Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-11-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 novembre 1856 10 novembre 1856
Description : 1856/11/10 (A1,N10). 1856/11/10 (A1,N10).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020558
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 149
pelles pourraient peut-être expliquer cela en partie; mais on
doit présumer aussi qu'à la fin de l'année, il pouvait rester des
sommes considérables à régler qui devaient être couvertes au
1Uoyen de l'opium et de l'argent qui allaient arriver.
les Quant à ce qui a rapport au commerce entre la Chine et
les États-Unis, on doit remarquer que les importations de
marchandises américaines n'atteignent qu'un chiffre de
212,708 £ (7 millions de francs), et que les exportations
en thé, soie, etc., pour ce pays s'élèvent à la somme de
5,396,416 £ (135 millions de francs). Ce qui démontre claire-
ment l'étendue du rôle que joue l'Angleterre comme agent
financier entre les deux contrées, c'est que la plus forte partie
des valeurs importées par les paquebots de New-York est
destinée à faire face aux traites de Chine, tirées sur les mai-
sons de commerce des États-Unis, et acceptées payables à
Londres. -.,
Pendant cette année 1855, le commerce total de Chang-haï
a employé 871 navires représentant 311,139 tonneaux, qui,
sous la forme de droits de douane, ont produit au gouverne-
ment impérial 845,146 £ (21 millions de francs). Il est à
regretter qu'il n'existe aucun moyen de faire un examen com-
Paratif avec les années antérieures, - aucun relevé exact
11 ayant été établi avant celui-ci. On croit que, malgré l'état
de désorganisation de l'Empire, les importations ont obtenu en
Moyenne des prix satisfaisants, et il paraît que les existences
à la fin de l'année n'étaient pas aussi lourdes qu'on aurait pu
le craindre. Le commerce de l'opium s'est débarrassé der-
nièrement des fluctuations que la spéculation lui faisait subir,
lorsque les communications par les steamers étaient moins
régulières >avec les Indes, et la cote de cet article pendant le
cours de l'année dernière est restée très-ferme. Seulement, par
Suite de l'état de trouble de l'intérieur, les marchands chinois
Ont réduit autant que possible leurs achats. La récolte du thé
a été très-tardive; ce n'est que dernièrement qu'il en est arrivé
de grandes quantités; et des affaires immenses à de bons prix
Ont eu lieu, bien que beaucoup de personnes de la moyenne
classe se soient rendues au nouveau port de Fou-chou. L'expor-
tation de la soie a été lourde, et les douanes chinoises ont
réduit les droits sur les qualités inférieures. Les navires
étaient nombreux; le fret avait une tendance à la baisse; mais
On ne croit pas qu'il descende au-dessous de 4 £ ; car les Chi-
nois affrètent à ce prix pour des voyages sur la côte les bâti-
ments étrangers, qu'ils préfèrent à la marine indigène, à
laquelle les pirates ont fait subir dernièrement des pertes
inimenses.
M. Robertson s'étend ensuite assez longuement sur la ques-
tion du taux élevé du change. Le cours, pendant l'année, a
été de 6/2 deniers à 6/9 deniers par dollar ou 13 pour
100 à peu près ; il est actuellement à 7/2 deniers, ce
qui a occasionné de grands embarras et beaucoup d'incer-
titude dans les transactions. Il paraît que le cours du
carolus est devenu le grand 'régulateur monétaire à Chang-haï,
après avoir été en vigueur à Canton; et il était si peu connu
dans les provinces septentrionales, que la piastre mexicaine,
dont le poids intrinsèque est de 1 grain 48 scrupules, obte-
nait un avantage sur lui. Comme les relations entre Canton
et Chang-haï s'étaient accrues, le carolus a été préféré dans
ce dernier port, d'où la demande de cette monnaie se répandit
dans l'intérieur ; et de là des besoins sans cesse renouvelés de
cette unité monétaire.
On peut ajouter aux renseignements précédents que dans
l'immense commerce que les nations européennes font avec
la Chine, c'est toujours en argent que le solde doit être
acquitté. L'or a subi en Chine, aussi bien que dans l'Inde, où
l'argent seul est étalon, une dépréciation considérable. De
1851 à 1856, elle n'a pas été moindre de 208 ji. 145, c'est-à-
dire de 30 pour 100. L'argent, au contraire, a gagné de 110 à
144, c'est-à-dire 23.1/4 pour 100. C'est là certainement une
des causes, si ce n'est la cause principale, de la crise moné-
taire que nous subissons en ce moment. On porte d'Europe en
Asie des masses énormes d'argent. On en rapporte au contraire
une très-grande quantité d'or, surtout depuis la découverte des
mines d'Australie. De là une différence considérable d'équi-
libre entre les deux métaux ; et l'Europe ressent aujourd'hui
les effets de ce phénomène économique. Il ne semble pas près
de cesser, autant qu'on en peut juger par les renseignements
qui nous arrivent de ces pays lointains.
Nous reviendrons du reste plus tard sur le commerce de la
Chine en général, et sur celui de Chang-haï en particulier.
G. LOTHES.
NOUVELLES D'ÉGYPTE.
(Correspondance particulière de HSTHME DE SUEZ).
Alexandrie, 18 octobre 1856.
Le Nil, après être resté stationnaire pendant quelques jours,
avait, contre l'usage, recommencé à monter, et cette crue inso-
lite et rapide devenait inquiétante. Son Altesse, qui, comme je
vous l'ai dit dans ma dernière lettre, était de retour du Caire,
a fait plusieurs tournées dans l'intérieur pour surveiller l'état
des digues ; heureusement depuis une dizaine de jours la
baisse des eaux s'est opérée sensiblement, et les dégâts se
bornent à peu de chose. La récolte des céréales se présente
donc toujours comme magnifique.
Le Vice-roi avait l'intention de revenir ces jours derniers à
Alexandrie en descendant le Nil jusqu'à Damiette, et de là, en
prenant la mer, jusqu'à notre port. Il avait formé le projet,
dit-on, de s'arrêter quelques moments à Péluse; mais le
bogaz de Damiette n'ayant pas été trouvé assez profond pour
que le vapeur de Son Altesse pùt y passer, on a renoncé à
ce projet, et le Vice-roi est retourné au Caire.
S. A. Mohammed-Saïd s'est beaucoup occupé ces temps der-
niers d'administration intérieure. Il a opéré divers change-
ments et des mutations utiles dans les mouderies ( préfec-
tures ) pour réformer des abus.
Le chemin de fer du Caire à Suez, dont les travaux marchent
toujours avec une grande rapidité, a été également examiné
en détail par le Vice-roi, qui s'est fait conduire par une loco-
motive jusqu'aux endroits où les rails sont posés. On espère
toujours qu'à la fin de juin 1857 on pourra aller directement
d'Alexandrie à Suez par le chemin de fer.
La semaine qui vient de s'écouler a été marquée par un
tremblement de terre assez fort et par une éclipse de lune
parfaitement visible ici ; les Arabes, qui trouvent du merveil-
leux partout, ont été vivement impressionnés, surtout par
l'éclipsé; et les prédictions n'ont pas manqué.
Pendant la nuit du 11 au 12, où le tremblement de terre
s'est produit, beaucoup d'Européens et d'Européennes ont
bivouaqué sur la grande place d'Alexandrie; Mlle Rachel,
votre grande tragédienne, qui se trouvait ici dans ce moment,
était du nombre.
, Le bateau anglais qui doit nous apporter des lettres de Paris
du 10 octobre est attendu à chaque instant. Il repartira proba-
blement pour la France dans quatre à cinq jours avec la malle
des Indes, qui du reste n'est pas encore signalée à Suez. Je
vous écrirai de nouveau par l'occasion de ce bateau anglais.
pelles pourraient peut-être expliquer cela en partie; mais on
doit présumer aussi qu'à la fin de l'année, il pouvait rester des
sommes considérables à régler qui devaient être couvertes au
1Uoyen de l'opium et de l'argent qui allaient arriver.
les Quant à ce qui a rapport au commerce entre la Chine et
les États-Unis, on doit remarquer que les importations de
marchandises américaines n'atteignent qu'un chiffre de
212,708 £ (7 millions de francs), et que les exportations
en thé, soie, etc., pour ce pays s'élèvent à la somme de
5,396,416 £ (135 millions de francs). Ce qui démontre claire-
ment l'étendue du rôle que joue l'Angleterre comme agent
financier entre les deux contrées, c'est que la plus forte partie
des valeurs importées par les paquebots de New-York est
destinée à faire face aux traites de Chine, tirées sur les mai-
sons de commerce des États-Unis, et acceptées payables à
Londres. -.,
Pendant cette année 1855, le commerce total de Chang-haï
a employé 871 navires représentant 311,139 tonneaux, qui,
sous la forme de droits de douane, ont produit au gouverne-
ment impérial 845,146 £ (21 millions de francs). Il est à
regretter qu'il n'existe aucun moyen de faire un examen com-
Paratif avec les années antérieures, - aucun relevé exact
11 ayant été établi avant celui-ci. On croit que, malgré l'état
de désorganisation de l'Empire, les importations ont obtenu en
Moyenne des prix satisfaisants, et il paraît que les existences
à la fin de l'année n'étaient pas aussi lourdes qu'on aurait pu
le craindre. Le commerce de l'opium s'est débarrassé der-
nièrement des fluctuations que la spéculation lui faisait subir,
lorsque les communications par les steamers étaient moins
régulières >avec les Indes, et la cote de cet article pendant le
cours de l'année dernière est restée très-ferme. Seulement, par
Suite de l'état de trouble de l'intérieur, les marchands chinois
Ont réduit autant que possible leurs achats. La récolte du thé
a été très-tardive; ce n'est que dernièrement qu'il en est arrivé
de grandes quantités; et des affaires immenses à de bons prix
Ont eu lieu, bien que beaucoup de personnes de la moyenne
classe se soient rendues au nouveau port de Fou-chou. L'expor-
tation de la soie a été lourde, et les douanes chinoises ont
réduit les droits sur les qualités inférieures. Les navires
étaient nombreux; le fret avait une tendance à la baisse; mais
On ne croit pas qu'il descende au-dessous de 4 £ ; car les Chi-
nois affrètent à ce prix pour des voyages sur la côte les bâti-
ments étrangers, qu'ils préfèrent à la marine indigène, à
laquelle les pirates ont fait subir dernièrement des pertes
inimenses.
M. Robertson s'étend ensuite assez longuement sur la ques-
tion du taux élevé du change. Le cours, pendant l'année, a
été de 6/2 deniers à 6/9 deniers par dollar ou 13 pour
100 à peu près ; il est actuellement à 7/2 deniers, ce
qui a occasionné de grands embarras et beaucoup d'incer-
titude dans les transactions. Il paraît que le cours du
carolus est devenu le grand 'régulateur monétaire à Chang-haï,
après avoir été en vigueur à Canton; et il était si peu connu
dans les provinces septentrionales, que la piastre mexicaine,
dont le poids intrinsèque est de 1 grain 48 scrupules, obte-
nait un avantage sur lui. Comme les relations entre Canton
et Chang-haï s'étaient accrues, le carolus a été préféré dans
ce dernier port, d'où la demande de cette monnaie se répandit
dans l'intérieur ; et de là des besoins sans cesse renouvelés de
cette unité monétaire.
On peut ajouter aux renseignements précédents que dans
l'immense commerce que les nations européennes font avec
la Chine, c'est toujours en argent que le solde doit être
acquitté. L'or a subi en Chine, aussi bien que dans l'Inde, où
l'argent seul est étalon, une dépréciation considérable. De
1851 à 1856, elle n'a pas été moindre de 208 ji. 145, c'est-à-
dire de 30 pour 100. L'argent, au contraire, a gagné de 110 à
144, c'est-à-dire 23.1/4 pour 100. C'est là certainement une
des causes, si ce n'est la cause principale, de la crise moné-
taire que nous subissons en ce moment. On porte d'Europe en
Asie des masses énormes d'argent. On en rapporte au contraire
une très-grande quantité d'or, surtout depuis la découverte des
mines d'Australie. De là une différence considérable d'équi-
libre entre les deux métaux ; et l'Europe ressent aujourd'hui
les effets de ce phénomène économique. Il ne semble pas près
de cesser, autant qu'on en peut juger par les renseignements
qui nous arrivent de ces pays lointains.
Nous reviendrons du reste plus tard sur le commerce de la
Chine en général, et sur celui de Chang-haï en particulier.
G. LOTHES.
NOUVELLES D'ÉGYPTE.
(Correspondance particulière de HSTHME DE SUEZ).
Alexandrie, 18 octobre 1856.
Le Nil, après être resté stationnaire pendant quelques jours,
avait, contre l'usage, recommencé à monter, et cette crue inso-
lite et rapide devenait inquiétante. Son Altesse, qui, comme je
vous l'ai dit dans ma dernière lettre, était de retour du Caire,
a fait plusieurs tournées dans l'intérieur pour surveiller l'état
des digues ; heureusement depuis une dizaine de jours la
baisse des eaux s'est opérée sensiblement, et les dégâts se
bornent à peu de chose. La récolte des céréales se présente
donc toujours comme magnifique.
Le Vice-roi avait l'intention de revenir ces jours derniers à
Alexandrie en descendant le Nil jusqu'à Damiette, et de là, en
prenant la mer, jusqu'à notre port. Il avait formé le projet,
dit-on, de s'arrêter quelques moments à Péluse; mais le
bogaz de Damiette n'ayant pas été trouvé assez profond pour
que le vapeur de Son Altesse pùt y passer, on a renoncé à
ce projet, et le Vice-roi est retourné au Caire.
S. A. Mohammed-Saïd s'est beaucoup occupé ces temps der-
niers d'administration intérieure. Il a opéré divers change-
ments et des mutations utiles dans les mouderies ( préfec-
tures ) pour réformer des abus.
Le chemin de fer du Caire à Suez, dont les travaux marchent
toujours avec une grande rapidité, a été également examiné
en détail par le Vice-roi, qui s'est fait conduire par une loco-
motive jusqu'aux endroits où les rails sont posés. On espère
toujours qu'à la fin de juin 1857 on pourra aller directement
d'Alexandrie à Suez par le chemin de fer.
La semaine qui vient de s'écouler a été marquée par un
tremblement de terre assez fort et par une éclipse de lune
parfaitement visible ici ; les Arabes, qui trouvent du merveil-
leux partout, ont été vivement impressionnés, surtout par
l'éclipsé; et les prédictions n'ont pas manqué.
Pendant la nuit du 11 au 12, où le tremblement de terre
s'est produit, beaucoup d'Européens et d'Européennes ont
bivouaqué sur la grande place d'Alexandrie; Mlle Rachel,
votre grande tragédienne, qui se trouvait ici dans ce moment,
était du nombre.
, Le bateau anglais qui doit nous apporter des lettres de Paris
du 10 octobre est attendu à chaque instant. Il repartira proba-
blement pour la France dans quatre à cinq jours avec la malle
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