Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-12-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 décembre 1856 10 décembre 1856
Description : 1856/12/10 (A1,N12). 1856/12/10 (A1,N12).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020573
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
178 L'ISTHME DE SUEZ,
» A Paris, M. Ferd. de Lcsseps a traité le même
1) sujet dans un article remarquable de l'Isthme de Suez,
» journal de l'union des deux mers (n° du 25 octo-
» bre"l856); et cet article, intitulé De l'intérêt de la
« Turquie au percement de Visthme de Suez, vient, au
» grand étonnement de tout le monde, d'être reproduit,
» avec une préface très-louangeuse, dans le Journal
» de Constantinople. Ainsi, il y a huit jours, le projet
» de canal était imprudent; on voulait, disait-on, ren-
» dre l'Egypte trop puissante, et créer des embarras à
» la Porte, en créant un nouveau détroit. Aujourd'hui,
» révolution complète. Le Journal de Constantinople
» ne nie plus les avantages du projet; et il déclare,
« avec une loyauté dont il faut lui savoir gré, qu'il se-
» rait fort embarrassé de le faire, s'il en avait envie :
« «Nous ne nous sentons pas de force, dit-il, à jouer le
» rôle ridicule et vain d'un Titan. » On ne pouvait s'exé-
» cuter de meilleure grâce. »
Au moment où il nous faut mettre sous presse, nous
n'avons pas encore reçu le Journal de Constantinople.
Mais on peut se rappeler ce que nous avons déjà dit de
l'attitude du Journal de Constantinople dans notre der-
nier numéro (25 novembre). Après un long silence, ce
journal s'est prononcé d'une manière favorable pour
le canal de Suex. Son adhésion, bien que restreinte
par certaines réserves, avait été remarquée par les
principaux journaux de la France et de l'Europe. Au-
jourd'hui cette adhésion parait être entière et sans
aucune restriction. On comprend toute l'importance qui
s'attache à une déclaration semblable; mais cet incident
vaut la peine que nous y revenions, dès que nos infor-
mations seront plus complètes.
La Presse d'Orient publie aussi un article très-re-
marquable que nous analyserons.
BARTHÈLEMY S AIM T-IIIL AI II E.
VOYAGE DE M. FERD. DE LESSEPS.
M. Ferd. de Lesseps s'est embarqué le 13 novembre
à Marseille, comme les journaux l'ont annoncé. Le 17,
il est parti de Malte pour Alexandrie, où il a dû arriver
le 21 ou le 22. Le paquebot anglais avait quitté Alexan-
drie le 20, pour l'Angleterre.
ERNEST DESPLACES.
DES INTÉRÊTS ANGLAIS
DANS LA CANALISATION DE L'ISTHME DE SUEZ.
Nos lecteurs ne doivent pas être étonnés si nous nous
occupons si souvent de l'Angleterre. La raison en est
parfaitement évidente. Les trois quarts, et plus, des na-
vires qui passent actuellement par le cap de Bonne-
Espérance , et qui auront à passer plus tard par le canal
de Suez, sont des navires anglais. C'est l'Angleterre qui
posséda les Indes orientales et l'Australie. C'est l'An-
gleterre qui est la première nation commerçante et ma-
ritime. C'est l'Angleterre qui compte la plus puissante
marine militaire. A tous ces titres, elle mérite notre
attention d'une manière toute spéciale ; et si nous ne:
gligions d'étudier avec le plus grand soin tout ce qUI
la regarde, nous ne remplirions pas certainement notre
devoir envers la grande entreprise à laquelle nous nous
sommes dévoués.
Par suite, c'est aussi l'Angleterre que nous tiendrions
surtout à conquérir à notre cause; c'est elle que nous
voudrions particulièrement persuader; car c'est elle
surtout qui doit profiter à l'ouverture de l'isthme d,c
Suez. En combattant pour le canal maritime qui dOIt
unir les deux mers, nous soutenons les intérêts univer-
sels de la civilisation et de l'humanité sans doute; mais
au fond, l'Angleterre est, de toutes les nations, celle qui
tirera les avantages les plus réels du succès de nos cf.
forts.
C'est bien ainsi que la presse et l'opinion anglaise
ont en général compris les choses; et l'on a pu voir,
par les citations fréquentes qu'il nous a été permis de
faire, combien de sympathies ardentes et sérieuses nous
avions rencontrées dans les journaux anglais. C'est là
ce qui nous a autorisés à dire qu'il y avait en Angle-
terre deux courants d'opinions opposés en "ce qui touche
notre projet. L'opinion publique, livrée à ses instincts
spontanés et intelligents, nous est entièrement favora-
ble; tandis que quelques hommes d'Etat ont cru devoir
entamer et soutenir une lutte obstinée. Cette lutte peut
bien servir leurs passions; mais elle n'est en rien jus-
tifiée; et elle pourrait même, dans une certaine mesure,
compromettre la considération de ceux qui la poursui-
vent, d'abord aux yeux du monde entier, victime de
de cette opposition, et même aux yeux du peuple an-
glais, qui comprend ses affaires autrement et mieux
que les hommes d'Etat actuellement maîtres du pou-
voir.
Dans cette situation, qui peut être regrettable, mais
qui n'a rien que de favorable pour nous, toutes
les manifestations de la presse anglaise nous sont pré-
cieuses; et parmi les plus récentes, nous avons distin-
gué la brochure qui vient de paraître à Glasgow, sous
le titre que nous avons pris nous-mêmes en tète de cet
article : Des Intérêts anglais dans la canalisation de
l'isthme de Suez. Glasgow est, après Londres et Liver-
pool, la ville la plus importante du Royaume-Uni sous
le rapport de la navigation et du commerce maritime.
On se rappelle que tout récemment, c'est une compa-
gnie de Glasgow qui a obtenu le transport de la malle
australienne, en concurrence avec la Compagnie Pénin-
sulaire et Orientale, qui n'a pas triomphé dans l'adju-
dication. Glasgow compte près de 350,000 habitants;
et sans parler de ses manufactures, qui peuvent riva-
liser avec les plus belles du monde, cette ville, située
sur les deux rives de la Clyde, a ouvert et développe
un immense commerce maritime avec le globe entier.
Il est donc assez simple que notre grand projet intéresse
et émeuve ses armateurs et ses négociants; et de là, la
brochure dont nous tenons à rendre un compte détaillé.
» A Paris, M. Ferd. de Lcsseps a traité le même
1) sujet dans un article remarquable de l'Isthme de Suez,
» journal de l'union des deux mers (n° du 25 octo-
» bre"l856); et cet article, intitulé De l'intérêt de la
« Turquie au percement de Visthme de Suez, vient, au
» grand étonnement de tout le monde, d'être reproduit,
» avec une préface très-louangeuse, dans le Journal
» de Constantinople. Ainsi, il y a huit jours, le projet
» de canal était imprudent; on voulait, disait-on, ren-
» dre l'Egypte trop puissante, et créer des embarras à
» la Porte, en créant un nouveau détroit. Aujourd'hui,
» révolution complète. Le Journal de Constantinople
» ne nie plus les avantages du projet; et il déclare,
« avec une loyauté dont il faut lui savoir gré, qu'il se-
» rait fort embarrassé de le faire, s'il en avait envie :
« «Nous ne nous sentons pas de force, dit-il, à jouer le
» rôle ridicule et vain d'un Titan. » On ne pouvait s'exé-
» cuter de meilleure grâce. »
Au moment où il nous faut mettre sous presse, nous
n'avons pas encore reçu le Journal de Constantinople.
Mais on peut se rappeler ce que nous avons déjà dit de
l'attitude du Journal de Constantinople dans notre der-
nier numéro (25 novembre). Après un long silence, ce
journal s'est prononcé d'une manière favorable pour
le canal de Suex. Son adhésion, bien que restreinte
par certaines réserves, avait été remarquée par les
principaux journaux de la France et de l'Europe. Au-
jourd'hui cette adhésion parait être entière et sans
aucune restriction. On comprend toute l'importance qui
s'attache à une déclaration semblable; mais cet incident
vaut la peine que nous y revenions, dès que nos infor-
mations seront plus complètes.
La Presse d'Orient publie aussi un article très-re-
marquable que nous analyserons.
BARTHÈLEMY S AIM T-IIIL AI II E.
VOYAGE DE M. FERD. DE LESSEPS.
M. Ferd. de Lesseps s'est embarqué le 13 novembre
à Marseille, comme les journaux l'ont annoncé. Le 17,
il est parti de Malte pour Alexandrie, où il a dû arriver
le 21 ou le 22. Le paquebot anglais avait quitté Alexan-
drie le 20, pour l'Angleterre.
ERNEST DESPLACES.
DES INTÉRÊTS ANGLAIS
DANS LA CANALISATION DE L'ISTHME DE SUEZ.
Nos lecteurs ne doivent pas être étonnés si nous nous
occupons si souvent de l'Angleterre. La raison en est
parfaitement évidente. Les trois quarts, et plus, des na-
vires qui passent actuellement par le cap de Bonne-
Espérance , et qui auront à passer plus tard par le canal
de Suez, sont des navires anglais. C'est l'Angleterre qui
posséda les Indes orientales et l'Australie. C'est l'An-
gleterre qui est la première nation commerçante et ma-
ritime. C'est l'Angleterre qui compte la plus puissante
marine militaire. A tous ces titres, elle mérite notre
attention d'une manière toute spéciale ; et si nous ne:
gligions d'étudier avec le plus grand soin tout ce qUI
la regarde, nous ne remplirions pas certainement notre
devoir envers la grande entreprise à laquelle nous nous
sommes dévoués.
Par suite, c'est aussi l'Angleterre que nous tiendrions
surtout à conquérir à notre cause; c'est elle que nous
voudrions particulièrement persuader; car c'est elle
surtout qui doit profiter à l'ouverture de l'isthme d,c
Suez. En combattant pour le canal maritime qui dOIt
unir les deux mers, nous soutenons les intérêts univer-
sels de la civilisation et de l'humanité sans doute; mais
au fond, l'Angleterre est, de toutes les nations, celle qui
tirera les avantages les plus réels du succès de nos cf.
forts.
C'est bien ainsi que la presse et l'opinion anglaise
ont en général compris les choses; et l'on a pu voir,
par les citations fréquentes qu'il nous a été permis de
faire, combien de sympathies ardentes et sérieuses nous
avions rencontrées dans les journaux anglais. C'est là
ce qui nous a autorisés à dire qu'il y avait en Angle-
terre deux courants d'opinions opposés en "ce qui touche
notre projet. L'opinion publique, livrée à ses instincts
spontanés et intelligents, nous est entièrement favora-
ble; tandis que quelques hommes d'Etat ont cru devoir
entamer et soutenir une lutte obstinée. Cette lutte peut
bien servir leurs passions; mais elle n'est en rien jus-
tifiée; et elle pourrait même, dans une certaine mesure,
compromettre la considération de ceux qui la poursui-
vent, d'abord aux yeux du monde entier, victime de
de cette opposition, et même aux yeux du peuple an-
glais, qui comprend ses affaires autrement et mieux
que les hommes d'Etat actuellement maîtres du pou-
voir.
Dans cette situation, qui peut être regrettable, mais
qui n'a rien que de favorable pour nous, toutes
les manifestations de la presse anglaise nous sont pré-
cieuses; et parmi les plus récentes, nous avons distin-
gué la brochure qui vient de paraître à Glasgow, sous
le titre que nous avons pris nous-mêmes en tète de cet
article : Des Intérêts anglais dans la canalisation de
l'isthme de Suez. Glasgow est, après Londres et Liver-
pool, la ville la plus importante du Royaume-Uni sous
le rapport de la navigation et du commerce maritime.
On se rappelle que tout récemment, c'est une compa-
gnie de Glasgow qui a obtenu le transport de la malle
australienne, en concurrence avec la Compagnie Pénin-
sulaire et Orientale, qui n'a pas triomphé dans l'adju-
dication. Glasgow compte près de 350,000 habitants;
et sans parler de ses manufactures, qui peuvent riva-
liser avec les plus belles du monde, cette ville, située
sur les deux rives de la Clyde, a ouvert et développe
un immense commerce maritime avec le globe entier.
Il est donc assez simple que notre grand projet intéresse
et émeuve ses armateurs et ses négociants; et de là, la
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