Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-02-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 février 1858 10 février 1858
Description : 1858/02/10 (A3,N40). 1858/02/10 (A3,N40).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030864
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
60 L'ISTHME DE SUEZ, MERCREDI 10 FÉVRIER.
sUn peut inventer. Il y a plus, il a fait le triste aveu d'avoir
agi ainsi depuis quinze ans.
Pour rendre justice à M. de Lesseps et aux promoteurs
du canal, nous devons dire qu'ils ont traversé une rude
épreuve. Au printemps passé, M. de Lesseps vint parmi nous,
et s'exposa hardiment à tolites les objections possibles contre
ion projet. Il visita toutes les villes importantes de notre pays,
et s'offrit lui-même aux attaques des malveillants, aux in-
terrogations des hommes commerçants les plus éclairés, et à
l'opposition politique avouée de quelques personnes assistant
aux meetings. Le résultat a été aussi favorable pour lui qu'il
a été honorable pour les classes commerçantes de notre pays.
Sans être imbues-de ce sentiment de jalousie dont lord Pal-
merston a donné un si triste exemple, elles se sont déclarées
à l'unanimité en faveur de l'ouverture du canal. Ces déclara-
tions peuvent-elles être laissées dans l'ombre par le premier
Lord de la Trésorerie? et notre commercé doit-il souffrir plus
longtemps de sa douteuse politique immuable?
Nous ne pouvons pas non plus rester indifférents aux récents
événements ayant rapport au canal, en France, en Autriche
et dans d'autres pays. Jamais aucune question n'a inspiré
tant d'intérêt aux hommes éclairés en Europe.
Nous avouons donc attendre avec une extrême impatience les
discussions qui peuvent avoir lieu à la réunion du prochain
Parlement. Il faut espérer que les membres ne craindront pas
d'exprimer franchement leurs opinions, sans se laisser intimider
par quelque influence gouvernementale ou par d'autres vaines
tentatives pour leur imposer silence sur un sujet d'une si
haute importance pour le monde entier.
Nous remercions de nouveau le Morning Chronicle
de l'appui qu'il veut bien nous prêter avec tant de per-
sévérance et de sympathie. Mais nous sommes sincères
en ajoutant que nous croyons qu'en défendant le canal
de Suez, il défend les véritables intérêts de son pays ;
le patriotisme peut être ici d'accord avec la justice.
ERNEST DESPLACES.
LE TÉLÉGRAPHE ÉLECTRIQUE
DE L'ANGLETERRE AUX INDES ORIENTALES.
- Le Times, qui s'est déjà plusieurs fois occupé de l'importante
question d'une communication télégraphique avec l'Inde, y
revient dans son numéro du 23 janvier, et donne l'histoire de
la Compagnie de l'Euphrate, afin que le public puisse juger
de quel côté il faut chercher la cause qui empêche l'exécution
du projet.
Voici comment le Times présente la situation actuelle des
choses :
1& La Compagnie du télégraphe de l'Inde par la vallée de
TEuphrate s'était déjà constituée au mois d'août 1856 avec un
capital de 200,000 livres, souscrit immédiatement et dont
5 p. 0/0 furent versés. Cette Compagnie devait établir un
télégraphe de la Méditerranée jusqu'à Bagdad ou Bassorah ,
et la Compagnie de l'Inde l'aurait continué jusqu'à Kourra-
chie ou Bombay. Ainsi avec la bonne volonté des autorités,
cette communication aurait pu être faite avant que l'insurrec-
tion éclatât. C'est seulement au mois d'août 1857 que la
Compagnie a obtenu son acte d'incorporation. En même temps
des négociations furent conduites à Constantinople pour obte-
nir la concession de la Turquie; la Compagnie des Indes
accorda une subvention de 12,000 livres par an, et nomma
le lieutenant Hawes membre de la commission qui, forlement
appuyée par les agents anglais en Asie, devait terminer les
études de terrain, etc. r
Personne ne doutait du succès, surtout en voyant lord Red-
cliffe s'intéresser vivement à cette entreprise. Contre toute
attente, si l'on s'en rapporte à la version du Times, ce fut la ,
Turquie qui détruisit toutes ces espérances. u La demande de
concession fut d'abord accueillie favorablement, et le Conseil
des ministres l'approuva à l'unanimité; mais-le Cabinet turc
refusa tout à coup de donner la concession demandée par la
Compagnie. Les raisons alléguées étaient d'abord que la Tur-
quie ne saurait se charger de la protection de la ligne, ce que
la Compagnie n'avait jamais demandé, et ensuite que le gou-
vernement turc l'entreprendrait lui-même. Ces deux raisons
seoeontredisent évidemment; mais n'importe, le but est tou-
jours atteint, et la Compagnie ne peut exécuter son télégraphe:
voilà où en est cette grande affaire.
» La Compagnie du télégraphe de la mer Rouge rencontre
également des entraves de toute espèce. Comme la Turquie ne
veut pas de télégraphe étranger à travers son territoire de
Syrie, il est probable qu'elle n'en veut pas non plus sur celui
d'Egypte. Quant à son intention de le construire elle-même,
on ne,peut s'i attendre de sitôt. »
Tels sont les renseignements très-insuffisants que donne le
Times. Quelle que soit la juste autorité de ce journal, nous ne
croyons pas qu'il présente ici les choses sous leur vrai jour.
Le gouvernement turc n'a pas du tout refusé son assentiment
au télégraphe par la vallée de l'Euphrate; mais il est évident
que ce télégraphe ne pouvait être établi que le long du chemin
de fer; et comme le projet du chemin de fer n'a pu se réaliser,
le télégraphe électrique a été détruit du même coup.
Le gouvernement turc ne redoute pas non plus d'avoir un
télégraphe sur son territoire de Syrie, et la compagnie du télé-
graphe de la mer Rouge ne lui demande pas cette concession.
Le câble doit être sous-marin de Constantinople à Alexandrie,
traverser l'Egypte, et de là redevenir sous-marin dans toute
la mer Rouge et la mer des Indes. Mais nous ne revenons pas
sur ces détails, et nous renvoyons nos lecteurs à ce que nous
avons dit dans notre dernier numéro, page 48. Il semble bien
que c'est la Compagnie du télégraphe de la mer Rouge qui
seule a vraiment à se plaindre du Cabinet anglais.
Nous trouvons dans le Daily-News quelques autres
renseignements qu'il faut joindre à tous ceux qui pré-
cèdent , et qu'ils complètent.
« La Cour des directeurs, dit le Daily-News,- a encore exa
miné la question de la communication télégraphique, avec les
Indes; elle a de nouveau exprimé son intention de donner à
la Compagnie du télégraphe par la mer Rouge toute l'assis-
tance qui permettrait de réaliser le capital nécessaire pour
l'entreprise. Nous croyons que le chiffre de la dépense, pour
une ligne télégraphique de Suez à Kurrachi, est de 700,000
liv. sterl. La Cour est toute disposée à se joindre au gouver-
nement de la Reine pour garantir un revenu équivalent à 5
sur cette - somme, aussitôt que les travaux seront terminés et
en bon état. La proposition n'attend plus que la ratification
de la Trésorerie de Sa Majesté, à qui un pareil projet a été
soumis il y a quatre mois, sans qu'aucune réponse approbâtive
ait été faite. »
Nous ne reviendrons pas sur l'historique de cette
question ; nous l'avons présenté à plusieurs reprises, et
nous avons montré que, dans -cette affaire, le Cabinet
anglais avait des torts analogues à ceux qu'il s'est don-
sUn peut inventer. Il y a plus, il a fait le triste aveu d'avoir
agi ainsi depuis quinze ans.
Pour rendre justice à M. de Lesseps et aux promoteurs
du canal, nous devons dire qu'ils ont traversé une rude
épreuve. Au printemps passé, M. de Lesseps vint parmi nous,
et s'exposa hardiment à tolites les objections possibles contre
ion projet. Il visita toutes les villes importantes de notre pays,
et s'offrit lui-même aux attaques des malveillants, aux in-
terrogations des hommes commerçants les plus éclairés, et à
l'opposition politique avouée de quelques personnes assistant
aux meetings. Le résultat a été aussi favorable pour lui qu'il
a été honorable pour les classes commerçantes de notre pays.
Sans être imbues-de ce sentiment de jalousie dont lord Pal-
merston a donné un si triste exemple, elles se sont déclarées
à l'unanimité en faveur de l'ouverture du canal. Ces déclara-
tions peuvent-elles être laissées dans l'ombre par le premier
Lord de la Trésorerie? et notre commercé doit-il souffrir plus
longtemps de sa douteuse politique immuable?
Nous ne pouvons pas non plus rester indifférents aux récents
événements ayant rapport au canal, en France, en Autriche
et dans d'autres pays. Jamais aucune question n'a inspiré
tant d'intérêt aux hommes éclairés en Europe.
Nous avouons donc attendre avec une extrême impatience les
discussions qui peuvent avoir lieu à la réunion du prochain
Parlement. Il faut espérer que les membres ne craindront pas
d'exprimer franchement leurs opinions, sans se laisser intimider
par quelque influence gouvernementale ou par d'autres vaines
tentatives pour leur imposer silence sur un sujet d'une si
haute importance pour le monde entier.
Nous remercions de nouveau le Morning Chronicle
de l'appui qu'il veut bien nous prêter avec tant de per-
sévérance et de sympathie. Mais nous sommes sincères
en ajoutant que nous croyons qu'en défendant le canal
de Suez, il défend les véritables intérêts de son pays ;
le patriotisme peut être ici d'accord avec la justice.
ERNEST DESPLACES.
LE TÉLÉGRAPHE ÉLECTRIQUE
DE L'ANGLETERRE AUX INDES ORIENTALES.
- Le Times, qui s'est déjà plusieurs fois occupé de l'importante
question d'une communication télégraphique avec l'Inde, y
revient dans son numéro du 23 janvier, et donne l'histoire de
la Compagnie de l'Euphrate, afin que le public puisse juger
de quel côté il faut chercher la cause qui empêche l'exécution
du projet.
Voici comment le Times présente la situation actuelle des
choses :
1& La Compagnie du télégraphe de l'Inde par la vallée de
TEuphrate s'était déjà constituée au mois d'août 1856 avec un
capital de 200,000 livres, souscrit immédiatement et dont
5 p. 0/0 furent versés. Cette Compagnie devait établir un
télégraphe de la Méditerranée jusqu'à Bagdad ou Bassorah ,
et la Compagnie de l'Inde l'aurait continué jusqu'à Kourra-
chie ou Bombay. Ainsi avec la bonne volonté des autorités,
cette communication aurait pu être faite avant que l'insurrec-
tion éclatât. C'est seulement au mois d'août 1857 que la
Compagnie a obtenu son acte d'incorporation. En même temps
des négociations furent conduites à Constantinople pour obte-
nir la concession de la Turquie; la Compagnie des Indes
accorda une subvention de 12,000 livres par an, et nomma
le lieutenant Hawes membre de la commission qui, forlement
appuyée par les agents anglais en Asie, devait terminer les
études de terrain, etc. r
Personne ne doutait du succès, surtout en voyant lord Red-
cliffe s'intéresser vivement à cette entreprise. Contre toute
attente, si l'on s'en rapporte à la version du Times, ce fut la ,
Turquie qui détruisit toutes ces espérances. u La demande de
concession fut d'abord accueillie favorablement, et le Conseil
des ministres l'approuva à l'unanimité; mais-le Cabinet turc
refusa tout à coup de donner la concession demandée par la
Compagnie. Les raisons alléguées étaient d'abord que la Tur-
quie ne saurait se charger de la protection de la ligne, ce que
la Compagnie n'avait jamais demandé, et ensuite que le gou-
vernement turc l'entreprendrait lui-même. Ces deux raisons
seoeontredisent évidemment; mais n'importe, le but est tou-
jours atteint, et la Compagnie ne peut exécuter son télégraphe:
voilà où en est cette grande affaire.
» La Compagnie du télégraphe de la mer Rouge rencontre
également des entraves de toute espèce. Comme la Turquie ne
veut pas de télégraphe étranger à travers son territoire de
Syrie, il est probable qu'elle n'en veut pas non plus sur celui
d'Egypte. Quant à son intention de le construire elle-même,
on ne,peut s'i attendre de sitôt. »
Tels sont les renseignements très-insuffisants que donne le
Times. Quelle que soit la juste autorité de ce journal, nous ne
croyons pas qu'il présente ici les choses sous leur vrai jour.
Le gouvernement turc n'a pas du tout refusé son assentiment
au télégraphe par la vallée de l'Euphrate; mais il est évident
que ce télégraphe ne pouvait être établi que le long du chemin
de fer; et comme le projet du chemin de fer n'a pu se réaliser,
le télégraphe électrique a été détruit du même coup.
Le gouvernement turc ne redoute pas non plus d'avoir un
télégraphe sur son territoire de Syrie, et la compagnie du télé-
graphe de la mer Rouge ne lui demande pas cette concession.
Le câble doit être sous-marin de Constantinople à Alexandrie,
traverser l'Egypte, et de là redevenir sous-marin dans toute
la mer Rouge et la mer des Indes. Mais nous ne revenons pas
sur ces détails, et nous renvoyons nos lecteurs à ce que nous
avons dit dans notre dernier numéro, page 48. Il semble bien
que c'est la Compagnie du télégraphe de la mer Rouge qui
seule a vraiment à se plaindre du Cabinet anglais.
Nous trouvons dans le Daily-News quelques autres
renseignements qu'il faut joindre à tous ceux qui pré-
cèdent , et qu'ils complètent.
« La Cour des directeurs, dit le Daily-News,- a encore exa
miné la question de la communication télégraphique, avec les
Indes; elle a de nouveau exprimé son intention de donner à
la Compagnie du télégraphe par la mer Rouge toute l'assis-
tance qui permettrait de réaliser le capital nécessaire pour
l'entreprise. Nous croyons que le chiffre de la dépense, pour
une ligne télégraphique de Suez à Kurrachi, est de 700,000
liv. sterl. La Cour est toute disposée à se joindre au gouver-
nement de la Reine pour garantir un revenu équivalent à 5
sur cette - somme, aussitôt que les travaux seront terminés et
en bon état. La proposition n'attend plus que la ratification
de la Trésorerie de Sa Majesté, à qui un pareil projet a été
soumis il y a quatre mois, sans qu'aucune réponse approbâtive
ait été faite. »
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