Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-03-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mars 1858 10 mars 1858
Description : 1858/03/10 (A3,N42). 1858/03/10 (A3,N42).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203088z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
lOG L'ISTHME DE SUEZ, MERCREDI 10 MARS.
Hautesse. Le remplaçant d'Ahmed est Méhémcl-Rucbdi-Pa-
cha, ex-ministre de la guerre.
Cette nomination a causé dans le public une satisfaction
d'autant plus vive, que personne n'ignorait les intrigues de
quelques autres candidats à ce poste. Le Sultan n'a voulu
écouter, dans cette occasion, que les conseils de ses ministres,
et il était impossible de faire un choix qui complétât mieux
le cabinet, en ajoutant à la force et à l'homogénéité dont il a
I besoin pour mener à bonne fin les importantes réformes en-
treprises par lui.
Les négociations de M. de Lesseps relativement au canal de
t, Suez ont marché. M. de Lesseps serait, dit-on, parvenu à
convaincre la plupart des ministres, et-à l'heure qu'il est il n'a
plus d'opposition sérieuse à craindre de ce côté. Le Grand
Vizir lui-même lui en a presque donné l'assurance dans une
récente entrevue.
Le correspondant du Constitutionnel a toute rai-
son, d'après les renseignements qu'on nous donne,
d'attacher une haute importance à la nomination de
Ruchdi-Pacha, qui vient d'être appelé au poste de grand
maître de l'artillerie. C'est une place, à ce qu'il paraît,
que lui donne la confiance du Sultan. Ruchdi Pacha se
distingue par une indépendance de caractère qui ne s'est
jamais démentie, et qui lui a fait préférer parfois la
retraite à des succès qu'auraient dû payer des conces-
sions qu'il ne voulait point faire. C'est là une qualité
partout fort rare et fort estimable. Mais ce n'est pas la
seule que possède Ruchdi-Pacha. Il est très-éclairé, et
toutes les questions qui touchent aux progrès généraux
de la civilisation dans l'Empire Ottoman lui sont fami-
lières. Son esprit est fort cultivé, et parmi les collègues
du Grand Vizir, Ruchdi-Pacha tiendra certainement une
place très-distinguée. Il parait être en parfait accord de
principes politiques avec Aali-Pacha , et nous croyons
pouvoir le compter parmi les partisans prononcés de la
magnifique entreprise que M. Ferd. de Lesseps poursuit
|L Constantinople.
ERNEST DESPLACES.
Au point où en sont les négociations de M. Ferd. de
Lesseps à Constantinople, nos lecteurs comprendront
que nous devons nous imposer la plus grande réserve.
Tout le monde sait que ces négociations sont de plus en
plus favorables ; et la presse de tous les pays l'a plu-
sieurs fois annoncé sous diverses formes. D'autre part
on a réfuté quelques bruits malveillants qu'avaient fait
courir nos adversaires, et ces bruits sans fondement ne
se sont pas reproduits. L'Europe entière, qui s'est pro-
noncée d'une manière si sympathique, est dans l'attente;
et tout nous porte à espérer que ses vœux unanimes,
d'accord avec l'intérêt de la Porte Ottomane, seront
.; 4 - i,@ j e xamine les documents que M. Fer d de
s luiû mis à l'appui de sa deman d e; et le
(^Grej»(|vyizH Aa aclia, qui a donné durant le Con g rès
e dêapreuves de haute intelligence et de pa-
^^o^me.I cM^€, apprécie les immenses avanta g es que
l'ou e l'istlime de Suez assurerait à l'Empire
io. turc. Si nous en croyons nos informations, le nouveau
grand maître de l'artillerie , Méhémet Ruchdi-Pacha,
serait dans les mêmes dispositions. Le poste auquel il
vient d'être appelé est tout de confiance et même d'inti-
mité. Ruchdi-Pacha s'est fait connaître et estimer de
S. H. le Sultan par l'indépendance de son caractère et
par une rare capacité. C'est beaucoup de compter un tel
personnage dans les rangs des amis de notre entre-
prise.
D'un autre côté, les événements récents qui viennent
de se passer en Angleterre sont de nature à augmenter
encore nos espérances. On sait trop que les deux hommes
d'État qui se sont opposés au canal de Suez avec une
passion ardente, et selon nous avec une passion injusti-
fiable, sont lord Palmerston et lord Strattford de Red-
cliffe. Tous deux, en moins d'un mois, viennent de
tomber du pouvoir, et par des raisons qui semblent
exclure toute idée de retour, du moins d'ici à long-
temps.
Sur une question de politique extérieure où le Pre-
mier Ministre ne paraît pas avoir satisfait l'opinion na-
tionale, il a dû se retirer. Il s'est trouvé en minorité
dans la Chambre des Communes, et il devait, selon les
règles de la Constitution anglaise, résigner des fonctions
où la majorité ne le soutenait plus. Nous n'avons point
à nous occuper de la question qui a été fatale à la durée
du Cabinet de lord Palmerston ; mais nous devons dire
qu'à côté du grief principal qui a précipité sa chute, on
a cité plusieurs autres griefs, et entre autres son opposi-
tion au canal de Suez. Nos lecteurs se rappellent le dis-
cours de l'éloquent M. Gladstone, analysé dans notre
dernier numéro. ToITS les esprits impartiaux en Angle-
terre penseront comme M. Gladstone, en songeant aux
avantages incalculables que le canal de Suez, s'il eût été
ouvert, aurait procurés pour la prompte répression de
l'insurrection des Indes, et en songeant aux avantages
plus grands encore et plus permanents qu'il procurerait
au commerce britannique.
Quant à lord Strattford de Redcliffe, les motifs de sa
retraite sont autres; mais ils ne sont pas moins puis-
sants.
On dit que lord Strattford avait deux désirs dont un
seul a pu être contenté. Il avait pris la résolution , en
quittant Constantinople, de ne point y retourner. En se-
cond lieu, comme il était prêt à servir sous le Cabinet
qui succédait à celui de lord Palmerston, il aurait voulu
qu'on lui donnât le poste d'ambassadeur à Paris. Il pa-
raît que le nouveau Cabinet n'a pu, dans la politique
qu'il compte suivre, accorder ces fonctions à lord Stratt-
ford, qui n'a pas semblé réunir toutes les conditions
nécessaires pour les bien remplir ; et le noble lord a
donné sa démission d'ambassadeur auprès de la Porte
Ottomane. Le Times du 2 mars se déclarait autorisé à
confirmer cette nouvelle au public.
On sent que ces graves changements doivent avoir une
influence considérable sur les résolutions du Divan.
Mais nous n'insistons pas sur un fait qui peut porter des
conséquences si prochaines et si heureuses.
En ce qui concerne le Cabinet nouveau, nous rappel-
lerons seulement que dans la discussion de l'Adresse, au
Hautesse. Le remplaçant d'Ahmed est Méhémcl-Rucbdi-Pa-
cha, ex-ministre de la guerre.
Cette nomination a causé dans le public une satisfaction
d'autant plus vive, que personne n'ignorait les intrigues de
quelques autres candidats à ce poste. Le Sultan n'a voulu
écouter, dans cette occasion, que les conseils de ses ministres,
et il était impossible de faire un choix qui complétât mieux
le cabinet, en ajoutant à la force et à l'homogénéité dont il a
I besoin pour mener à bonne fin les importantes réformes en-
treprises par lui.
Les négociations de M. de Lesseps relativement au canal de
t, Suez ont marché. M. de Lesseps serait, dit-on, parvenu à
convaincre la plupart des ministres, et-à l'heure qu'il est il n'a
plus d'opposition sérieuse à craindre de ce côté. Le Grand
Vizir lui-même lui en a presque donné l'assurance dans une
récente entrevue.
Le correspondant du Constitutionnel a toute rai-
son, d'après les renseignements qu'on nous donne,
d'attacher une haute importance à la nomination de
Ruchdi-Pacha, qui vient d'être appelé au poste de grand
maître de l'artillerie. C'est une place, à ce qu'il paraît,
que lui donne la confiance du Sultan. Ruchdi Pacha se
distingue par une indépendance de caractère qui ne s'est
jamais démentie, et qui lui a fait préférer parfois la
retraite à des succès qu'auraient dû payer des conces-
sions qu'il ne voulait point faire. C'est là une qualité
partout fort rare et fort estimable. Mais ce n'est pas la
seule que possède Ruchdi-Pacha. Il est très-éclairé, et
toutes les questions qui touchent aux progrès généraux
de la civilisation dans l'Empire Ottoman lui sont fami-
lières. Son esprit est fort cultivé, et parmi les collègues
du Grand Vizir, Ruchdi-Pacha tiendra certainement une
place très-distinguée. Il parait être en parfait accord de
principes politiques avec Aali-Pacha , et nous croyons
pouvoir le compter parmi les partisans prononcés de la
magnifique entreprise que M. Ferd. de Lesseps poursuit
|L Constantinople.
ERNEST DESPLACES.
Au point où en sont les négociations de M. Ferd. de
Lesseps à Constantinople, nos lecteurs comprendront
que nous devons nous imposer la plus grande réserve.
Tout le monde sait que ces négociations sont de plus en
plus favorables ; et la presse de tous les pays l'a plu-
sieurs fois annoncé sous diverses formes. D'autre part
on a réfuté quelques bruits malveillants qu'avaient fait
courir nos adversaires, et ces bruits sans fondement ne
se sont pas reproduits. L'Europe entière, qui s'est pro-
noncée d'une manière si sympathique, est dans l'attente;
et tout nous porte à espérer que ses vœux unanimes,
d'accord avec l'intérêt de la Porte Ottomane, seront
.; 4 - i,@ j e xamine les documents que M. Fer d de
s luiû mis à l'appui de sa deman d e; et le
(^Grej»(|vyizH Aa aclia, qui a donné durant le Con g rès
e dêapreuves de haute intelligence et de pa-
^^o^me.I cM^€, apprécie les immenses avanta g es que
l'ou e l'istlime de Suez assurerait à l'Empire
io. turc. Si nous en croyons nos informations, le nouveau
grand maître de l'artillerie , Méhémet Ruchdi-Pacha,
serait dans les mêmes dispositions. Le poste auquel il
vient d'être appelé est tout de confiance et même d'inti-
mité. Ruchdi-Pacha s'est fait connaître et estimer de
S. H. le Sultan par l'indépendance de son caractère et
par une rare capacité. C'est beaucoup de compter un tel
personnage dans les rangs des amis de notre entre-
prise.
D'un autre côté, les événements récents qui viennent
de se passer en Angleterre sont de nature à augmenter
encore nos espérances. On sait trop que les deux hommes
d'État qui se sont opposés au canal de Suez avec une
passion ardente, et selon nous avec une passion injusti-
fiable, sont lord Palmerston et lord Strattford de Red-
cliffe. Tous deux, en moins d'un mois, viennent de
tomber du pouvoir, et par des raisons qui semblent
exclure toute idée de retour, du moins d'ici à long-
temps.
Sur une question de politique extérieure où le Pre-
mier Ministre ne paraît pas avoir satisfait l'opinion na-
tionale, il a dû se retirer. Il s'est trouvé en minorité
dans la Chambre des Communes, et il devait, selon les
règles de la Constitution anglaise, résigner des fonctions
où la majorité ne le soutenait plus. Nous n'avons point
à nous occuper de la question qui a été fatale à la durée
du Cabinet de lord Palmerston ; mais nous devons dire
qu'à côté du grief principal qui a précipité sa chute, on
a cité plusieurs autres griefs, et entre autres son opposi-
tion au canal de Suez. Nos lecteurs se rappellent le dis-
cours de l'éloquent M. Gladstone, analysé dans notre
dernier numéro. ToITS les esprits impartiaux en Angle-
terre penseront comme M. Gladstone, en songeant aux
avantages incalculables que le canal de Suez, s'il eût été
ouvert, aurait procurés pour la prompte répression de
l'insurrection des Indes, et en songeant aux avantages
plus grands encore et plus permanents qu'il procurerait
au commerce britannique.
Quant à lord Strattford de Redcliffe, les motifs de sa
retraite sont autres; mais ils ne sont pas moins puis-
sants.
On dit que lord Strattford avait deux désirs dont un
seul a pu être contenté. Il avait pris la résolution , en
quittant Constantinople, de ne point y retourner. En se-
cond lieu, comme il était prêt à servir sous le Cabinet
qui succédait à celui de lord Palmerston, il aurait voulu
qu'on lui donnât le poste d'ambassadeur à Paris. Il pa-
raît que le nouveau Cabinet n'a pu, dans la politique
qu'il compte suivre, accorder ces fonctions à lord Stratt-
ford, qui n'a pas semblé réunir toutes les conditions
nécessaires pour les bien remplir ; et le noble lord a
donné sa démission d'ambassadeur auprès de la Porte
Ottomane. Le Times du 2 mars se déclarait autorisé à
confirmer cette nouvelle au public.
On sent que ces graves changements doivent avoir une
influence considérable sur les résolutions du Divan.
Mais nous n'insistons pas sur un fait qui peut porter des
conséquences si prochaines et si heureuses.
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