Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-11-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 novembre 1856 25 novembre 1856
Description : 1856/11/25 (A1,N11). 1856/11/25 (A1,N11).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202056p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JG2 L'ISTHME DE SUEZ,
ancienne ; mais il est le premier qui ait eu la force de faire
prévaloir le vrai et de l'appliquer sur une vaste échelle. Cette
conduite ne sera jamais désertée par nous , tant que la rai-
son éclairera les conseils de ce pays. L'exemple de l'immense
prospérité que la liberté du commerce a donnée à l'Angleterre
sera plus puissant que tous les arguments, plus puissant que
toutes les conventions diplomatiques, pour pousser les autres
peuples à imiter ce que nous avons fait nous-mêmes. En
voyant combien nous avons accru par la liberté commerciale
notre richesse et notre prospérité, les autres peuples ne pour-
ront s'empêcher de penser que les principes sur lesquels ils
ont fondé jusqu'à présent leur politique sont erronés. Les
nations et les gouvernements viendront se ranger tour à tour
à notre système. Oui, j'en ai la confiance, si la paix continue
en Europe, ainsi que je l'espère, le principe de la liberté du
commerce est destiné à prendre un large et rapide déve-
loppement; et nous verrons peu à peu les contrées qui nous
semblaient devoir être les dernières à recevoir ce système,
l'adopter à notre exemple, lentement peut-être, mais sûre-
ment. »
Nous n'avons point à nous prononcer sur la valeur
de ce système, qui pourrait convenir fort bien à l'An-
gleterre sans être également utile au reste des nations.
Mais nous prenons les paroles du premier ministre pour
ce qu'elles sont; et personne ne peut nier qu'elles ne
soient une glorification enthousiaste du principe de la
liberté commerciale, non pas seulement dans la Grande-
Bretagne, mais en outre dans le monde entier.
Eh bien! nous le demandons : Parmi toutes les entre-
prises qui peuvent favoriser la liberté du commerce et
son développement sur la surface du globe, en est-il
une seule qui puisse être comparée à l'ouverture du
canal de Suez? Quelle est celle qui peut porter autant
de conséquences bienfaisantes, et faciliter davantage les
relations entre des peuples plus nombreux?
La liberté du commerce signifie deux choses : l'abais-
sement des tarifs qui gênent les échanges; le perfec-
tionnement des communications qui facilitent ces échan-
ges , en les rendant plus rapides et par conséquent plus
fructueux. Le libre échange signifie à la fois, et que les
douanes particulières ne prohiberont pas les produits,
et que les barrières élevées par la politique seront abais-
sées. C'est ainsi qu'on doit comprendre la liberté des
échanges, et que la comprennent ses partisans les plus
éclairés. Qu'on se rappelle l'article du Morning Star
que nous citions récemment. Le Morning Star est l'or-
gane de l'école de Manchester, et il demande l'ouverture
de l'isthme de Suez au nom même de la liberté du com-
merce, dont il est le plus ardent champion. En effet
qu'importe d'abaisser les tarifs et de décharger les mar-
chandises des taxes qui restreignent la circulation, si
d'un autre côté vous empêchez cette circulation même
par les obstacles que vous y opposez arbitrairement? Le
commerce est libre avec les Indes orientales, comme
avec toutes les autres possessions britanniques, dites-
Vous. Soit. Mais cette déclaration est illusoire, si vous
fermez matériellement la route des Indes, et si vous
barrez la route aux gens que vous conviez à y venir.
Si quelqu'un des assistants dans les réunions de Man-
chester et deLiverpool eût élevé cette objection, il est
assez difficile de prévoir la réponse qui aurait pu y êti faite. L'argument est fort naturel et fort puissant; et
est possible que le premier ministre, malgré la prof
gieuse facilité qu'attestent trois discours en une seu
journée, eût éprouvé quelque embarras devant l'inteuo
cuteur. Mais si personne dans les réunions de Manches'
ter n'a posé la question, il est assez probable que le hou
sens public la posera. Elle ressort des faits eux-mêmes,
et ce ne serait pas assez connaître l'histoire contemp0
raine du commerce britannique que de croire qu on
pourra éluder longtemps cette discussion. Le peuple
anglais veut sincèrement la liberté commerciale, dont
a tiré déjà de si prodigieux avantages, et qui peut lui en
assurer de plus féconds encore. Il veut cette libcrle
d'abord pour lui ; et sans prétendre l'imposer aux autres
nations, il veut qu'à son profit du moins elle soit réell6
et sincère. Or le commerce anglais, qui fait déjà aveC
les colonies asiatiques pour deux milliards d'affaires
au moins, verra de plus en plus clairement que s011
intérêt est d'abréger les distances autant que possible,
et il ne comprendra pas que la politique, au nom de
principes surannés, et peut-être assez peu louables, veuiHc
le contraindre plus longtemps à faire le double de che"
min, quand il pourrait faire un chemin deux fois plos
court. Le problème réduit à ces termes, qui sont les
vrais , est accessible à tous lès esprits ; et la résistant
obstinée de certains hommes d'État ne peut prévaloir
longtemps contre le sens commun.
Il ne suffit donc pas de proclamer avec plus ou moins
d'éloquence des principes généreux, propres à séduire,
dans l'auditoire qui vous écoute, les plus nobles cœurs
et les esprits les plus éclairés. Les paroles ne sont rien,
si les applications ne les suivent et ne les justifient en les
réalisant. Il faut craindre qu'on ne prenne ces belles
déclarations pour de la simple rhétorique, si les actes y
sont contraires. Il est fort bien de préconiser la liberté
commerciale. Il est encore mieux de ne pas entraver le
commerce ; et comme le commerce ne se paye pas de
mots, il lui sera facile bien vite de reconnaître que tant
de faconde l'abuse, et qu'on ne parle si bien que pour
se dispenser d'agir de même. Il serait plus sûr pour des
hommes politiques de conformer leurs actes à leurs
discours; car les faits sont de redoutables accusateurs,
et ce sont eux tôt ou tard qui ont raison.
Pour notre part, nous respectons trop sincèrement la
grande mémoire de sir Robert Peel, pour croire que
l'ouverture de l'isthme de Suez eût porté le moindre
ombrage à sa politique aussi intelligente que patrio-
tique.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
DES INTÉRÊTS ANGLAIS
DANS LA CANALISATION DE L'ISTHME DE SUEZ.
Il vient de paraître à Glasgow une brochure qui traite
des Intérêts anglais dans la canalisation de l'isthme
de Suez. L'auteur y soutient, comme nous l'avons fait
ancienne ; mais il est le premier qui ait eu la force de faire
prévaloir le vrai et de l'appliquer sur une vaste échelle. Cette
conduite ne sera jamais désertée par nous , tant que la rai-
son éclairera les conseils de ce pays. L'exemple de l'immense
prospérité que la liberté du commerce a donnée à l'Angleterre
sera plus puissant que tous les arguments, plus puissant que
toutes les conventions diplomatiques, pour pousser les autres
peuples à imiter ce que nous avons fait nous-mêmes. En
voyant combien nous avons accru par la liberté commerciale
notre richesse et notre prospérité, les autres peuples ne pour-
ront s'empêcher de penser que les principes sur lesquels ils
ont fondé jusqu'à présent leur politique sont erronés. Les
nations et les gouvernements viendront se ranger tour à tour
à notre système. Oui, j'en ai la confiance, si la paix continue
en Europe, ainsi que je l'espère, le principe de la liberté du
commerce est destiné à prendre un large et rapide déve-
loppement; et nous verrons peu à peu les contrées qui nous
semblaient devoir être les dernières à recevoir ce système,
l'adopter à notre exemple, lentement peut-être, mais sûre-
ment. »
Nous n'avons point à nous prononcer sur la valeur
de ce système, qui pourrait convenir fort bien à l'An-
gleterre sans être également utile au reste des nations.
Mais nous prenons les paroles du premier ministre pour
ce qu'elles sont; et personne ne peut nier qu'elles ne
soient une glorification enthousiaste du principe de la
liberté commerciale, non pas seulement dans la Grande-
Bretagne, mais en outre dans le monde entier.
Eh bien! nous le demandons : Parmi toutes les entre-
prises qui peuvent favoriser la liberté du commerce et
son développement sur la surface du globe, en est-il
une seule qui puisse être comparée à l'ouverture du
canal de Suez? Quelle est celle qui peut porter autant
de conséquences bienfaisantes, et faciliter davantage les
relations entre des peuples plus nombreux?
La liberté du commerce signifie deux choses : l'abais-
sement des tarifs qui gênent les échanges; le perfec-
tionnement des communications qui facilitent ces échan-
ges , en les rendant plus rapides et par conséquent plus
fructueux. Le libre échange signifie à la fois, et que les
douanes particulières ne prohiberont pas les produits,
et que les barrières élevées par la politique seront abais-
sées. C'est ainsi qu'on doit comprendre la liberté des
échanges, et que la comprennent ses partisans les plus
éclairés. Qu'on se rappelle l'article du Morning Star
que nous citions récemment. Le Morning Star est l'or-
gane de l'école de Manchester, et il demande l'ouverture
de l'isthme de Suez au nom même de la liberté du com-
merce, dont il est le plus ardent champion. En effet
qu'importe d'abaisser les tarifs et de décharger les mar-
chandises des taxes qui restreignent la circulation, si
d'un autre côté vous empêchez cette circulation même
par les obstacles que vous y opposez arbitrairement? Le
commerce est libre avec les Indes orientales, comme
avec toutes les autres possessions britanniques, dites-
Vous. Soit. Mais cette déclaration est illusoire, si vous
fermez matériellement la route des Indes, et si vous
barrez la route aux gens que vous conviez à y venir.
Si quelqu'un des assistants dans les réunions de Man-
chester et deLiverpool eût élevé cette objection, il est
assez difficile de prévoir la réponse qui aurait pu y êti
est possible que le premier ministre, malgré la prof
gieuse facilité qu'attestent trois discours en une seu
journée, eût éprouvé quelque embarras devant l'inteuo
cuteur. Mais si personne dans les réunions de Manches'
ter n'a posé la question, il est assez probable que le hou
sens public la posera. Elle ressort des faits eux-mêmes,
et ce ne serait pas assez connaître l'histoire contemp0
raine du commerce britannique que de croire qu on
pourra éluder longtemps cette discussion. Le peuple
anglais veut sincèrement la liberté commerciale, dont
a tiré déjà de si prodigieux avantages, et qui peut lui en
assurer de plus féconds encore. Il veut cette libcrle
d'abord pour lui ; et sans prétendre l'imposer aux autres
nations, il veut qu'à son profit du moins elle soit réell6
et sincère. Or le commerce anglais, qui fait déjà aveC
les colonies asiatiques pour deux milliards d'affaires
au moins, verra de plus en plus clairement que s011
intérêt est d'abréger les distances autant que possible,
et il ne comprendra pas que la politique, au nom de
principes surannés, et peut-être assez peu louables, veuiHc
le contraindre plus longtemps à faire le double de che"
min, quand il pourrait faire un chemin deux fois plos
court. Le problème réduit à ces termes, qui sont les
vrais , est accessible à tous lès esprits ; et la résistant
obstinée de certains hommes d'État ne peut prévaloir
longtemps contre le sens commun.
Il ne suffit donc pas de proclamer avec plus ou moins
d'éloquence des principes généreux, propres à séduire,
dans l'auditoire qui vous écoute, les plus nobles cœurs
et les esprits les plus éclairés. Les paroles ne sont rien,
si les applications ne les suivent et ne les justifient en les
réalisant. Il faut craindre qu'on ne prenne ces belles
déclarations pour de la simple rhétorique, si les actes y
sont contraires. Il est fort bien de préconiser la liberté
commerciale. Il est encore mieux de ne pas entraver le
commerce ; et comme le commerce ne se paye pas de
mots, il lui sera facile bien vite de reconnaître que tant
de faconde l'abuse, et qu'on ne parle si bien que pour
se dispenser d'agir de même. Il serait plus sûr pour des
hommes politiques de conformer leurs actes à leurs
discours; car les faits sont de redoutables accusateurs,
et ce sont eux tôt ou tard qui ont raison.
Pour notre part, nous respectons trop sincèrement la
grande mémoire de sir Robert Peel, pour croire que
l'ouverture de l'isthme de Suez eût porté le moindre
ombrage à sa politique aussi intelligente que patrio-
tique.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIRE.
DES INTÉRÊTS ANGLAIS
DANS LA CANALISATION DE L'ISTHME DE SUEZ.
Il vient de paraître à Glasgow une brochure qui traite
des Intérêts anglais dans la canalisation de l'isthme
de Suez. L'auteur y soutient, comme nous l'avons fait
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