Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-01-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 janvier 1858 25 janvier 1858
Description : 1858/01/25 (A3,N39). 1858/01/25 (A3,N39).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203085q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
•M L'ISTHME DE SUEZ, LUNDI 25 JANVIER.
canal, le commerce élargi apportant de nouvelles richesses et
produisant ainsi une augmentation continue des revenus de
l'Etat. L'industrie et l'agricullure prendront de nouvelles forces;
les villes de l'Allemagne méridionale reverront leurs époques
florissantes. La réunion de l'Europe centrale dans un vaste
système douanier, le maintien de la paix universelle, une
communication solide entre les peuples et la civilisation de
l'Orient : telles seront les conséquences du percement de
l'isthme de Suez.
» Mais, ajoute l'orateur pour terminer son discours accueilli
avec la plus grande sympathie, tout cela, chemins de fer,
vapeurs, télégraphe et même le canal de Suez , nous profitera
peu, si l'on ne commence d'abord par établir la liberté de la
circulation et du mouvement dans l'intérieur de l'Etat, »
Telle est l'analyse du rapport de M. de Czœrnig,
donnée par la Gazette d'Augsbourg. Nous recevons, au
moment de mettre sous presse, le texte même de ce rap-
port remarquable, et nous ne manquons pas de le faire
connaître à nos lecteurs, du moins en partie.
Dans les circonstances présentes, nous sommes
particulièrement touchés de cette nouvelle preuve de
sympathie que veut bien nous donner le gouvernement
autrichien ; et nous en remercions vivement l'Académie
impériale des sciences et son habile rapporteur, M. le
baron de Czœrnig.
ERNEST DESPLACES.
EXTRAIT DU DISCOIRïs PROMit PAU M. LE BAROA DE lZŒH\lG,
CHEF DE SECTION AU MISISTÈRt; DU COMMERCE,
Dans t Académie impériale et royale des sciences à Vienne,
sur le percement de l'isthme de Suez.
«Une noble idée d'une portée immense émeut actuellement
le monde civilisé, et produit même de l'effet au delà de ses
limites : c'est l'idée de l'union de la Méditerranée et de
l'Océan oriental au moyen du canal de Suez. Quelque part
que l'on observe la vie de l'époque actuelle, on rencontre des
discussions relatives à cette importante entreprise. Les sociétés
savantes en leur qualité de représentants du progrès des
sciences, ainsi que les Chambres de commerce comme pro-
moteurs des intérêts matériels, les gouvernements, les parle-
ments, les corporations départementales et municipales, le
clergé, les sociétés techniques, les personnes assistant à des
assemblées publiques, ainsi que la voie importante du journa-
lisme entier, représenté par des centaines de feuilles, en un
mot tous les organes officiels de l'opinion publique en France
et en Italie, en Espagne et en Russie, en Angleterre, en Alle-
magne et en Autriche, en Grèce et en Turquie, en Syrie et
en Egypte, en Asie et en Amérique, dirigent leur attention
sur cette question; ils examinent la possibilité de ce projet et
les obstacles; et, profondément convaincus de ses effets bien-
* faisants, ils font pour la réalisation de l'entreprise les vœux
les plus ardents.
Une question qui occupe d'une manière aussi éminente la
sympathie générale des contemporains, sur laquelle les opi-
nions les plus différentes, les intérêts les plus opposés, tom-
bent d'accord, doit nécessairement concerner les grands in-
térêts de l'humanité, et avoir pour but la satisfaction d'un
besoin généralement ressenti. Cette manière de voir est plei-
nement justifiée; car il s'agit ici du progrès le plus important
de la civilisation de nos jours, d'un grand fait historique, qui
fera de notre époque le point de départ d'une nouvelle ère du
développement matériel, des effets de la civilisation et de la
prospérité générale. Une semblable question, qui a en outre
le rapport le plus intime avec le développement prospère de
notre patrie, mérite aussi d'être mise en discussion dans le
sein de l'Académie des sciences de Vienne, et j'obéis volon-
tiers à l'invitation de monsieur votre président, en prenant la
liberté de vous soumettre les considérations suivantes, qui se
rapportent essentiellement au caractère tout autrichien, ou
plutôt centro-européen , de la question.
Tout comme les formations organiques, qui ont besoin de
certaines circonstances particulières de l'atmosphère et du sol,
pour se développer, il'faut que les idées, pour mûrir et se
réaliser d'une manière féconde , trouvent des circonstances
favorables à leur développement; il faut que la civilisation
soit arrivée à ce point où l'étincelle allume l'incendie de la
sympathie générale, qui, projetant son rayonnement au loin,
inspire de l'enthousiasme aux masses des nations. Sans cette
base indispensable, l'idée peut devenir un objet de spécula-
tion abstraite ou de discussion savante; mais pour la civilisa-
tion de l'humanité elle restera toujours à l'état de germe sans
vie. Tel a été le sort de la question relative à l'union de la
Méditerranée au golfe Arabique.
Depuis vingt-cinq siècles, probablement depuis quarante
siècles, elle occu pe constamment sa place dans chaque époque
de l'histoire. Réalisée en partie aux époques florissantes de
l'Egypte, elle disparut complètement sous le règne barbare
des anciens peuples mahométans; et ne trouva pas d'échos
lorsque plus tard elle fut de nouveau discutée par des savants.
L'empereur Napoléon Ier, le plus étonnant génie des temps
modernes, embrassa de nouveau cette question avec son
énergie ordinaire; mais le temps était contre lui; il fallut
l'abandonner, et les travaux techniques exécutés par son
ordre furent cause que la question , heureusement pour sa
définitive réalisation, resta oubliée pendant un demi-siècle.
Reprise après 1840, elle excita un intérêt partiel chez les gens
éclairés et arriva à un commencement d'exécution, malheu-
reusement étouffé dans son germe par de grands événements
historiques. Si la question se place de nouveau avec bruit sur
le devant de la scène, si toutes les voix s'élèvent en sa faveur,
si toutes les opinions se tournent vers elle, si dans quelques
mois elle est devenue, d'une simple question technique , une
question de civilisation remuant le monde, il faut qu'il y ait
une cause profondément inhérente à la nature de la civilisa-
tion humaine, qui, en produisant ce changement immense,
et en électrisant pour ainsi dire l'humanité afin qu'elle sai-
sisse cette pensée, a assuré sa très-prochaine réalisation. Et
cette cause, elle existe et est sous les yeux de tout le monde.
Dans l'intention de rendre les peuples riches et par cela
même heureux, l'ancienne science gouvernementale et l'an-
cienne économie politique cherchèrent surtout à augmenter
la production. Le système mercantile et le système prohibitif,
les droits protecteurs et même le libre échange d'Adam Smith,
ne devaient être que des moyens pour arriver à la production
la plus étendue possible. Néanmoins la production ne fit que
des progrès lents, parce qu'en général le produit n'arrivait
point au consommateur, ou il lui parvenait tellement renchéri,
que le consommateur, dont les produits d'échange manquaient
aussi d'un débouché avantageux, ne pouvait pas le payer. La
richesse se borna donc, sauf quelques places de l'intérieur
jouissant de monopoles, aux contrées situées sur les bords de
la mer ou des fleuves navigables, où le commerce ne rencontre
pas autant d'obstacles. De nos jours, en renversant l'ancien
principe, on chercha d'abord à faciliter les communications
et à les rendre moins coûteuses; la production, dont les débou-
canal, le commerce élargi apportant de nouvelles richesses et
produisant ainsi une augmentation continue des revenus de
l'Etat. L'industrie et l'agricullure prendront de nouvelles forces;
les villes de l'Allemagne méridionale reverront leurs époques
florissantes. La réunion de l'Europe centrale dans un vaste
système douanier, le maintien de la paix universelle, une
communication solide entre les peuples et la civilisation de
l'Orient : telles seront les conséquences du percement de
l'isthme de Suez.
» Mais, ajoute l'orateur pour terminer son discours accueilli
avec la plus grande sympathie, tout cela, chemins de fer,
vapeurs, télégraphe et même le canal de Suez , nous profitera
peu, si l'on ne commence d'abord par établir la liberté de la
circulation et du mouvement dans l'intérieur de l'Etat, »
Telle est l'analyse du rapport de M. de Czœrnig,
donnée par la Gazette d'Augsbourg. Nous recevons, au
moment de mettre sous presse, le texte même de ce rap-
port remarquable, et nous ne manquons pas de le faire
connaître à nos lecteurs, du moins en partie.
Dans les circonstances présentes, nous sommes
particulièrement touchés de cette nouvelle preuve de
sympathie que veut bien nous donner le gouvernement
autrichien ; et nous en remercions vivement l'Académie
impériale des sciences et son habile rapporteur, M. le
baron de Czœrnig.
ERNEST DESPLACES.
EXTRAIT DU DISCOIRïs PROMit PAU M. LE BAROA DE lZŒH\lG,
CHEF DE SECTION AU MISISTÈRt; DU COMMERCE,
Dans t Académie impériale et royale des sciences à Vienne,
sur le percement de l'isthme de Suez.
«Une noble idée d'une portée immense émeut actuellement
le monde civilisé, et produit même de l'effet au delà de ses
limites : c'est l'idée de l'union de la Méditerranée et de
l'Océan oriental au moyen du canal de Suez. Quelque part
que l'on observe la vie de l'époque actuelle, on rencontre des
discussions relatives à cette importante entreprise. Les sociétés
savantes en leur qualité de représentants du progrès des
sciences, ainsi que les Chambres de commerce comme pro-
moteurs des intérêts matériels, les gouvernements, les parle-
ments, les corporations départementales et municipales, le
clergé, les sociétés techniques, les personnes assistant à des
assemblées publiques, ainsi que la voie importante du journa-
lisme entier, représenté par des centaines de feuilles, en un
mot tous les organes officiels de l'opinion publique en France
et en Italie, en Espagne et en Russie, en Angleterre, en Alle-
magne et en Autriche, en Grèce et en Turquie, en Syrie et
en Egypte, en Asie et en Amérique, dirigent leur attention
sur cette question; ils examinent la possibilité de ce projet et
les obstacles; et, profondément convaincus de ses effets bien-
* faisants, ils font pour la réalisation de l'entreprise les vœux
les plus ardents.
Une question qui occupe d'une manière aussi éminente la
sympathie générale des contemporains, sur laquelle les opi-
nions les plus différentes, les intérêts les plus opposés, tom-
bent d'accord, doit nécessairement concerner les grands in-
térêts de l'humanité, et avoir pour but la satisfaction d'un
besoin généralement ressenti. Cette manière de voir est plei-
nement justifiée; car il s'agit ici du progrès le plus important
de la civilisation de nos jours, d'un grand fait historique, qui
fera de notre époque le point de départ d'une nouvelle ère du
développement matériel, des effets de la civilisation et de la
prospérité générale. Une semblable question, qui a en outre
le rapport le plus intime avec le développement prospère de
notre patrie, mérite aussi d'être mise en discussion dans le
sein de l'Académie des sciences de Vienne, et j'obéis volon-
tiers à l'invitation de monsieur votre président, en prenant la
liberté de vous soumettre les considérations suivantes, qui se
rapportent essentiellement au caractère tout autrichien, ou
plutôt centro-européen , de la question.
Tout comme les formations organiques, qui ont besoin de
certaines circonstances particulières de l'atmosphère et du sol,
pour se développer, il'faut que les idées, pour mûrir et se
réaliser d'une manière féconde , trouvent des circonstances
favorables à leur développement; il faut que la civilisation
soit arrivée à ce point où l'étincelle allume l'incendie de la
sympathie générale, qui, projetant son rayonnement au loin,
inspire de l'enthousiasme aux masses des nations. Sans cette
base indispensable, l'idée peut devenir un objet de spécula-
tion abstraite ou de discussion savante; mais pour la civilisa-
tion de l'humanité elle restera toujours à l'état de germe sans
vie. Tel a été le sort de la question relative à l'union de la
Méditerranée au golfe Arabique.
Depuis vingt-cinq siècles, probablement depuis quarante
siècles, elle occu pe constamment sa place dans chaque époque
de l'histoire. Réalisée en partie aux époques florissantes de
l'Egypte, elle disparut complètement sous le règne barbare
des anciens peuples mahométans; et ne trouva pas d'échos
lorsque plus tard elle fut de nouveau discutée par des savants.
L'empereur Napoléon Ier, le plus étonnant génie des temps
modernes, embrassa de nouveau cette question avec son
énergie ordinaire; mais le temps était contre lui; il fallut
l'abandonner, et les travaux techniques exécutés par son
ordre furent cause que la question , heureusement pour sa
définitive réalisation, resta oubliée pendant un demi-siècle.
Reprise après 1840, elle excita un intérêt partiel chez les gens
éclairés et arriva à un commencement d'exécution, malheu-
reusement étouffé dans son germe par de grands événements
historiques. Si la question se place de nouveau avec bruit sur
le devant de la scène, si toutes les voix s'élèvent en sa faveur,
si toutes les opinions se tournent vers elle, si dans quelques
mois elle est devenue, d'une simple question technique , une
question de civilisation remuant le monde, il faut qu'il y ait
une cause profondément inhérente à la nature de la civilisa-
tion humaine, qui, en produisant ce changement immense,
et en électrisant pour ainsi dire l'humanité afin qu'elle sai-
sisse cette pensée, a assuré sa très-prochaine réalisation. Et
cette cause, elle existe et est sous les yeux de tout le monde.
Dans l'intention de rendre les peuples riches et par cela
même heureux, l'ancienne science gouvernementale et l'an-
cienne économie politique cherchèrent surtout à augmenter
la production. Le système mercantile et le système prohibitif,
les droits protecteurs et même le libre échange d'Adam Smith,
ne devaient être que des moyens pour arriver à la production
la plus étendue possible. Néanmoins la production ne fit que
des progrès lents, parce qu'en général le produit n'arrivait
point au consommateur, ou il lui parvenait tellement renchéri,
que le consommateur, dont les produits d'échange manquaient
aussi d'un débouché avantageux, ne pouvait pas le payer. La
richesse se borna donc, sauf quelques places de l'intérieur
jouissant de monopoles, aux contrées situées sur les bords de
la mer ou des fleuves navigables, où le commerce ne rencontre
pas autant d'obstacles. De nos jours, en renversant l'ancien
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