables, il est urgent
qu'on les fasse connaître, car c'est le seul moyen d'empêcher
des suppositions que l'usurpation de Périm ne justifierait que
trop, et qui feraient considérer comme menacée, dans un
intervalle de temps plus ou moins long, l'indépendance d'une
partie de l'Empire ottoman.
Au surplus, qu'importent ces oppositions déclarées ou ces
fins de non-recevoir? La question n'est pas à Londres, mais
à Constantinople, et c'est là qu'elle sera résolue dans un sens
favorable aux vœux de l'Europe entière et de l'Amérique. »
P. DUBOIS.
Le Journal des Débats fait de son côté les réflexions
suivantes :
« Dans la séance de la Chambre des Communes où a été
présenté le nouveau bill de l'Inde, M. Griffith a fait l'inter-
pellation qu'il avait annoncée au sujet de l'isthme de Suez.
M. Griffith a déclaré qu'il ne réclamait aucunement l'assistance
pécuniaire du gouvernement anglais pour l'exécution de ce
grand dessein, mais seulement son abstention et une sorte de
main-levée de l'opposition diplomatique qu'avait jusqu'ici
rencontrée cette entreprise. L'honorable membre n'a pas non
plus l'intention de garantir que l'entreprise soit prat.cable, ou
que les dépenses de ce projet n'excéderont pas les prévisions
de ses auteurs ; M. Griffith demande simplement si l'on per-
siste à croire que là politique ait quelque chose à voir dans
avantage est digne de la plus grande atlenlion. Le noble lord
membre pour Tiverton (lord Palmerston) a prétendu que le
projet amènerait la séparation de l'Egypte et de la Turquie;
mais lui, M, Griffith, ne voit pas comment le projet pourrait
avoir une telle conséquence. (La question! La questionI)
L'Angleterre, la plus grande riâtion commerciale, profiterait
- naturellement de toute facilité commerciale qu'on lui présen-
terait dans une partie quelconque du monde; et si, dans notre
temps, dit M. Griffith en terminant, il est permis de s'opposer
à des facilités commerciales par des considérations politiques,
on ne voit pas la fin des entraves qu'on apporterait sans cesse
au progrès. L'honorable membre a pqsé ensuite la question
qu'il avail annoncée.
Le Chancelier de l'échiquier a regretté qu'une question
d'une importance aussi grande que celle qu'il reconnaît à l'exé-
cution "du canal de Suez n'ait pas été posée dans un moment
où l'on aurait pu y donner plus d'attention qu'il ne serait
possible de le faire dans un moment où la Chambre était si
peu nombreuse. -
Il a dit ensuite, que la question se-présentait sous deux points
de vue : le point de vue scientifique et le point de vue poli-
tique; qu'en ce qui concerne le côté scientifique, il aurait
désiré que le membre pour Whitby (M. Stepheniôn) fût
présent; ce membre ayant déjà, dans une autre occasion,
exprimé la conviction que l'entreprise du percement de
l'isthme de Suez était une vaine tentative et que les capitaux
engagés ne procureraient jamais de revenu ; que dans ces
circonstances le gouvernement ne pourrait guère donner sort
approbaLlon. au projet avant d'avoir consulté des hommes
compétents.
Quant aux considérations politiques, le Chancelier de l'échi-
quier a dit, que, malgré sa conviction que l'on ne verrait
jamais le gouvernement anglais s'opposer à l'exécution de
travaux d'utilité publique dans aucune partie du monde, l'af-
faire en question était d'une nature si délicate qu'il ne se
hasarderait pas dans ce moment à exprimer une opinion
décisive; mais que si la possibilité de l'exécution et l'utilité
commerciale du projet étaient démontrées, il serait prêt à
donner des explications sur la manière de voir du gouverne-
ment relativement au côté politique de la question. Le Chance-
lier de l'échiquier termine en disant que d'après les informa-
tions qu'il avait recueillies, il pensait que l'entreprise projetée
serait une vaine tentative; mais que le moment de prononcer
une dernière opinion n'était pas encore venu. (Écoutez.) «
La motion pour l'ajournement du Parlement est ensuite
adoptée.
,'- Telle est la traduction exacte de là discussion. Nous
avons beaucoup d'observations à faire sur ce qu'a ré-
pondu M. Disraëli; mais auparavant nous voulons rap-
porter lé jugement^de différents journaux.
Voici d'abord celui du Constitutionnel :
« Nous annoncions récemment des interpellations qui de-
vaient être adressées au ministère, dans la Chambre des
Communes, au sujet du percement de l'isthme de Suez.
M. Griffith, qui plusieurs fois déjà a usé spontanément
pour un pareil objet de son initiative parlementaire, a posé,
en effet, la question ,au cabinet présidé par lord Derby.
Le ministre interpellé s'est borné à répondre que le mo-
ment ne lui semblait pas venu de faire connaître l'opinion
du gouvernement dans cette affaire.
Quand donc ce moment viendra-t-il? La concession accor-
dée à M. de Lesseps date de 1854. Trois années entières se
gSSESSNtces depuis cette époque. La question a été examinée
.,
sods toutes ses faces, discutée à satiété par la presse de tous
tes pays, par les ingénieurs, par les marins, an point de vue
de la science, de la navigation, du commerce, de la poli-
tique même, puisque la politique est intervenue là dû elle
n'avait que faire. Les meetings anglais, les conseils généraux
ët les chambres de commerce de France;, les Académies et les
sociétés scientifiques dans le monde entier, ont fait connaître
leur avis. Ce n'est donc pas de renseignements que manque
le ministère anglais. Ce n'est pas le temps non plus qui lui a
fait défaut. Dans l'opposition, comme au pouvoir, les COBS,
servateurs ont eu tout le loisir de se former une opinion. Ce
n'est pas, certes, de précipitation qu'on peut accuser les
partisans de cette grande entreprise. Jamais question plus
mûre n'a été pesée plus mûrement et avec une plus prudente
lenteur.
Pourquoi donc le Ministre dit-il que le moment n'est pas
venu de s'expliquer? Lord Palmerston, au moins, a eu le
courage de sa politique errunée au point de vue de l'isthme
de Suez. Interrogé par le même M. Griffith, l'interrogant
bailli de l'isthme de Suez, l'ex-premier lord de la trésorerie a
déclaré nettement qu'il ne voulait pas de ce projet. Seulement
il s'est arrêté là.
Eh bien ! il nous semble que le gouvernement anglais de-
vrait au monde une réponse plus catégorique. S'il ne s'agissait
dans cette affaire que des intérêts d'une entreprise, si impor-
tante qu'elle soit, le puissant gouvernement de la Grande-Bre-
tagne pourrait la traiter du haut de sa grandeur. Mais tous les
peuples se sont pris d'enthousiasme pour cette affaire; des
intérêts généraux universels y sont engagés; les gouvernements
du premier ordre, de même que ceux des Etats secondaires,
l'ont secondée par les manifestations les plus claires ! Est-il
permis à un seul ministère, quel qu'il soit, de faire faire si
longtemps antichambre à l'opinion publique en refusant de
lui donner aucune explication ?
Si l'on redoute que le canal de Suez ne garantisse à perpé-
tuité l'Égypte contre toute tentative de domination étrangère,
en la mettant sous la protection commune de toutes les na-
tions, qu'on le dise donc une bonne fois! Si, au contraire,
ces réticences ont des motifs plus avouables, il est urgent
qu'on les fasse connaître, car c'est le seul moyen d'empêcher
des suppositions que l'usurpation de Périm ne justifierait que
trop, et qui feraient considérer comme menacée, dans un
intervalle de temps plus ou moins long, l'indépendance d'une
partie de l'Empire ottoman.
Au surplus, qu'importent ces oppositions déclarées ou ces
fins de non-recevoir? La question n'est pas à Londres, mais
à Constantinople, et c'est là qu'elle sera résolue dans un sens
favorable aux vœux de l'Europe entière et de l'Amérique. »
P. DUBOIS.
Le Journal des Débats fait de son côté les réflexions
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« Dans la séance de la Chambre des Communes où a été
présenté le nouveau bill de l'Inde, M. Griffith a fait l'inter-
pellation qu'il avait annoncée au sujet de l'isthme de Suez.
M. Griffith a déclaré qu'il ne réclamait aucunement l'assistance
pécuniaire du gouvernement anglais pour l'exécution de ce
grand dessein, mais seulement son abstention et une sorte de
main-levée de l'opposition diplomatique qu'avait jusqu'ici
rencontrée cette entreprise. L'honorable membre n'a pas non
plus l'intention de garantir que l'entreprise soit prat.cable, ou
que les dépenses de ce projet n'excéderont pas les prévisions
de ses auteurs ; M. Griffith demande simplement si l'on per-
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