Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-11-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 novembre 1856 25 novembre 1856
Description : 1856/11/25 (A1,N11). 1856/11/25 (A1,N11).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202056p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
17A L'ISTHME DE SUEZ,
lem, de l'autre côté du golfe, non loin des fontaines de
Moïse.
» Il n'y a pas à Suez le moindre monument qui puisse pro-
voquer une visite, et les seuls souvenirs qui touchaient nos
cœurs français n'ont laissé aucune trace. En 1798, le géné-
ral Bonaparte y vint faire une course et voulut voir de ses yeux
le point où aboutirait le canal que lui aussi projetait, et que
nous devons maintenant réaliser. Je suis entré dans la maison
où il logeait avec son état-major et où il n'est rien resté de
lui que son nom. Elle appartient à un négociant chrétien, qui
a eu le soin de tapisser les murs du divan où le général s'est
reposé de gravures européennes, qui représentent les princi-
pales scènes de sa vie, entre autres ses adieux à sa garde
en 1814
) De cette maisonnette, un peu mieux tenue que les autres,
je suis allé voir, à l'autre extrémité de la ville, les débris d'une
batterie que l'armée française avait élevée pour protéger le
fond de la rade. Il subsiste encore quelques vestiges de cet
ouvrage, qui peut-être n'a jamais été armé; mais les remparts
de terre sont renversés, et il a fallu les yeux exercés d'un offi-
cier du génie qui nous accompagnait pour les retrouver sur le
sol et nous les signaler.
n Suez compte , m'a-t-on dit, près de cinq mille habitants ;
j'avoue qu'à voir l'exiguïté de son enceinte, je ne lui en aurais
pas attribué plus du tiers. Mais c'est vraiment un prodige
qu'une telle agglomération d'êtres humains ait pu se former
en ce lieu.
» Suez n'a pas une goutte d'eau ; celle que lui fournirait
l'oasis des fontaines de Moïse, et qui est à plus de trois lieues,
n'est bonne que pour les chameaux. On va donc la chercher,
pour l'avoir meilleure, à une distance double, et dans des
réservoirs qui reçoivent la pluie quand il en tombe; et comme
elle y est peu abondante et qu'elle tarit plus d'une fois, il
faut souvent la prendre encore plus loin.
» C'est du Caire que venait celle que nous avons emportée
nous-mêmes dans notre exploration de l'isthme; et, notre
caravane étant fort nombreuse, puisqu'elle comptait près de
cent personnes, notre provision d'eau exigeait à elle seule
trente-cinq chameaux. Suez, bien entendu, n'a pu nous en
fournir. Mais qu'on juge de la situation habituelle d'une cité
de cinq mille âmes qui n'a pas dans son sein la moindre
ressource pour satisfaire cet indispensable besoin ! Aussi la
ville de Suez n'a-t-elle pas un seul arbre, un seul brin
d'herbe, une seule fleur; et il y a bien des gens qui naissent et
meurent dans ses murs sans pouvoir se faire une idée de ce
que c'est que la verdure et la végétation. Par une suite néces-
saire, le marché à l'eau a pris un développement exceptionnel,
et le précieux liquide s'y vend parfois à des prix exorbitants.
On m'a cité des époques d'affreuse disette où le litre d'eau
s'est payé jusqu'à trente, quarante et quarante-cinq centimes,
et encore n'en avait-on pas à discrétion.
» Il a fallu, vous le sentez, monsieur, une nécessité bien
impérieuse pour qu'on bravât un si grave inconvénient. Jamais
ville n'eût été fondée et n'eût subsisté dans cette localité in-
hospitalière, s'il avait été possible de la placer mieux. Mais
Suez est le point de la côte le plus rapproché du Caire; et
sous peine de renoncer à tout commerce dans la mer Rouge,
c'est là, et là seulement, que devait être situé l'entrepôt qui
reçoit ce commerce et qui le transporte. Le désert règne par-
tout à l'entour, et partout également redoutable ; mais dans
cette direction il est moins vaste qu'ailleurs, et il mène à
une grande ville de trois cent mille habitants, qui est la capi-
tale de l'Egypte.
» Voilà ce qui a créé Suez dans des temps déjà bien anciens,
et ce qui la maintient malgré toutes les causes de d eslruction
qui la menacent. t s
» Il est vrai que sa rade est dans des conditions excel e eo;
Les vents alternatifs qui, sous le nom de moussons, dom"
l'entrée de la mer Rouge vers Aden et tout l'océan I" lCl1^
cessent de se faire sentir à cinquante lieues au moins avant
fond du golfe; et, comme il se resserre de plus en t
l'extrémité septentrionale en est d'ordinaire parfaite111
calme. tiC
» On ne connaît pas les tempêtes dans ces parages; 1
l'on croit dangereux parce qu'ils sont inconnus. Le vent les
nord, qui y règne les quatre cinquièmes de l'année, et les
vents du sud-ouest ne sont jamais violents. Je puis vous de
un fait qui le prouve péremptoirement. Le capitaine , la
corvette anglaise qni sert de magasin pour les charbons Il
steamers, la Zenobia, nous a dit que depuis trois ans que Son
vaisseau est là sur ses ancres, il n'a jamais éprouvé la 11101(1
vaisseau esl sur ses ancres, 1 na j dre avarie, et que les communications avec la terre 11
point été interrompues une seule fois. Il est cependant à P, Il
d'une lieue en mer par six ou sept brasses. Je ne sais si
une leue en mer par SIX ou sept l'asses. Je ne saIS, , s
pourrait faire le même éloge d'aucune rade, même par011 les
plus célèbres ; et je n'en connais pas une, pour ma part,
les côtes de France, dont on puisse en dire autant. L'ancr 8
est des plus solides, et le fond est une argile qu'on rétro
à la même profondeur à peu près dans toute la traversée (le
l'isthme jusqu'à Péluse, comme l'attestent les forages faits p
la Commission internationale. Les navires même du plus fort
tonnage n'ont donc rien à craindre quand ils approchent e
Suez; et à mesure que cette mer, aujourd'hui si peu fréq'c'l'
tée, le sera davantage, la navigation y sera de plus en p
sûre et facile.
» A l'heure qu'il est, Suez ne voit jamais de grands navircs,
si ce n'est ceux de la Compagnie péninsulaire et orientale et
de la Compagnie des Indes, au nombre d'une quarante
pour l'année. Le reste du commerce s'y fait par des barques
indigènes, dont quelques-unes sont d'une centaine de toll"
neaux, et qui ont conservé les formes qu'elles avaient il Y a
deux mille ans; de même que les négociants ont gardé les
usages que suivaient leurs ancêtres, au temps des Ptolémee*
et même des Pharaons. La construction de ces barques, qUi
sont assez solides sans être pontées pour la plupart, est un des
profits principaux de Suez et emploie une bonne partie de la
population.
» Je m'occupe d'abord du commerce spécial de la Ollf
Rouge. Je reviendrai ensuite à celui des Indes par lès paque"
bots et au transport des pèlerins de la Mecque; car ce sont
là les trois sources de travail et de richesse pour la ville de
Suez.
» Le commerce de la mer Rouge ne se fait que par quel"
ques points des côtes. A l'ouest, c'est Kosséir, Saouaki"'
Massaoua, la côte des Saumalis et Zanzibar; à l'est, C'est
Thor, Yamho et surtout Djeddah, qui centralise tous les pro'
duits du golfe avant de les expédier à Suez, et qui est l'entre-
pôt également obligé de ceux du Hedjaz et de l'Yémen. »
M. Barthélémy Saint-Hilaire donne ensuite d'assce
longs renseignements sur le commerce du golfe Arabique
et des principales villes qu'il vient de nommer. Noos
ne reproduisons pas ces détails, parce que nous nOus
proposons de traiter bientôt nous-mêmes cette question
spéciale du commerce et de la navigation dans la flier
Rouge.
lem, de l'autre côté du golfe, non loin des fontaines de
Moïse.
» Il n'y a pas à Suez le moindre monument qui puisse pro-
voquer une visite, et les seuls souvenirs qui touchaient nos
cœurs français n'ont laissé aucune trace. En 1798, le géné-
ral Bonaparte y vint faire une course et voulut voir de ses yeux
le point où aboutirait le canal que lui aussi projetait, et que
nous devons maintenant réaliser. Je suis entré dans la maison
où il logeait avec son état-major et où il n'est rien resté de
lui que son nom. Elle appartient à un négociant chrétien, qui
a eu le soin de tapisser les murs du divan où le général s'est
reposé de gravures européennes, qui représentent les princi-
pales scènes de sa vie, entre autres ses adieux à sa garde
en 1814
) De cette maisonnette, un peu mieux tenue que les autres,
je suis allé voir, à l'autre extrémité de la ville, les débris d'une
batterie que l'armée française avait élevée pour protéger le
fond de la rade. Il subsiste encore quelques vestiges de cet
ouvrage, qui peut-être n'a jamais été armé; mais les remparts
de terre sont renversés, et il a fallu les yeux exercés d'un offi-
cier du génie qui nous accompagnait pour les retrouver sur le
sol et nous les signaler.
n Suez compte , m'a-t-on dit, près de cinq mille habitants ;
j'avoue qu'à voir l'exiguïté de son enceinte, je ne lui en aurais
pas attribué plus du tiers. Mais c'est vraiment un prodige
qu'une telle agglomération d'êtres humains ait pu se former
en ce lieu.
» Suez n'a pas une goutte d'eau ; celle que lui fournirait
l'oasis des fontaines de Moïse, et qui est à plus de trois lieues,
n'est bonne que pour les chameaux. On va donc la chercher,
pour l'avoir meilleure, à une distance double, et dans des
réservoirs qui reçoivent la pluie quand il en tombe; et comme
elle y est peu abondante et qu'elle tarit plus d'une fois, il
faut souvent la prendre encore plus loin.
» C'est du Caire que venait celle que nous avons emportée
nous-mêmes dans notre exploration de l'isthme; et, notre
caravane étant fort nombreuse, puisqu'elle comptait près de
cent personnes, notre provision d'eau exigeait à elle seule
trente-cinq chameaux. Suez, bien entendu, n'a pu nous en
fournir. Mais qu'on juge de la situation habituelle d'une cité
de cinq mille âmes qui n'a pas dans son sein la moindre
ressource pour satisfaire cet indispensable besoin ! Aussi la
ville de Suez n'a-t-elle pas un seul arbre, un seul brin
d'herbe, une seule fleur; et il y a bien des gens qui naissent et
meurent dans ses murs sans pouvoir se faire une idée de ce
que c'est que la verdure et la végétation. Par une suite néces-
saire, le marché à l'eau a pris un développement exceptionnel,
et le précieux liquide s'y vend parfois à des prix exorbitants.
On m'a cité des époques d'affreuse disette où le litre d'eau
s'est payé jusqu'à trente, quarante et quarante-cinq centimes,
et encore n'en avait-on pas à discrétion.
» Il a fallu, vous le sentez, monsieur, une nécessité bien
impérieuse pour qu'on bravât un si grave inconvénient. Jamais
ville n'eût été fondée et n'eût subsisté dans cette localité in-
hospitalière, s'il avait été possible de la placer mieux. Mais
Suez est le point de la côte le plus rapproché du Caire; et
sous peine de renoncer à tout commerce dans la mer Rouge,
c'est là, et là seulement, que devait être situé l'entrepôt qui
reçoit ce commerce et qui le transporte. Le désert règne par-
tout à l'entour, et partout également redoutable ; mais dans
cette direction il est moins vaste qu'ailleurs, et il mène à
une grande ville de trois cent mille habitants, qui est la capi-
tale de l'Egypte.
» Voilà ce qui a créé Suez dans des temps déjà bien anciens,
et ce qui la maintient malgré toutes les causes de d eslruction
qui la menacent. t s
» Il est vrai que sa rade est dans des conditions excel e eo;
Les vents alternatifs qui, sous le nom de moussons, dom"
l'entrée de la mer Rouge vers Aden et tout l'océan I" lCl1^
cessent de se faire sentir à cinquante lieues au moins avant
fond du golfe; et, comme il se resserre de plus en t
l'extrémité septentrionale en est d'ordinaire parfaite111
calme. tiC
» On ne connaît pas les tempêtes dans ces parages; 1
l'on croit dangereux parce qu'ils sont inconnus. Le vent les
nord, qui y règne les quatre cinquièmes de l'année, et les
vents du sud-ouest ne sont jamais violents. Je puis vous de
un fait qui le prouve péremptoirement. Le capitaine , la
corvette anglaise qni sert de magasin pour les charbons Il
steamers, la Zenobia, nous a dit que depuis trois ans que Son
vaisseau est là sur ses ancres, il n'a jamais éprouvé la 11101(1
vaisseau esl sur ses ancres, 1 na j
point été interrompues une seule fois. Il est cependant à P, Il
d'une lieue en mer par six ou sept brasses. Je ne sais si
une leue en mer par SIX ou sept l'asses. Je ne saIS, , s
pourrait faire le même éloge d'aucune rade, même par011 les
plus célèbres ; et je n'en connais pas une, pour ma part,
les côtes de France, dont on puisse en dire autant. L'ancr 8
est des plus solides, et le fond est une argile qu'on rétro
à la même profondeur à peu près dans toute la traversée (le
l'isthme jusqu'à Péluse, comme l'attestent les forages faits p
la Commission internationale. Les navires même du plus fort
tonnage n'ont donc rien à craindre quand ils approchent e
Suez; et à mesure que cette mer, aujourd'hui si peu fréq'c'l'
tée, le sera davantage, la navigation y sera de plus en p
sûre et facile.
» A l'heure qu'il est, Suez ne voit jamais de grands navircs,
si ce n'est ceux de la Compagnie péninsulaire et orientale et
de la Compagnie des Indes, au nombre d'une quarante
pour l'année. Le reste du commerce s'y fait par des barques
indigènes, dont quelques-unes sont d'une centaine de toll"
neaux, et qui ont conservé les formes qu'elles avaient il Y a
deux mille ans; de même que les négociants ont gardé les
usages que suivaient leurs ancêtres, au temps des Ptolémee*
et même des Pharaons. La construction de ces barques, qUi
sont assez solides sans être pontées pour la plupart, est un des
profits principaux de Suez et emploie une bonne partie de la
population.
» Je m'occupe d'abord du commerce spécial de la Ollf
Rouge. Je reviendrai ensuite à celui des Indes par lès paque"
bots et au transport des pèlerins de la Mecque; car ce sont
là les trois sources de travail et de richesse pour la ville de
Suez.
» Le commerce de la mer Rouge ne se fait que par quel"
ques points des côtes. A l'ouest, c'est Kosséir, Saouaki"'
Massaoua, la côte des Saumalis et Zanzibar; à l'est, C'est
Thor, Yamho et surtout Djeddah, qui centralise tous les pro'
duits du golfe avant de les expédier à Suez, et qui est l'entre-
pôt également obligé de ceux du Hedjaz et de l'Yémen. »
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et des principales villes qu'il vient de nommer. Noos
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