Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-12-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 décembre 1856 10 décembre 1856
Description : 1856/12/10 (A1,N12). 1856/12/10 (A1,N12).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020573
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
182 L'ISTHME DE SUEZ,
des charges et les statuts de la Compagnie universelle
du canal de Suez.
Il nous semble qu'avec ces trois volumes jusqu'à
présent publiés, chacun peut s'instruire complètement
sur la grande question de savoir si l'on donnera au
commerce qui se fait actuellement d'Europe en Asie,
par le cap de Bonne-Espérance, une voie de moitié
plus courte et beaucoup plus sûre.
Nous nous flattons qu'au point de vue technique le
doute n'est plus permis.
Il reste des difficultés d'un autre ordre dont nous
n'avons point à nous occuper ici. Nous les avons tou-
chées à différents points de vue dans les deux autres
volumes. Il est possible que nous ayons à y revenir plus
tard, bien que notre sincère désir soit d'éviter, autant
que nous le pourrons, des discussions de ce genre. En
ne songeant qu'aux intérêts légitimes de la civilisation
et de l'humanité, et, nous pouvons ajouter même, aux
intérêts bien entendus de tous les peuples sans aucune
exception, il parait que le percement de l'isthme de
Suez ne devrait point rencontrer la moindre opposition.
Nous croyons que ceux qui y font encore obstacle se
trompent, et que leur patriotisme s'égare faute d'être
assez éclairé. Le rapport de la Commission internatio-
nale contribuera peut-être à leur donner les lumières
qui leur manquent. Les décisions désintéressées de la
science peuvent avoir une influence heureuse, quoique
indirecte, sur les résolutions de la politique.
Pour extrait :
ERNEST DESPLACES.
MORT DE M. REND EL.
M. J.-M. Rendel, ingénieur à Londres, et membre
de la Commission internationale pour le percement de
l'isthme de Suez, est mort, jeune encore, le 21 novembre
dernier, après une assez courte maladie. M. Rendel,
ingénieur de l'Amirauté, était regardé comme d'une
habileté supérieure en ce qui concerne les construc-
tions et les travaux à la mer. Sa mort prématurée a
été l'objet d'une très-vive douleur parmi le public an-
glais. Nous pouvons donner dès à présent sur la car-
rière de M. Rcndcl quelques détails qui seront de na-
ture à faire apprécier son rare mérite.
Ces détails sont tirés d'une notice qu'a publiée l'Insti-
tut des ingénieurs civils de Londres, dont M. Rendel
avait été président en 1832 et 1853.
M. J.-M. Rendel était né dans le comté de Cornouail-
les, et il apprit le métier d'ingénieur en le pratiquant
de très-bonne heure. Les premiers travaux où il prouva
son habileté furent des routes dans les parties les plus
accidéniées du Devonshire. Il sut vaincre très-heureu-
sement des difficultés qu'on regardait comme à peu
près insurmontables ; et il montrait dès lors cette con-
fiance en lui-même et cette résolution qui le distinguè-
rent dans toute sa carrière. Le comte de Morley et
M. Telford, qui avaient remarqué sa grande aptitude, lui
firent donner la construction du pont de fer de Lary,
près de Plymouth. M. Rendel n'avait alors que ving
deux ans , et il fut seul chargé de l'exécution de ce beaU
travail. En trois ans, de 1824 à 1827, le pont fut
achevé. M. Rendel construisit bientôt un autre pout
flottant à vapeur pour traverser l'embouchure de la
Dart, près de Dartmouth; et les principes ingénieux
qu'il appliqua dans cette occasion lui servirent ensi"
pour le pont de l'Hamoazc, qu'il établit plus tard entre
Torpoint et Devonport.
Après avoir fait diverses constructions hydrauliques à.
Plymouth et à Edimbourg, il vint à Londres en 1833.
Son talent le signala sur-le-champ pour tous les f,a
vaux qui furent ordonnés à cette époque, par suite des
enquêtes parlementaires où il figura avec beaucoup
d'honneur. Ces travaux sont les ponts suspendus (le
Montrose et d'Inverncss; les docks de Leith, ceux des
Indes orientales et occidentales à Londres ; ceux nC
Birkenhead, du Haut-Grimsby, etc., etc.
Ce fut alors aussi qu'on lui confia deux grandes eW
treprises qui placèrent son nom à côté de ceux des
ingénieurs les plus fameux du Royaume-Uni, Smeatoll,
Rennie et Telford; nous voulons dire les ports de refugC
de Holyhead et de Portland. M. Rendel construisit les
jetées de ces deux ports d'après un système nouvea11
qui joignait la plus parfaite solidité à une grande rap1
(lité d'exécution. On vante aussi beaucoup les ouvragcS
qu'il a fait exécuter sur la Lea et la Nene.
- M. Rendel s'est moins occupé de chemins de fer q11
de constructions hydrauliques; il a pris part néanmoins
à divers chemins de fer en Angleterre, et c'est lui qUI
a dirigé les premiers chemins de ce genre faits dans les
Indes orientales.
M. Rendel possédait toute la confiance du gouverne"
ment anglais en fait de travaux publics ; et il a etc
toujours consulté dans les projets de ce genre. Indépen'
damment de ses lumières spéciales, il avait la plus
grande énergie, une activité prodigieuse et un coup
d'œil sûr. Il était membre de la Société royale de Lon"
dres, et faisait partie de son comité. Il avait été un des
plus anciens membres de l'Institut des ingénieurs civils,
dès 1824. Il laisse parmi tous ses collègues de profond5
regrets.
ERNEST DESPLACES.
LA SOCIÉTÉ ÉCONOMIQUE DE BARCELONE
ET L'ISTHME DE SUEZ.
La Société économique de Barcelone (Espagne) a
publié, le 19 novembre dernier, le programme des prix
qu'elle distribuera dans sa séance solennelle du 19 no-
vembre 1857. Elle offre un prix spécial au meilleur
mémoire qui démontrera les avantages que le port de
Barcelone peut retirer de l'ouverture de l'isthme de
Suez, et qui indiquera les moyens à prendre pour se
préparer utilement à ce grand changement dans le com-
merce du monde.
des charges et les statuts de la Compagnie universelle
du canal de Suez.
Il nous semble qu'avec ces trois volumes jusqu'à
présent publiés, chacun peut s'instruire complètement
sur la grande question de savoir si l'on donnera au
commerce qui se fait actuellement d'Europe en Asie,
par le cap de Bonne-Espérance, une voie de moitié
plus courte et beaucoup plus sûre.
Nous nous flattons qu'au point de vue technique le
doute n'est plus permis.
Il reste des difficultés d'un autre ordre dont nous
n'avons point à nous occuper ici. Nous les avons tou-
chées à différents points de vue dans les deux autres
volumes. Il est possible que nous ayons à y revenir plus
tard, bien que notre sincère désir soit d'éviter, autant
que nous le pourrons, des discussions de ce genre. En
ne songeant qu'aux intérêts légitimes de la civilisation
et de l'humanité, et, nous pouvons ajouter même, aux
intérêts bien entendus de tous les peuples sans aucune
exception, il parait que le percement de l'isthme de
Suez ne devrait point rencontrer la moindre opposition.
Nous croyons que ceux qui y font encore obstacle se
trompent, et que leur patriotisme s'égare faute d'être
assez éclairé. Le rapport de la Commission internatio-
nale contribuera peut-être à leur donner les lumières
qui leur manquent. Les décisions désintéressées de la
science peuvent avoir une influence heureuse, quoique
indirecte, sur les résolutions de la politique.
Pour extrait :
ERNEST DESPLACES.
MORT DE M. REND EL.
M. J.-M. Rendel, ingénieur à Londres, et membre
de la Commission internationale pour le percement de
l'isthme de Suez, est mort, jeune encore, le 21 novembre
dernier, après une assez courte maladie. M. Rendel,
ingénieur de l'Amirauté, était regardé comme d'une
habileté supérieure en ce qui concerne les construc-
tions et les travaux à la mer. Sa mort prématurée a
été l'objet d'une très-vive douleur parmi le public an-
glais. Nous pouvons donner dès à présent sur la car-
rière de M. Rcndcl quelques détails qui seront de na-
ture à faire apprécier son rare mérite.
Ces détails sont tirés d'une notice qu'a publiée l'Insti-
tut des ingénieurs civils de Londres, dont M. Rendel
avait été président en 1832 et 1853.
M. J.-M. Rendel était né dans le comté de Cornouail-
les, et il apprit le métier d'ingénieur en le pratiquant
de très-bonne heure. Les premiers travaux où il prouva
son habileté furent des routes dans les parties les plus
accidéniées du Devonshire. Il sut vaincre très-heureu-
sement des difficultés qu'on regardait comme à peu
près insurmontables ; et il montrait dès lors cette con-
fiance en lui-même et cette résolution qui le distinguè-
rent dans toute sa carrière. Le comte de Morley et
M. Telford, qui avaient remarqué sa grande aptitude, lui
firent donner la construction du pont de fer de Lary,
près de Plymouth. M. Rendel n'avait alors que ving
deux ans , et il fut seul chargé de l'exécution de ce beaU
travail. En trois ans, de 1824 à 1827, le pont fut
achevé. M. Rendel construisit bientôt un autre pout
flottant à vapeur pour traverser l'embouchure de la
Dart, près de Dartmouth; et les principes ingénieux
qu'il appliqua dans cette occasion lui servirent ensi"
pour le pont de l'Hamoazc, qu'il établit plus tard entre
Torpoint et Devonport.
Après avoir fait diverses constructions hydrauliques à.
Plymouth et à Edimbourg, il vint à Londres en 1833.
Son talent le signala sur-le-champ pour tous les f,a
vaux qui furent ordonnés à cette époque, par suite des
enquêtes parlementaires où il figura avec beaucoup
d'honneur. Ces travaux sont les ponts suspendus (le
Montrose et d'Inverncss; les docks de Leith, ceux des
Indes orientales et occidentales à Londres ; ceux nC
Birkenhead, du Haut-Grimsby, etc., etc.
Ce fut alors aussi qu'on lui confia deux grandes eW
treprises qui placèrent son nom à côté de ceux des
ingénieurs les plus fameux du Royaume-Uni, Smeatoll,
Rennie et Telford; nous voulons dire les ports de refugC
de Holyhead et de Portland. M. Rendel construisit les
jetées de ces deux ports d'après un système nouvea11
qui joignait la plus parfaite solidité à une grande rap1
(lité d'exécution. On vante aussi beaucoup les ouvragcS
qu'il a fait exécuter sur la Lea et la Nene.
- M. Rendel s'est moins occupé de chemins de fer q11
de constructions hydrauliques; il a pris part néanmoins
à divers chemins de fer en Angleterre, et c'est lui qUI
a dirigé les premiers chemins de ce genre faits dans les
Indes orientales.
M. Rendel possédait toute la confiance du gouverne"
ment anglais en fait de travaux publics ; et il a etc
toujours consulté dans les projets de ce genre. Indépen'
damment de ses lumières spéciales, il avait la plus
grande énergie, une activité prodigieuse et un coup
d'œil sûr. Il était membre de la Société royale de Lon"
dres, et faisait partie de son comité. Il avait été un des
plus anciens membres de l'Institut des ingénieurs civils,
dès 1824. Il laisse parmi tous ses collègues de profond5
regrets.
ERNEST DESPLACES.
LA SOCIÉTÉ ÉCONOMIQUE DE BARCELONE
ET L'ISTHME DE SUEZ.
La Société économique de Barcelone (Espagne) a
publié, le 19 novembre dernier, le programme des prix
qu'elle distribuera dans sa séance solennelle du 19 no-
vembre 1857. Elle offre un prix spécial au meilleur
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Barcelone peut retirer de l'ouverture de l'isthme de
Suez, et qui indiquera les moyens à prendre pour se
préparer utilement à ce grand changement dans le com-
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