Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-02-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 février 1858 10 février 1858
Description : 1858/02/10 (A3,N40). 1858/02/10 (A3,N40).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030864
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
62 L'ISTHME DE SUEZ, MERCREDI 10 FÉVRIER,
Tels sont les arguments principaux contenus dans ce grave
document. Les débats ont été remis à un prochain jour.
Mais le véritable débat dans l'état actuel de la question ne
se passera qu'au sein du Parlement. Jusqu'à cette heure, rien
de précis n'a transpiré sur les projets du Cabinet.
En effet, la Cour spéciale des propriétaires s'est assemblée
extraordinairement à Leaden Hall-street, le 27 janvier; la
discussion a été longue et assez violente. La pétition a été
adoptée, et il n'y a eu que quatre voix contraires. Elle a
donc été présentée aa Parlement.
G. WAOENER.
LA « REVUE D'ÉDIMBOURG»
ET LA COMPAGNIE DES INDES ORIENTALES.
La Revue d'Edimbourg, n° 217, publie un article
très-remarquable sur la situation de l'Inde et l'avenir de
ce grand empire. La question la plus importante, selon
l'auteur, est celle du budget; aussi est-ce principale-
ment de la situation financière de cette grande colonie
que s'occupe la revue anglaise. La conclusion à laquelle
elle arrive, en suivant l'histoire de la Compagnie des
Indes, n'est pas très-consolante; car d'après elle c'est
un fait incontestable que, depuis le commencement jus-
qu'à la fin, l'histoire financière de l'Inde anglaise a été
une lutte aussi rude que malheureuse pour entretenir
les établissements civils et militaires, nécessaires au
maintien de la puissance anglaise, à l'aide des revenus
fournis par l'Inde toute seule. Or, on n'y est jamais
parvenu. Cette assertion n'est que trop confirmée par
l'accumulation d'une dette de 50 millions de livres ster-
ling en moins de cinquante ans Les dépenses continuent
toujours à présenter un excédant considérable sur les
recettes (en 1857 l'excédant a été de 1,981,062 liv. st.).
On ne peut même entrevoir aucun moyen de remé-
dier à ce déplorable état de choses, conséquence iné-
vitable de la nature de ce pays et de ses populations.
Les seules sources de revenus sont, outre l'impôt du sol,
l'impôt sur le sel et celui sur l'opium. Le dernier, res-
source très-importante pour la Compagnie, est sur le
point de diminuer depuis que les Chinois commencent
à cultiver eux-mêmes le pavot. L'impôt foncier, qui
fournit naturellement les sommes les plus considérables,
n'est guère susceptible d'accroissement. Il faudrait donc,
pour augmenter les revenus, établir d'autres impôts ,
perstbnnels, de consommation, etc.
JLa Compagnie en aurait bien le droit ; car sous l'in-
fluencé de la politique anglaise et de l'impulsion donnée
au mouvement commercial, les richesses de l'Inde se
sont accrues d'une manière exorbitante, et dans les
grandes villes on a vu se former oes fortunes vraiment
colossales. Cependant il est impossible d'obtenir des in-
digènes de nouveaux impôts directs ; de tout temps ils
n'ont jamais payé une autre taxe régulière que celle
4a sol; et les princes, pour satisfaire à leurs besoins
extraordinaires d'argent, se virent dans la nécessité
d'exercer des éiactions sur lés gens riches, moyen que
là Compagnie des Indes né saurait guèré employer.
Dans ces circonstances, il serait extrêmement dangereux
de blesser les habitudes invétérées des indigènes en les
forçant à payer d'autres impôts; tous les gens compé-
tents sont d'accord à cet égard, et les derniers événe-
ments ont prouvé que la tranquillité actuelle de la masse
des populatious n'est due qu'à la sage politique de la
Compagnie, évitant avec soin tout ce qui serait con-
traire aux mœurs et coutumes des Hindous. Elle ne
peut faire autre chose que d'établir peu à peu des im-
pôts indirects.
Ainsi, tandis que d'un côté les revenus sont toujours
dépassés par les dépenses et menacent même de dimi-
nuer davantage, ces dernières vont augmenter encore à
la suite de l'insurrection. On sera obligé d'entretenir
une armée européenne plus considérable, et d'accroître
même le nombre des fonctionnaires européens. L'expé-
rience n'a que trop bien appris que les indigènes, une
fois soustraits au contrôle des Européens, travaillent
pour leur propre compte, et qu'il y a une infinité de
Sociétés et classes de la population qui n'attendent que
d'avoir assez profité de la civilisation et de l'instruction
anglaise pour se retourner avec succès contre la Compa-
gnie. Mais tout cela entraînera une augmentation de
dépenses énorme.
A la fin de ce remarquable article la Revue d'Edim-
bourg traite aussi de la question qui est agitée dans ce
moment, savoir, de la mesure qui transférerait l'ad-
ministration de l'Inde entre les mains du gouvernement
de la reine. Voici les conclusions de l'auteur :
« Il est probable que les Hindous, habitués à regarder avec
une vénération particulière les attributs de la monarchie,
témoigneraient plus de respect loyal envers la reine Victoria
qu'envers une compagnie de marchands qui, suivant eux, ne
sont que les fermiers des revenus de leur pays. Nous ne dou-
tons pas que la nouvelle de la translation du pouvoir entre
les mains de Sa Majesté, publiée dans l'Inde entière avec la
forme la plus solennelle, ne soit accueillie avec enthousiasme
par la grande majorité du peuple, et ne doive être une ré-
ponse opportune à la dernière tentative pour nous arracher
le sceptre de la domination. La fusion ou du moins la mise
sur le même pied, en ce qui concerne le rang, des restes fidèles
de l'armée indienne et de celle de la reine, serait la juste recon-
naissance de la vaillance héroïque déployée lors des derniers
événements; cette mesure aurait l'avantage d'effacer le passé
et de promettre un heureux avenir.
Nous apprécions pour ce qu'ils valent ces actes exté-
rieurs de politique ou de bienveillance; nous pensons qu'ils
méritent la considération du. gouvernement ; mais nous ne
pouvons oublier qu'ils sont purement extérieurs et qu'ils ne
sont pas la solution du problème qu'il s'agit de résoudre. La
Couronne ne pourra faire dans l'Inde que très-peu de plus ou
même rien de plus que ce que la Compagnie pourrait faire
également. La Couronne n'aurait presque rien à réparer dans
ce qu'a fait la Compagnie; car nous savons tous qu'elles ont
identiquement les mêmes vues de politique pratique et que le
changement serait plus grand en apparence qu'en réalité.
Quel principe peut être plus sain et plus raisonnable que
celui d'après lequel le ministre pour les affaires de l'Inde,
membre lui-même du cabinet responsable devant le Parlement,
doit être assisté par un conseil d'hommes experts dans les
services civils, judiciaires et militaires de l'lude, et autant que
possible indépendant des vicissitudes du gouvernement des
Tels sont les arguments principaux contenus dans ce grave
document. Les débats ont été remis à un prochain jour.
Mais le véritable débat dans l'état actuel de la question ne
se passera qu'au sein du Parlement. Jusqu'à cette heure, rien
de précis n'a transpiré sur les projets du Cabinet.
En effet, la Cour spéciale des propriétaires s'est assemblée
extraordinairement à Leaden Hall-street, le 27 janvier; la
discussion a été longue et assez violente. La pétition a été
adoptée, et il n'y a eu que quatre voix contraires. Elle a
donc été présentée aa Parlement.
G. WAOENER.
LA « REVUE D'ÉDIMBOURG»
ET LA COMPAGNIE DES INDES ORIENTALES.
La Revue d'Edimbourg, n° 217, publie un article
très-remarquable sur la situation de l'Inde et l'avenir de
ce grand empire. La question la plus importante, selon
l'auteur, est celle du budget; aussi est-ce principale-
ment de la situation financière de cette grande colonie
que s'occupe la revue anglaise. La conclusion à laquelle
elle arrive, en suivant l'histoire de la Compagnie des
Indes, n'est pas très-consolante; car d'après elle c'est
un fait incontestable que, depuis le commencement jus-
qu'à la fin, l'histoire financière de l'Inde anglaise a été
une lutte aussi rude que malheureuse pour entretenir
les établissements civils et militaires, nécessaires au
maintien de la puissance anglaise, à l'aide des revenus
fournis par l'Inde toute seule. Or, on n'y est jamais
parvenu. Cette assertion n'est que trop confirmée par
l'accumulation d'une dette de 50 millions de livres ster-
ling en moins de cinquante ans Les dépenses continuent
toujours à présenter un excédant considérable sur les
recettes (en 1857 l'excédant a été de 1,981,062 liv. st.).
On ne peut même entrevoir aucun moyen de remé-
dier à ce déplorable état de choses, conséquence iné-
vitable de la nature de ce pays et de ses populations.
Les seules sources de revenus sont, outre l'impôt du sol,
l'impôt sur le sel et celui sur l'opium. Le dernier, res-
source très-importante pour la Compagnie, est sur le
point de diminuer depuis que les Chinois commencent
à cultiver eux-mêmes le pavot. L'impôt foncier, qui
fournit naturellement les sommes les plus considérables,
n'est guère susceptible d'accroissement. Il faudrait donc,
pour augmenter les revenus, établir d'autres impôts ,
perstbnnels, de consommation, etc.
JLa Compagnie en aurait bien le droit ; car sous l'in-
fluencé de la politique anglaise et de l'impulsion donnée
au mouvement commercial, les richesses de l'Inde se
sont accrues d'une manière exorbitante, et dans les
grandes villes on a vu se former oes fortunes vraiment
colossales. Cependant il est impossible d'obtenir des in-
digènes de nouveaux impôts directs ; de tout temps ils
n'ont jamais payé une autre taxe régulière que celle
4a sol; et les princes, pour satisfaire à leurs besoins
extraordinaires d'argent, se virent dans la nécessité
d'exercer des éiactions sur lés gens riches, moyen que
là Compagnie des Indes né saurait guèré employer.
Dans ces circonstances, il serait extrêmement dangereux
de blesser les habitudes invétérées des indigènes en les
forçant à payer d'autres impôts; tous les gens compé-
tents sont d'accord à cet égard, et les derniers événe-
ments ont prouvé que la tranquillité actuelle de la masse
des populatious n'est due qu'à la sage politique de la
Compagnie, évitant avec soin tout ce qui serait con-
traire aux mœurs et coutumes des Hindous. Elle ne
peut faire autre chose que d'établir peu à peu des im-
pôts indirects.
Ainsi, tandis que d'un côté les revenus sont toujours
dépassés par les dépenses et menacent même de dimi-
nuer davantage, ces dernières vont augmenter encore à
la suite de l'insurrection. On sera obligé d'entretenir
une armée européenne plus considérable, et d'accroître
même le nombre des fonctionnaires européens. L'expé-
rience n'a que trop bien appris que les indigènes, une
fois soustraits au contrôle des Européens, travaillent
pour leur propre compte, et qu'il y a une infinité de
Sociétés et classes de la population qui n'attendent que
d'avoir assez profité de la civilisation et de l'instruction
anglaise pour se retourner avec succès contre la Compa-
gnie. Mais tout cela entraînera une augmentation de
dépenses énorme.
A la fin de ce remarquable article la Revue d'Edim-
bourg traite aussi de la question qui est agitée dans ce
moment, savoir, de la mesure qui transférerait l'ad-
ministration de l'Inde entre les mains du gouvernement
de la reine. Voici les conclusions de l'auteur :
« Il est probable que les Hindous, habitués à regarder avec
une vénération particulière les attributs de la monarchie,
témoigneraient plus de respect loyal envers la reine Victoria
qu'envers une compagnie de marchands qui, suivant eux, ne
sont que les fermiers des revenus de leur pays. Nous ne dou-
tons pas que la nouvelle de la translation du pouvoir entre
les mains de Sa Majesté, publiée dans l'Inde entière avec la
forme la plus solennelle, ne soit accueillie avec enthousiasme
par la grande majorité du peuple, et ne doive être une ré-
ponse opportune à la dernière tentative pour nous arracher
le sceptre de la domination. La fusion ou du moins la mise
sur le même pied, en ce qui concerne le rang, des restes fidèles
de l'armée indienne et de celle de la reine, serait la juste recon-
naissance de la vaillance héroïque déployée lors des derniers
événements; cette mesure aurait l'avantage d'effacer le passé
et de promettre un heureux avenir.
Nous apprécions pour ce qu'ils valent ces actes exté-
rieurs de politique ou de bienveillance; nous pensons qu'ils
méritent la considération du. gouvernement ; mais nous ne
pouvons oublier qu'ils sont purement extérieurs et qu'ils ne
sont pas la solution du problème qu'il s'agit de résoudre. La
Couronne ne pourra faire dans l'Inde que très-peu de plus ou
même rien de plus que ce que la Compagnie pourrait faire
également. La Couronne n'aurait presque rien à réparer dans
ce qu'a fait la Compagnie; car nous savons tous qu'elles ont
identiquement les mêmes vues de politique pratique et que le
changement serait plus grand en apparence qu'en réalité.
Quel principe peut être plus sain et plus raisonnable que
celui d'après lequel le ministre pour les affaires de l'Inde,
membre lui-même du cabinet responsable devant le Parlement,
doit être assisté par un conseil d'hommes experts dans les
services civils, judiciaires et militaires de l'lude, et autant que
possible indépendant des vicissitudes du gouvernement des
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