Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-04-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 avril 1858 10 avril 1858
Description : 1858/04/10 (A3,N44). 1858/04/10 (A3,N44).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030901
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
1 SAMEDI 10 AVRIL. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 167
de 543 millions 385,724 fr., en 1853-1854; de 522 mil.
lions 581,566 fr., en 1854-1855; et de 618 millions
646,164 fr., en 1855-1856.
Les importations et les exportations réunies s'élèvent,
pour 1853-1854, à 881 millions 480,323 fr. ; pour
1854-1855, à 905 millions 884,531 francs; et pour
1855-1856, à 1 milliard 61 millions 120,741 fr.
En considérant les importations d'après les pays qui
importent, on voit que l'Angleterre a importé pour
207 millions 908,807 fr. de marchandises ; 244 millions
222,792 fr.; et 285 millions 467,370 fr. La France
n'a importé que 4 millions 534,010 fr. ; 4 millions
602,055 fr.; et 8 millions 78,310 fr. Les exportations
pour la France ont été de 15 millions 551,750 fr. ;
14 millions 53,432 fr. ; et 29 millions 972,870 fr. ;
tandis que celles pour l'Angleterre ont été de 194 mil-
lions 207,340 fr.; 175 millions 996,675 fr. ; et 238 mil-
lions 725,340 fr. ; c'est-à-dire onze ou douze fois plus
fortes.
f Parmi les marchandises importées et exportées, il
faut distinguer le numéraire, dont les mouvements ont
joué et jouent encore un rôle si grave dans les transac-
tions de l'Europe. En 1853-1854, le numéraire importé
aux Indes a été de 165 millions 390,737 fr. ; en
1854-1855, de 69 millions 863,227 fr. ; et en 1855-56,
de 304 millions 127,347 fr. On sait qu'en 1856-1857,
cette exportation d'Europe, ou importation dans les Indes,
s'est accrue dans des proportions vraiment effrayantes.
Quant aux exportations de numéraire sortant des Indes,
elles sont encore assez considérables; en 1853-1854,
83 millions 438,850 fr.; en 1854-1855, 68 millions
1,800 fr. ; et en 1855-1856, 73 millions 410,070 fr.
Voilà pour le mouvement du commerce. Toutes ces
importations et exportations ont été faites par un certain
nombre de navires. En ne considérant que le trafic avec
l'Europe et les États-Unis, ils se sont montés en
1853-1854, à 1,127, représentant 745,130 tonnes; en
1854-1855, à 1,186, représentant 832,696 tonnes; en
1855-1856, à 1,726, représentant 1,287,081 tonnes.
Ce nombre de navires se répartissait très-inégalement
entre les trois ports. Calcutta en comptait 686, dont
330 à l'entrée et 356 à la sortie, avec 451,794 ton-
neaux, dont 219,574 à l'entrée et 232,220 à la sortie.
Ces chiffres sont pour 1853-1854. Dans l'année sui-
vante, les bâtiments étaient au nombre de 786, pour
554,226 tonneaux; en 1855-1856, ils étaient au nombre
de 1,170, pour 346,091 tonneaux.
Bombay n'a pas tout à fait la moitié des bâtiments
qui figurent pour Calcutta ; et Madras n'en a pas plus
du tiers de Bombay.
Si l'on compare les valeurs données plus haut pour
les exportations et les importations réunies, 1 milliard
61 millions 120,741 fr., aux 1,287,081 tonnes transpor-
tées, on voit que la valeur moyenne du tonneau est de
900 fr. environ. Ceci s'applique aux marchandises
échangées entre l'Europe et les Indes. On se rappelle
qu'on évalue communément à 40 liv. sterl. ou 1,000 fr.
le tonneau de marchandises passant par le Cap. La diffé-
rence tient à ce que les marchandises venues de la Chine
en Europe se composent surtout de thé et de soie; la
valeur de cette dernière matière par tonneau est consi-
dérable ; et elle se répartit sur l'ensemble.
On peut dire, en se bornant au résultat général de
tous ces chiffres, que le mouvement du commerce entre
les Indes et le reste du monde se montait en 1856 à près
de 1,100,000,000 fr. En 1857, cette somme a dû beau-
coup augmenter pour les premiers mois de l'année;
mais l'insurrection des cipayes l'aura diminuée dans
une certaine mesure pour le second semestre, bien qu'elle
n'ait point eu une grande influence surla situation com-
merciale.
Tout porte à croire que le commerce des Indes est
destiné à s'accroître beaucoup encore; et tout important
qu'il semble dès aujourd'hui, il n'en est cependant qu'à
ses débuts. La réorganisation de l'empire anglo-indien,
l'ouverture de la Chine, la colonisation de l'Australie,
promettent à l'avenir d'incalculables développements.
On peut rapprocher les renseignements généraux que
nous venons de donner de ceux qui sont spéciaux à
Calcutta, et qu'on trouvera dans notre numéro du 25 dé-
cembre 1857, page 555.
ERNEST DESPLACES.
LE NAUFRAGE DE L'A VA,
PAR UN DES PASSAGERS.
Le vapeur Ava partit de Calcutta pour Bombay le 10 février
au matin. A bord se trouvaient lady Inglis, femme du géné-
ral qui commandait à Lucknow, le général Michell se rendant
à Bombay, le colonel Greathead, qui avait commandé la
brillante poursuile des Indiens fuyant de Delhi, le capitaine
James , défenseur de Lucknow, et beaucoup d'autres person-
nes des deux sexes, au nombre de soixante. Après son départ,
on apprit que Y Ava devait toucher à Madras, pour prendre
une certaine somme d'argent du trésor public et l'apporter
à Trincomali. Le navire arriva à Madras le 14 février, em-
barqua encore quelques passagers, surtout des femmes et des
enfants, et partit pour Trincomali le 15 février à quatre heures
du soir.
Le 16 à dix heures du matin , le bâtiment filant onze nœuds
et demi par heure, le capitaine calcula qu'il était à soixante-
dix-neuf milles de sa destination. A quatre heures du soir, on
distingua à tribord la côte rocheuse de Ceylan. Sans changer
de course, le navire s'approcha graduellement, la côte faisant
à cet endroit un arc considérable. Peu après cinq heures, le
capitaine pensa être près du port, et fit virer le navire d'un
point de la boussole. On aperçut une lumière, qui paraissait
annoncer quelque établissement sur la côte. Une demi-heure
plus tard, un grand rocher fut aperçu immédiatement dans la
direction de la marche du navire. Dans ce moment les dames
étaient assises sur le pont, et les hommes se promenaient
fumant leur cigare. Tout à coup tout le monde fut troublé
dans son occupation par les cris : « Tribord tout, » « arrê-
tez ! » se suivant rapidement. A peine ces mots furent-ils pro-
noncés, que le navire toucha sur le rocher. Les passagers,
se doutant bien d'un accident sérieux, restèrent calmes; deux
ou trois personnes qui s'étaient trouvées sur le devant, re-
vinrent annoncer que l'eau entrait en abondance, et en même
temps on vit les matelots mettre tranquillement les embar-
de 543 millions 385,724 fr., en 1853-1854; de 522 mil.
lions 581,566 fr., en 1854-1855; et de 618 millions
646,164 fr., en 1855-1856.
Les importations et les exportations réunies s'élèvent,
pour 1853-1854, à 881 millions 480,323 fr. ; pour
1854-1855, à 905 millions 884,531 francs; et pour
1855-1856, à 1 milliard 61 millions 120,741 fr.
En considérant les importations d'après les pays qui
importent, on voit que l'Angleterre a importé pour
207 millions 908,807 fr. de marchandises ; 244 millions
222,792 fr.; et 285 millions 467,370 fr. La France
n'a importé que 4 millions 534,010 fr. ; 4 millions
602,055 fr.; et 8 millions 78,310 fr. Les exportations
pour la France ont été de 15 millions 551,750 fr. ;
14 millions 53,432 fr. ; et 29 millions 972,870 fr. ;
tandis que celles pour l'Angleterre ont été de 194 mil-
lions 207,340 fr.; 175 millions 996,675 fr. ; et 238 mil-
lions 725,340 fr. ; c'est-à-dire onze ou douze fois plus
fortes.
f Parmi les marchandises importées et exportées, il
faut distinguer le numéraire, dont les mouvements ont
joué et jouent encore un rôle si grave dans les transac-
tions de l'Europe. En 1853-1854, le numéraire importé
aux Indes a été de 165 millions 390,737 fr. ; en
1854-1855, de 69 millions 863,227 fr. ; et en 1855-56,
de 304 millions 127,347 fr. On sait qu'en 1856-1857,
cette exportation d'Europe, ou importation dans les Indes,
s'est accrue dans des proportions vraiment effrayantes.
Quant aux exportations de numéraire sortant des Indes,
elles sont encore assez considérables; en 1853-1854,
83 millions 438,850 fr.; en 1854-1855, 68 millions
1,800 fr. ; et en 1855-1856, 73 millions 410,070 fr.
Voilà pour le mouvement du commerce. Toutes ces
importations et exportations ont été faites par un certain
nombre de navires. En ne considérant que le trafic avec
l'Europe et les États-Unis, ils se sont montés en
1853-1854, à 1,127, représentant 745,130 tonnes; en
1854-1855, à 1,186, représentant 832,696 tonnes; en
1855-1856, à 1,726, représentant 1,287,081 tonnes.
Ce nombre de navires se répartissait très-inégalement
entre les trois ports. Calcutta en comptait 686, dont
330 à l'entrée et 356 à la sortie, avec 451,794 ton-
neaux, dont 219,574 à l'entrée et 232,220 à la sortie.
Ces chiffres sont pour 1853-1854. Dans l'année sui-
vante, les bâtiments étaient au nombre de 786, pour
554,226 tonneaux; en 1855-1856, ils étaient au nombre
de 1,170, pour 346,091 tonneaux.
Bombay n'a pas tout à fait la moitié des bâtiments
qui figurent pour Calcutta ; et Madras n'en a pas plus
du tiers de Bombay.
Si l'on compare les valeurs données plus haut pour
les exportations et les importations réunies, 1 milliard
61 millions 120,741 fr., aux 1,287,081 tonnes transpor-
tées, on voit que la valeur moyenne du tonneau est de
900 fr. environ. Ceci s'applique aux marchandises
échangées entre l'Europe et les Indes. On se rappelle
qu'on évalue communément à 40 liv. sterl. ou 1,000 fr.
le tonneau de marchandises passant par le Cap. La diffé-
rence tient à ce que les marchandises venues de la Chine
en Europe se composent surtout de thé et de soie; la
valeur de cette dernière matière par tonneau est consi-
dérable ; et elle se répartit sur l'ensemble.
On peut dire, en se bornant au résultat général de
tous ces chiffres, que le mouvement du commerce entre
les Indes et le reste du monde se montait en 1856 à près
de 1,100,000,000 fr. En 1857, cette somme a dû beau-
coup augmenter pour les premiers mois de l'année;
mais l'insurrection des cipayes l'aura diminuée dans
une certaine mesure pour le second semestre, bien qu'elle
n'ait point eu une grande influence surla situation com-
merciale.
Tout porte à croire que le commerce des Indes est
destiné à s'accroître beaucoup encore; et tout important
qu'il semble dès aujourd'hui, il n'en est cependant qu'à
ses débuts. La réorganisation de l'empire anglo-indien,
l'ouverture de la Chine, la colonisation de l'Australie,
promettent à l'avenir d'incalculables développements.
On peut rapprocher les renseignements généraux que
nous venons de donner de ceux qui sont spéciaux à
Calcutta, et qu'on trouvera dans notre numéro du 25 dé-
cembre 1857, page 555.
ERNEST DESPLACES.
LE NAUFRAGE DE L'A VA,
PAR UN DES PASSAGERS.
Le vapeur Ava partit de Calcutta pour Bombay le 10 février
au matin. A bord se trouvaient lady Inglis, femme du géné-
ral qui commandait à Lucknow, le général Michell se rendant
à Bombay, le colonel Greathead, qui avait commandé la
brillante poursuile des Indiens fuyant de Delhi, le capitaine
James , défenseur de Lucknow, et beaucoup d'autres person-
nes des deux sexes, au nombre de soixante. Après son départ,
on apprit que Y Ava devait toucher à Madras, pour prendre
une certaine somme d'argent du trésor public et l'apporter
à Trincomali. Le navire arriva à Madras le 14 février, em-
barqua encore quelques passagers, surtout des femmes et des
enfants, et partit pour Trincomali le 15 février à quatre heures
du soir.
Le 16 à dix heures du matin , le bâtiment filant onze nœuds
et demi par heure, le capitaine calcula qu'il était à soixante-
dix-neuf milles de sa destination. A quatre heures du soir, on
distingua à tribord la côte rocheuse de Ceylan. Sans changer
de course, le navire s'approcha graduellement, la côte faisant
à cet endroit un arc considérable. Peu après cinq heures, le
capitaine pensa être près du port, et fit virer le navire d'un
point de la boussole. On aperçut une lumière, qui paraissait
annoncer quelque établissement sur la côte. Une demi-heure
plus tard, un grand rocher fut aperçu immédiatement dans la
direction de la marche du navire. Dans ce moment les dames
étaient assises sur le pont, et les hommes se promenaient
fumant leur cigare. Tout à coup tout le monde fut troublé
dans son occupation par les cris : « Tribord tout, » « arrê-
tez ! » se suivant rapidement. A peine ces mots furent-ils pro-
noncés, que le navire toucha sur le rocher. Les passagers,
se doutant bien d'un accident sérieux, restèrent calmes; deux
ou trois personnes qui s'étaient trouvées sur le devant, re-
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