Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-04-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 avril 1858 10 avril 1858
Description : 1858/04/10 (A3,N44). 1858/04/10 (A3,N44).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030901
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
168 ■ L'ISTHME DE SUEZ, SAMEDI 10 AVRIL.
cations & la mer. Les dames y montèrent les. premières, les
hommes ensuite, et quinze minutes après l'accident, tous les
passagers étaient en sûreté dans les embarcations, dont les
commandants reçurent l'ordre de se tenir toute la nuit près
du navire. Heureusement la nuit fut assez claire ; la brise,
modérée, et la mer, peu agitée. Entre le bâtiment et la côte,
tout l'espace large d'un mille environ, était parsemé de
récifs, rendant absolument nécessaire l'obéissance aux ordres
du capitaine de'ne pas s'éloigner du vapeur. On peut je faire
une idée de la situation ; soixante-dix passagers environ , des
officiers et hommes du navire, des Chinois et des enfants
restèrent réunis dans six embarcations jusqu'à sept heures du
matin', croisant pendant presque onze heures sur un espace
d'une centaine de yards carrés, ayant toujours soin de ne
s'approcher trop ni du navire, ni des récifs. Les mouvements
de la mer produisirent des effets très-désagréables, et le mal de
mer sévit avec toutes ses horreurs. Pendant tout le temps, on
fit des signaux, mais sans aucun succès. Le capitaine, quelques
officiers et les lascars (matelots indiens) restèrent à bord,
pour abattre les mâts. Le devant du navire s'enfonçait de plus
en plus, tandis que l'arrière se trouvait élevé sur l'eau à une
assez grande hauteur.
Au jour, on reconnut que l'on se trouvait à une distance de
douze milles environ de Trincomali. Les canots avec les
dames furent immédiatement dirigés sur ce port, tandis que
les autres essayaient de gagner le point de la côte le plus
rapproché. Le cutter arriva le premier à Trincomali vers
midi, et donna avis du sinistre; deux autres embarcations
furent escortées par un cutter indigène, qui recueillit toutes
les personnes à bord, pour les conduire à Trincomali. Les
autres canots purent aussi heureusement atterrir.
Aussitôt que la nouvelle du sinistre était parvenue à Trin-
comali, les secours avaient été organisés, et bientôt il en
arriva de tous côtés. A Trincomali même, où se trouvent seu-
lement vingt ou trente résidents européens, les soins les plus
empressés furent prodigués aux soixante-dix malheureux pas-
sagers qui avaient tout perdu , à l'exception des effets qu'ils
portaient sur eux.
La nouvelle du sinistre fut aussi envoyée immédiatement à
Pointe-de-Galle. Le vapeur Grenada, arrivé heureusement
deux jours auparavant, en route pour l'île de France, partit
immédiatement chercher les naufragés, qui arrivèrent à Pointe-
de-Galle le 23 au matin. -
L'Avp fut visité le 21, et on trouva le navire complètement
sous l'eau; son arrière s'était rompu dans la soirée du 17, et
s'était ensuite enfoncé graduellement.
( Daily News. )
TONNAGE DU PORT DE CONSTANTINOPLE.
Nous avons donné sur la plupart des ports principaux
de la Méditerranée des renseignements multipliés, pour
faire connaître leur trafic actuel et le tonnage approxi-
matif qu'ils présentent. C'est là un des points les plus
importants de nos investigations sur l'avenir du canal de
Suez. La plupart des puissances méditerranéennes se
préparent à ce grand événement ; et, en l'attendant, il
nous a semblé indispensable d'étudier la situation qu'il
trouvera au moment même où il sera accompli.
Mais nous avons dû nous abstenir de rien dire sur le
port de Constantinople, un des plus considérables sans
contredit, et un de ceux qui auront le plus à profiter de
la communication nouvelle à cause de sa proximité. Les
renseignements statistiques font défaut pour ce port; et
la douane turque ne tient pas ses registres de manière
qu'il soit facile d'en extraire des documents certains,
comme on le fait pour d'autres ports, et notamment pour
celui d'Alexandrie. Cependant un de nos correspondants -
de Constantinople, ingénieur fort distingué, nous fait
parvenir un tableau où il essaye d'apprécier, au moins
d'une manière approximative, le mouvement du port
de la capitale de l'Empire turc; et voici les résultats,
auxquels il arrive par deux méthodes différentes, en
les extrayant des registres de l'office sanitaire de Ga-
lata. On n'estime pas à moins de 14,000 navires, année
moyenne, entrées et sorties réunies, le nombre des na-
vires étrangers et musulmans passant par le détroit des
Dardanelles et le Bosphore. Ces navires sont d'un port
moyen de 200 tonneaux ; et c'est par conséquent un total
de 2,800,000 tonneaux par an.
Il faut y ajouter un nombre égal par approximation
de caboteurs musulmans ou raïas, dont la jauge est
moyennement de 30 tonneaux. C'est donc encore
420,000 tonneaux.
Ce second chiffre joint au premier donne un total
général de 3,220,000 tonneaux pour la navigation pro-
prement dite et pour le cabotage. -
Voilà un résultat qui est obtenu, comme on le voit, en
s'en rapportant aux registres sanitaires que tiennent les
bureaux de Galata; et cette évaluation faite par des gens
aussi expérimentés qu'instruits peut sembler ne pas
trop s'éloigner de la réalité. :
Ce qui doit le confirmer encore d'une façon assez sûre,
c'est qu'on parvient à un résultat à peu près pareil par
une méthode toute différente.
Les navires à voiles et à vapeur qui vont de Constan-
tinople dans la mer Noire et vice versâ, payent des droits
de phare qui sont établis d'ancienne date ; et l'on peut
tirer de ces droits imposés sur chaque navire une
moyenne de tonnage assez plausible. On trouve donc
pour le mouvement des navires à voiles 1,200,000 ton-
neaux. Le tonnage des navires à vapeur est plus certain
encore ; et, en l'empruntant aux registres des Compagnies
maritimes, on voit qu'il se monte année moyenne à
230,000; c'est en tout 1,430,000 tonneaux.
Ajoutez-y le tonnage des navires à voiles et à vapeur
allant de Constantinople dans la Méditerranée et vice
versâ, d'après les sources diverses qui viennent d'être
indiquées; et vous aurez le chiffre total. Or ce tonnage
est estimé à 1/3 au-dessus du précédent tout au moins,
parce que les relations de Constantinople avec la Médi-
terranée sont plus actives qu'avec la mer Noire. Ainsi
aux 1,430,000 tonneaux du premier mouvement, il
faut ajouter pour le tiers 480,000 tonneaux; en tout :
1,910,000 tonneaux. Enfin pour le chiffre général on
a 3,340,000 tonneaux. Ainsi la seconde méthode donne
à peu près ce que donnait la première; et ce n'est rien
exagérer que de compter pour le port de Constanti-
nople 3,280,000 tonneaux, entrées et sorties com-
prises, par année moyenne.
Nous donnons d'ailleurs ces renseignements tels qu'on
cations & la mer. Les dames y montèrent les. premières, les
hommes ensuite, et quinze minutes après l'accident, tous les
passagers étaient en sûreté dans les embarcations, dont les
commandants reçurent l'ordre de se tenir toute la nuit près
du navire. Heureusement la nuit fut assez claire ; la brise,
modérée, et la mer, peu agitée. Entre le bâtiment et la côte,
tout l'espace large d'un mille environ, était parsemé de
récifs, rendant absolument nécessaire l'obéissance aux ordres
du capitaine de'ne pas s'éloigner du vapeur. On peut je faire
une idée de la situation ; soixante-dix passagers environ , des
officiers et hommes du navire, des Chinois et des enfants
restèrent réunis dans six embarcations jusqu'à sept heures du
matin', croisant pendant presque onze heures sur un espace
d'une centaine de yards carrés, ayant toujours soin de ne
s'approcher trop ni du navire, ni des récifs. Les mouvements
de la mer produisirent des effets très-désagréables, et le mal de
mer sévit avec toutes ses horreurs. Pendant tout le temps, on
fit des signaux, mais sans aucun succès. Le capitaine, quelques
officiers et les lascars (matelots indiens) restèrent à bord,
pour abattre les mâts. Le devant du navire s'enfonçait de plus
en plus, tandis que l'arrière se trouvait élevé sur l'eau à une
assez grande hauteur.
Au jour, on reconnut que l'on se trouvait à une distance de
douze milles environ de Trincomali. Les canots avec les
dames furent immédiatement dirigés sur ce port, tandis que
les autres essayaient de gagner le point de la côte le plus
rapproché. Le cutter arriva le premier à Trincomali vers
midi, et donna avis du sinistre; deux autres embarcations
furent escortées par un cutter indigène, qui recueillit toutes
les personnes à bord, pour les conduire à Trincomali. Les
autres canots purent aussi heureusement atterrir.
Aussitôt que la nouvelle du sinistre était parvenue à Trin-
comali, les secours avaient été organisés, et bientôt il en
arriva de tous côtés. A Trincomali même, où se trouvent seu-
lement vingt ou trente résidents européens, les soins les plus
empressés furent prodigués aux soixante-dix malheureux pas-
sagers qui avaient tout perdu , à l'exception des effets qu'ils
portaient sur eux.
La nouvelle du sinistre fut aussi envoyée immédiatement à
Pointe-de-Galle. Le vapeur Grenada, arrivé heureusement
deux jours auparavant, en route pour l'île de France, partit
immédiatement chercher les naufragés, qui arrivèrent à Pointe-
de-Galle le 23 au matin. -
L'Avp fut visité le 21, et on trouva le navire complètement
sous l'eau; son arrière s'était rompu dans la soirée du 17, et
s'était ensuite enfoncé graduellement.
( Daily News. )
TONNAGE DU PORT DE CONSTANTINOPLE.
Nous avons donné sur la plupart des ports principaux
de la Méditerranée des renseignements multipliés, pour
faire connaître leur trafic actuel et le tonnage approxi-
matif qu'ils présentent. C'est là un des points les plus
importants de nos investigations sur l'avenir du canal de
Suez. La plupart des puissances méditerranéennes se
préparent à ce grand événement ; et, en l'attendant, il
nous a semblé indispensable d'étudier la situation qu'il
trouvera au moment même où il sera accompli.
Mais nous avons dû nous abstenir de rien dire sur le
port de Constantinople, un des plus considérables sans
contredit, et un de ceux qui auront le plus à profiter de
la communication nouvelle à cause de sa proximité. Les
renseignements statistiques font défaut pour ce port; et
la douane turque ne tient pas ses registres de manière
qu'il soit facile d'en extraire des documents certains,
comme on le fait pour d'autres ports, et notamment pour
celui d'Alexandrie. Cependant un de nos correspondants -
de Constantinople, ingénieur fort distingué, nous fait
parvenir un tableau où il essaye d'apprécier, au moins
d'une manière approximative, le mouvement du port
de la capitale de l'Empire turc; et voici les résultats,
auxquels il arrive par deux méthodes différentes, en
les extrayant des registres de l'office sanitaire de Ga-
lata. On n'estime pas à moins de 14,000 navires, année
moyenne, entrées et sorties réunies, le nombre des na-
vires étrangers et musulmans passant par le détroit des
Dardanelles et le Bosphore. Ces navires sont d'un port
moyen de 200 tonneaux ; et c'est par conséquent un total
de 2,800,000 tonneaux par an.
Il faut y ajouter un nombre égal par approximation
de caboteurs musulmans ou raïas, dont la jauge est
moyennement de 30 tonneaux. C'est donc encore
420,000 tonneaux.
Ce second chiffre joint au premier donne un total
général de 3,220,000 tonneaux pour la navigation pro-
prement dite et pour le cabotage. -
Voilà un résultat qui est obtenu, comme on le voit, en
s'en rapportant aux registres sanitaires que tiennent les
bureaux de Galata; et cette évaluation faite par des gens
aussi expérimentés qu'instruits peut sembler ne pas
trop s'éloigner de la réalité. :
Ce qui doit le confirmer encore d'une façon assez sûre,
c'est qu'on parvient à un résultat à peu près pareil par
une méthode toute différente.
Les navires à voiles et à vapeur qui vont de Constan-
tinople dans la mer Noire et vice versâ, payent des droits
de phare qui sont établis d'ancienne date ; et l'on peut
tirer de ces droits imposés sur chaque navire une
moyenne de tonnage assez plausible. On trouve donc
pour le mouvement des navires à voiles 1,200,000 ton-
neaux. Le tonnage des navires à vapeur est plus certain
encore ; et, en l'empruntant aux registres des Compagnies
maritimes, on voit qu'il se monte année moyenne à
230,000; c'est en tout 1,430,000 tonneaux.
Ajoutez-y le tonnage des navires à voiles et à vapeur
allant de Constantinople dans la Méditerranée et vice
versâ, d'après les sources diverses qui viennent d'être
indiquées; et vous aurez le chiffre total. Or ce tonnage
est estimé à 1/3 au-dessus du précédent tout au moins,
parce que les relations de Constantinople avec la Médi-
terranée sont plus actives qu'avec la mer Noire. Ainsi
aux 1,430,000 tonneaux du premier mouvement, il
faut ajouter pour le tiers 480,000 tonneaux; en tout :
1,910,000 tonneaux. Enfin pour le chiffre général on
a 3,340,000 tonneaux. Ainsi la seconde méthode donne
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