Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-11-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 novembre 1856 25 novembre 1856
Description : 1856/11/25 (A1,N11). 1856/11/25 (A1,N11).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202056p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. l(;a
nous-mêmes, que la nation qui doit le plus gagner à
l'ouverture de l'isthme de Suez est la nation anglaise.
La chose paraît évidente de soi ; et l'on a pu voir, par
les extraits que nous avons donnés des journaux anglais
a bien des reprises, que c'était là l'opinion générale de
la presse britannique. Mais nous sommes heureux de
voir que ce point spécial ait été traité avec toute l'at-
tention qu'il mérite. La brochure dont nous parlons est
très-bien faite, et nous ne manquerons pas d'en donner
une analyse détaillée à nos lecteurs.
ERNEST DESPLACES.
LE CAP DE BONNE-ESPÉRANCE.
Le Times du G novembre contient sur la colonie du
cap de lionne-Espérance un article d'où nous extrayons
les passages suivants, qui méritent l'attention à plus
d'un titre. Après avoir parlé de la colonisation française
en Algérie, le Times ajoute :
« Si nous pouvons sourire en comparant les succès de colo-
nisation en France et en Angleterre, nous devons admettre
qu'il y a une similitude frappante que les critiques français
pourraient très-bien nous opposer à leur tour : c'est la vieille
fable la Poêle et le Poêlon. Lorsque nous montrons triom-
phalement l'Australie, et la Nouvelle-Zélande avec orgueil,
nous ne pouvons certainement considérer ni avec plaisir ni
avec vanité la position et l'histoire du Cap.
» Jamais colonie ne reçut un nom moins convenable, à
moins que nous ne nous imaginions que c'est par le même
euphémisme qui, dans les temps anciens, faisait donner le nom
d'Euménides (bons cœurs) aux Furies. Ce n'est pas une colo-
nie de bonne ou de mauvaise espérance; c'est une colonie, à
ce qu'il nous parait, sur laquelle on ne saurait fonder la
moindre espérance. C'est la Niobé des colonies, assise, triste et
isolée, sur les ruines de mille promesses et sur les souvenirs
de trois guerres ruineuses. A présent même cette Niobé ne
demande pas moins de 10,000 soldats anglais pour rester
debout.
» Depuis vingt-cinq ans on a voulu en faire quelque chose;
et l'on n'en a rien tiré. Il est certain que très-souvent cette
colonie a déplorablement occupé l'attention publique. Lorsque
l'univers était en paix, le peuple anglais apprenait avec éton-
nement que la guerre ravageait le Cap. Il fut encore plus sur-
pris lorsqu'il vit combien cette guerre était longue, quelles
dépenses elle entraînait, et quel mince résultat elle procurait.
Puis, après avoir payé les frais de cette guerre ou d'une de
ces guerres (car nous en avons eu deux ou trois), le public
britannique commença à croire que les gens du Cap pour-
raient acquitter leur dette en nature. Le payement en argent
était hors de question. Les colons n'étaient pas riches ; mais
ils possédaient un vaste territoire que le gouvernement métro-
politain leur avait conservé ; on supposa témérairement qu'ils
seraient reconnaissants. Trompeuse idée. Dès qu'on les mit à
même de faire preuve de cette vertu, on s'aperçut qu'ils en
manquaient totalement. Nous étions surchargés dans la métro-
pole de condamnés trop nombreux pour nos prisons pendant
la durée de leur peine, et qui ne promettaient point de grands
exemples de vertus sociales après l'expiration de leur châti-
ment. Les colonies australiennes, enrichies par le travail des
condamnés, s'en étaient engraissées; puis elles s'étaient ré-
voltées contre la continuation de la transportation. On croyait
que le Cap ne serait pas assez ingrat pour imiter cet exemple;
et cet espoir était augmenté par la réflexion que le Cap était
pauvre, et que la misère le forcerait à faire ce que la recon-
naissance ne lui suggérerait pas. Mais en cela encore nous
nous trompions tous. Nous pouvions, à ce qu'il paraît, pro-
téger leurs troupeaux, et les jeunes gens et les jeunes filles du
Cap , payer les frais du commissariat à un taux inimaginable;
nous pouvions prolonger la guerre avec les Cafres indéfini-
ment. Mais la vertu, la morale et la religion nous défendaient
de leur envoyer des condamnés qui auraient travaillé pour
eux et se seraient en même temps amendés. Jamais colonie ne
fit autant sonner ses vertus que le Cap. Tout le monde aurait
cru, comme d'autres colonies le croient, que tous les braves
gens s'étaient établis là et que la canaille était restée dans la
métropole. La colonie repoussa donc les condamnés, en fit
même mourir de faim, manqua le moyen d'avoir de belles
routes, des réservoirs, etc., et saisit avec ardeur la première oc-
casion pour commencer une nouvelle guerre contre les Cafres,
bien entendu aux frais de la tyrannique mère patrie. Puis,
lorsque nous eûmes fini et payé cette guerre, la colonie obtint
une constitution. Alors une assemblée dééorée du nom de
parlement se mit à parler et à faire des lois ; le premier de ces
deux rôles emportant peut-être la nécessité du second. Main-
tenant enfin, il parait que nous sommes sur le point de com-
mencer une nouvelle guerre qu'on s'attend à nous faire payer,
sans nous garantir que dans quelques années on ne recom-
mencera pas encore. ,
Nous ne pousserons pas plus loin cette traduction des
plaintes du Times. Ces plaintes sont fort amères ; et
nous devons penser qu'elles sont légitimes, puisqu'un
journal si grave s'est chargé de les formuler.
G. LOTHES.
LE CHEMIN DE FER DE L'EUPHRATE
JUGÉ PAR LE COMMERCE DR SYRIE ET DES INDES ORIENTALES.
On écrit de Syrie à la date du 21 octobre :
« Une grande entreprise est actuellement à l'état de projet
pour ce pays ; je veux parler de la ligne de chemin de fer qui
doit réunir l'Europe à l'Asie en passant par la Syrie. La voie
ferrée partant d'Alexandrette, ou de Suédié, l'ancienne Séleu-
cie, devrait arriver au château du Jabre sur l'Euphrate, et
parcourir un espace d'à peu près 80 lieues. Cette ligne se
prolongerait avec le temps jusqu'à Bagdad et au golfe Per-
sique. Mais actuellement l'on ne s'occuperait que de la con-
struction du chemin de fer à partir d'un des ports de la côte
de Syrie jusqu'au Jabre; et l'on tâcherait, chose improbable
qui a déjà échoué une fois, de faire circuler des bâteaux à
vapeur jusqu'à Bagdad et au golfe Persique sur l'Euphrate et
le Tigre.
» En attendant, on a vu arriver ces jours-ci, m'écrit-on
d'Alep, sir John Mac-Neill et le major général Chesney, qui
s'est dans le temps, et avec bien peu de succès, occupé de la
navigation de l'Euphrate. Ces deux personnages, accompa-
gnés d'une commission d'ingénieurs, ont été envoyés, par la
Compagnie qui s'est formée à Londres, pour étudier la ligne
que devrait suivre la voie ferrée.
» Ce projet grandiose est assurément imaginé pour faire di-
version à celui du canal de Suez. Mais, pour les personnes qui
connaissent bien l'intérieur de la Syrie, il est notoire que les
difficultés qui existent en tout genre sont à peu' près insur-
montables, à moins que l'on ne veuille dépenser.de très-forles
nous-mêmes, que la nation qui doit le plus gagner à
l'ouverture de l'isthme de Suez est la nation anglaise.
La chose paraît évidente de soi ; et l'on a pu voir, par
les extraits que nous avons donnés des journaux anglais
a bien des reprises, que c'était là l'opinion générale de
la presse britannique. Mais nous sommes heureux de
voir que ce point spécial ait été traité avec toute l'at-
tention qu'il mérite. La brochure dont nous parlons est
très-bien faite, et nous ne manquerons pas d'en donner
une analyse détaillée à nos lecteurs.
ERNEST DESPLACES.
LE CAP DE BONNE-ESPÉRANCE.
Le Times du G novembre contient sur la colonie du
cap de lionne-Espérance un article d'où nous extrayons
les passages suivants, qui méritent l'attention à plus
d'un titre. Après avoir parlé de la colonisation française
en Algérie, le Times ajoute :
« Si nous pouvons sourire en comparant les succès de colo-
nisation en France et en Angleterre, nous devons admettre
qu'il y a une similitude frappante que les critiques français
pourraient très-bien nous opposer à leur tour : c'est la vieille
fable la Poêle et le Poêlon. Lorsque nous montrons triom-
phalement l'Australie, et la Nouvelle-Zélande avec orgueil,
nous ne pouvons certainement considérer ni avec plaisir ni
avec vanité la position et l'histoire du Cap.
» Jamais colonie ne reçut un nom moins convenable, à
moins que nous ne nous imaginions que c'est par le même
euphémisme qui, dans les temps anciens, faisait donner le nom
d'Euménides (bons cœurs) aux Furies. Ce n'est pas une colo-
nie de bonne ou de mauvaise espérance; c'est une colonie, à
ce qu'il nous parait, sur laquelle on ne saurait fonder la
moindre espérance. C'est la Niobé des colonies, assise, triste et
isolée, sur les ruines de mille promesses et sur les souvenirs
de trois guerres ruineuses. A présent même cette Niobé ne
demande pas moins de 10,000 soldats anglais pour rester
debout.
» Depuis vingt-cinq ans on a voulu en faire quelque chose;
et l'on n'en a rien tiré. Il est certain que très-souvent cette
colonie a déplorablement occupé l'attention publique. Lorsque
l'univers était en paix, le peuple anglais apprenait avec éton-
nement que la guerre ravageait le Cap. Il fut encore plus sur-
pris lorsqu'il vit combien cette guerre était longue, quelles
dépenses elle entraînait, et quel mince résultat elle procurait.
Puis, après avoir payé les frais de cette guerre ou d'une de
ces guerres (car nous en avons eu deux ou trois), le public
britannique commença à croire que les gens du Cap pour-
raient acquitter leur dette en nature. Le payement en argent
était hors de question. Les colons n'étaient pas riches ; mais
ils possédaient un vaste territoire que le gouvernement métro-
politain leur avait conservé ; on supposa témérairement qu'ils
seraient reconnaissants. Trompeuse idée. Dès qu'on les mit à
même de faire preuve de cette vertu, on s'aperçut qu'ils en
manquaient totalement. Nous étions surchargés dans la métro-
pole de condamnés trop nombreux pour nos prisons pendant
la durée de leur peine, et qui ne promettaient point de grands
exemples de vertus sociales après l'expiration de leur châti-
ment. Les colonies australiennes, enrichies par le travail des
condamnés, s'en étaient engraissées; puis elles s'étaient ré-
voltées contre la continuation de la transportation. On croyait
que le Cap ne serait pas assez ingrat pour imiter cet exemple;
et cet espoir était augmenté par la réflexion que le Cap était
pauvre, et que la misère le forcerait à faire ce que la recon-
naissance ne lui suggérerait pas. Mais en cela encore nous
nous trompions tous. Nous pouvions, à ce qu'il paraît, pro-
téger leurs troupeaux, et les jeunes gens et les jeunes filles du
Cap , payer les frais du commissariat à un taux inimaginable;
nous pouvions prolonger la guerre avec les Cafres indéfini-
ment. Mais la vertu, la morale et la religion nous défendaient
de leur envoyer des condamnés qui auraient travaillé pour
eux et se seraient en même temps amendés. Jamais colonie ne
fit autant sonner ses vertus que le Cap. Tout le monde aurait
cru, comme d'autres colonies le croient, que tous les braves
gens s'étaient établis là et que la canaille était restée dans la
métropole. La colonie repoussa donc les condamnés, en fit
même mourir de faim, manqua le moyen d'avoir de belles
routes, des réservoirs, etc., et saisit avec ardeur la première oc-
casion pour commencer une nouvelle guerre contre les Cafres,
bien entendu aux frais de la tyrannique mère patrie. Puis,
lorsque nous eûmes fini et payé cette guerre, la colonie obtint
une constitution. Alors une assemblée dééorée du nom de
parlement se mit à parler et à faire des lois ; le premier de ces
deux rôles emportant peut-être la nécessité du second. Main-
tenant enfin, il parait que nous sommes sur le point de com-
mencer une nouvelle guerre qu'on s'attend à nous faire payer,
sans nous garantir que dans quelques années on ne recom-
mencera pas encore. ,
Nous ne pousserons pas plus loin cette traduction des
plaintes du Times. Ces plaintes sont fort amères ; et
nous devons penser qu'elles sont légitimes, puisqu'un
journal si grave s'est chargé de les formuler.
G. LOTHES.
LE CHEMIN DE FER DE L'EUPHRATE
JUGÉ PAR LE COMMERCE DR SYRIE ET DES INDES ORIENTALES.
On écrit de Syrie à la date du 21 octobre :
« Une grande entreprise est actuellement à l'état de projet
pour ce pays ; je veux parler de la ligne de chemin de fer qui
doit réunir l'Europe à l'Asie en passant par la Syrie. La voie
ferrée partant d'Alexandrette, ou de Suédié, l'ancienne Séleu-
cie, devrait arriver au château du Jabre sur l'Euphrate, et
parcourir un espace d'à peu près 80 lieues. Cette ligne se
prolongerait avec le temps jusqu'à Bagdad et au golfe Per-
sique. Mais actuellement l'on ne s'occuperait que de la con-
struction du chemin de fer à partir d'un des ports de la côte
de Syrie jusqu'au Jabre; et l'on tâcherait, chose improbable
qui a déjà échoué une fois, de faire circuler des bâteaux à
vapeur jusqu'à Bagdad et au golfe Persique sur l'Euphrate et
le Tigre.
» En attendant, on a vu arriver ces jours-ci, m'écrit-on
d'Alep, sir John Mac-Neill et le major général Chesney, qui
s'est dans le temps, et avec bien peu de succès, occupé de la
navigation de l'Euphrate. Ces deux personnages, accompa-
gnés d'une commission d'ingénieurs, ont été envoyés, par la
Compagnie qui s'est formée à Londres, pour étudier la ligne
que devrait suivre la voie ferrée.
» Ce projet grandiose est assurément imaginé pour faire di-
version à celui du canal de Suez. Mais, pour les personnes qui
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