Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-10-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 octobre 1856 25 octobre 1856
Description : 1856/10/25 (A1,N9). 1856/10/25 (A1,N9).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202054v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
144 L'ISTHME DE SUEZ.
Cette pudeur vermeille et si belle à son âge,
C'était celle de l'ange et non pas du pécheur.
Ce céleste rayon consola ma douleur,
Et, prenant mes deux mains avec sa main tremblante,
Il soupira tout bas, d'une voix chancelante :
« Je ne suis plus un ange, et mon oreille, hélas!
Connaît des mots qu'hier elle ne savait pas.
De méchants compagnons ont osé me les dire;
Je rougissais d'abord, j'ai fini par sourire. »
Il se tut. Son aveu le fit rougir encor.
Je lui dis en jouant avec ses boucles d'or :
— « Non, tu n'as point souillé ta robe d'innocence!
Si l'ange de la mort, moissonnant ton enfance,
T'enlevait de mes bras et du sein maternel,
Tu pourrais te mêler à ces anges du ciel,
Compagnons de l'Agneau dans sa sainte demeure,
Qui de fleurs et d'encens l'entourent à toute heure.
Tes pleurs de repentir ont payé ton pardon.
Tu fus faible, il est vrai, mais le Seigneur est bon.
Viens, allons le bénir, allons bénir Marie,
De t'avoir conservé ta pureté chérie.
Il est tant ici bas d'enfants infortunés
Qui du lis baptismal ne sont plus couronnés,
Dont les cœurs, sanctuaire où Dieu daigna descendre ,
Sont des tombeaux remplis de vices et de cendres!
Leur sourire est menteur, leur œil est ténébreux!
Même auprès de leur mère ils ne sont pas heureux ;
Jamais la pudeur sainte à leur front vil ne monte;
Mais l'heure vient, hélas! où les pleurs de la honte
Les rongent tellement qu'ils n'ont plus de bonheur,
Plus de jours sans remords, plus de nuits sans terreur. —
Comme pour essuyer une dernière larme,
Ma main de ses beaux yeux couvrit l'humide azur :
— « Que rien de ta candeur n'altère plus le charme,
Lui dis-je, souviens-toi qu'un ange est toujours pur. »
Je ne conçois guère que la tendresse unie à la raison
puisse aller plus loin. La pensée du jeune homme
animé par la religion dépasse même la maturité ordi-
naire de son âge; et sans la grâce juvénile de ces vers
charmants, on pourrait croire qu'ils sont inspirés par la
sagesse et la bienveillance de l'âge mûr.
Voici enfin l'autre pièce que nous voulions citer; c'est
un sentiment analogue qui l'inspire : l'amitié dans ce
qu'elle a de plus profond et de plus doux.
A UN AMI.
Hier, à la lueur d'une des nuits si belles
De ces climats heureux,
Sous un ciel diapré de blanches étincelles
Nous causions tous les deux.
Déjà tout reposait dans un profond silence,
Seuls nous veillions encor,
Et de nos entretiens l'intime confidence
Prolongeait son essor,
Découvrant à mes yeux les replis de votre âme
Habités par la foi,
J'y voyais, tout ému, cette céleste flamme
Rayonner comme en moi.
Car votre âme m'est chère à l'égal de la mienne,
Et nulle autre douceur
Ne vaut pour moi le prix de la savoir chrétienne,
D'y trouver une sœur.
Il est dans le contact d'une noble nature,
Des charmes infinis ;
Vous m'avez fait goûter cette volupté pure,
Et je vous en bénis.
Quand je vous vois chrétien je le suis plus encore,
Et je tombe à genoux,
Heureux de rencontrer à l'autel que j'adore,
Un ami tel que vous.
Il nous semble qu'après ces courtes citations, on doit
mieux comprendre, même sans avoir connu ce char"
mant jeune homme, pourquoi nous le regrettons si vive"
ment.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIUË.
AVIS SUR LES DÉPARTS DE LA NOUVELLE MALLE D'AUSTRALIE-
L'administration des postes anglaises a publié l'avis sui-
vant, qui règle la transmission des correspondances pour
l'Australie, pendant l'intervalle qui s'écoulera entre la sup*
pression du service actuel (par paquebots à voiles partant de
Liverpool) et l'établissement du nouveau service régulier a
vapeur, viû Suez, pour lequel l'administration a passé récefl1'
ment un contrat dont nous avons entretenu nos lecteurs:
« La compagnie European and Australian Royal Mail étant
sur le point d'expédier quatre de ses steamers en Australie,
pour y être affectés au transport des correspondances entre
Sydney et l'Inde, le directeur des postes a pris des arrange-
ments avec la compagnie, afin de pouvoir profiter du départ
de ces steamers pour la transmission des malles en Aus-
tralle, au lieu de continuer à se servir, comme précédemment,
des paquebots à voile. En conséquence, les correspondances
destinées pour l'Australie cesseront d'être expédiées par pa-
quebots à voiles, de Liverpool, après le départ du 5 octobre
prochain. Depuis le 5 octobre jusqu'au mois de janvier, les
malles seront fermées à Londres aux dates ci-après, et expé-
diées de Southampton le jour même, voie du cap de Bonne*
Espérance: 18 octobre, 12 novembre, 12 décembre, 12 janr
vier. Les steamers iront à Melbourne et Sydney seulement;
mais ils prendront des dépêches pour toutes les colonies aus-
traliennes. — Les lettres, journaux, etc., pour la Nouvelle-
Galles du Sud, Victoria, l'Australie du Sud, Tasmania et la
Nouvelle-Zélande, mis à la poste après le 5 octobre, seront
ainsi dirigés par ces steamers, à moins qu'ils ne portent sur
l'adresse l'indication d'une autre voie. — Quant aux corres-
pondances pour l'Australie occidentale, elles continueront
d'être expédiées par les paquebots à voiles, à moins qu'il ne
soit spécialement indiqué sur l'adresse qu'elles doivent prendre
la voie des steamers. »
Le Gérant, ERNEST DESPLACES.
PARIS. TYPOGRAPHIE DE HENRI PLoN, IMPRIMEUR 1)11 l/EAJPÈREÙtt, ftUE GARANCIHRE, 8.
Cette pudeur vermeille et si belle à son âge,
C'était celle de l'ange et non pas du pécheur.
Ce céleste rayon consola ma douleur,
Et, prenant mes deux mains avec sa main tremblante,
Il soupira tout bas, d'une voix chancelante :
« Je ne suis plus un ange, et mon oreille, hélas!
Connaît des mots qu'hier elle ne savait pas.
De méchants compagnons ont osé me les dire;
Je rougissais d'abord, j'ai fini par sourire. »
Il se tut. Son aveu le fit rougir encor.
Je lui dis en jouant avec ses boucles d'or :
— « Non, tu n'as point souillé ta robe d'innocence!
Si l'ange de la mort, moissonnant ton enfance,
T'enlevait de mes bras et du sein maternel,
Tu pourrais te mêler à ces anges du ciel,
Compagnons de l'Agneau dans sa sainte demeure,
Qui de fleurs et d'encens l'entourent à toute heure.
Tes pleurs de repentir ont payé ton pardon.
Tu fus faible, il est vrai, mais le Seigneur est bon.
Viens, allons le bénir, allons bénir Marie,
De t'avoir conservé ta pureté chérie.
Il est tant ici bas d'enfants infortunés
Qui du lis baptismal ne sont plus couronnés,
Dont les cœurs, sanctuaire où Dieu daigna descendre ,
Sont des tombeaux remplis de vices et de cendres!
Leur sourire est menteur, leur œil est ténébreux!
Même auprès de leur mère ils ne sont pas heureux ;
Jamais la pudeur sainte à leur front vil ne monte;
Mais l'heure vient, hélas! où les pleurs de la honte
Les rongent tellement qu'ils n'ont plus de bonheur,
Plus de jours sans remords, plus de nuits sans terreur. —
Comme pour essuyer une dernière larme,
Ma main de ses beaux yeux couvrit l'humide azur :
— « Que rien de ta candeur n'altère plus le charme,
Lui dis-je, souviens-toi qu'un ange est toujours pur. »
Je ne conçois guère que la tendresse unie à la raison
puisse aller plus loin. La pensée du jeune homme
animé par la religion dépasse même la maturité ordi-
naire de son âge; et sans la grâce juvénile de ces vers
charmants, on pourrait croire qu'ils sont inspirés par la
sagesse et la bienveillance de l'âge mûr.
Voici enfin l'autre pièce que nous voulions citer; c'est
un sentiment analogue qui l'inspire : l'amitié dans ce
qu'elle a de plus profond et de plus doux.
A UN AMI.
Hier, à la lueur d'une des nuits si belles
De ces climats heureux,
Sous un ciel diapré de blanches étincelles
Nous causions tous les deux.
Déjà tout reposait dans un profond silence,
Seuls nous veillions encor,
Et de nos entretiens l'intime confidence
Prolongeait son essor,
Découvrant à mes yeux les replis de votre âme
Habités par la foi,
J'y voyais, tout ému, cette céleste flamme
Rayonner comme en moi.
Car votre âme m'est chère à l'égal de la mienne,
Et nulle autre douceur
Ne vaut pour moi le prix de la savoir chrétienne,
D'y trouver une sœur.
Il est dans le contact d'une noble nature,
Des charmes infinis ;
Vous m'avez fait goûter cette volupté pure,
Et je vous en bénis.
Quand je vous vois chrétien je le suis plus encore,
Et je tombe à genoux,
Heureux de rencontrer à l'autel que j'adore,
Un ami tel que vous.
Il nous semble qu'après ces courtes citations, on doit
mieux comprendre, même sans avoir connu ce char"
mant jeune homme, pourquoi nous le regrettons si vive"
ment.
BARTHÉLÉMY SAINT-HILAIUË.
AVIS SUR LES DÉPARTS DE LA NOUVELLE MALLE D'AUSTRALIE-
L'administration des postes anglaises a publié l'avis sui-
vant, qui règle la transmission des correspondances pour
l'Australie, pendant l'intervalle qui s'écoulera entre la sup*
pression du service actuel (par paquebots à voiles partant de
Liverpool) et l'établissement du nouveau service régulier a
vapeur, viû Suez, pour lequel l'administration a passé récefl1'
ment un contrat dont nous avons entretenu nos lecteurs:
« La compagnie European and Australian Royal Mail étant
sur le point d'expédier quatre de ses steamers en Australie,
pour y être affectés au transport des correspondances entre
Sydney et l'Inde, le directeur des postes a pris des arrange-
ments avec la compagnie, afin de pouvoir profiter du départ
de ces steamers pour la transmission des malles en Aus-
tralle, au lieu de continuer à se servir, comme précédemment,
des paquebots à voile. En conséquence, les correspondances
destinées pour l'Australie cesseront d'être expédiées par pa-
quebots à voiles, de Liverpool, après le départ du 5 octobre
prochain. Depuis le 5 octobre jusqu'au mois de janvier, les
malles seront fermées à Londres aux dates ci-après, et expé-
diées de Southampton le jour même, voie du cap de Bonne*
Espérance: 18 octobre, 12 novembre, 12 décembre, 12 janr
vier. Les steamers iront à Melbourne et Sydney seulement;
mais ils prendront des dépêches pour toutes les colonies aus-
traliennes. — Les lettres, journaux, etc., pour la Nouvelle-
Galles du Sud, Victoria, l'Australie du Sud, Tasmania et la
Nouvelle-Zélande, mis à la poste après le 5 octobre, seront
ainsi dirigés par ces steamers, à moins qu'ils ne portent sur
l'adresse l'indication d'une autre voie. — Quant aux corres-
pondances pour l'Australie occidentale, elles continueront
d'être expédiées par les paquebots à voiles, à moins qu'il ne
soit spécialement indiqué sur l'adresse qu'elles doivent prendre
la voie des steamers. »
Le Gérant, ERNEST DESPLACES.
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