Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-03-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mars 1858 10 mars 1858
Description : 1858/03/10 (A3,N42). 1858/03/10 (A3,N42).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203088z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
1
MERCREDI 10 MARS. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. III
vu, tous les symptômes extérieurs, tous les rapports qui nous
parvenaient de la ville, confirmaient cette situation. Elle pou-
vait se prolonger longtemps, lorsque l'incident d'un bonze chi-
nois qui vint demander une sauvegarde pour une pagode située
près de nos lignes, et duquel on obtint des renseignements
positifs sur la demeure qu'occupait Yeh, détermina un mou-.
vement qui produisit les plus heureux résultats.
Il fut décidé que le 5 janvier au matin on descendrait en
colonnes dans la ville par diverses directions, qu'on se saisirait
des principaux fonctionnaires, des archives publiques, du tré-
sor, et que le tout serait ramené dans nos lignes. L'exécution
réussit à merveille ; la colonne française que je dirigeais en
- personne, après s'être emparée de la porie de l'Ouest et y avoir
établi un fort détachement, pénétra dans la rue qui va de
l'ouest à l'est, cerna le yamoun du général tartare, qui, à
neuf heures, m'était amené prisonnier. La colonne du général
Straubensée s'emparait en même temps du gouverneur de la
province, Peh-Kwe, et une autre colonne, dirigée par M. le
consul d'Angleterre Parkes, arrêtait un peu plus tard le com-
missaire impérial Yeh et s'emparait de tous ses papiers. On se
rendait maître en même temps du trésor public. Parmi les
papiers du commissaire impérial Yeh, on a trouvé les ratifi-
cations des traités conclus par le gouvernement de la Chine
avec les gouvernements de la France, de l'Angleterre et des
Etats-Unis, ce qui semble bien prouver que ces traités n'au-
raient jamais été envoyés à Pékin. J'ai déposé dans les mains
de M. le baron Gros le traité avec la France qui m'avait été
remis. Depuis la capture du trésor, les valeurs en ont été in-
ventoriées par une commission anglo-française dont le com-
mandant Collier faisait partie. J'ai l'honneur, monsieur le
Ministre, de transmettre à Votre Excellence copie du procès-
verbal des opérations de cette commission.
Dans l'après-midi, les prisonniers étaient amenés au quar-
tier général. Peu après, le commissaire impérial Yeh, dont
la figure et la conversation dénotaient une grande énergie,
mais une intelligence ordinaire, était dirigé vers le fleuve et
embarqué sur le steamer britannique XInflexible. Le surlen-
demain il a été transporté à Bocca-Tigris, auprès des vais-
seaux le Calcutta et le Sans-Pareil, et sera gardé comme
prisonnier jusqu'à la conclusion définitive de la paix. Ce per-
sonnage était devenu impossible, il ne pouvait entrer dans
aucune des combinaisons qu'on pouvait imaginer pour gou-
verner la ville de Canton sous la suprématie des alliés; il
était donc à éloigner.
Deux systèmes pour le gouvernement de la ville étaient en
présence : dans l'un de ces systèmes Peh-Kwe, gardé comme
prisonnier ainsi que le général tartare, était écarté de toute
fonction gouvernementale. Le gouvernement snpérieur était
alors exercé par une commission anglo-française qui appelait
autour d'elle les fonctionnaires chinois de second ordre, tels
que le préfet de Canton, le juge, le trésorier. Dans l'autre
système, Peh-Kwe était reconstitué comme magistrat suprême,
sous la surveillance d'un comité mixte. En raison des difficul-
tés tenant aux différences des coutumes, des usages, et à notre
ignorance complète de la langue et de la législation chinoises,
le premier système a été abandonné et le second système
adopté K après de nombreuses conférences entre les plénipo-
tentiaires français et anglais, les amiraux et le général Strau-
bensée.
Le principe admis par nous, il fallait le faire admettre avec
ses conséquences par Peh-Kwe. Ce fonctionnaire, dans les pre-
miers pourparlers à ce sujet, avait bien manifesté l'intention
de retenir le gouvernement de la ville et de la province, mais
avait repoussé l'idée de tout acte public, impliquant que ses
pouvoirs lui étaient conférés par les puissances alliées. Il y eut
de longs débats qui aboutirent enfin, Peh-Kwe se résignant à
continuer ses fonctions, sous les conditions énoncées dans une
lettre des commandants en chef, dont je transmets copie à
Votre Excellence. Ce fonctionnaire a adressé aux habitants de
Canton une proclamation qui a été affichée en même temps
que celle des commandants en chef. Des instructions délibé-
rées en commun ont été délivrées aux officiers composant la
commission de surveillance. Cette commission a été investie
d'attributions judiciaires : elle jugera tous les Chinois coupa-
bles de délits contre des Européens, en appliquant la loi chi-
noise; elle statuera aussi, en qualité de juge d'instruction,
sur tous les cas dans lesquels des Européens seraient compro-
mis comme coupables et les renverra par-devant les juridic-
tions compétentes. Au reste, à mesure que ce comité fonction-
nera, l'expérience indiquera sur quels points ses attributions
doivent être étendues ou restreintes, et les commandants en
chef se sont réservé le droit d'introduire ces modifications.
Telles sont, monsieur le Alinistre, les premières mesures
qui ont été adoptées en commun pour sauvegarder l'ordre
dans une ville d'un million d'âmes, où tout est étranger à nos
habitudes et à nos coutumes.
J'ai désigné le capitaine de frégate Alartineau des Chesnez
pour remplir les fonctions de commissaire français dans le
comité institué près du gouverneur de la ville. Il a pour col-
lègues le colonel Holloway et M. Parkes. Le commandant
Alartineau a à sa disposition 120 hommes pour la garde du
yamoun et les patrouilles à faire dans la ville. Le colonel
Holloway a sous ses ordres 300 hommes pour le même objet.
Les commissaires sont autorisés à choisir dans ces 420 hommes
GO hommes, qui feront un service spécial de police et recevront
un supplément de paye. J'ai donné à M. Alartineau des Ches-
nez, pour lui servir d'interprète, M. l'abbé Duluc, apparte-
nant aux missions étrangères.
Le 9 janvier , le gouverneur Peh-Kwe a été installé publi-
quement dans ses fonctions par les plénipotentiaires de France
et d'Angleterre, assistés par les commandants en chef. Cette
installation a eu lieu avec tout l'éclat désirable. A cette oc-
casion, lord Elgin et M. le baron Gros ont adressé au digni-
taire chinois des discours qui lui rappelaient ses engagements,
notre ferme résolution de maintenir l'ordre, mais aussi de ré-
primer toute émeute. Les commissaires alliés sont entrés en
fonctions le même jour. Je crois qu'il n'y a pas de révolte à
craindre de la part des habitants, leur confiance dans l'inexpu-
gnabilité de Canton s'étant changée en profond décourage-
ment. La prudence commande cependant la plus exacte sur-
veillance. Nous travaillons, du reste, à enceindre toutes les
positions importantes d'une ligne continue de retranchements,
et nous établirons des batteries sur toutes les hauteurs com-
prises dans cette ligne, qui foudroieraient la ville en cas de
mouvement.
RIGAULT DE GEXOUILLY.
A la suite de ce rapport si remarquable de M. le contre-
amiral Rigault de Genouilly, nous donnons une lettre
d'un de nos correspondants qui a pu être témoin de
toutes les opérations, et qui en a saisi avec la plus grande
exactitude toutes les péripéties. En même temps il a
essayé de peindre le caractère général de cet étrange et
heureux événement qui a mis à la disposition des Anglais
et des Français une ville d'un million d'âmes, sans qu'il
en coûtât presque aucune perte à l'humanité.
MERCREDI 10 MARS. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. III
vu, tous les symptômes extérieurs, tous les rapports qui nous
parvenaient de la ville, confirmaient cette situation. Elle pou-
vait se prolonger longtemps, lorsque l'incident d'un bonze chi-
nois qui vint demander une sauvegarde pour une pagode située
près de nos lignes, et duquel on obtint des renseignements
positifs sur la demeure qu'occupait Yeh, détermina un mou-.
vement qui produisit les plus heureux résultats.
Il fut décidé que le 5 janvier au matin on descendrait en
colonnes dans la ville par diverses directions, qu'on se saisirait
des principaux fonctionnaires, des archives publiques, du tré-
sor, et que le tout serait ramené dans nos lignes. L'exécution
réussit à merveille ; la colonne française que je dirigeais en
- personne, après s'être emparée de la porie de l'Ouest et y avoir
établi un fort détachement, pénétra dans la rue qui va de
l'ouest à l'est, cerna le yamoun du général tartare, qui, à
neuf heures, m'était amené prisonnier. La colonne du général
Straubensée s'emparait en même temps du gouverneur de la
province, Peh-Kwe, et une autre colonne, dirigée par M. le
consul d'Angleterre Parkes, arrêtait un peu plus tard le com-
missaire impérial Yeh et s'emparait de tous ses papiers. On se
rendait maître en même temps du trésor public. Parmi les
papiers du commissaire impérial Yeh, on a trouvé les ratifi-
cations des traités conclus par le gouvernement de la Chine
avec les gouvernements de la France, de l'Angleterre et des
Etats-Unis, ce qui semble bien prouver que ces traités n'au-
raient jamais été envoyés à Pékin. J'ai déposé dans les mains
de M. le baron Gros le traité avec la France qui m'avait été
remis. Depuis la capture du trésor, les valeurs en ont été in-
ventoriées par une commission anglo-française dont le com-
mandant Collier faisait partie. J'ai l'honneur, monsieur le
Ministre, de transmettre à Votre Excellence copie du procès-
verbal des opérations de cette commission.
Dans l'après-midi, les prisonniers étaient amenés au quar-
tier général. Peu après, le commissaire impérial Yeh, dont
la figure et la conversation dénotaient une grande énergie,
mais une intelligence ordinaire, était dirigé vers le fleuve et
embarqué sur le steamer britannique XInflexible. Le surlen-
demain il a été transporté à Bocca-Tigris, auprès des vais-
seaux le Calcutta et le Sans-Pareil, et sera gardé comme
prisonnier jusqu'à la conclusion définitive de la paix. Ce per-
sonnage était devenu impossible, il ne pouvait entrer dans
aucune des combinaisons qu'on pouvait imaginer pour gou-
verner la ville de Canton sous la suprématie des alliés; il
était donc à éloigner.
Deux systèmes pour le gouvernement de la ville étaient en
présence : dans l'un de ces systèmes Peh-Kwe, gardé comme
prisonnier ainsi que le général tartare, était écarté de toute
fonction gouvernementale. Le gouvernement snpérieur était
alors exercé par une commission anglo-française qui appelait
autour d'elle les fonctionnaires chinois de second ordre, tels
que le préfet de Canton, le juge, le trésorier. Dans l'autre
système, Peh-Kwe était reconstitué comme magistrat suprême,
sous la surveillance d'un comité mixte. En raison des difficul-
tés tenant aux différences des coutumes, des usages, et à notre
ignorance complète de la langue et de la législation chinoises,
le premier système a été abandonné et le second système
adopté K après de nombreuses conférences entre les plénipo-
tentiaires français et anglais, les amiraux et le général Strau-
bensée.
Le principe admis par nous, il fallait le faire admettre avec
ses conséquences par Peh-Kwe. Ce fonctionnaire, dans les pre-
miers pourparlers à ce sujet, avait bien manifesté l'intention
de retenir le gouvernement de la ville et de la province, mais
avait repoussé l'idée de tout acte public, impliquant que ses
pouvoirs lui étaient conférés par les puissances alliées. Il y eut
de longs débats qui aboutirent enfin, Peh-Kwe se résignant à
continuer ses fonctions, sous les conditions énoncées dans une
lettre des commandants en chef, dont je transmets copie à
Votre Excellence. Ce fonctionnaire a adressé aux habitants de
Canton une proclamation qui a été affichée en même temps
que celle des commandants en chef. Des instructions délibé-
rées en commun ont été délivrées aux officiers composant la
commission de surveillance. Cette commission a été investie
d'attributions judiciaires : elle jugera tous les Chinois coupa-
bles de délits contre des Européens, en appliquant la loi chi-
noise; elle statuera aussi, en qualité de juge d'instruction,
sur tous les cas dans lesquels des Européens seraient compro-
mis comme coupables et les renverra par-devant les juridic-
tions compétentes. Au reste, à mesure que ce comité fonction-
nera, l'expérience indiquera sur quels points ses attributions
doivent être étendues ou restreintes, et les commandants en
chef se sont réservé le droit d'introduire ces modifications.
Telles sont, monsieur le Alinistre, les premières mesures
qui ont été adoptées en commun pour sauvegarder l'ordre
dans une ville d'un million d'âmes, où tout est étranger à nos
habitudes et à nos coutumes.
J'ai désigné le capitaine de frégate Alartineau des Chesnez
pour remplir les fonctions de commissaire français dans le
comité institué près du gouverneur de la ville. Il a pour col-
lègues le colonel Holloway et M. Parkes. Le commandant
Alartineau a à sa disposition 120 hommes pour la garde du
yamoun et les patrouilles à faire dans la ville. Le colonel
Holloway a sous ses ordres 300 hommes pour le même objet.
Les commissaires sont autorisés à choisir dans ces 420 hommes
GO hommes, qui feront un service spécial de police et recevront
un supplément de paye. J'ai donné à M. Alartineau des Ches-
nez, pour lui servir d'interprète, M. l'abbé Duluc, apparte-
nant aux missions étrangères.
Le 9 janvier , le gouverneur Peh-Kwe a été installé publi-
quement dans ses fonctions par les plénipotentiaires de France
et d'Angleterre, assistés par les commandants en chef. Cette
installation a eu lieu avec tout l'éclat désirable. A cette oc-
casion, lord Elgin et M. le baron Gros ont adressé au digni-
taire chinois des discours qui lui rappelaient ses engagements,
notre ferme résolution de maintenir l'ordre, mais aussi de ré-
primer toute émeute. Les commissaires alliés sont entrés en
fonctions le même jour. Je crois qu'il n'y a pas de révolte à
craindre de la part des habitants, leur confiance dans l'inexpu-
gnabilité de Canton s'étant changée en profond décourage-
ment. La prudence commande cependant la plus exacte sur-
veillance. Nous travaillons, du reste, à enceindre toutes les
positions importantes d'une ligne continue de retranchements,
et nous établirons des batteries sur toutes les hauteurs com-
prises dans cette ligne, qui foudroieraient la ville en cas de
mouvement.
RIGAULT DE GEXOUILLY.
A la suite de ce rapport si remarquable de M. le contre-
amiral Rigault de Genouilly, nous donnons une lettre
d'un de nos correspondants qui a pu être témoin de
toutes les opérations, et qui en a saisi avec la plus grande
exactitude toutes les péripéties. En même temps il a
essayé de peindre le caractère général de cet étrange et
heureux événement qui a mis à la disposition des Anglais
et des Français une ville d'un million d'âmes, sans qu'il
en coûtât presque aucune perte à l'humanité.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 7/24
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203088z/f7.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203088z/f7.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203088z/f7.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203088z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203088z
Facebook
Twitter