Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-12-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 décembre 1856 10 décembre 1856
Description : 1856/12/10 (A1,N12). 1856/12/10 (A1,N12).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020573
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 183
Nous sommes heureux de recevoir de la ville de
Barcelone et de la Société économique cette marque de
empathie. L'Espagne, qui possède les Philippines, ne
pouvait rester indifférente à un projet qui abrège de
Moitié le voyage de ses colonies. La Société écono-
mique de Barcelone est une des plus distinguées et des
plus actives parmi les sociétés savantes de la Péninsule.
^l'e a été fondée avec statuts royaux sous le règne de
Parles III, et elle n'a cessé depuis plus d'un siècle de
travaiIJer aux progrès des sciences économiques.
> Nos lecteurs se rappellent que l'Institut de Venise
a également offert un prix pour un mémoire sur la
question de l'isthme de Suez. C'est un excellent moyen
pour les sociétés savantes de rendre service aux villes
qui les ont fondées, et de contribuer pour leur part au
succès d'une belle et utile entreprise.
Nous rendrons compte plus tard du résultat des
concours ouverts à Barcelone et à Venise.
i eST DESPLACES.
OPIMON DE LA PRESSE ET DU COMERCE DES INDES ORIENTALES
SUR LE CHEMIN DE FER DE L'EUPHRATE.
ai:
4 Dans notre dernier numéro nous avons parlé du ju-
gement que portaient les Anglais des Indes orientales
sur le projet du chemin de fer de l'Euphrate, patroné
par lord Clarendon et lord Strattford de Redclilfe.
Voici textuellement les termes très-vifs dans lesquels
s'exprime le Bombay-Times du 10 octobre, que cite
l'édition du même journal expédiée en Europe le 17 :
« Quand la Compagnie du chemin de fer de la vallée de
l'Euphrate parla de la certitude d'une garantie offerte à son
entreprise, tout le monde comprit ce mot dans le sens ordi-
naire : celui d'une garantie de la Compagnie des Indes orien-
tales. Maintenant il se trouve qu'il ne s'agit pas d'une caution
britannique, mais de celle du gouvernement turc au profit des
actionnaires; et que c'est la Porte Ottomane qui leur promet
6 pour 100 d'intérêt pendant quatre-vingt-dix-neuf ans.,,
£ Ici l'auteur de l'article soutient « qu'il n'est pas besoin
de calculer la situation de l'Empire turc pour apprécier la
valeur de sa garantie. Les nations ne font pas la guerre
pour obtenir payement des rentes d'Espagne ou de Pen-
sylvanie ; et le Grand Turc , quand on lui demanderait
de tenir sa parole, répondrait que lui-même a été mis
dedans; qu'on lui avait p-omis un revenu qui couvrirait
les frais et laisserait encore des dividendes, de manière
à transformer sa promesse en un simple moyen d'encou-
ragement; et qu'au lieu de cela on vient maintenant lui
imposer une charge de G pour 100 par an , au béné-
fice d'une compagnie aventureuse qui, en lui faisant
mettre son nom sur les titres de l'entreprise, n'a pas
pris la peine de calculer les probabilités d'un revenu
naturel. »
Puis l'auteur ajoute :
« Les deux grands points sur lesquels roule l'affaire, savoir :
promptitude et économie du travail, semblent n'être pas le
moins du monde entrés dans l'esprit des spéculateurs britan-
niques. Nous avons déjà établi que le transport d'une tonne
de marchandises entre l'Inde et l'Angleterre par la vallée
, de l'Euphrate coûterait au moins quarante livres sterling
(1000 fr.) ; ce qui, sauf dans un très-petit nombre de cas,
serait l'équivalent d'une prohibition complète, et que si les
dix mille Anglais qui habitent l'Inde en ce moment devaient
aller dans leur pays natal et en revenir deux fois par an , le
coût de leur passage ne suffirait même pas pour payer la
graisse indispensable aux roues des wagons.
« Mais le journal l'Englishman, de Calcutta, pose en fait que
la promesse de célérité est elle-même une déception, fondée,
comme elle l'est, sur la présomption que l'on peut naviguer sur
l'Euphrate à raison de trois cents milles par jour, fandis que
cent seraient, suivant toute vraisemblance, fort au delà de ce
qu'on pourrait obtenir, terme moyen. Mais il y a en Angleterre
sur le marché à argent une pléthore qui ne peut être adoucie
que par une saignée. L'Orient est devenu le champ favori des
entreprises, par le motif principal que "inconnu et magni-
fique » sont supposés deux mots équivalents. Quand on a jeté
dix ou vingt millions sterling dans une entreprise d'étourdi,
les gens peuvent tirer avantage de l'expérience achetée à un
prix extravagant. C'est chose curieuse que de voir comme on
a peur alors des projets les plus modérés et les plus raison-
nables. Une entreprise appuyée sur une multitude de faits,
mais qui s'adresse à la raison et non à l'imagination, n'a pas
de chance alors , précisément parce qu'elle est trop exactement
définie. Pour s'emparer de l'oreille du public, il faut y jeter
quelque chose de vague, de grandiose, quelque chose qui
permette tout et qui doit probablement n'aboutir à rien. »
Ce qu'il y a de plus douloureux pour cette entreprise,
c'est que le Times de Londres a répété ces jours-ci l'ar-
ticle si défavorable de son confrère de Bombay.
Nous recevons de notre côté la lettre suivante d'un de
nos correspondants , commerçant habile et très-éclairé
qui a résidé très-longtemps dans les Indes orientales :
« Les quelques lignes que vous trouverez jointes à cette
lettre sont une traduction abrégée de l'analyse d'un pamphlet
récemment répandu à Calcutta. Il est publié par (( Un voya-
geur, » et dédié à M. P. Andrew, président de la compagnie
qui vient de se former pour la construction du chemin de fer
par la vallée de l'Euphrate. Le journal auquel ces lignes
sont empruntées est publié à Calcutta sous le nom de « Tile
Englishman ; » et c'est sans contredit la première publica-
tion de ce genre dans l'Inde, surtout en ce qui regarde
les grandes questions d'un intérêt local, sauf les attaques vio-
lentes et pas toujours justes contre le gouvernement de la Com-
pagnie des Indes orientales.
» Mon opinion sur cette nouvelle voie par l'Euphrate a été
fixée dès le premier moment quant à son importance pour
le commerce de l'Inde; je penserais encore de même si la
voie ferrée était continuée jusqu'à Bassorah. On peut en être
bien sur : l'avantage restera toujours au canal de Suez, dont
je désire plus que jamais de voir le prompt achèvement.
J'ignore jusqu'à quel point l'éditeur de 1 ''Englishman peut
avoir raison en comparant la navigation de l'Euphrate à celle
du Gange. Mais je puis affirmer que les steamers, sur ce der-
nier fleuve, ne peuvent voyager que le jour, et que pour leur
voyage de Calcutta à Allahabad, distance de 850 milles, ils
n'ont jamais pris moins de douze jours pour remonter et de
six pour descendre, pendant la saison des pluies : c'est-à-dire
lorsque la rivière est très-haute. Pendant le reste de l'année,
ils sont rarement moins de vingt-quatre jours, et de seize pour
aller et revenir. Il est vrai qu'ils ont alors 1200 milles à pai-z.
Nous sommes heureux de recevoir de la ville de
Barcelone et de la Société économique cette marque de
empathie. L'Espagne, qui possède les Philippines, ne
pouvait rester indifférente à un projet qui abrège de
Moitié le voyage de ses colonies. La Société écono-
mique de Barcelone est une des plus distinguées et des
plus actives parmi les sociétés savantes de la Péninsule.
^l'e a été fondée avec statuts royaux sous le règne de
Parles III, et elle n'a cessé depuis plus d'un siècle de
travaiIJer aux progrès des sciences économiques.
> Nos lecteurs se rappellent que l'Institut de Venise
a également offert un prix pour un mémoire sur la
question de l'isthme de Suez. C'est un excellent moyen
pour les sociétés savantes de rendre service aux villes
qui les ont fondées, et de contribuer pour leur part au
succès d'une belle et utile entreprise.
Nous rendrons compte plus tard du résultat des
concours ouverts à Barcelone et à Venise.
i eST DESPLACES.
OPIMON DE LA PRESSE ET DU COMERCE DES INDES ORIENTALES
SUR LE CHEMIN DE FER DE L'EUPHRATE.
ai:
4 Dans notre dernier numéro nous avons parlé du ju-
gement que portaient les Anglais des Indes orientales
sur le projet du chemin de fer de l'Euphrate, patroné
par lord Clarendon et lord Strattford de Redclilfe.
Voici textuellement les termes très-vifs dans lesquels
s'exprime le Bombay-Times du 10 octobre, que cite
l'édition du même journal expédiée en Europe le 17 :
« Quand la Compagnie du chemin de fer de la vallée de
l'Euphrate parla de la certitude d'une garantie offerte à son
entreprise, tout le monde comprit ce mot dans le sens ordi-
naire : celui d'une garantie de la Compagnie des Indes orien-
tales. Maintenant il se trouve qu'il ne s'agit pas d'une caution
britannique, mais de celle du gouvernement turc au profit des
actionnaires; et que c'est la Porte Ottomane qui leur promet
6 pour 100 d'intérêt pendant quatre-vingt-dix-neuf ans.,,
£ Ici l'auteur de l'article soutient « qu'il n'est pas besoin
de calculer la situation de l'Empire turc pour apprécier la
valeur de sa garantie. Les nations ne font pas la guerre
pour obtenir payement des rentes d'Espagne ou de Pen-
sylvanie ; et le Grand Turc , quand on lui demanderait
de tenir sa parole, répondrait que lui-même a été mis
dedans; qu'on lui avait p-omis un revenu qui couvrirait
les frais et laisserait encore des dividendes, de manière
à transformer sa promesse en un simple moyen d'encou-
ragement; et qu'au lieu de cela on vient maintenant lui
imposer une charge de G pour 100 par an , au béné-
fice d'une compagnie aventureuse qui, en lui faisant
mettre son nom sur les titres de l'entreprise, n'a pas
pris la peine de calculer les probabilités d'un revenu
naturel. »
Puis l'auteur ajoute :
« Les deux grands points sur lesquels roule l'affaire, savoir :
promptitude et économie du travail, semblent n'être pas le
moins du monde entrés dans l'esprit des spéculateurs britan-
niques. Nous avons déjà établi que le transport d'une tonne
de marchandises entre l'Inde et l'Angleterre par la vallée
, de l'Euphrate coûterait au moins quarante livres sterling
(1000 fr.) ; ce qui, sauf dans un très-petit nombre de cas,
serait l'équivalent d'une prohibition complète, et que si les
dix mille Anglais qui habitent l'Inde en ce moment devaient
aller dans leur pays natal et en revenir deux fois par an , le
coût de leur passage ne suffirait même pas pour payer la
graisse indispensable aux roues des wagons.
« Mais le journal l'Englishman, de Calcutta, pose en fait que
la promesse de célérité est elle-même une déception, fondée,
comme elle l'est, sur la présomption que l'on peut naviguer sur
l'Euphrate à raison de trois cents milles par jour, fandis que
cent seraient, suivant toute vraisemblance, fort au delà de ce
qu'on pourrait obtenir, terme moyen. Mais il y a en Angleterre
sur le marché à argent une pléthore qui ne peut être adoucie
que par une saignée. L'Orient est devenu le champ favori des
entreprises, par le motif principal que "inconnu et magni-
fique » sont supposés deux mots équivalents. Quand on a jeté
dix ou vingt millions sterling dans une entreprise d'étourdi,
les gens peuvent tirer avantage de l'expérience achetée à un
prix extravagant. C'est chose curieuse que de voir comme on
a peur alors des projets les plus modérés et les plus raison-
nables. Une entreprise appuyée sur une multitude de faits,
mais qui s'adresse à la raison et non à l'imagination, n'a pas
de chance alors , précisément parce qu'elle est trop exactement
définie. Pour s'emparer de l'oreille du public, il faut y jeter
quelque chose de vague, de grandiose, quelque chose qui
permette tout et qui doit probablement n'aboutir à rien. »
Ce qu'il y a de plus douloureux pour cette entreprise,
c'est que le Times de Londres a répété ces jours-ci l'ar-
ticle si défavorable de son confrère de Bombay.
Nous recevons de notre côté la lettre suivante d'un de
nos correspondants , commerçant habile et très-éclairé
qui a résidé très-longtemps dans les Indes orientales :
« Les quelques lignes que vous trouverez jointes à cette
lettre sont une traduction abrégée de l'analyse d'un pamphlet
récemment répandu à Calcutta. Il est publié par (( Un voya-
geur, » et dédié à M. P. Andrew, président de la compagnie
qui vient de se former pour la construction du chemin de fer
par la vallée de l'Euphrate. Le journal auquel ces lignes
sont empruntées est publié à Calcutta sous le nom de « Tile
Englishman ; » et c'est sans contredit la première publica-
tion de ce genre dans l'Inde, surtout en ce qui regarde
les grandes questions d'un intérêt local, sauf les attaques vio-
lentes et pas toujours justes contre le gouvernement de la Com-
pagnie des Indes orientales.
» Mon opinion sur cette nouvelle voie par l'Euphrate a été
fixée dès le premier moment quant à son importance pour
le commerce de l'Inde; je penserais encore de même si la
voie ferrée était continuée jusqu'à Bassorah. On peut en être
bien sur : l'avantage restera toujours au canal de Suez, dont
je désire plus que jamais de voir le prompt achèvement.
J'ignore jusqu'à quel point l'éditeur de 1 ''Englishman peut
avoir raison en comparant la navigation de l'Euphrate à celle
du Gange. Mais je puis affirmer que les steamers, sur ce der-
nier fleuve, ne peuvent voyager que le jour, et que pour leur
voyage de Calcutta à Allahabad, distance de 850 milles, ils
n'ont jamais pris moins de douze jours pour remonter et de
six pour descendre, pendant la saison des pluies : c'est-à-dire
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ils sont rarement moins de vingt-quatre jours, et de seize pour
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