Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-11-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 novembre 1856 25 novembre 1856
Description : 1856/11/25 (A1,N11). 1856/11/25 (A1,N11).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202056p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
168 L'ISTHME DE SUEZ,
publique seront examinés par les membres du Conseil supé-
rieur avant d'être soumis à la sanction du Vice-roi.
Dans quelques jours le reste de l'expédition scientifique aux
sources, du Mil quittera le Caire. Son Altesse a pourvu très-
largement à tous ses frais et à tous ses besoins. Je vous ai dit
qu'un premier convoi de quatre dahàbiées, chargées du ma-
tériel et des bagages, a pris les devants. Elles emmènent quel-
ques membres de la Commission sous la conduite d'un officier
de marine anglais, M. Twyford. Quatre autres barques emmène-
ront le reste du personnel. Elles seront remorquées par deux
petits bateaux à vapeur que le Vice-roi a mis à la disposition de
M. le comte d'Escayrac de Lauture, commandant de l'expédi-
tion. La Commission scientifique est escortée par des soldats
du génie et par des artilleurs. Chacun des hommes de cette
escorte a été choisi dans les meilleures troupes de l'Egypte, ce
qui montre liieti la sollicitude du gouvernement pour l'expédi-
tion chargée de l'exploration du Soudan. Toutes ces barques
remonteront le Nil depuis le Caire jusqu'à Berber; et la Com-
mission scientifique les ira rejoindre parle désert de Korosko.
[Correspondanceparticulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
Djeddah, 1er septembre 1856.
Quoiqu'il n'y ait ici qu'une bien faible colonie d'Européens,
on prend un très-vif intérêt à la grande entreprise du canal
de Suez. Elle est de nature à changer la face du commerce de
la mer Rouge; et comme notre ville est placée à peu près à
moitié chemin entre Suez et Aden, elle peut servir, de point
de relâche et d'entrepôt. Elle acquerrait ainsi une importance
considérable. ,
L'Hedjaz, qui était naguère encore si agité par l'insurrec-
tion, est rentré dans le calme le plus profond depuis, la chute
et la prise du grand shériff Moutaleb. C'était lui qui était le
seulinstigateur de la révolte contre la Porte. Le nouveau grand
shériff de la Mecque, Mohammed-Ibn-Oun, se tient très-tran-
quille; et il vit en très-bonne intelligence avec la Porte Otto-
mane. A la distance où les grands schériffs sont placés et avec
l'autorité dont ils jouissent, ils sont assez portés à l'indépen-
dance. C'est un malheur pour eux et pour le. pays quand ils se
laissent aller à ces sentiments d'ambition ; et la Porte est elle-
même parfois embarrassée à réprimer de Constantinople des
insurrections qui mettent son pouvoir religieux en danger.
Le pèlerinage de la Mecque est terminé pour cette année.
L'affluence a été des plus nombreuses ; cependant tout s'est
très-bien passé; et il n'y a eu à déplorer aucun désordre ni
aucune de ces rixes qui sont malheureusement trop fré-
quentes.
Le gouverneur général de l'Hedjaz est changé. Il est rem-
placé par le gouverneur général de l'Yémen, Mahmoud-
Pacha, qu'on attend ici d'un moment à l'autre.
Le service de cabotage à vapeur destiné à relier Suez avec
les divers ports de la mer Rouge sera très-bien accueilli par
nous, comme vous pouvez le croire. Jamais entreprise n'aura
été mieux justifiée. Avec le mode actuel de communication,
on est ici plus éloigné de France que si l'on était à Calcutta.
Un bateau à vapeur franchirait en trois ou quatre jours au
plus la distance de Djeddah à Suez. Les barques du pays
mettent aujourd'hui vingt-cinq ou trente jours, quand elles
ne mettent pas six semaines. C'est absolument l'enfance de
l'art ; et ç'egtjoujours la navigation des temps pharaoniques.
s > ys annonce et signale avec sympathie
o~ Dement égyptien ne cesse d'introduire
lesMQ^onwnçmcnt égyptien ne cesse d'introduire
<;0
dans l'administration. VEstafette emprunte à une correspon
dance du Times le fait suivant :
« Pour donner une idée de l'augmentation de la valeur de
la propriété foncière à Alexandrie, nous dirons qu'une maison
offerte en 1853 au consul de Russie pour 600 livres a été de
puis vendue 2,000 livres sterl.; et le propriétaire aujourdb°i
refuse de la vendre à quelque prix que ce soit. »
La Presse d'Orient fait connaître l'organisation de l'entre-
prise qui doit doter les villes du Caire et d'Alexandrie de
l'éclairage au gaz. Il emprunte aux journaux européens de
nouveaux détails sur l'expédition qui, sous les auspices du
Vice-roi, va marcher à la découverte des sources. du Nil. La
Sentinelle du Jura, l'Union du Var, le Nouvelliste de M&"
seille, s'occupent de la concession, faite à M. Gisborne par Son
Altesse, de laligne électrique destinée à relier, à travers l'Egypte
Londres, Constantinople et les Indes. Enfin le Courrier de
la Bourse, dans un article spécialement consacré à ce grand
travail, retrace aussi le tableau du mouvement dès à
produit par l'initiative du gouvernement égyptien.
« Depuis que le grand projet du percement de l'isthme de
Suez, dit-il, a appelé l'attention du monde sur l'Egypte, on
apprécie chaque jour davantage les immenses ressources que
renferme cet admirable pays si bien doté par la nature sous
le double rapport de sa fertilité et de sa position géographique.
Les demandes en concessions de toute nature se multiplient;
plusieurs établissements financiers font des démarches actives
pour obtenir des concessions de chemins de fer. D'un autre
côté, nous apprenons que la concession du télégraphe élec-
trique sous-marin va être mise 'à profit par M. Gisborne.
Cette ligne s'étendrait de Suez, par la mer Rouge, jusqu'aux
Indes, »
Pour extraits :
ERNEST DESPLACES.
OBSERVATIONS DE MARÉES A ALEXANDRIE.
La Commission internationale a déterminé les vitesses
que les eaux prendraient dans le canal des Deux-Mers ,
d'après les observations de marées faites à Suez et à
Tineh. Ces dernières étaient incomplètes; et elles lais-
saient quelque incertitude sur l'heure de rétablissement
du port. Bien que l'erreur possible fût sans conséquence,
puisque l'amplitude totale de la marée dans le golfe de
Péluse ne dépasse pas en moyenne 0m30, il avait paru
utile d'avoir des observations plus exactes.'
Ces nouvelles observations, faites à Alexandrie, du
19 août au 27 octobre 1856, par M. l'ingénieur de
Gottwa, ont présenté les mêmes résultats que celles qui
avaient été faites à Tineh. Elles ont mis ainsi hors de
doute l'exactitude des données qui ont servi aux calculs
du régime des eaux dans le canal de Suez. Elles viennent
d'être adressées à la Commission internationale par
M. l'ingénieur de Gottwa, avec le rapport suivant :
RAPPORT sui- les observations des marées de la mer
Méditerranée, faites dans le port d'Alexandrie,
depuis le 19 août 185Q jusqu'au 12 octobre.
Le 27 juillet 1856, je recevais de M. Ferdinand de Lesseps
l'ordre de faire des observations sur le mouvement des marées
dans le port d'Alexandrie, et en même temps M. Linant-Bey,
publique seront examinés par les membres du Conseil supé-
rieur avant d'être soumis à la sanction du Vice-roi.
Dans quelques jours le reste de l'expédition scientifique aux
sources, du Mil quittera le Caire. Son Altesse a pourvu très-
largement à tous ses frais et à tous ses besoins. Je vous ai dit
qu'un premier convoi de quatre dahàbiées, chargées du ma-
tériel et des bagages, a pris les devants. Elles emmènent quel-
ques membres de la Commission sous la conduite d'un officier
de marine anglais, M. Twyford. Quatre autres barques emmène-
ront le reste du personnel. Elles seront remorquées par deux
petits bateaux à vapeur que le Vice-roi a mis à la disposition de
M. le comte d'Escayrac de Lauture, commandant de l'expédi-
tion. La Commission scientifique est escortée par des soldats
du génie et par des artilleurs. Chacun des hommes de cette
escorte a été choisi dans les meilleures troupes de l'Egypte, ce
qui montre liieti la sollicitude du gouvernement pour l'expédi-
tion chargée de l'exploration du Soudan. Toutes ces barques
remonteront le Nil depuis le Caire jusqu'à Berber; et la Com-
mission scientifique les ira rejoindre parle désert de Korosko.
[Correspondanceparticulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
Djeddah, 1er septembre 1856.
Quoiqu'il n'y ait ici qu'une bien faible colonie d'Européens,
on prend un très-vif intérêt à la grande entreprise du canal
de Suez. Elle est de nature à changer la face du commerce de
la mer Rouge; et comme notre ville est placée à peu près à
moitié chemin entre Suez et Aden, elle peut servir, de point
de relâche et d'entrepôt. Elle acquerrait ainsi une importance
considérable. ,
L'Hedjaz, qui était naguère encore si agité par l'insurrec-
tion, est rentré dans le calme le plus profond depuis, la chute
et la prise du grand shériff Moutaleb. C'était lui qui était le
seulinstigateur de la révolte contre la Porte. Le nouveau grand
shériff de la Mecque, Mohammed-Ibn-Oun, se tient très-tran-
quille; et il vit en très-bonne intelligence avec la Porte Otto-
mane. A la distance où les grands schériffs sont placés et avec
l'autorité dont ils jouissent, ils sont assez portés à l'indépen-
dance. C'est un malheur pour eux et pour le. pays quand ils se
laissent aller à ces sentiments d'ambition ; et la Porte est elle-
même parfois embarrassée à réprimer de Constantinople des
insurrections qui mettent son pouvoir religieux en danger.
Le pèlerinage de la Mecque est terminé pour cette année.
L'affluence a été des plus nombreuses ; cependant tout s'est
très-bien passé; et il n'y a eu à déplorer aucun désordre ni
aucune de ces rixes qui sont malheureusement trop fré-
quentes.
Le gouverneur général de l'Hedjaz est changé. Il est rem-
placé par le gouverneur général de l'Yémen, Mahmoud-
Pacha, qu'on attend ici d'un moment à l'autre.
Le service de cabotage à vapeur destiné à relier Suez avec
les divers ports de la mer Rouge sera très-bien accueilli par
nous, comme vous pouvez le croire. Jamais entreprise n'aura
été mieux justifiée. Avec le mode actuel de communication,
on est ici plus éloigné de France que si l'on était à Calcutta.
Un bateau à vapeur franchirait en trois ou quatre jours au
plus la distance de Djeddah à Suez. Les barques du pays
mettent aujourd'hui vingt-cinq ou trente jours, quand elles
ne mettent pas six semaines. C'est absolument l'enfance de
l'art ; et ç'egtjoujours la navigation des temps pharaoniques.
s > ys annonce et signale avec sympathie
o~ Dement égyptien ne cesse d'introduire
lesMQ^onwnçmcnt égyptien ne cesse d'introduire
<;0
dans l'administration. VEstafette emprunte à une correspon
dance du Times le fait suivant :
« Pour donner une idée de l'augmentation de la valeur de
la propriété foncière à Alexandrie, nous dirons qu'une maison
offerte en 1853 au consul de Russie pour 600 livres a été de
puis vendue 2,000 livres sterl.; et le propriétaire aujourdb°i
refuse de la vendre à quelque prix que ce soit. »
La Presse d'Orient fait connaître l'organisation de l'entre-
prise qui doit doter les villes du Caire et d'Alexandrie de
l'éclairage au gaz. Il emprunte aux journaux européens de
nouveaux détails sur l'expédition qui, sous les auspices du
Vice-roi, va marcher à la découverte des sources. du Nil. La
Sentinelle du Jura, l'Union du Var, le Nouvelliste de M&"
seille, s'occupent de la concession, faite à M. Gisborne par Son
Altesse, de laligne électrique destinée à relier, à travers l'Egypte
Londres, Constantinople et les Indes. Enfin le Courrier de
la Bourse, dans un article spécialement consacré à ce grand
travail, retrace aussi le tableau du mouvement dès à
produit par l'initiative du gouvernement égyptien.
« Depuis que le grand projet du percement de l'isthme de
Suez, dit-il, a appelé l'attention du monde sur l'Egypte, on
apprécie chaque jour davantage les immenses ressources que
renferme cet admirable pays si bien doté par la nature sous
le double rapport de sa fertilité et de sa position géographique.
Les demandes en concessions de toute nature se multiplient;
plusieurs établissements financiers font des démarches actives
pour obtenir des concessions de chemins de fer. D'un autre
côté, nous apprenons que la concession du télégraphe élec-
trique sous-marin va être mise 'à profit par M. Gisborne.
Cette ligne s'étendrait de Suez, par la mer Rouge, jusqu'aux
Indes, »
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ERNEST DESPLACES.
OBSERVATIONS DE MARÉES A ALEXANDRIE.
La Commission internationale a déterminé les vitesses
que les eaux prendraient dans le canal des Deux-Mers ,
d'après les observations de marées faites à Suez et à
Tineh. Ces dernières étaient incomplètes; et elles lais-
saient quelque incertitude sur l'heure de rétablissement
du port. Bien que l'erreur possible fût sans conséquence,
puisque l'amplitude totale de la marée dans le golfe de
Péluse ne dépasse pas en moyenne 0m30, il avait paru
utile d'avoir des observations plus exactes.'
Ces nouvelles observations, faites à Alexandrie, du
19 août au 27 octobre 1856, par M. l'ingénieur de
Gottwa, ont présenté les mêmes résultats que celles qui
avaient été faites à Tineh. Elles ont mis ainsi hors de
doute l'exactitude des données qui ont servi aux calculs
du régime des eaux dans le canal de Suez. Elles viennent
d'être adressées à la Commission internationale par
M. l'ingénieur de Gottwa, avec le rapport suivant :
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Méditerranée, faites dans le port d'Alexandrie,
depuis le 19 août 185Q jusqu'au 12 octobre.
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l'ordre de faire des observations sur le mouvement des marées
dans le port d'Alexandrie, et en même temps M. Linant-Bey,
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