Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-03-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 mars 1858 25 mars 1858
Description : 1858/03/25 (A3,N43). 1858/03/25 (A3,N43).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203089c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/05/2012
140 • L'ISTHME DE SUEZ, JEUDI 25 MARS. ]
produits ni de moyens de les accroître, ni de bonne volonté;
ce qu'il lui faut, ce sont des marchés pour la vente de ses
produits. Ce manque de. débouchés a été cause l'année- der-
nière que les producteurs étaient obligés de vendre leurs
céréales à vil prix, parce qu'en Europe les récoltes avaient
été bonnes, et que lé transport des céréales dans les ports de
la'mer Rouge et dans les Indes aurait coûté beaucoup trop
cher. L'enrichissement de la Syrie serait en même temps un
avantage pour l'Angleterre, parce qu'il amènerait des demandes
de produits anglais. Et non-seulement cela aurait lieu, Sans
aucun doute; mais si le canal était ouvert, les exportations
de l'Inde pour la Turquie, l'Asie-Mineure, la Syrie et la Cara-
njanie, seraient vingt fois plus fortes ;*les articles même de
Perse, au lieu de traverser le désert, seraient très-probable-
ment portés par des navires anglais aux ports de la Méditer-
ranée.
» Pour ne rien dire des immenses facilités que le canal of-
frirait pour le transport de troupes dans l'Inde, il me semble,
ajoute l'auteur de cette lettre, que le pays qui tirera le plus
grand bénéfice de l'ouverture de l'isthme de Suez sera celui
qui possède la plus grande flotte de vapeurs ; et c'est certaine-
ment J'Angleterre. Notre politique étrangère, très-malheureu-
sement pour les particuliers anglais, est rarement faite pour
augmenter l'estime des autres pays envers nous ; mais je ne
connais rien qui nous ait fait autant de tort aux yeux des
étrangers que cette opposition sans motif, et si absolument
contraire à tout ce que nous prêchons constamment sur le
libre échange, au projet du percement de l'isthme de Suez.
» En attendant on va commencer un travail que la Syrie
devra exclusivement à l'initiative française et qui fera le plus
grand bien à ce pays : c'est une bonne route de roulage entre
Beyrouth et Damas. Jusqu'aujourd'hui la seule voie de com-
munication entre ces deux villes consistait en un étroit sentier
du Liban, praticable pour les mulets seulement, et inacces-
sible pendant deux mois de l'année, à cause de la neige. Tous
les hivers cette interruption du commerce fait beaucoup de
tort aux négociants des deux villes, Beyrouth étant le port de
Damas. Le gouvernement turc n'a jamais pu rien faire ni pour
améliorer la vieille route ni pour en établir une autre. L'au-
teur du projet est un ancien officier de marine française,
M. de Perthuis, qui réside depuis quelques années à Beyrouth.
Lui et les autres entrepreneurs se sont offerts à construire
une bonne route sur Damas, à la condition d'obtenir le mono- -
pole des transports de marchandises par voitures d'une place
à l'autre pour un espace de cinquante ans, à des taux infé-
rieurs de 40 0/0 aux taux actuels des muletiers. Dans un es-
prit très-libéral, ils laissent la route parfaitement libre aux
mules, ânes ou chevaux charges ou non, de sorte que les mu-
- letiers n'y perdront pas ; seulement ils auront à lutter contre
la concurrence des voitures. La route sera établie uniquement
par des capitaux particuliers, et on ne demandera rien au
gouvernement. Après un très-long séjour à Constantinople,
M. de Perthuis a obtenu le firman pour cette route ; et des
ingénieurs français s'occupent maintenant de la levée du ter-
rain. L'avantage qui en résultera pour ce pays sera en effet
très-grand. Jusqu'aujourd'hui on n'a jamais vu de véhicule à
roues en Syrie; et pour transporter des marchandises dans
l'intérieur, on a été-obligé de défaire les ballots et de distribuer
les marchandises sur des mulets, des ânes ou des chevaux,
risquant ainsi mille accidents en route et des détériorations
presque inévitables de chaque pièce. Tout cela sera changé doré-
navant, et ce qui est plus important encore, c'est que les Syriens
connaîtront par expérience les avantages d'une bonne route.
Il n'y a pas à douter que sous peu de temps on verra des
routes nombreuses traverser le pays dans toutes-les direc-
tions."
Nos lecteurs peuvent se rappeler ce que nous avons
dit de l'entreprise de M. de Perthuis (Voir notre numéro
du 25 novembre 1857, page 498). Mais nous avons tenu
à citer en outre l'opinion du journal anglais.
Nous sommes heureux aussi de voir que le correspon-
dant du Daily-News apprécie comme nos propres corres-
pondants l'influence favorable que l'ouverture du canal
de Suez exercera sur la prospérité de la Syrie.
Nous avons publié dans notre numéro du 25 juin der-
nier sur le commerce de Beyrouth une lettre très-cu-
rieuse qui nous était écrite de cette ville, et où l'on expri-
mait sous une autre forme des pensées tout à fait
analogues. Enfin on n'a point oublié l'adresse que le
clergé de Syrie des différents rites a envoyée à M. Ferd.
de Lesseps. (Voir notre numéro du 10 novembre 1857,
page 457.) -
Ainsi le commerce et la religion ont le même espoir
en Syrie; et ces sympathies générales montrent assez
combien pour ces contrées le canal de Suez produirait
de conséquences bienfaisantes. Pour notre part, nous
n'en avons jamais douté; mais il est bon de remarquer
que c'est ici un écrivain anglais qui parle, et son témoi-
gnage nous est d'autant plus précieux.
ERNEST DESPLACES.
L'ILE PÉRIM.
La Presse d'Orient du 27 février publie le communi-
qué suivant :
K Différents journaux de l'Europe parlent denégocia-
» tions qui seraient entamées entré la Sublime Porte et
» le gouvernement britannique pour la cession de l'île
» Périmy moyennant une, indemnité pécuniaire. Des
» renseignements puisés à des sources certaines nous
» mettent à même de déclarer que ce bruit est tout à fait
» dénué de fondement. »
Ainsi les renseignements que nous donnions dans
notre dérnier numéro étaient exacts : il n'y a point de
négociations pendantes entre l'Angleterre et la Porte
Ottomane au sujet de l'île Périm.
ERNEST DESPLACES.
LA CULTURE DU COTON DANS L'INDE.
Le Times du Il mars emprunte à l'ouvrage de feu le doc-
teur Royle intitulé : « Aperçu des mesures adoptées dans
l'Inde pour l'amélioration de la culture du coton, » quelques
renseignements pleins d'intérêt que nous reproduisons ici
par extrait.
« Le cotonnier indien est une espèce particulière, le
gossipium indicum ou herbaceum selon d'autres botanistes ;
il s'étend sur toutes les parties de l'Inde, indépendamment
des conditions climatologiques. Les variétés qui résultent de la
différence du sol et du climat ont toutes des fibres plus courtes
que les cotons d'Amérique, et c'est là ce qui constitue leur
principale infériorité sur les marchés d'Europe. Mais le coton
produits ni de moyens de les accroître, ni de bonne volonté;
ce qu'il lui faut, ce sont des marchés pour la vente de ses
produits. Ce manque de. débouchés a été cause l'année- der-
nière que les producteurs étaient obligés de vendre leurs
céréales à vil prix, parce qu'en Europe les récoltes avaient
été bonnes, et que lé transport des céréales dans les ports de
la'mer Rouge et dans les Indes aurait coûté beaucoup trop
cher. L'enrichissement de la Syrie serait en même temps un
avantage pour l'Angleterre, parce qu'il amènerait des demandes
de produits anglais. Et non-seulement cela aurait lieu, Sans
aucun doute; mais si le canal était ouvert, les exportations
de l'Inde pour la Turquie, l'Asie-Mineure, la Syrie et la Cara-
njanie, seraient vingt fois plus fortes ;*les articles même de
Perse, au lieu de traverser le désert, seraient très-probable-
ment portés par des navires anglais aux ports de la Méditer-
ranée.
» Pour ne rien dire des immenses facilités que le canal of-
frirait pour le transport de troupes dans l'Inde, il me semble,
ajoute l'auteur de cette lettre, que le pays qui tirera le plus
grand bénéfice de l'ouverture de l'isthme de Suez sera celui
qui possède la plus grande flotte de vapeurs ; et c'est certaine-
ment J'Angleterre. Notre politique étrangère, très-malheureu-
sement pour les particuliers anglais, est rarement faite pour
augmenter l'estime des autres pays envers nous ; mais je ne
connais rien qui nous ait fait autant de tort aux yeux des
étrangers que cette opposition sans motif, et si absolument
contraire à tout ce que nous prêchons constamment sur le
libre échange, au projet du percement de l'isthme de Suez.
» En attendant on va commencer un travail que la Syrie
devra exclusivement à l'initiative française et qui fera le plus
grand bien à ce pays : c'est une bonne route de roulage entre
Beyrouth et Damas. Jusqu'aujourd'hui la seule voie de com-
munication entre ces deux villes consistait en un étroit sentier
du Liban, praticable pour les mulets seulement, et inacces-
sible pendant deux mois de l'année, à cause de la neige. Tous
les hivers cette interruption du commerce fait beaucoup de
tort aux négociants des deux villes, Beyrouth étant le port de
Damas. Le gouvernement turc n'a jamais pu rien faire ni pour
améliorer la vieille route ni pour en établir une autre. L'au-
teur du projet est un ancien officier de marine française,
M. de Perthuis, qui réside depuis quelques années à Beyrouth.
Lui et les autres entrepreneurs se sont offerts à construire
une bonne route sur Damas, à la condition d'obtenir le mono- -
pole des transports de marchandises par voitures d'une place
à l'autre pour un espace de cinquante ans, à des taux infé-
rieurs de 40 0/0 aux taux actuels des muletiers. Dans un es-
prit très-libéral, ils laissent la route parfaitement libre aux
mules, ânes ou chevaux charges ou non, de sorte que les mu-
- letiers n'y perdront pas ; seulement ils auront à lutter contre
la concurrence des voitures. La route sera établie uniquement
par des capitaux particuliers, et on ne demandera rien au
gouvernement. Après un très-long séjour à Constantinople,
M. de Perthuis a obtenu le firman pour cette route ; et des
ingénieurs français s'occupent maintenant de la levée du ter-
rain. L'avantage qui en résultera pour ce pays sera en effet
très-grand. Jusqu'aujourd'hui on n'a jamais vu de véhicule à
roues en Syrie; et pour transporter des marchandises dans
l'intérieur, on a été-obligé de défaire les ballots et de distribuer
les marchandises sur des mulets, des ânes ou des chevaux,
risquant ainsi mille accidents en route et des détériorations
presque inévitables de chaque pièce. Tout cela sera changé doré-
navant, et ce qui est plus important encore, c'est que les Syriens
connaîtront par expérience les avantages d'une bonne route.
Il n'y a pas à douter que sous peu de temps on verra des
routes nombreuses traverser le pays dans toutes-les direc-
tions."
Nos lecteurs peuvent se rappeler ce que nous avons
dit de l'entreprise de M. de Perthuis (Voir notre numéro
du 25 novembre 1857, page 498). Mais nous avons tenu
à citer en outre l'opinion du journal anglais.
Nous sommes heureux aussi de voir que le correspon-
dant du Daily-News apprécie comme nos propres corres-
pondants l'influence favorable que l'ouverture du canal
de Suez exercera sur la prospérité de la Syrie.
Nous avons publié dans notre numéro du 25 juin der-
nier sur le commerce de Beyrouth une lettre très-cu-
rieuse qui nous était écrite de cette ville, et où l'on expri-
mait sous une autre forme des pensées tout à fait
analogues. Enfin on n'a point oublié l'adresse que le
clergé de Syrie des différents rites a envoyée à M. Ferd.
de Lesseps. (Voir notre numéro du 10 novembre 1857,
page 457.) -
Ainsi le commerce et la religion ont le même espoir
en Syrie; et ces sympathies générales montrent assez
combien pour ces contrées le canal de Suez produirait
de conséquences bienfaisantes. Pour notre part, nous
n'en avons jamais douté; mais il est bon de remarquer
que c'est ici un écrivain anglais qui parle, et son témoi-
gnage nous est d'autant plus précieux.
ERNEST DESPLACES.
L'ILE PÉRIM.
La Presse d'Orient du 27 février publie le communi-
qué suivant :
K Différents journaux de l'Europe parlent denégocia-
» tions qui seraient entamées entré la Sublime Porte et
» le gouvernement britannique pour la cession de l'île
» Périmy moyennant une, indemnité pécuniaire. Des
» renseignements puisés à des sources certaines nous
» mettent à même de déclarer que ce bruit est tout à fait
» dénué de fondement. »
Ainsi les renseignements que nous donnions dans
notre dérnier numéro étaient exacts : il n'y a point de
négociations pendantes entre l'Angleterre et la Porte
Ottomane au sujet de l'île Périm.
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LA CULTURE DU COTON DANS L'INDE.
Le Times du Il mars emprunte à l'ouvrage de feu le doc-
teur Royle intitulé : « Aperçu des mesures adoptées dans
l'Inde pour l'amélioration de la culture du coton, » quelques
renseignements pleins d'intérêt que nous reproduisons ici
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« Le cotonnier indien est une espèce particulière, le
gossipium indicum ou herbaceum selon d'autres botanistes ;
il s'étend sur toutes les parties de l'Inde, indépendamment
des conditions climatologiques. Les variétés qui résultent de la
différence du sol et du climat ont toutes des fibres plus courtes
que les cotons d'Amérique, et c'est là ce qui constitue leur
principale infériorité sur les marchés d'Europe. Mais le coton
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