Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-03-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mars 1858 25 mars 1858
Description : 1858/03/25 (A3,N43). 1858/03/25 (A3,N43).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203089c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
136 L'ISTHME DE SUEZ, JEUDI 25 MARS. 1
un vœu de vive sympathie en faveur du canal maritime.
« L'histoire, a-t-il dit, enregistrera et dira aux siècles à venir
quelle étroite et égoïste résistance fait obstacle à cet immense
bienfait. »
Le conseil général de l'Hérault, faisant allusion, à son tour,
à cette « étroite et égoïste résistance, » considère. comme for-
tuite et comme le résultat d'un malentendu l'opposition de
l'Angleterre, puisque cette nation, ainsi que nous l'avons dit
tout à l'heure, est celle de toutes qui doit recueillir le plus de
fruits de roeuvre projetée, celle qui est le plus intéressée à
raccourcir le trajet qui la sépare de son vaste empire des
Indes.
Espérons que cette pacifique croisade, entreprise à la fois
par tous les peuples civilisés, par le peuple anglais lui-même,
triomphera des résistances de quelques hommes d'État qui
semblent s'être endormis comme Épiménide et ne se doutent
pas que le monde s'est transformé pendant leur sommeil.
Louis JOURDAN.
Le vœu de M. Louis Jourdan semble s'être réalisé par
la chute des hommes d'État anglais qui opposaient seuls
des obstacles à l'exécution du canal de Suez. Le chan-
gement de Cabinet en Angleterre doit amener des modi-
fications profondes dans la politique anglaise à Constan-
tinople, et déjà l'on peut voir combien le langage de la
presse britannique est modifié. L'article du Times que
nous citons plus Itaut en peut faire foi.
Nous pouvons donc partager toutes les espérances de
M. Louis Jourdan ; et nous le remercions de les avoir si
chaleureusement ef si habilement exprimées.
ERNEST DESPLACES.
LA CHAMBRE DE COMMERCE DE BESANÇON
ET LE CANAL DE SUEZ.
Nous avons annoncé dans un grand nombre de nos
numéros les adresses et les résolutions des Chambres de
commerce de l'Empire français en faveur du canal de
Suez, au fur à mesure que ces documents parvenaient à
notre connaissance. Le nombre de ces Chambres de
commerce qui s'étaient prononcées pour notre grande
entreprise s'élevait déjà à 51.
Nous donnons aujourd'hui la résolution non moins
favorable de la Chambre de commerce de Besançon, qui
n'a pu se réunir que dans le courant du mois de février
de cette année.
Besancon, le 3 mars 1858.
Monsieur,
J'ai reçu les documents que vous m'avez fait l'honneur de
m'adresser au sujet du projet de percement de l'isthme de
Suez, et je les ai communiqués à la Chambre.
Dans la séance du 4 février dernier, elle a décidé qu'elle ap-
puierait près du gouvernement cette utile entreprise; je joins
ici une copie de la délibération qui a été adoptée.
Je vous prie de vouloir bien agréer les témoignages de
gratitude de la Chambre et du commerce de nos contrées pour
le zèle empressé et le dévouement avec lesquels vous poursui-
vez la réalisation de ce projet.
J'ai l'honneur d'être, etc.
Le président de la Chambre de commerce de Besancon.
Extrait du registre des délibérations.
(Séance du 4 février 1858.)
Étaient présents :
MM. H. France, président, L. de Sainte-Agathe, T. Deprez,
Veil-Picard, Ch. Lorimier et Humbert.
La Chambre prend communication des pièces de correspon-
dance et des divers documents qui lui ont été adressés par
M. Ferdinand de Lesseps au sujet du percement de l'isthme de
Suez, dont il poursuit l'exécution avec autant d'ardeur que de
zèle.
Elle reconnaît que, sous le rapport des intérêts généraux,
cette entreprise ne doit donner lieu à aucune objection. L'Eu-
rope tout entière, les États divers de l'Amérique y sont inté-
ressés au plus haut point sous le rapport commercial; l'Asie,
elle-même, sous le double rapport de son commerce et de sa
civilisation, y trouvera des avantages immenses.
La Chambre, à ces divers titres, émet le vœu le plus ar-
dent pour que le gouvernement français vienne en aide de tout
son pouvoir à l'exécution de ce projet.
Et ont signé les membres présents.
Pour copie conforme :
Le président de la Chambre de commerce de Besancon,
H. FRANCK.
LA GAZETTE DES POSTES DE FRANCFORT
CONTRE LA « NOUVELLE GAZETTE DE PRUSSE »
ET LA GAZETTE UNIVERSELLE DE LEIPZIG.
Nous n'aurions pas cru rencontrer encore un adver-
saire qui, après tout ce qui a été dit et publié sur le
projet du canal de Suez et sur ses conséquences poli-
tiques ou commerciales, continuât de considérer les
arguments de lord Palmerston comme des objections
redoutables. Voici pourtant un correspondant de la
Nouvelle Gazette de Prusse du 11 mars qui, dans un
article intitulé : L'Angleterre et le canal de Suez, s'a-
muse à reproduire, sans les raviver, ces mêmes argu-
ments, auxquels il ajoute quelques commentaires qui lui
sont propres. L'incertitude d'un revenu suffisant et les
dangers pour la Turquie ne paraissent être à ce profond
politique que des raisons secondaires, derrière les-
quelles se cachent les raisons principales que lord Pal-
merston n'aurait pu expliquer aussi franchement. Le
fond des objections du Premier Ministre aurait été l'a-
vantage que le canal procurerait aux nations étrangères,
en premier lieu au point de vue commercial, et ensuite
au point de vue de l'influence politique sur les pays de
l'Orient. Suivant la Nouvelle Gazette de Prusse, les
grands entrepôts du trafic avec l'Orient ne se trouve-
raient plus à l'avenir en Angleterre, mais dans la Médi-
terranée, et le commerce anglais diminuerait à mesure
que celui des pays de la Méditerranée et de la mer Noire
augmenterait. Les pays du Nord en souffriraient égale-
ment; la Belgique, la Hollande, l'Allemagne septentrio-
nale, les pays scandinaves, au lieu d'envoyer leurs na-
vires dans l'Inde et la Chine, feraient venir ces produits
des ports de la Méditerranée, et Trieste deviendrait alors
le port le plus important de l'Europe.
Mais tout cela n'est encore rien, et voici bien mieux :
un vœu de vive sympathie en faveur du canal maritime.
« L'histoire, a-t-il dit, enregistrera et dira aux siècles à venir
quelle étroite et égoïste résistance fait obstacle à cet immense
bienfait. »
Le conseil général de l'Hérault, faisant allusion, à son tour,
à cette « étroite et égoïste résistance, » considère. comme for-
tuite et comme le résultat d'un malentendu l'opposition de
l'Angleterre, puisque cette nation, ainsi que nous l'avons dit
tout à l'heure, est celle de toutes qui doit recueillir le plus de
fruits de roeuvre projetée, celle qui est le plus intéressée à
raccourcir le trajet qui la sépare de son vaste empire des
Indes.
Espérons que cette pacifique croisade, entreprise à la fois
par tous les peuples civilisés, par le peuple anglais lui-même,
triomphera des résistances de quelques hommes d'État qui
semblent s'être endormis comme Épiménide et ne se doutent
pas que le monde s'est transformé pendant leur sommeil.
Louis JOURDAN.
Le vœu de M. Louis Jourdan semble s'être réalisé par
la chute des hommes d'État anglais qui opposaient seuls
des obstacles à l'exécution du canal de Suez. Le chan-
gement de Cabinet en Angleterre doit amener des modi-
fications profondes dans la politique anglaise à Constan-
tinople, et déjà l'on peut voir combien le langage de la
presse britannique est modifié. L'article du Times que
nous citons plus Itaut en peut faire foi.
Nous pouvons donc partager toutes les espérances de
M. Louis Jourdan ; et nous le remercions de les avoir si
chaleureusement ef si habilement exprimées.
ERNEST DESPLACES.
LA CHAMBRE DE COMMERCE DE BESANÇON
ET LE CANAL DE SUEZ.
Nous avons annoncé dans un grand nombre de nos
numéros les adresses et les résolutions des Chambres de
commerce de l'Empire français en faveur du canal de
Suez, au fur à mesure que ces documents parvenaient à
notre connaissance. Le nombre de ces Chambres de
commerce qui s'étaient prononcées pour notre grande
entreprise s'élevait déjà à 51.
Nous donnons aujourd'hui la résolution non moins
favorable de la Chambre de commerce de Besançon, qui
n'a pu se réunir que dans le courant du mois de février
de cette année.
Besancon, le 3 mars 1858.
Monsieur,
J'ai reçu les documents que vous m'avez fait l'honneur de
m'adresser au sujet du projet de percement de l'isthme de
Suez, et je les ai communiqués à la Chambre.
Dans la séance du 4 février dernier, elle a décidé qu'elle ap-
puierait près du gouvernement cette utile entreprise; je joins
ici une copie de la délibération qui a été adoptée.
Je vous prie de vouloir bien agréer les témoignages de
gratitude de la Chambre et du commerce de nos contrées pour
le zèle empressé et le dévouement avec lesquels vous poursui-
vez la réalisation de ce projet.
J'ai l'honneur d'être, etc.
Le président de la Chambre de commerce de Besancon.
Extrait du registre des délibérations.
(Séance du 4 février 1858.)
Étaient présents :
MM. H. France, président, L. de Sainte-Agathe, T. Deprez,
Veil-Picard, Ch. Lorimier et Humbert.
La Chambre prend communication des pièces de correspon-
dance et des divers documents qui lui ont été adressés par
M. Ferdinand de Lesseps au sujet du percement de l'isthme de
Suez, dont il poursuit l'exécution avec autant d'ardeur que de
zèle.
Elle reconnaît que, sous le rapport des intérêts généraux,
cette entreprise ne doit donner lieu à aucune objection. L'Eu-
rope tout entière, les États divers de l'Amérique y sont inté-
ressés au plus haut point sous le rapport commercial; l'Asie,
elle-même, sous le double rapport de son commerce et de sa
civilisation, y trouvera des avantages immenses.
La Chambre, à ces divers titres, émet le vœu le plus ar-
dent pour que le gouvernement français vienne en aide de tout
son pouvoir à l'exécution de ce projet.
Et ont signé les membres présents.
Pour copie conforme :
Le président de la Chambre de commerce de Besancon,
H. FRANCK.
LA GAZETTE DES POSTES DE FRANCFORT
CONTRE LA « NOUVELLE GAZETTE DE PRUSSE »
ET LA GAZETTE UNIVERSELLE DE LEIPZIG.
Nous n'aurions pas cru rencontrer encore un adver-
saire qui, après tout ce qui a été dit et publié sur le
projet du canal de Suez et sur ses conséquences poli-
tiques ou commerciales, continuât de considérer les
arguments de lord Palmerston comme des objections
redoutables. Voici pourtant un correspondant de la
Nouvelle Gazette de Prusse du 11 mars qui, dans un
article intitulé : L'Angleterre et le canal de Suez, s'a-
muse à reproduire, sans les raviver, ces mêmes argu-
ments, auxquels il ajoute quelques commentaires qui lui
sont propres. L'incertitude d'un revenu suffisant et les
dangers pour la Turquie ne paraissent être à ce profond
politique que des raisons secondaires, derrière les-
quelles se cachent les raisons principales que lord Pal-
merston n'aurait pu expliquer aussi franchement. Le
fond des objections du Premier Ministre aurait été l'a-
vantage que le canal procurerait aux nations étrangères,
en premier lieu au point de vue commercial, et ensuite
au point de vue de l'influence politique sur les pays de
l'Orient. Suivant la Nouvelle Gazette de Prusse, les
grands entrepôts du trafic avec l'Orient ne se trouve-
raient plus à l'avenir en Angleterre, mais dans la Médi-
terranée, et le commerce anglais diminuerait à mesure
que celui des pays de la Méditerranée et de la mer Noire
augmenterait. Les pays du Nord en souffriraient égale-
ment; la Belgique, la Hollande, l'Allemagne septentrio-
nale, les pays scandinaves, au lieu d'envoyer leurs na-
vires dans l'Inde et la Chine, feraient venir ces produits
des ports de la Méditerranée, et Trieste deviendrait alors
le port le plus important de l'Europe.
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