Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-12-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 décembre 1856 10 décembre 1856
Description : 1856/12/10 (A1,N12). 1856/12/10 (A1,N12).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020573
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 170
, Elle est composée de cinq chapitres qui ont paru
Sabord, sous forme d'articles, dans un des journaux
principaux de Glasgow, The Commonwealth, que
nous avons plusieurs fois cité. Le premier chapitre est
consacré à montrer pratiquement quel immense avan-
ce la grande navigation trouverait à passer par la
111er Rouge, au lieu de faire le tour du Cap, pour se
lendre dans les Indes et en Australie. L'auteur n'a pas
de peine à prouver que ce serait la Grande-Bretagne
(,ui gagnerait plus que qui que ce soit à cette route deux
lois plus courte et beaucoup plus sûre que la route suivie
depuis Vasco de Gama. Il ajoute, par un sentiment de
Patriotisme que nous approuvons, que le projet de
�- Ferd. de Lesseps peut passer pour le complément de
celui que M. Waghorn a poursuivi et réalisé avec tant
d'énergie, de persévérance et de fatigues : le transport
des dépêches et des voyageurs de l'Inde par l'Égypte
et par le golfe Arabique.
Dans le second chapitre, l'auteur aborde un point
de vue de la question qui est neuf et curieux. Il se
demande comment une œuvre si facile et si profitable,
le percement d'un isthme de trente lieues, où la nature
n'offre aucune difficulté, n'a pas été dès longtemps
accomplie, et il répond en donnant plusieurs motifs des
plus vrais : d'abord, l'état politique de l'Egypte sous
la domination des Mamelouks; ensuite, la date toute
récente du développement prodigieux qu'a pris le com-
merce de l'Asie depuis quarante ans seulement; puis, les
préoccupations du gouvernement égyptien, obligé à son
début de pourvoir aux nécessités les plus urgentes, sans
pouvoir accomplir un projet dès longtemps médité,
mais qui doit servir encore plus les nations étrangères
que l'Egypte elle-même, etc.
Dans les deux chapitres suivants, l'auteur expose le
projet de M. de Lesseps et le plan des travaux à exé-
cuter pour couper l'isthme qui s'étend de Suez à Pé-
luse. Il emprunte naturellement les documents que
nous avons publiés nous-mêmes; et il s'en sert avec
une justesse parfaite d'appréciation, et une bienveil-
lance dont nous lui savons Je meilleur gré.
Enfin, l'auteur se résume dans un cinquième et der-
nier chapitre, que nous donnons un peu plus bas pres-
que tout entier, et qui renferme les conclusions les plus
nettes et les plus vraies.
Nous ne cachons pas le plaisir que nous a fait cette
publication. Mais nous disons en même temps, avec
pleine sincérité, que nous en sommes heureux beau-
coup plus encore pour l'Angleterre que pour nous-
mêmes. Il est bon, quand les hommes d'État ne com-
prennent pas bien leur rôle, et que leur patriotisme fait
fausse route, que les publicistes soutiennent l'honneur
du pays, en soutenant une autre cause. La presse en
Angleterre, libre comme elle l'est, peut revendiquer
une très-large part dans la direction des affaires pu-
bliques ; et l'on est sûr qu'avec des efforts patients et
un courage à toute épreuve, on arrive à la victoire, du
moment qu'on a pour soi la vérité, c'est-à-dire l'intérêt
bien entendu de ceux à qui l'on s'adresse. Nous ne sa-
vons pas encore l'effet que cette brochure si claire et
si frappante aura produit sur l'esprit des armateurs et
des commerçants de Glasgow. Mais nous serions bien
étonnés que, dans une ville comme Glasgow, une dé-
monstration si simple et si péremptoire ne trouvât pas
un assentiment unanime. Quand on s'est chargé de
porter en cinquante-quatre jours les dépêches de Mel-
bourne et de Sydney il Londres, et qu'on arrive à Suez
dans un steamer faisant 12 ou 13 nœuds à l'heure, ce
n'est pas sans dépit qu'on se voit forcé à rompre charge
et à faire quatre-vingts lieues par terre, dans un pays tout
uni, pour aller reprendre de l'autre côté le steamer qui
attend et qui chauffe pour Southampton, pour Liver-
pool ou Glasgow. Si l'on pouvait ne pas quitter son
excellent navire! si, au lieu de cet embarras de débar-
quement et de rembarquement, on pouvait passer sans
la moindre peine et tout droit d'une mer dans l'autre,
comme on passe le détroit de Malacca ou celui de Iîab-
el-Mandeb, quel avantage! quelle facilité! Mais sur-
tout, quels profits immenses et mérités, si l'on pouvait
transporter les marchandises comme on transporte quel-
ques voyageurs privilégiés, comme on transporte les
dépêches! Qui s'oppose donc à cet admirable résultat?
Ce n'est pas la nature ; car la science, par ses repré-
sentants les plus autorisés, a déclaré que l'entreprise
est facile. Mais c'est la politique, et une politique mal
entendue, qui est le seul obstacle à la réalisation d'un
si utile projet.
Les armateurs de Glasgow, en lisant cette brochure,
se diront sans peine qu'une telle opposition à leurs in-
térêts et aux intérêts généraux de tous les peuples n'est
pas raisonnable. Ils ne la comprendront pas, ou plutôt
ils la désapprouveront; et ils ne manqueront pas de la
vaincre, quand la question leur apparaîtra comme à
nous dans toute sa grandeur, dans sa complète loyauté
et dans ses avantages incalculables.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
Voici comment se termine la brochure dont on vient
de lire l'analyse :
c Nous avons essayé de démontrer les avantages probables
qui résulteraient de la canalisation de l'isthme de Suez, avan-
tages auxquels doivent participer toutes les nations de l'Eu-
rope, mais dont le profit le plus considérable sera pour la
Grande-Bretagne, qui possède l'Inde et l'Australie, et qui con-
centre dans ses mains la presque totalité du commerce de la
Chine et de l'archipel Indien. Nous avons exposé également
les principaux détails de l'entreprise, et démontré que ni par
la grandeur ni par le coût de ses travaux, le canal de Suez ne
peut être considéré comme un projet hasardeux, visionnaire
ou impraticable. Loin de là; les travaux qui devront être exé-
cutés ont été très-fréquemment égalés en étendue ou en diffi-
cultés, et très-souvent même beaucoup dépassés par les travaux
de chemins de fer en France et en Angleterre. Quelques-uns
des ports de premier ordre qui se trouvent sur les côtes de l'un
ou de l'autre pays, ont été aussi coûteux, sans jetées et sans
brise-lames, que ceux qu'on propose pour Suez et pour Péluse.
Nous avons montré qu'au point de vue de la science, le projet
du canal de l'isthme de Suez a soutenu l'examen et obtenu
l'assentiment des plus habiles ingénieurs des principaux pays
, Elle est composée de cinq chapitres qui ont paru
Sabord, sous forme d'articles, dans un des journaux
principaux de Glasgow, The Commonwealth, que
nous avons plusieurs fois cité. Le premier chapitre est
consacré à montrer pratiquement quel immense avan-
ce la grande navigation trouverait à passer par la
111er Rouge, au lieu de faire le tour du Cap, pour se
lendre dans les Indes et en Australie. L'auteur n'a pas
de peine à prouver que ce serait la Grande-Bretagne
(,ui gagnerait plus que qui que ce soit à cette route deux
lois plus courte et beaucoup plus sûre que la route suivie
depuis Vasco de Gama. Il ajoute, par un sentiment de
Patriotisme que nous approuvons, que le projet de
�- Ferd. de Lesseps peut passer pour le complément de
celui que M. Waghorn a poursuivi et réalisé avec tant
d'énergie, de persévérance et de fatigues : le transport
des dépêches et des voyageurs de l'Inde par l'Égypte
et par le golfe Arabique.
Dans le second chapitre, l'auteur aborde un point
de vue de la question qui est neuf et curieux. Il se
demande comment une œuvre si facile et si profitable,
le percement d'un isthme de trente lieues, où la nature
n'offre aucune difficulté, n'a pas été dès longtemps
accomplie, et il répond en donnant plusieurs motifs des
plus vrais : d'abord, l'état politique de l'Egypte sous
la domination des Mamelouks; ensuite, la date toute
récente du développement prodigieux qu'a pris le com-
merce de l'Asie depuis quarante ans seulement; puis, les
préoccupations du gouvernement égyptien, obligé à son
début de pourvoir aux nécessités les plus urgentes, sans
pouvoir accomplir un projet dès longtemps médité,
mais qui doit servir encore plus les nations étrangères
que l'Egypte elle-même, etc.
Dans les deux chapitres suivants, l'auteur expose le
projet de M. de Lesseps et le plan des travaux à exé-
cuter pour couper l'isthme qui s'étend de Suez à Pé-
luse. Il emprunte naturellement les documents que
nous avons publiés nous-mêmes; et il s'en sert avec
une justesse parfaite d'appréciation, et une bienveil-
lance dont nous lui savons Je meilleur gré.
Enfin, l'auteur se résume dans un cinquième et der-
nier chapitre, que nous donnons un peu plus bas pres-
que tout entier, et qui renferme les conclusions les plus
nettes et les plus vraies.
Nous ne cachons pas le plaisir que nous a fait cette
publication. Mais nous disons en même temps, avec
pleine sincérité, que nous en sommes heureux beau-
coup plus encore pour l'Angleterre que pour nous-
mêmes. Il est bon, quand les hommes d'État ne com-
prennent pas bien leur rôle, et que leur patriotisme fait
fausse route, que les publicistes soutiennent l'honneur
du pays, en soutenant une autre cause. La presse en
Angleterre, libre comme elle l'est, peut revendiquer
une très-large part dans la direction des affaires pu-
bliques ; et l'on est sûr qu'avec des efforts patients et
un courage à toute épreuve, on arrive à la victoire, du
moment qu'on a pour soi la vérité, c'est-à-dire l'intérêt
bien entendu de ceux à qui l'on s'adresse. Nous ne sa-
vons pas encore l'effet que cette brochure si claire et
si frappante aura produit sur l'esprit des armateurs et
des commerçants de Glasgow. Mais nous serions bien
étonnés que, dans une ville comme Glasgow, une dé-
monstration si simple et si péremptoire ne trouvât pas
un assentiment unanime. Quand on s'est chargé de
porter en cinquante-quatre jours les dépêches de Mel-
bourne et de Sydney il Londres, et qu'on arrive à Suez
dans un steamer faisant 12 ou 13 nœuds à l'heure, ce
n'est pas sans dépit qu'on se voit forcé à rompre charge
et à faire quatre-vingts lieues par terre, dans un pays tout
uni, pour aller reprendre de l'autre côté le steamer qui
attend et qui chauffe pour Southampton, pour Liver-
pool ou Glasgow. Si l'on pouvait ne pas quitter son
excellent navire! si, au lieu de cet embarras de débar-
quement et de rembarquement, on pouvait passer sans
la moindre peine et tout droit d'une mer dans l'autre,
comme on passe le détroit de Malacca ou celui de Iîab-
el-Mandeb, quel avantage! quelle facilité! Mais sur-
tout, quels profits immenses et mérités, si l'on pouvait
transporter les marchandises comme on transporte quel-
ques voyageurs privilégiés, comme on transporte les
dépêches! Qui s'oppose donc à cet admirable résultat?
Ce n'est pas la nature ; car la science, par ses repré-
sentants les plus autorisés, a déclaré que l'entreprise
est facile. Mais c'est la politique, et une politique mal
entendue, qui est le seul obstacle à la réalisation d'un
si utile projet.
Les armateurs de Glasgow, en lisant cette brochure,
se diront sans peine qu'une telle opposition à leurs in-
térêts et aux intérêts généraux de tous les peuples n'est
pas raisonnable. Ils ne la comprendront pas, ou plutôt
ils la désapprouveront; et ils ne manqueront pas de la
vaincre, quand la question leur apparaîtra comme à
nous dans toute sa grandeur, dans sa complète loyauté
et dans ses avantages incalculables.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
Voici comment se termine la brochure dont on vient
de lire l'analyse :
c Nous avons essayé de démontrer les avantages probables
qui résulteraient de la canalisation de l'isthme de Suez, avan-
tages auxquels doivent participer toutes les nations de l'Eu-
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Grande-Bretagne, qui possède l'Inde et l'Australie, et qui con-
centre dans ses mains la presque totalité du commerce de la
Chine et de l'archipel Indien. Nous avons exposé également
les principaux détails de l'entreprise, et démontré que ni par
la grandeur ni par le coût de ses travaux, le canal de Suez ne
peut être considéré comme un projet hasardeux, visionnaire
ou impraticable. Loin de là; les travaux qui devront être exé-
cutés ont été très-fréquemment égalés en étendue ou en diffi-
cultés, et très-souvent même beaucoup dépassés par les travaux
de chemins de fer en France et en Angleterre. Quelques-uns
des ports de premier ordre qui se trouvent sur les côtes de l'un
ou de l'autre pays, ont été aussi coûteux, sans jetées et sans
brise-lames, que ceux qu'on propose pour Suez et pour Péluse.
Nous avons montré qu'au point de vue de la science, le projet
du canal de l'isthme de Suez a soutenu l'examen et obtenu
l'assentiment des plus habiles ingénieurs des principaux pays
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