Presse et revues
24 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-02-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 février 1858 10 février 1858
Description : 1858/02/10 (A3,N40). 1858/02/10 (A3,N40).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030864
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
MERCREDI 10 FÉVRIER. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 73
l'Europe, à ouvrir tous ses ports à nos navires! L'alliance de
l'Occident, son influence religieuse et civilisatrice pourront
contribuer à la résurrection de ce vaste empire. C'est alors
qu'on pourra répéter avec vérité en Europe ce cri qui reten-
tissait en Angleterre lors de la signature du traité de 1839 :
China open ! la Chine est ouverte !
* "') Le canal de Suez est appelé à jouer un rôle important
dans cette transformation qui n'embrasse pas moins de trois
cents millions d'âmes, c'est-à-dire le tiers de la populatlon - du-
monde entier. a
.Le Télégraphe des Cyclades, Syra, 7 janvier, reproduit le
mémorandum de M. Ferd. de Lesseps adressé à la Porte
ÓJtoJllane pour demander la ratification de la concession
faite par S. A. le Vice-roi d'Egypte pour le canal maritime de
Suez.
On sait le vif enthousiasme qu'a excité à Syra noire grande
entreprise, et la Chambre de commerce de cette ville aura vu
avec plaisir que M. de Lesseps, qu'elle a si bien accueilli, n'a
pas tardé à commencer ses importantes négociations à Con-
stantinople.
- La Gazette de Cologne du 1er février résume dans un ar-
ticle de M. F. Szarvady les différentes nouvelles de ce qui
s'est passé à Constantinople par rapport à la question du
caMt de Suez, depuis l'arrivée de M. de Lesseps. L'événe-
• ment le plus important est sans contredit la mort de Réchid-
l'acha, - qui a toujours été tout disposé en faveur du projet du
percement de l'isthme. Les dispositions de son successeur
Aali-liaclia sont les mêmes; et il y a tout lieu de croire
1 qu'elles sont également très-bienveillantes; la Gazette de
Cologne fait à ce sujet les observations suivantes : (1 Aali-
» Pacha, chez qui M. de Lesseps se présenta immédiatement
» après sa première entrevue avec Réchid-Pacha, s'est montré
n favorablement disposé pour l'entreprise du canal. Lors de
» la première conférence de Paris, il a pu connaître les
n sentiments personnels du souverain de la France, qui n'ont
» pas dû le détourner de sa manière de voir.
» Depuis lors l'état des choses a changé; l'opposition de
» l'Angleterre s'est réduite à l'opposition de quelques hommes
» d'État an glais, qui disparaît derrière les manifestations
• » unanimes et sans exemple dans tous les pays de l'Europe,
» "y compris l'Angleterre, et les dispositions favorables de tous
JI-lèS gouvernements. Les démarches directes de M. de Lesseps
» à Constantinople ne sont qu'une conséquence de ce nouvel
» état de choses, et les hommes d'État turcs, y compris Aali-
* Pacha, l'ont bien senti et ont réglé leur conduite en consé-
» quence. - -
• » Nous pouvons annoncer que le nouveau Grand Vizir par-
« tage entièrement les vues de son prédécesseur; et de plus
» cette manière de voir n'est nullement altérée, comme quel-
» ques journaux l'ont prétendu , par les réserves de M. de Pro-
» kesch. Il paraît au contraire que le gouvernement aulrichien
>> n'observe pas une autre attitudeà Constantinople qu'à Vienne.
» Ceci est'confirmé encore par une autre nouvelle, à laquelle
» nous attribuons une grande importance : plusieurs journaux
1) assurent que l'affaire de l'île Périm est près de s'arranger,
ri grâce .aux efforts de l'Autriche, qui a su déterminer la Su-
« Mime Porte à accepter une indemnité en argent pour la
»' cession de l'île Périm. Ajoutons à cette situation favorable
11 l'entente assurée des puissances sur la question des princi-
« paulés du Danube; et nous pouvons dire qu'il y a tout lieu
de croire que la Porte prendra une décision conforme à ses
>: intérêts les plus importants et aux vœux de toute l'Europe.
» Les sentiments du gouvernement aulrichien se sont en-
» core manifestés à l'occasion du discours de M. jle Czcernig;
» d'une simple réunion scientifique on a fait une manifestt-
» tion politique. C'est une bonne réponse aux articles de
» YOst-Deutsche Post et du Journal de Francfort. 1 j
» Quant à l'attitude de l'ambassade anglaise à Constanli-
» nople, tout ce que l'on peut dire, c'est qu'elle ne paraît pas,
» encore avoir rien fait qui puisse contrarier les démarches de
» M. de Lesseps. Il est du reste probable que la question du";
» canal sera de nouveau mise sur le tapis au sein du Parle-
n ment à l'occasion de l'enquête sur le transport des troupes
Il dans l'Inde et des interpellations de M. Grifith. : -a
Il En résumé, la situation est excessivement favorable et la
» décision ne peut plus se faire attendre longtemps. »
La Gazette de Cologne du 1er février reproduit le discours
de M. de Czœrnig, que nos lecteurs connaissent déjà. , <
La Gazette officielle de Vienne du 13 janvier contient un
compte rendu delà sén ce de l'Acadrmiedes sciences I. etR. dont
nous avons parlé dall:' nos derniers numéros. Cette séance a
eu lieu pour la classe de philosophie et d'histoire.
Voici comment s'exprime la Gazelle officielle :
Il M. le baron de Czœrnig, membre de l'Académie et chef de
section au ministère du commerce, fait un discours « sur le
percement de l'isthme de Suez «, et traite cette question , tant
agitée depuis quelques années, au point de vue de l'Autriche ou
plutôt de l'Europe centrale. Tous les organes des gouverne-
ments et de l'opinion publique dans le monde civilisé entier
dirigent leur attention vers cette question; il-est vrai qu'elle
touche aux intérêts les plus importants de l'humanité; car elle
comprend le progrès le plus immense de la civilisation actuelle,
et elle sera le point de départ d'une nouvelle ère dans l'histoire
universelle. Ce n'est pas la première fois qu'elle a été mise sur
le tapis ; depuis trente-sept siècles, elle occupe sa place dany
chaque époque de l'histoire de la civilisation. Mais tandis qu'au-
trefois elle n'avait pu conquérir les sympathies de l'opinion
publique, aujourd'hui les intérêts et les opinions de toutes les
parties du monde s'accordent en sa faveur ; car aujourd'hui
seulement on est arrivé, dans la marche du développement de
l'humanité, à ce point que la solution de cette question est iné-
vitable. Autrefois l'accroissement de la production était le but
désigné par l'économie politique; aujourd'hui la première
chose à établir c'est une communication facile et rapide entre
tous les pays.
v Par suite de la réaction de tous ces progrès, la production
s'est accrue à un degré prodigieux, et elle reçoit une impulsion
continuelle pour de nouveaux accroissements ; il s'ensuit que
l'Europe a toujours besoin d'étendre le débouché de ses pro-
duits et de jouir au meilleur marché possible des produits in-
dispensables de l'Orient. L'établissement d'une communication
directe avec. ces pays, la destruction de toutes les entraves op-
posées par la nature des choses sont le. but des efforts que fait
le commerce universel en ce moment. L'esprit du temps frappe
aux portes fermées de l'isthme de Suez, pour qu'elles s'ou-
vrent à la puissante pression des intérêts les plus élevés de
l'humanité. La science ramène tout le courant du commerce
entre l'Orient et l'Occident dans son lit le plus ancien et le plus *
exploité, en le rendant accessible au transport en masses, tel
que le commerce l'exige aujourd'hui.
» Le baron de Czœrnig, en parlant du côté historique de la
question du canal, a fait ressortir la part immédiate que l'Au-
triche a prise à la dernière phase du projet, et il ne donne qu'un
aperçu succinct des détails techniques suffisamment discutés
par une foule d'autres écrits. Il a parlé d'une manière plus
explicite des obstacles de nature poJiiLgqtyirencontre
déjà des traces au sixième siècle aMmtfère chrêiienoe. Le be-
l'Europe, à ouvrir tous ses ports à nos navires! L'alliance de
l'Occident, son influence religieuse et civilisatrice pourront
contribuer à la résurrection de ce vaste empire. C'est alors
qu'on pourra répéter avec vérité en Europe ce cri qui reten-
tissait en Angleterre lors de la signature du traité de 1839 :
China open ! la Chine est ouverte !
* "') Le canal de Suez est appelé à jouer un rôle important
dans cette transformation qui n'embrasse pas moins de trois
cents millions d'âmes, c'est-à-dire le tiers de la populatlon - du-
monde entier. a
.Le Télégraphe des Cyclades, Syra, 7 janvier, reproduit le
mémorandum de M. Ferd. de Lesseps adressé à la Porte
ÓJtoJllane pour demander la ratification de la concession
faite par S. A. le Vice-roi d'Egypte pour le canal maritime de
Suez.
On sait le vif enthousiasme qu'a excité à Syra noire grande
entreprise, et la Chambre de commerce de cette ville aura vu
avec plaisir que M. de Lesseps, qu'elle a si bien accueilli, n'a
pas tardé à commencer ses importantes négociations à Con-
stantinople.
- La Gazette de Cologne du 1er février résume dans un ar-
ticle de M. F. Szarvady les différentes nouvelles de ce qui
s'est passé à Constantinople par rapport à la question du
caMt de Suez, depuis l'arrivée de M. de Lesseps. L'événe-
• ment le plus important est sans contredit la mort de Réchid-
l'acha, - qui a toujours été tout disposé en faveur du projet du
percement de l'isthme. Les dispositions de son successeur
Aali-liaclia sont les mêmes; et il y a tout lieu de croire
1 qu'elles sont également très-bienveillantes; la Gazette de
Cologne fait à ce sujet les observations suivantes : (1 Aali-
» Pacha, chez qui M. de Lesseps se présenta immédiatement
» après sa première entrevue avec Réchid-Pacha, s'est montré
n favorablement disposé pour l'entreprise du canal. Lors de
» la première conférence de Paris, il a pu connaître les
n sentiments personnels du souverain de la France, qui n'ont
» pas dû le détourner de sa manière de voir.
» Depuis lors l'état des choses a changé; l'opposition de
» l'Angleterre s'est réduite à l'opposition de quelques hommes
» d'État an glais, qui disparaît derrière les manifestations
• » unanimes et sans exemple dans tous les pays de l'Europe,
» "y compris l'Angleterre, et les dispositions favorables de tous
JI-lèS gouvernements. Les démarches directes de M. de Lesseps
» à Constantinople ne sont qu'une conséquence de ce nouvel
» état de choses, et les hommes d'État turcs, y compris Aali-
* Pacha, l'ont bien senti et ont réglé leur conduite en consé-
» quence. - -
• » Nous pouvons annoncer que le nouveau Grand Vizir par-
« tage entièrement les vues de son prédécesseur; et de plus
» cette manière de voir n'est nullement altérée, comme quel-
» ques journaux l'ont prétendu , par les réserves de M. de Pro-
» kesch. Il paraît au contraire que le gouvernement aulrichien
>> n'observe pas une autre attitudeà Constantinople qu'à Vienne.
» Ceci est'confirmé encore par une autre nouvelle, à laquelle
» nous attribuons une grande importance : plusieurs journaux
1) assurent que l'affaire de l'île Périm est près de s'arranger,
ri grâce .aux efforts de l'Autriche, qui a su déterminer la Su-
« Mime Porte à accepter une indemnité en argent pour la
»' cession de l'île Périm. Ajoutons à cette situation favorable
11 l'entente assurée des puissances sur la question des princi-
« paulés du Danube; et nous pouvons dire qu'il y a tout lieu
de croire que la Porte prendra une décision conforme à ses
>: intérêts les plus importants et aux vœux de toute l'Europe.
» Les sentiments du gouvernement aulrichien se sont en-
» core manifestés à l'occasion du discours de M. jle Czcernig;
» d'une simple réunion scientifique on a fait une manifestt-
» tion politique. C'est une bonne réponse aux articles de
» YOst-Deutsche Post et du Journal de Francfort. 1 j
» Quant à l'attitude de l'ambassade anglaise à Constanli-
» nople, tout ce que l'on peut dire, c'est qu'elle ne paraît pas,
» encore avoir rien fait qui puisse contrarier les démarches de
» M. de Lesseps. Il est du reste probable que la question du";
» canal sera de nouveau mise sur le tapis au sein du Parle-
n ment à l'occasion de l'enquête sur le transport des troupes
Il dans l'Inde et des interpellations de M. Grifith. : -a
Il En résumé, la situation est excessivement favorable et la
» décision ne peut plus se faire attendre longtemps. »
La Gazette de Cologne du 1er février reproduit le discours
de M. de Czœrnig, que nos lecteurs connaissent déjà. , <
La Gazette officielle de Vienne du 13 janvier contient un
compte rendu delà sén ce de l'Acadrmiedes sciences I. etR. dont
nous avons parlé dall:' nos derniers numéros. Cette séance a
eu lieu pour la classe de philosophie et d'histoire.
Voici comment s'exprime la Gazelle officielle :
Il M. le baron de Czœrnig, membre de l'Académie et chef de
section au ministère du commerce, fait un discours « sur le
percement de l'isthme de Suez «, et traite cette question , tant
agitée depuis quelques années, au point de vue de l'Autriche ou
plutôt de l'Europe centrale. Tous les organes des gouverne-
ments et de l'opinion publique dans le monde civilisé entier
dirigent leur attention vers cette question; il-est vrai qu'elle
touche aux intérêts les plus importants de l'humanité; car elle
comprend le progrès le plus immense de la civilisation actuelle,
et elle sera le point de départ d'une nouvelle ère dans l'histoire
universelle. Ce n'est pas la première fois qu'elle a été mise sur
le tapis ; depuis trente-sept siècles, elle occupe sa place dany
chaque époque de l'histoire de la civilisation. Mais tandis qu'au-
trefois elle n'avait pu conquérir les sympathies de l'opinion
publique, aujourd'hui les intérêts et les opinions de toutes les
parties du monde s'accordent en sa faveur ; car aujourd'hui
seulement on est arrivé, dans la marche du développement de
l'humanité, à ce point que la solution de cette question est iné-
vitable. Autrefois l'accroissement de la production était le but
désigné par l'économie politique; aujourd'hui la première
chose à établir c'est une communication facile et rapide entre
tous les pays.
v Par suite de la réaction de tous ces progrès, la production
s'est accrue à un degré prodigieux, et elle reçoit une impulsion
continuelle pour de nouveaux accroissements ; il s'ensuit que
l'Europe a toujours besoin d'étendre le débouché de ses pro-
duits et de jouir au meilleur marché possible des produits in-
dispensables de l'Orient. L'établissement d'une communication
directe avec. ces pays, la destruction de toutes les entraves op-
posées par la nature des choses sont le. but des efforts que fait
le commerce universel en ce moment. L'esprit du temps frappe
aux portes fermées de l'isthme de Suez, pour qu'elles s'ou-
vrent à la puissante pression des intérêts les plus élevés de
l'humanité. La science ramène tout le courant du commerce
entre l'Orient et l'Occident dans son lit le plus ancien et le plus *
exploité, en le rendant accessible au transport en masses, tel
que le commerce l'exige aujourd'hui.
» Le baron de Czœrnig, en parlant du côté historique de la
question du canal, a fait ressortir la part immédiate que l'Au-
triche a prise à la dernière phase du projet, et il ne donne qu'un
aperçu succinct des détails techniques suffisamment discutés
par une foule d'autres écrits. Il a parlé d'une manière plus
explicite des obstacles de nature poJiiLgqtyirencontre
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