Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1858-02-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 février 1858 10 février 1858
Description : 1858/02/10 (A3,N40). 1858/02/10 (A3,N40).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62030864
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
t
66 L'ISTHME DE SUEZ, MERCREDI 10 FÉVRIER.
demain soir, et je crains d'avoir une rude tâche contre les
vents nord-est. Les machines ont bien fonctionné; tout va
bien, et les officiers sont très-contents.
» J'ai traversé les détroits de la Sonde et de Banca, sans
perdre une heure pour nie mettre à l'ancre pendant la nuit.
» Je n'ai plus rien à vous mander, excepté que j'ai eu beau-
coup de plaisir à suivre les désirs de monsieur votre frère de
ne pas toucher au Cap, et j'ai l'assurance que vous et lui vous
serez convaincus que j'ai mis dans cette occasion toute mon
énergie et toute l'habileté que je puis avoir.
» Agréez, etc. » J.-B. ATKIKS. »
Ces documents se recommanderont à l'attention de la
Commission d'enquête sur l'envoi des renforts dans les
Indes.
G. WAGENEB.
EXPÉDITION DE CHINE.
Tout se dispose pour qu'un grand coup soit frappé
sur la ville de Canton, et il est bien probable qu'on ap-
prendra par le prochain courrier qu'elle a été prise et
occupée par les forces combinées des Anglais et des
Français.
En attendant, nous extrayons de diverses correspon-
dances quelques détails intéressants sur les actes préli-
minaires de cette grande entreprise.
(Correspondance particulière de HsTHME DE SUEZ.)
Hong-kong, 13 novembre 1857.
a Nous avons fait quelques progrès nouveaux depuis le
dernier courrier. 500 soldats de marine de plus sont arrivés,
et c'est 1*000 en tout que nous avons maintenant ici. Nous
en attenduns de jour en jour 500 par l'Adélaïde et 300 par-
tant de Calcutta. C'est 1,800 Anglais qui vont se joindre au
reste des forces, composées de 2,000 matelots environ; en
tout 3,800. Nos Français seront, à ce qu'on croit, au nombre
de 1,000 environ. Voilà bien près de 5,000 hommes qui atta-
queront Canton dans trois semaines ou un mois.
11 ne parait pas d'ailleurs que la ville, jusqu'à présent, s'in-
quiète beaucoup de ces menaces, et qu'elle songe à se défendre ;
peut-être ne s'y préparera-t-elle qu'au dernier momen.t On
sait maintenant du côté des Européens ce qu'on fera quand
on sera maître de la ville. On l'occupera jusqu'à ce que toutes
les demandes soient satisfaites, et les griefs réparés. Les An-
glais espèrent que l'Inde n'exigera pas l'emploi de toutes les
forces qu'on y envoie, et qu'on pourra en distraire quelques
parties pour la Chine. Il est assez probable que la chute de
Canton fera venir quelque commissaire impérial de Pékin, et
qu'on obtiendra un traité qui tiendra peut-être un peu plus long-
temps que les autres. Il sé pourrait bien que les progrès in-
cessants des rebelles forçassent l'Empereur à nous céder plus
qu'il ne ferait sans cette circonstance.
Il n'y a pas plus de 6,000 Tartares, à ce qu'on dit, dans la
ville de Canton; ils ne quitteront pas le champ de bataille
sans s'y faire tuer tous avec leurs familles.
M. Reed, le plénipotentiaire américain, est arrivé il y a huit
jours sur le Minnesotta, et il a annoncé son arrivée à Yeh par
en message. M. le baron Gros, qui d'abord avait voulu aussi
écrire au Vicè-foi, s'en est abstenu, à l'imitation de lord
Elgin. Nous atténdons demairi M. le ctimtè Poutiatine venant
de Shang-hal.
La Russie et les États-Unis resteront simples spectateurs,
du moins dans ce premier acte de la guerre.
M. l'amiral Rigault de Genouilly, qui est à Castle-Peak, a
pris pour son pilote dans la rivière de Canton un vieux capi-
taine fort expérimenté, nommé Assam, qu'il a trouvé à bord
d'un navire américain. Il est probable que la flolte française
se fera remorquer par quelques vapeurs dans la rivière de
Canton.
Les alliés paraissent décidés à n'accepter que la reddition
de la ville sans condition.
Macao, 26 novembre 1857.
Il fait pleine lune le 1er décembre; la Némésis et YAuda-
cieuse remonteront la rivière le 28 pour franchir la seconde
barre à pleine mer. Les navires anglais sont tous aussi en ri-
vière. Il parait qu'on s'est décidé à faire des sommations et
qu'on y indiquera des conditions. Après deux jours de délai,
l'assaut sera donné à la ville. Le résultat est à peine douteux,
et 5,000 hommes de débarquement sont plus que suffisants.
L'amiral Rigault de Genouilly a loué un petit vapeur de rivière
qui ne lire que six pieds d'eau pour l'aider dans toutes ses
opérations et transporter les dépêches. Yeh jusqu'à présent
reste parfaitement tranquille et garde le silence. C'est à n'y
rien comprendre. Il n'a pas même répondu aux communica-
tions amicales que lui a fait faire M. Reed. Ceci semblerait
indiquer que Yeh ne veut entendre à aucun accommodement,
et qu'il est résolu à se défendre jusqu'à la mort. Il ne restera
donc qu'à prendre Canton, ce qui ne fera pas grand'chose,
j'en suis sûr, à la cour de Pékin.
On a remarqué que voilà la première fois que la Russie et
l'Amérique agissent côte à côte. Elles ont d'ailleurs dans tout
ceci la même opinion que la France et l'Angleterre, qui agis-
sent séparément. C'est un curieux spectacle.
M. le baron Gros est ici, et je puis dire qu'il a été parfaite-
ment accueilli et qu'il est très-aimé de tout le monde.
Hong-kong, 14 décembre 1857.
Depuis ma dernière lettre, 1,200 soldats de plus sont arri-
vés, et ils sont tous remonlés en rivière, ainsi que la flotte et
l'ambassade françaises. Lord Elgin part le 16 et l'attaque aura
lieu, dit-on, le 18. Les Français attaqueront à l'est, et les An-
glais, à l'ouest. L'amiral Rigault de Genouilly a proclamé le
blocus effectif le 10 décembre pour dater du 12. A cette der-
nière date, lord Eisin et le baron Gros ont envoyé simultané-
ment une dépêche à Y, h pour le sommer de rendre la ville
sans condition, et ils lui ont accordé quatre jours, ou peut-
être huit, pour faire réponse. Si Yeh ne cède pas, la ville sera
prise. Reste à savoir quel effet cela produira à Pékin. Il est
probable, selon quelques personnes, que cet événement res-
tera fort indifférent à l'Empereur. Quant à moi, je crois qu'il
se décidera enfin à envoyer un commissaire pour conclure un
traité. La France et l'Angleterre, selon toute apparence, ne
demanderaient pas mieux alors que de négocier. Ce n'est là
d'ailleurs qu'une conjecture de ma part. La diplomatie se
réglera sur les faits.
Il y aura très-probablement quelque résistance. On dit que
les rebelles se sont joints aux impérialistes. Si c'est vrai, ce
serait un exemple de plus, dans l'histoire, d'une guerre étran-
gère apaisant des dissensions civiles. Les rebelles haïraient
alors les Barbares autant que les Tartares les haïssent, ce qui
n'est pas peu dire.
Nous trouvons dans une autre correspondance adres-
sée au Moniteur universel les détails suivants :
66 L'ISTHME DE SUEZ, MERCREDI 10 FÉVRIER.
demain soir, et je crains d'avoir une rude tâche contre les
vents nord-est. Les machines ont bien fonctionné; tout va
bien, et les officiers sont très-contents.
» J'ai traversé les détroits de la Sonde et de Banca, sans
perdre une heure pour nie mettre à l'ancre pendant la nuit.
» Je n'ai plus rien à vous mander, excepté que j'ai eu beau-
coup de plaisir à suivre les désirs de monsieur votre frère de
ne pas toucher au Cap, et j'ai l'assurance que vous et lui vous
serez convaincus que j'ai mis dans cette occasion toute mon
énergie et toute l'habileté que je puis avoir.
» Agréez, etc. » J.-B. ATKIKS. »
Ces documents se recommanderont à l'attention de la
Commission d'enquête sur l'envoi des renforts dans les
Indes.
G. WAGENEB.
EXPÉDITION DE CHINE.
Tout se dispose pour qu'un grand coup soit frappé
sur la ville de Canton, et il est bien probable qu'on ap-
prendra par le prochain courrier qu'elle a été prise et
occupée par les forces combinées des Anglais et des
Français.
En attendant, nous extrayons de diverses correspon-
dances quelques détails intéressants sur les actes préli-
minaires de cette grande entreprise.
(Correspondance particulière de HsTHME DE SUEZ.)
Hong-kong, 13 novembre 1857.
a Nous avons fait quelques progrès nouveaux depuis le
dernier courrier. 500 soldats de marine de plus sont arrivés,
et c'est 1*000 en tout que nous avons maintenant ici. Nous
en attenduns de jour en jour 500 par l'Adélaïde et 300 par-
tant de Calcutta. C'est 1,800 Anglais qui vont se joindre au
reste des forces, composées de 2,000 matelots environ; en
tout 3,800. Nos Français seront, à ce qu'on croit, au nombre
de 1,000 environ. Voilà bien près de 5,000 hommes qui atta-
queront Canton dans trois semaines ou un mois.
11 ne parait pas d'ailleurs que la ville, jusqu'à présent, s'in-
quiète beaucoup de ces menaces, et qu'elle songe à se défendre ;
peut-être ne s'y préparera-t-elle qu'au dernier momen.t On
sait maintenant du côté des Européens ce qu'on fera quand
on sera maître de la ville. On l'occupera jusqu'à ce que toutes
les demandes soient satisfaites, et les griefs réparés. Les An-
glais espèrent que l'Inde n'exigera pas l'emploi de toutes les
forces qu'on y envoie, et qu'on pourra en distraire quelques
parties pour la Chine. Il est assez probable que la chute de
Canton fera venir quelque commissaire impérial de Pékin, et
qu'on obtiendra un traité qui tiendra peut-être un peu plus long-
temps que les autres. Il sé pourrait bien que les progrès in-
cessants des rebelles forçassent l'Empereur à nous céder plus
qu'il ne ferait sans cette circonstance.
Il n'y a pas plus de 6,000 Tartares, à ce qu'on dit, dans la
ville de Canton; ils ne quitteront pas le champ de bataille
sans s'y faire tuer tous avec leurs familles.
M. Reed, le plénipotentiaire américain, est arrivé il y a huit
jours sur le Minnesotta, et il a annoncé son arrivée à Yeh par
en message. M. le baron Gros, qui d'abord avait voulu aussi
écrire au Vicè-foi, s'en est abstenu, à l'imitation de lord
Elgin. Nous atténdons demairi M. le ctimtè Poutiatine venant
de Shang-hal.
La Russie et les États-Unis resteront simples spectateurs,
du moins dans ce premier acte de la guerre.
M. l'amiral Rigault de Genouilly, qui est à Castle-Peak, a
pris pour son pilote dans la rivière de Canton un vieux capi-
taine fort expérimenté, nommé Assam, qu'il a trouvé à bord
d'un navire américain. Il est probable que la flolte française
se fera remorquer par quelques vapeurs dans la rivière de
Canton.
Les alliés paraissent décidés à n'accepter que la reddition
de la ville sans condition.
Macao, 26 novembre 1857.
Il fait pleine lune le 1er décembre; la Némésis et YAuda-
cieuse remonteront la rivière le 28 pour franchir la seconde
barre à pleine mer. Les navires anglais sont tous aussi en ri-
vière. Il parait qu'on s'est décidé à faire des sommations et
qu'on y indiquera des conditions. Après deux jours de délai,
l'assaut sera donné à la ville. Le résultat est à peine douteux,
et 5,000 hommes de débarquement sont plus que suffisants.
L'amiral Rigault de Genouilly a loué un petit vapeur de rivière
qui ne lire que six pieds d'eau pour l'aider dans toutes ses
opérations et transporter les dépêches. Yeh jusqu'à présent
reste parfaitement tranquille et garde le silence. C'est à n'y
rien comprendre. Il n'a pas même répondu aux communica-
tions amicales que lui a fait faire M. Reed. Ceci semblerait
indiquer que Yeh ne veut entendre à aucun accommodement,
et qu'il est résolu à se défendre jusqu'à la mort. Il ne restera
donc qu'à prendre Canton, ce qui ne fera pas grand'chose,
j'en suis sûr, à la cour de Pékin.
On a remarqué que voilà la première fois que la Russie et
l'Amérique agissent côte à côte. Elles ont d'ailleurs dans tout
ceci la même opinion que la France et l'Angleterre, qui agis-
sent séparément. C'est un curieux spectacle.
M. le baron Gros est ici, et je puis dire qu'il a été parfaite-
ment accueilli et qu'il est très-aimé de tout le monde.
Hong-kong, 14 décembre 1857.
Depuis ma dernière lettre, 1,200 soldats de plus sont arri-
vés, et ils sont tous remonlés en rivière, ainsi que la flotte et
l'ambassade françaises. Lord Elgin part le 16 et l'attaque aura
lieu, dit-on, le 18. Les Français attaqueront à l'est, et les An-
glais, à l'ouest. L'amiral Rigault de Genouilly a proclamé le
blocus effectif le 10 décembre pour dater du 12. A cette der-
nière date, lord Eisin et le baron Gros ont envoyé simultané-
ment une dépêche à Y, h pour le sommer de rendre la ville
sans condition, et ils lui ont accordé quatre jours, ou peut-
être huit, pour faire réponse. Si Yeh ne cède pas, la ville sera
prise. Reste à savoir quel effet cela produira à Pékin. Il est
probable, selon quelques personnes, que cet événement res-
tera fort indifférent à l'Empereur. Quant à moi, je crois qu'il
se décidera enfin à envoyer un commissaire pour conclure un
traité. La France et l'Angleterre, selon toute apparence, ne
demanderaient pas mieux alors que de négocier. Ce n'est là
d'ailleurs qu'une conjecture de ma part. La diplomatie se
réglera sur les faits.
Il y aura très-probablement quelque résistance. On dit que
les rebelles se sont joints aux impérialistes. Si c'est vrai, ce
serait un exemple de plus, dans l'histoire, d'une guerre étran-
gère apaisant des dissensions civiles. Les rebelles haïraient
alors les Barbares autant que les Tartares les haïssent, ce qui
n'est pas peu dire.
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