Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-11-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 novembre 1856 25 novembre 1856
Description : 1856/11/25 (A1,N11). 1856/11/25 (A1,N11).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202056p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. ] 67
de géographie que présentent les contrées qui avoisinent
llsthme de Suez. Il a interrogé la Bible pour retrouver sur le
sol le lieu précis où les Hébreux ont franchi la mer Rouge
sous la conduite de Moïse. Il a discuté les témoignages des
auteurs de l'antiquité profane pour tirer de la tradition tous
les documents certains qu'elle peut fournir sur la disposition
des lieux dans ces temps reculés. Enfin, M. Llobet a poussé ses
'"vestigations jusqu'aux plus récents travaux, et à ceux de la
Commission internationale.
Ce mémoire, accueilli avec beaucoup de faveur par l'audi-
toire auquel il s'adressait, prouve la sympathie que notre
grand projet rencontre en Espagne. La ville de Barcelone,
Par sa position, sa richesse, son industrie, est une de celles
qui peuvent s'intéresser le plus directement à l'ouverture de
l'isthme de Suez. Nos lecteurs ont pu le voir par les citations
fréquentes que nous avons empruntées à l'excellent journal de
cette ville, le Diario. Ce sont là des manifestations qui nous
sont très-précieuses, et nous nous en félicitons pour ceux à
qui elles sont dues au moins autant que pour nous-mêmes.
tous les ports de la Méditerranée doivent gagner beaucoup
au succès de notre entreprise. Mais les nations qui surtout y
gagneront sont celles qui ont dans l'Asie des colonies qu'elles
Veulent maintenir et développer. A ce titre, l'Espagne mai-
tresse des Philippines, auxquelles elle attache avec raison une
grande importance, comprend tout le parti qu'elle pourra
tirer d'une communication plus facile, plus rapide et plus
sûre avec ces lointains établissements.
Le mémoire de M. Llobet contribuera à mieux faire con-
naître à quelques-uns de ses compatriotes l'état réel des cho-
ses. C'est un service qu'il leur rend; et comme ce service est
utile en même temps à la cause que nous défendons, nous
nrons tenu à mentionner ce travail et à en remercier l'auteur.
ERNEST DESPLACES.
DOCUMENTS STATISTIQUES.
COMMERCE DE BAÏROUT EN 1855.
Aux renseignements statistiques que nous avons publiés
récemment sur Alep, et que nous avions extraits des rapports
des consuls anglais sur les ressources que pouvaient offrir les
provinces asiatiques de la Turquie pour un trafic étendu avec
la Grande-Bretagne, nous devons ajouter quelques détails qui
sont fournis par M. le consul générât Moorc sur le commerce
de Baïrout en 1855. Ces renseignements tendent à affermir
la conviction qu'il manque peu de chose à ces pays, avec des
moyens de transport et une réforme dans les habitudes com-
merciales, pour prendre dans l'avenir un rang commercial
très-important. Pendant le cours de l'année dernière, les im-
portations des produits anglais à Baïrout, sous pavillon
anglais exclusivement, se sont élevées de 200,710 livres sterl.
(6,500,000 fr.), chiffre auquel elles se montaient en 1854, à
455,220 livres sterl. (11,400,000 fr.). On calcule que la va-
leur totale des importations de la Grande-Bretagne en Syrie
se monte à 1,200,000 livres sterl. (30 millions de francs),
dont un cinquième est expédié à Bagdad et en Perse par Alep
et Damas. Cet accroissement extraordinaire est attribué d'abord
aux résultats du libre échange en Angleterre, qui encourage
l'exportation des céréales de Syrie ; secondement, à la concur-
rence active des négociants grecs; ensuite, au transit partiel
des marchandises anglaises pour la Perse ; et enfin à ce que
les tissus de coton de Manchester et de Glascow ont dépossédé
les manufactures suisses dans ces pays.
Pour les exportations, M. Moore ajoute qu'il est convaincu
que, si aux encouragements donnés actuellement en Syrie aux
exportations de grains pour la Grande-Bretagne venait se
joindre une protection plus efficace pour l'agriculture; si l'on
mettait un frein aux incursions des Bédouins sur la frontière
du désert syrien, et si l'on établissait une route passable vers
un port de mer quelconque, le commerce de ce pays serait
capable de prendre un accroissement dix fois plus grand. Le
commerce de grains avec l'Angleterre est considéré par les in-
digènes comme le plus propre à accroitre la prospérité et à
développer les ressources du pays.
Depuis le rapport de M. Moore, un premier pas a été fait
pour procurer aux négociants de Baïrout des facilités finan-
cières qu'ils n'ont pas. C'est l'établissement d'une succursale
de la Banque ottomane ; et l'on assure que l'expérience a déjà
réalisé tout ce qu'on en attendait.
G. LOTIIES.
NOUVELLES D'EGYPTE.
(Correspondance particulière de HSTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 1er novembre 1856.
S. A. le Vice-roi, après avoir passé quelques jours à Ma-
riout, est revenu à Alexandrie le 24 octobre. II y a réglé
quelques affaires, et il en est reparti bientôt pour le Caire.
Le 27 octobre, le Vice-roi a reçu le grand cordon de l'ordre
de la Tour et de l'Epée de Portugal, qui lui a été remis par le
consul général de ce pays, M. E. Popolani.
Nous ressentons ici le contre-coup de la crise monétaire qui
règne en Europe. Le marché d'Alexandrie est gêné , et les
transactions de toute espèce en éprouvent de l'embarras. Ce-
pendant nous n'aurons aucune espèce de sinistre. Comme
le commerce a été très-florissant depuis plusieurs années, le
marché est très-solide ; et la gène n'aura point de conséquences
graves. La crise tient en Egypte à ce que l'on exporte dans
l'intérieur du pays des masses considérables de numéraire, qui
servent à l'achat des blés sur place et des autres produits du
sol. Mais on sait que l'argent une fois entré dans les mains des
Arabes n'en sort plus. La plupart du temps ils l'enfouissent,
et rien ne revient dans la circulation. Il paraît que c'est là ce
qui se passe aussi généralement dans les Indes et en Asie, où
l'importation du numéraire est encore bien plus grande qu'ici,
proportion gardée. Comme le taux du change est très-élevé en
Egypte, il est probable qu'on nous importera sous peu beau-
coup d'espèces d'Europe. L'équilibre se rétablira chez nous,
mais ce sera autant de moins chez vous. En Egypte, comme
partout ailleurs, le prix des comestibles est extrêmement élevé;
et la hausse des marchés européens est toujours escomptée sur
notre place.
M. Rizzo, consul de Grèce à Alexandrie, vient d'être nommé
consul général du même gouvernement en Egypte ; il rem-
place M. Caralambo, qui est appelé à d'autres fonctions. Vous
savez que M. le baron de Pentz, ex-consul général de Prusse,
nous a quittés. Il a pour successeur M. Kœnig, qui est arrivé
depuis quelques jours, et dont la réception officielle ne tar-
dera pas.
Je vous ai parlé dans ma dernière lettre du Conseil supé-
rieur qui vient d'être établi par le Vice-roi, et qui est une sorte
de Conseil d'Etat. Il est composé des membres de la famille de
Son Altesse et d'une partie des grands dignitaires de l'Egypte.
Ce sera comme un premier degré d'instruction pour l'examen
de toutes les affaires importantes. Les grands projets d'utilité
de géographie que présentent les contrées qui avoisinent
llsthme de Suez. Il a interrogé la Bible pour retrouver sur le
sol le lieu précis où les Hébreux ont franchi la mer Rouge
sous la conduite de Moïse. Il a discuté les témoignages des
auteurs de l'antiquité profane pour tirer de la tradition tous
les documents certains qu'elle peut fournir sur la disposition
des lieux dans ces temps reculés. Enfin, M. Llobet a poussé ses
'"vestigations jusqu'aux plus récents travaux, et à ceux de la
Commission internationale.
Ce mémoire, accueilli avec beaucoup de faveur par l'audi-
toire auquel il s'adressait, prouve la sympathie que notre
grand projet rencontre en Espagne. La ville de Barcelone,
Par sa position, sa richesse, son industrie, est une de celles
qui peuvent s'intéresser le plus directement à l'ouverture de
l'isthme de Suez. Nos lecteurs ont pu le voir par les citations
fréquentes que nous avons empruntées à l'excellent journal de
cette ville, le Diario. Ce sont là des manifestations qui nous
sont très-précieuses, et nous nous en félicitons pour ceux à
qui elles sont dues au moins autant que pour nous-mêmes.
tous les ports de la Méditerranée doivent gagner beaucoup
au succès de notre entreprise. Mais les nations qui surtout y
gagneront sont celles qui ont dans l'Asie des colonies qu'elles
Veulent maintenir et développer. A ce titre, l'Espagne mai-
tresse des Philippines, auxquelles elle attache avec raison une
grande importance, comprend tout le parti qu'elle pourra
tirer d'une communication plus facile, plus rapide et plus
sûre avec ces lointains établissements.
Le mémoire de M. Llobet contribuera à mieux faire con-
naître à quelques-uns de ses compatriotes l'état réel des cho-
ses. C'est un service qu'il leur rend; et comme ce service est
utile en même temps à la cause que nous défendons, nous
nrons tenu à mentionner ce travail et à en remercier l'auteur.
ERNEST DESPLACES.
DOCUMENTS STATISTIQUES.
COMMERCE DE BAÏROUT EN 1855.
Aux renseignements statistiques que nous avons publiés
récemment sur Alep, et que nous avions extraits des rapports
des consuls anglais sur les ressources que pouvaient offrir les
provinces asiatiques de la Turquie pour un trafic étendu avec
la Grande-Bretagne, nous devons ajouter quelques détails qui
sont fournis par M. le consul générât Moorc sur le commerce
de Baïrout en 1855. Ces renseignements tendent à affermir
la conviction qu'il manque peu de chose à ces pays, avec des
moyens de transport et une réforme dans les habitudes com-
merciales, pour prendre dans l'avenir un rang commercial
très-important. Pendant le cours de l'année dernière, les im-
portations des produits anglais à Baïrout, sous pavillon
anglais exclusivement, se sont élevées de 200,710 livres sterl.
(6,500,000 fr.), chiffre auquel elles se montaient en 1854, à
455,220 livres sterl. (11,400,000 fr.). On calcule que la va-
leur totale des importations de la Grande-Bretagne en Syrie
se monte à 1,200,000 livres sterl. (30 millions de francs),
dont un cinquième est expédié à Bagdad et en Perse par Alep
et Damas. Cet accroissement extraordinaire est attribué d'abord
aux résultats du libre échange en Angleterre, qui encourage
l'exportation des céréales de Syrie ; secondement, à la concur-
rence active des négociants grecs; ensuite, au transit partiel
des marchandises anglaises pour la Perse ; et enfin à ce que
les tissus de coton de Manchester et de Glascow ont dépossédé
les manufactures suisses dans ces pays.
Pour les exportations, M. Moore ajoute qu'il est convaincu
que, si aux encouragements donnés actuellement en Syrie aux
exportations de grains pour la Grande-Bretagne venait se
joindre une protection plus efficace pour l'agriculture; si l'on
mettait un frein aux incursions des Bédouins sur la frontière
du désert syrien, et si l'on établissait une route passable vers
un port de mer quelconque, le commerce de ce pays serait
capable de prendre un accroissement dix fois plus grand. Le
commerce de grains avec l'Angleterre est considéré par les in-
digènes comme le plus propre à accroitre la prospérité et à
développer les ressources du pays.
Depuis le rapport de M. Moore, un premier pas a été fait
pour procurer aux négociants de Baïrout des facilités finan-
cières qu'ils n'ont pas. C'est l'établissement d'une succursale
de la Banque ottomane ; et l'on assure que l'expérience a déjà
réalisé tout ce qu'on en attendait.
G. LOTIIES.
NOUVELLES D'EGYPTE.
(Correspondance particulière de HSTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 1er novembre 1856.
S. A. le Vice-roi, après avoir passé quelques jours à Ma-
riout, est revenu à Alexandrie le 24 octobre. II y a réglé
quelques affaires, et il en est reparti bientôt pour le Caire.
Le 27 octobre, le Vice-roi a reçu le grand cordon de l'ordre
de la Tour et de l'Epée de Portugal, qui lui a été remis par le
consul général de ce pays, M. E. Popolani.
Nous ressentons ici le contre-coup de la crise monétaire qui
règne en Europe. Le marché d'Alexandrie est gêné , et les
transactions de toute espèce en éprouvent de l'embarras. Ce-
pendant nous n'aurons aucune espèce de sinistre. Comme
le commerce a été très-florissant depuis plusieurs années, le
marché est très-solide ; et la gène n'aura point de conséquences
graves. La crise tient en Egypte à ce que l'on exporte dans
l'intérieur du pays des masses considérables de numéraire, qui
servent à l'achat des blés sur place et des autres produits du
sol. Mais on sait que l'argent une fois entré dans les mains des
Arabes n'en sort plus. La plupart du temps ils l'enfouissent,
et rien ne revient dans la circulation. Il paraît que c'est là ce
qui se passe aussi généralement dans les Indes et en Asie, où
l'importation du numéraire est encore bien plus grande qu'ici,
proportion gardée. Comme le taux du change est très-élevé en
Egypte, il est probable qu'on nous importera sous peu beau-
coup d'espèces d'Europe. L'équilibre se rétablira chez nous,
mais ce sera autant de moins chez vous. En Egypte, comme
partout ailleurs, le prix des comestibles est extrêmement élevé;
et la hausse des marchés européens est toujours escomptée sur
notre place.
M. Rizzo, consul de Grèce à Alexandrie, vient d'être nommé
consul général du même gouvernement en Egypte ; il rem-
place M. Caralambo, qui est appelé à d'autres fonctions. Vous
savez que M. le baron de Pentz, ex-consul général de Prusse,
nous a quittés. Il a pour successeur M. Kœnig, qui est arrivé
depuis quelques jours, et dont la réception officielle ne tar-
dera pas.
Je vous ai parlé dans ma dernière lettre du Conseil supé-
rieur qui vient d'être établi par le Vice-roi, et qui est une sorte
de Conseil d'Etat. Il est composé des membres de la famille de
Son Altesse et d'une partie des grands dignitaires de l'Egypte.
Ce sera comme un premier degré d'instruction pour l'examen
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