Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-03-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 mars 1858 10 mars 1858
Description : 1858/03/10 (A3,N42). 1858/03/10 (A3,N42).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203088z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
118 L'ISTHME DE SUEZ, MERCREDI 10 MARS
que cette commission a été nommée à l'occasion de l'ex-
position universelle de Londres en 1851; sa tâche est
gigantesque, car elle doit « décrire un demi-siècle des
progrès qu'ont faits tous les arts chez les peuples mis en
présence par la première exposition universelle. »
La partie publiée du premier volume de ce grand ou-
vrage, composé de dix forts volumes, nous intéresse
particulièrement par le sujet qui y est traité. C'est une
exposition complète des forces productives, des diffé-
rentes nations, due à la plume d'un des plus éminents
économistes et statisticiens de notre temps, M. le baron
Charles Dupin. L'auteur nous fait passer en revue le
monde entier, en commençant par la Grande-Bretagne,
se dirigeant ensuite vers l'Amérique, de là dans l'Asie,
puis dans l'Afrique et l'Europe, pour finir par la France
ce voyage autour du monde, visitant tous les ports, tous
les grands établissements commerciaux et industriels, et
nous donnant tous les renseignements possibles sur l'état
de la population, de l'agriculture, du commerce, de
l'industrie, enfin sur tout ce qui constitue la vie maté-
rielle, la prospérité et la richesse d'une nation.
Mais M. le baron Charles Dupin ne se contente pas
de faire le tableau de l'état actuel de chaque pays, il
trace en outre l'histoire de ses progrès depuis 1800, en
tenant compte des événements politiques et financiers,
des réformes législatives, des grandes inventions, et en-
fin de toutes les causes diverses qui peuvent exercer une
influence quelconque sur la situation d'un pays. C'est
ainsi que l'auteur suit pas à pas les grands travaux et
les grandes entreprises publiques ou particulières, qui
sont en même temps les causes et les effets de la pro-
spérité d'une nation.
On conçoit qu'un recueil aussi complet des renseigne-
ments les plus précieux peut nous être d'une grande
utilité dans beaucoup de questions qui se rattachent au
canal de Suez. Le succès et l'avenir d'une entreprise
destinée à produire un mouvement international plus
considérable encore que le mouvement actuel dépen-
dent essentiellement des forces productives des diffé-
rentes nations qui se verront rapprochées l'une de l'auft e
par cette communication nouvelle.
La première partie du vol. I", composée de plus de
mille pages, contient la description de la Grande-Bre-
tagne et de l'Amérique; dans la seconde partie, qui va
paraître prochainement, nous trouverons la géographie
et la statistique des pays orientaux , et nous y puiserons
les matériaux nécessaires à des notices concernant les
contrées de l'Orient et de l'Occident auxquelles le canal
de Suez doit apporter des éléments incalculables de dé-
veloppements en tous genres.
Nous aurons donc à faire de larges emprunts au rap-
port de M. le baron Charles Dupin ; et ce sera encore
un service de plus que l'illustre académicien aura rendu
au canal des deux mers.
G. WAGENER.
LE LÉV.IATHAN.
Le Times du 24 février donne des détails intéressants sur
l'aménagement du grand navire Léviathan, qui vient d'être
mis à l'eau.
Suivant ce journal, l'énorme bâtiment sera tout prêt à
prendre la mer vers la fin du mois de juillet, et les frais né-
cessaires pour le mettre dans cet état ne dépasseront pas la
somme de 120,000 livres sterling ou 3 millions de francs. Pour
accélérer le travail, il a été partagé entre plusieurs entrepre-
neurs : l'un, chargé de l'arrangement des cabines, sa-
lons, etc. ; l'autre, chargé de la construction des ponts et des
gros ouvrages en bois; un autre pour les embarcations, un
autre pour les aménagements intérieurs, et ainsi de suite. Il
ne faut pas moins de dix ancres pour maintenir le monstre
dans sa position actuelle, cinq sur la poupe et cinq sur la
proue, chacune attachée à un câble dont la longueur varie
de 40 à 160 brasses. Au commencement huit ancres suffisaient;
mais un coup de vent ayant chassé le devant du navire dans le
chenal de la marée, on a été obligé d'ajouter deux des ancres
les plus fortes.
Quand l'aménagement du navire sera suffisamment avance,
on placera sur le pont deux puissantes grues pour monter à
bord les embarcations, les parties composant les mâts, et
enfin tous les objets d'un grand poids. Les mâts se fabriquent
en morceaux à Milwall, et une grande partie en est déjà ache-
vée ; mais ils ne seront assemblés qu'à bord. Il y aura six
mâts, tous composés de plaques de fer forgé d'un pouce
d'épaisseur, et rivées l'une à l'autre pareillement à celles qui
composent les flancs du navire. Ils auront une hauteur de 130
à 170 pieds de la quille jusqu'au margouillet, un diamètre
de 3 pieds 4 pouces sur le pont et un poids de 30 à 40 ton-
neaux sans compter les vergues. Chaque mât repose dans une
colonne carrée de plaques de fer, qui monte de la quille jus-
qu'au pont supérieur et qui est rivée et encastrée dans tous les
ponts qu'elle traverse. Pour le cas où il deviendrait nécessaire
de couper les mâts, il se trouve à la base de chacun, à trois
pieds environ au-dessus du pont supérieur, un appareil propre
à comprimer, moyennant une vis puissante, les deux faces
du mât de façon à le faire tomber immédiatement sur le côté.
Mais comme tous les mâts sont maintenus dans leur position
par des cordes en fil de fer de la plus forte espèce, il faut
encore d'autres précautions pour pouvoir s'en débarrasser en
cas de besoin. A cet effet toutes ces cordes sont passées par
des anneaux de fer, de façon qu'un seul homme peut détachei
tout le cordage d'un mât en moins de cinq minutes. Toutes les
vergues principales des trois mâts gréés carrément seront éga-
lement composées de plaques de fer. La vergue principale
aura 130 pieds de longueur, ou à peu près 40 pieds de plus
que la vergue principale des plus grands vaisseaux de guerre,
à peu près quatre fois l'épaisseur de la plus grande vergut
qui ait jamais été construite, et elle pèsera plusieurs tonneaus
de moins que si elle était en bois.
Dans une partie de l'ancien chantier, les ouvriers sont oc-
cupés jour et nuit à tourner l'énorme arbre des machines à
roues. Cet arbre est probablement à cause de sa grandeur h
plus beau spécimen de pièce de force qui ait jamais été faite
il a été forgé à Glascow, et son poids est de 34 tonneaux
C'est le troisième arbre forgé pour les machines du Léviathan
les deux premiers ayant eu des défauts. L'arbre actuel, qui
avec tous les contre-poids nécessaires pour le fixer au tour, n<
pèse pas moins de 60 tonneaux, fait une évolution parmi
nute, et les deux coupeurs, un de chaque côté, coupent cen
livres de fer par heure.
Une question importante encore était de trouver un docl
pour mettre le bâtiment à l'abri en cas de réparation. Il n'y i
pas un dock en Angleterre assez large pour laisser entrer li
que cette commission a été nommée à l'occasion de l'ex-
position universelle de Londres en 1851; sa tâche est
gigantesque, car elle doit « décrire un demi-siècle des
progrès qu'ont faits tous les arts chez les peuples mis en
présence par la première exposition universelle. »
La partie publiée du premier volume de ce grand ou-
vrage, composé de dix forts volumes, nous intéresse
particulièrement par le sujet qui y est traité. C'est une
exposition complète des forces productives, des diffé-
rentes nations, due à la plume d'un des plus éminents
économistes et statisticiens de notre temps, M. le baron
Charles Dupin. L'auteur nous fait passer en revue le
monde entier, en commençant par la Grande-Bretagne,
se dirigeant ensuite vers l'Amérique, de là dans l'Asie,
puis dans l'Afrique et l'Europe, pour finir par la France
ce voyage autour du monde, visitant tous les ports, tous
les grands établissements commerciaux et industriels, et
nous donnant tous les renseignements possibles sur l'état
de la population, de l'agriculture, du commerce, de
l'industrie, enfin sur tout ce qui constitue la vie maté-
rielle, la prospérité et la richesse d'une nation.
Mais M. le baron Charles Dupin ne se contente pas
de faire le tableau de l'état actuel de chaque pays, il
trace en outre l'histoire de ses progrès depuis 1800, en
tenant compte des événements politiques et financiers,
des réformes législatives, des grandes inventions, et en-
fin de toutes les causes diverses qui peuvent exercer une
influence quelconque sur la situation d'un pays. C'est
ainsi que l'auteur suit pas à pas les grands travaux et
les grandes entreprises publiques ou particulières, qui
sont en même temps les causes et les effets de la pro-
spérité d'une nation.
On conçoit qu'un recueil aussi complet des renseigne-
ments les plus précieux peut nous être d'une grande
utilité dans beaucoup de questions qui se rattachent au
canal de Suez. Le succès et l'avenir d'une entreprise
destinée à produire un mouvement international plus
considérable encore que le mouvement actuel dépen-
dent essentiellement des forces productives des diffé-
rentes nations qui se verront rapprochées l'une de l'auft e
par cette communication nouvelle.
La première partie du vol. I", composée de plus de
mille pages, contient la description de la Grande-Bre-
tagne et de l'Amérique; dans la seconde partie, qui va
paraître prochainement, nous trouverons la géographie
et la statistique des pays orientaux , et nous y puiserons
les matériaux nécessaires à des notices concernant les
contrées de l'Orient et de l'Occident auxquelles le canal
de Suez doit apporter des éléments incalculables de dé-
veloppements en tous genres.
Nous aurons donc à faire de larges emprunts au rap-
port de M. le baron Charles Dupin ; et ce sera encore
un service de plus que l'illustre académicien aura rendu
au canal des deux mers.
G. WAGENER.
LE LÉV.IATHAN.
Le Times du 24 février donne des détails intéressants sur
l'aménagement du grand navire Léviathan, qui vient d'être
mis à l'eau.
Suivant ce journal, l'énorme bâtiment sera tout prêt à
prendre la mer vers la fin du mois de juillet, et les frais né-
cessaires pour le mettre dans cet état ne dépasseront pas la
somme de 120,000 livres sterling ou 3 millions de francs. Pour
accélérer le travail, il a été partagé entre plusieurs entrepre-
neurs : l'un, chargé de l'arrangement des cabines, sa-
lons, etc. ; l'autre, chargé de la construction des ponts et des
gros ouvrages en bois; un autre pour les embarcations, un
autre pour les aménagements intérieurs, et ainsi de suite. Il
ne faut pas moins de dix ancres pour maintenir le monstre
dans sa position actuelle, cinq sur la poupe et cinq sur la
proue, chacune attachée à un câble dont la longueur varie
de 40 à 160 brasses. Au commencement huit ancres suffisaient;
mais un coup de vent ayant chassé le devant du navire dans le
chenal de la marée, on a été obligé d'ajouter deux des ancres
les plus fortes.
Quand l'aménagement du navire sera suffisamment avance,
on placera sur le pont deux puissantes grues pour monter à
bord les embarcations, les parties composant les mâts, et
enfin tous les objets d'un grand poids. Les mâts se fabriquent
en morceaux à Milwall, et une grande partie en est déjà ache-
vée ; mais ils ne seront assemblés qu'à bord. Il y aura six
mâts, tous composés de plaques de fer forgé d'un pouce
d'épaisseur, et rivées l'une à l'autre pareillement à celles qui
composent les flancs du navire. Ils auront une hauteur de 130
à 170 pieds de la quille jusqu'au margouillet, un diamètre
de 3 pieds 4 pouces sur le pont et un poids de 30 à 40 ton-
neaux sans compter les vergues. Chaque mât repose dans une
colonne carrée de plaques de fer, qui monte de la quille jus-
qu'au pont supérieur et qui est rivée et encastrée dans tous les
ponts qu'elle traverse. Pour le cas où il deviendrait nécessaire
de couper les mâts, il se trouve à la base de chacun, à trois
pieds environ au-dessus du pont supérieur, un appareil propre
à comprimer, moyennant une vis puissante, les deux faces
du mât de façon à le faire tomber immédiatement sur le côté.
Mais comme tous les mâts sont maintenus dans leur position
par des cordes en fil de fer de la plus forte espèce, il faut
encore d'autres précautions pour pouvoir s'en débarrasser en
cas de besoin. A cet effet toutes ces cordes sont passées par
des anneaux de fer, de façon qu'un seul homme peut détachei
tout le cordage d'un mât en moins de cinq minutes. Toutes les
vergues principales des trois mâts gréés carrément seront éga-
lement composées de plaques de fer. La vergue principale
aura 130 pieds de longueur, ou à peu près 40 pieds de plus
que la vergue principale des plus grands vaisseaux de guerre,
à peu près quatre fois l'épaisseur de la plus grande vergut
qui ait jamais été construite, et elle pèsera plusieurs tonneaus
de moins que si elle était en bois.
Dans une partie de l'ancien chantier, les ouvriers sont oc-
cupés jour et nuit à tourner l'énorme arbre des machines à
roues. Cet arbre est probablement à cause de sa grandeur h
plus beau spécimen de pièce de force qui ait jamais été faite
il a été forgé à Glascow, et son poids est de 34 tonneaux
C'est le troisième arbre forgé pour les machines du Léviathan
les deux premiers ayant eu des défauts. L'arbre actuel, qui
avec tous les contre-poids nécessaires pour le fixer au tour, n<
pèse pas moins de 60 tonneaux, fait une évolution parmi
nute, et les deux coupeurs, un de chaque côté, coupent cen
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Une question importante encore était de trouver un docl
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