Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-11-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 novembre 1856 10 novembre 1856
Description : 1856/11/10 (A1,N10). 1856/11/10 (A1,N10).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020558
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 155
Les journaux allemands de l'Autriche et de la Prusse pren-
ant une part active aux débats de la presse européenne sur
a question du canal de Suez et sur l'inqualifiable opposition
qUI lui est faite. Un article de la Gazette de Cologne, dont
n°Us reproduisons un extrait, a particulièrement appelé notre
attention ; il est intitulé : Efforts anglais contre le canal de
Suez ;
On ne peut plus le, cacher : l'influence de la politique an-
glaise s'oppose par tous les moyens en sa possession à la
realisation d'un projet qui a acquis l'assentiment du continent
entier, et qui a été accueilli avec faveur par la presse et par
e commerce de l'Angleterre. Lord Palmerston s'est chargé de
Se Présenter comme tuteur du commerce anglais, de l'opinion
Publique; et lord Redcliffe a prononcé son veto tout-puis-
sant.
On ne s'est point contenté d'empêcher le canal de Suez,
On a protégé une entreprise soi-disant rivale.
, Nous avons déjà expliqué les raisons qui nous font désirer
Exécution du projet anglais, pourvu qu'on nous en démontre
la possibilité; mais nous avons le droit de nous plaindre qu'on
Pétrone cette entreprise aux dépens de celle que nous défen-
des dans l'intérêt du continent entier.
Qu'il nous soit permis aujourd'hui de mettre le lecteur en
état de s'édifier complétement au sujet de la résistance de lord
Palmerston et de lord Redcliffe.
» Personne n'ose nier désormais les avantages que le canal
de Suez offre au développement du commerce du monde, ni
Contester la valeur intrinsèque de cette entreprise. Si donc les
directeurs de la politique anglaise persévèrent dans leur op-
Position, nous nous trouverons en face d'un dilemme qui nous
Permettra de juger la conduite des hommes d'Etat anglais.
» Ou l'Angleterre n'a rien à craindre du nouveau chemin
que le commerce du monde prendrait après l'établissement du
canal de Suez; — et l'on sait que c'est notre opinion à nous
ainsi que celle de la presse anglaise et des notabilités com-
merciales de ce pays ; — et alors la politique du cabinet an-
glais est coupable, puisqu'elle subordonne les intérêts de la
Patrie ainsi que ceux du monde entier aux caprices de quel-
les hommes d'État.
,) Ou bien l'élan énorme que le commerce du continent et
de l'Amérique avec l'Asie obtiendrait sans aucun doute, par
suite de l'ouverture d'un canal à travers l'isthme de Suez,
Pourrait nuire au commerce anglais, comme on fait semblant
de le craindre, et alors nous demandons de quel droit l'An-
Sleterre réclame un privilége commercial en sa faveur et au
détriment de toutes les nations commerçantes? Et cela, ne
l'oublions pas, le lendemain d'une guerre dont le but a été
d'anéantir la suprématie politique d'un autre Etat!
» La politique du gouvernement anglais à cette occasion ne
Peut être justifiée par rien, et nous sommes obligés de croire
que le gouvernement français se sent blessé par cette oppo-
sition énergique qu'on développe contre une entreprise que
le cabinet français, d'accord avec les autres cabinets du conti-
nent, juge digne de sa protection.
» La manière dont lord Redcliffe agit à Constantinople
dans toute cette affaire ne peut rester sans protestation ne
fût-ce qu'au point de vue politique. Aussi, nous voyons dans
la conduite du gouvernement anglais le germe de complica-
tions qu'il serait du devoir de la presse libérale de combattre,
Puisqu'elle doit désirer que les puissances occidentales, dont
elle a prôné l'alliance devant l'opinion publique, ne laissent
pas le droit se poser entre elles deux, mais qu'elles le gardent
au contraire de leur côté.
» Le gouvernement français a considéré l'affaire du canal
de Suez comme une affaire particulière, et il n'a fait aucune
démarche ostensible pour pousser le Sultan à la concession
d'une entreprise qu'il avait reconnue lui-même comme ré-
pondant aux intérêts de son Empire et digne de son appui.
La France n'a donc rien fait pour justifier les efforts oppres-
sifs de lord Redcliffe.
« Les affaires pourront du reste s'arranger, et bientôt il
se présentera une occasion.
» On ne doute plus qu'en face des complications qui se
sont présentées lors de la liquidation finale de la question
d'Orient, les puissances signataires seront obligées d'avoir re-
cours à la convocation d'un congrès, et cela d'autant plus
qu'aux difficultés mentionnées se sont ajoutés plusieurs diffé-
rends européens dont la solution est tout aussi urgente.
» La prochaine convocation du Congrès est considérée dans
les cercles diplomatiques comme une chose au-dessus de toute
espèce de doute, et rien ne s'oppose à ce que la diplomatie
s'occupe également de" la question de Suez. Celle-ci a rapport
à des intérêts au moins aussi importants que bien des ques-
tions qui réclameront l'attention du Congrès. Que l'Angle-
terre justifie sa conduite en face de l'Europe entière; qu'elle
expose les motifs de sa manière d'agir, et nous verrons bien
si, à elle seule (à elle toute seule) contre tous les autres
États de l'Europe et en contradiction avec l'opinion de son
propre peuple, elle osera se maintenir sur la route vers la-
quelle elle s'est laissée entraîner. »
ERNEST DESPLACES.
RELATIONS COMMERCIALES DE LA FRANCE
AVEC LES PAYS SITUÉS AU DELA DE SUEZ.
Pendant que des hommes d'un haut savoir s'occupent en ce
moment de rechercher les moyens les plus efficaces de mener
à bonne fin le percement de Suez, qu'il nous soit permis d'ap-
peler un instant l'attention sur le mouvement de chacun des
pays qui, situés au delà de l'isthme, entretiennent des rela-
tions directes avec la France. Ce côté de la question ne nous
paraît pas moins digne d'intérêt, puisque ce n'est que dans le
but d'étendre les transactions générales de peuple à peuple
que sont mises en ce moment à contribution les lumières de
tant de savants et d'hommes d'expérience. Mais, nous le ré-
pétons, nous n'envisagerons ici que le mouvement direct
avec la France , nous reportant dans ce but aux données ofti-
cielles.
Rien ne saurait asseoir d'une manière plus ferme la puis-
sance du sultan que d'avoir compris tout ce que le percement
de l'isthme de Suez renferme de fécond pour l'avenir de la
puissance ottomane. L'Egypte, en effet, est, de tous les pays,
celui auquel profitera le plus la solution de ce problème. Ce
ne sera plus d'Alexandrie seulement que le mouvement de son
commerce rayonnera dans le monde entier, mais aussi de Pé-
luse, de Timsah, de Suez. L'extension que prend son agricul-
ture se trouvera considérablement accrue par la fertilité que
les eaux du canal de dérivation ne peuvent manquer de répan-
dre sur toute la partie orientale du sol égyptien. La culture du
coton, des graines oléagineuses et à ensemencer, qui fournit
au commerce son revenu principal, va pouvoir se développer
et répondre aux besoins des pays étrangers, qui demandent des
quantités de plus en plus considérables de ces produits.
Dans le tableau que nous allons tracer du mouvement de
notre commerce tant avec l'Egypte qu'avec les peuples d'Asie
et d'Océanie, nous remonterons à l'année 1834, afin de pou-
Les journaux allemands de l'Autriche et de la Prusse pren-
ant une part active aux débats de la presse européenne sur
a question du canal de Suez et sur l'inqualifiable opposition
qUI lui est faite. Un article de la Gazette de Cologne, dont
n°Us reproduisons un extrait, a particulièrement appelé notre
attention ; il est intitulé : Efforts anglais contre le canal de
Suez ;
On ne peut plus le, cacher : l'influence de la politique an-
glaise s'oppose par tous les moyens en sa possession à la
realisation d'un projet qui a acquis l'assentiment du continent
entier, et qui a été accueilli avec faveur par la presse et par
e commerce de l'Angleterre. Lord Palmerston s'est chargé de
Se Présenter comme tuteur du commerce anglais, de l'opinion
Publique; et lord Redcliffe a prononcé son veto tout-puis-
sant.
On ne s'est point contenté d'empêcher le canal de Suez,
On a protégé une entreprise soi-disant rivale.
, Nous avons déjà expliqué les raisons qui nous font désirer
Exécution du projet anglais, pourvu qu'on nous en démontre
la possibilité; mais nous avons le droit de nous plaindre qu'on
Pétrone cette entreprise aux dépens de celle que nous défen-
des dans l'intérêt du continent entier.
Qu'il nous soit permis aujourd'hui de mettre le lecteur en
état de s'édifier complétement au sujet de la résistance de lord
Palmerston et de lord Redcliffe.
» Personne n'ose nier désormais les avantages que le canal
de Suez offre au développement du commerce du monde, ni
Contester la valeur intrinsèque de cette entreprise. Si donc les
directeurs de la politique anglaise persévèrent dans leur op-
Position, nous nous trouverons en face d'un dilemme qui nous
Permettra de juger la conduite des hommes d'Etat anglais.
» Ou l'Angleterre n'a rien à craindre du nouveau chemin
que le commerce du monde prendrait après l'établissement du
canal de Suez; — et l'on sait que c'est notre opinion à nous
ainsi que celle de la presse anglaise et des notabilités com-
merciales de ce pays ; — et alors la politique du cabinet an-
glais est coupable, puisqu'elle subordonne les intérêts de la
Patrie ainsi que ceux du monde entier aux caprices de quel-
les hommes d'État.
,) Ou bien l'élan énorme que le commerce du continent et
de l'Amérique avec l'Asie obtiendrait sans aucun doute, par
suite de l'ouverture d'un canal à travers l'isthme de Suez,
Pourrait nuire au commerce anglais, comme on fait semblant
de le craindre, et alors nous demandons de quel droit l'An-
Sleterre réclame un privilége commercial en sa faveur et au
détriment de toutes les nations commerçantes? Et cela, ne
l'oublions pas, le lendemain d'une guerre dont le but a été
d'anéantir la suprématie politique d'un autre Etat!
» La politique du gouvernement anglais à cette occasion ne
Peut être justifiée par rien, et nous sommes obligés de croire
que le gouvernement français se sent blessé par cette oppo-
sition énergique qu'on développe contre une entreprise que
le cabinet français, d'accord avec les autres cabinets du conti-
nent, juge digne de sa protection.
» La manière dont lord Redcliffe agit à Constantinople
dans toute cette affaire ne peut rester sans protestation ne
fût-ce qu'au point de vue politique. Aussi, nous voyons dans
la conduite du gouvernement anglais le germe de complica-
tions qu'il serait du devoir de la presse libérale de combattre,
Puisqu'elle doit désirer que les puissances occidentales, dont
elle a prôné l'alliance devant l'opinion publique, ne laissent
pas le droit se poser entre elles deux, mais qu'elles le gardent
au contraire de leur côté.
» Le gouvernement français a considéré l'affaire du canal
de Suez comme une affaire particulière, et il n'a fait aucune
démarche ostensible pour pousser le Sultan à la concession
d'une entreprise qu'il avait reconnue lui-même comme ré-
pondant aux intérêts de son Empire et digne de son appui.
La France n'a donc rien fait pour justifier les efforts oppres-
sifs de lord Redcliffe.
« Les affaires pourront du reste s'arranger, et bientôt il
se présentera une occasion.
» On ne doute plus qu'en face des complications qui se
sont présentées lors de la liquidation finale de la question
d'Orient, les puissances signataires seront obligées d'avoir re-
cours à la convocation d'un congrès, et cela d'autant plus
qu'aux difficultés mentionnées se sont ajoutés plusieurs diffé-
rends européens dont la solution est tout aussi urgente.
» La prochaine convocation du Congrès est considérée dans
les cercles diplomatiques comme une chose au-dessus de toute
espèce de doute, et rien ne s'oppose à ce que la diplomatie
s'occupe également de" la question de Suez. Celle-ci a rapport
à des intérêts au moins aussi importants que bien des ques-
tions qui réclameront l'attention du Congrès. Que l'Angle-
terre justifie sa conduite en face de l'Europe entière; qu'elle
expose les motifs de sa manière d'agir, et nous verrons bien
si, à elle seule (à elle toute seule) contre tous les autres
États de l'Europe et en contradiction avec l'opinion de son
propre peuple, elle osera se maintenir sur la route vers la-
quelle elle s'est laissée entraîner. »
ERNEST DESPLACES.
RELATIONS COMMERCIALES DE LA FRANCE
AVEC LES PAYS SITUÉS AU DELA DE SUEZ.
Pendant que des hommes d'un haut savoir s'occupent en ce
moment de rechercher les moyens les plus efficaces de mener
à bonne fin le percement de Suez, qu'il nous soit permis d'ap-
peler un instant l'attention sur le mouvement de chacun des
pays qui, situés au delà de l'isthme, entretiennent des rela-
tions directes avec la France. Ce côté de la question ne nous
paraît pas moins digne d'intérêt, puisque ce n'est que dans le
but d'étendre les transactions générales de peuple à peuple
que sont mises en ce moment à contribution les lumières de
tant de savants et d'hommes d'expérience. Mais, nous le ré-
pétons, nous n'envisagerons ici que le mouvement direct
avec la France , nous reportant dans ce but aux données ofti-
cielles.
Rien ne saurait asseoir d'une manière plus ferme la puis-
sance du sultan que d'avoir compris tout ce que le percement
de l'isthme de Suez renferme de fécond pour l'avenir de la
puissance ottomane. L'Egypte, en effet, est, de tous les pays,
celui auquel profitera le plus la solution de ce problème. Ce
ne sera plus d'Alexandrie seulement que le mouvement de son
commerce rayonnera dans le monde entier, mais aussi de Pé-
luse, de Timsah, de Suez. L'extension que prend son agricul-
ture se trouvera considérablement accrue par la fertilité que
les eaux du canal de dérivation ne peuvent manquer de répan-
dre sur toute la partie orientale du sol égyptien. La culture du
coton, des graines oléagineuses et à ensemencer, qui fournit
au commerce son revenu principal, va pouvoir se développer
et répondre aux besoins des pays étrangers, qui demandent des
quantités de plus en plus considérables de ces produits.
Dans le tableau que nous allons tracer du mouvement de
notre commerce tant avec l'Egypte qu'avec les peuples d'Asie
et d'Océanie, nous remonterons à l'année 1834, afin de pou-
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