Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-10-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 octobre 1856 25 octobre 1856
Description : 1856/10/25 (A1,N9). 1856/10/25 (A1,N9).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202054v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
138 • L'ISTHME DE SUEZ,
du Cap. C'est la route la plus longue et la plus hasardeuse ;
mais elle permet de ne point rompre charge. C'est tout le
contraire pour nos expéditions par Alexandrie. Nous croyons
que les avantages de cette route ne sont pas suffisamment
exploités, que le temps les développera et les généralisera;
mais, dans l'hypothèse la plus favorable, nous ne pouvons espé-
rer que la route de terre abrége effectivement le voyage de
l'Orient à l'émigration et au transport des marchandises
encombrantes.
» Ce que propose M. de Lesseps, c'est le complément de
l'idée de M. Waghorn. C'est de couper cette étroite langue de
terre qui sépare la Méditerranée de la mer Rouge, et d'ouvrir
une voie directe et courte de l'Europe à l'Océan Indien. )
Certes, il est impossible de prouver à l'opinion avec une
plus puissante autorité, puisée dans les faits, l'intérêt énorme
du commerce anglais à seconder une telle entreprise. Après
cet exposé, le London News explique l'état de l'affaire, les
efforts et le dévouement du Vice-roi, ses sacrifices, les solu-
tions toutes favorables de la science, les sympathies de l'Eu-
rope , les adhésions de la presse des deux mondes, le concours
des capitaux; et puis, il ajoute avec tristesse, d'accord avec
les journaux américains et les journaux du continent de l'Eu-
rope : «L'Angleterre seule arrête l'exécution. » «( GreatBritain
alone stops the way,,).
Nous aurons occasion tout à l'heure de montrer les mêmes
sentiments exprimés par le Railway Times et le Morning
Star.
The International, en reproduisant le discours du docteur
Baruffi au Congrès de la Rochelle, fait précéder sa citation
des réflexions suivantes :
« Le projet de creuser à travers l'isthme de Suez un canal
navigable aux vaisseaux du plus fort tonnage, a une impor-
tance si universelle, et son exécution promet des bénéfices si
vastes au commerce du monde, une impulsion si puissante
aux influences et aux progrès de la civilisation, que nous nous
proposons de tenir nos lecteurs au courant de tout ce qui con-
cerne la marche et le développement d'une entreprise dont
l'objet est si éminemment international. »
En Italie la presse continue à indiquer les moyens de
recueillir les avantages promis par le passage nouveau. Le
dernier numéro du Bollettino del isthmo di Suez poursuit ses
études sur les divers systèmes de chemins de fer, destinés à
mettre le Piémont en communication avec la mer d'un côté,
avec l'intérieur de l'Europe de l'autre. Nous avons signalé les
faits prouvant l'activité de ce mouvement dans les principales
villes de la péninsule. Le royaume de Naples se dispose aussi
à entrer dans cette voie. Nous avons sous les yeux un mémoire
adressé au gouvernement napolitain et qui a pour objet la
prochaine construction d'un chemin de fer qui, en mettant en
communication la mer Tyrrhénienne et l'Adriatique, irait
rejoindre à la frontière les chemins de fer des États pontifi-
caux, et relierait ainsi Rome et Naples. Dans ce projet, le
transit maritime, dont le port de Naples serait l'entrepôt, est
un point de vue dont les auteurs ont grand soin de faire res-
sortir L'importance. Ils rappellent la tendance actuelle du com-
merce asiatique à reprendre son ancien cours par la Méditer-
ranée. Ils supputent ce que Naples en pourra attirer à son
profit, et ils ajoutent :
h Ces transactions deviendront plus considérables par l'ou-
verture de l'isthme de Suez, qui dans peu sera un fait
accompli.
» Les plus grands avantages en résulteront pour nous et les
parties du continent qui transiteront par notre pays. En effet
les marchandises qui vont actuellement en Orient, en faisant
le tour du cap de Bonne-Espérance, reprendront la voie de
la Méditerranée par Gibraltar, qui présente une abréviation
de moitié dans la route. Mais une portion de ces marchandises
devra préférer le transit à travers l'Italie, car il est plus court
de 1000 milles que le chemin de Gibraltar. »
Le départ de l'expédition vers les sources du Nil, conçue et
organisée avec tant de magnificence par l'initiative du Vice-
roi, attire aussi l'attention et le vif assentiment de la presse
anglaise et française. La Patrie consacre un long article à
faire connaître aq public la nature, le but et le personnel de
cette expédition, dont plusieurs journaux des départements
saluent également avec joie la très-prochaine entrée en
campagne.
Le Moniteur de la flotte, en applaudissant aux travaux
d'éclairage ordonnés ou exécutés dans la rade d'Alexandne
et au fond du golfe de Suez pour la sécurité de la navigation
sollicite toutefois un système d'éclairage plus complet pour
toute la côte d'Egypte et pour la mer Rouge, destinée à être
sillonnée par tous les pavillons. Nous sommes convaincus que,
si les méditations de S. A. le Vice-roi n'étaient pas déjà diÔ'
gées sur ce point, les observations sages et compétentes du
Moniteur de la flotte suffiraient à appeler son attention et Ii.
éveiller sa sollicitude.
Mais la grande affaire du jour, dans la question qui nous
occupe, c'est encore l'opposition du cabinet britannique, et le
chemin de fer de la vallée de l'Euphrate, que plusieurs organes
de la presse veulent considérer comme une diversion opérée
contre le canal de Suez. Sur ces deux points, nous avons déjà
fait remarquer, dans nos précédentes revues, les réflexions de
la Presse, du Constitutionnel et du Siècle. Un grand nombre
de nos journaux de département se sont associés à ces
réflexions et les ont reproduites. Après avoir cité un para'
graphe de l'article du Constitutionnel, le Journal d'Indre et
Loire le fait suivre de ces lignes :
« Nous croyons que le canal se fera dans un avenir plus on
moins rapproché. Le percement de l'isthme de Suez est une
œuvre de trop haute importance pour le commerce européen,
pour que la Porte subisse dans cette question l'influence exclu-
sive d'une fraction, d'ailleurs minime, de l'aristocratie an-
glaise. Et le repos du monde ne sera pas troublé pour cela. Il
Le chemin de fer de la vallée de l'Euphrate, comme oppo'
sition au canal de Suez, inspire au Moniteur de la Flotte leS
comparaisons suivantes :
« Puisque c'est contre le canal de Suez que des hommes
d'Etat passionnés veulent élever la concurrence du chemin de
fer de l'Euphrate, il est bon de comparer, sous le rapport
financier, ces deux entreprises qu'on veut faire rivales, bien
qu'en réalité elles ne puissent que se servir beaucoup l'une à
l'autre.
» Quand l'Egypte a concédé à une Compagnie universelle
le percement de l'isthme de Suez, le concessionnaire, loin de
demander une garantie, a fait au contraire au gouvernement
égyptien une part considérable dans les bénéfices futurs du
canal. C'est 15 pour 100 du produit net qui sont attribués an
Vice-roi ; et comme dans les évaluations de la Compagnie ce
produit peut s'élever à 30 millions au moins, c'est 5 millions
et demi de francs que l'Égypte prélèverait à son profit, sans
jamais courir le moindre risque. Nous ne croyons pas que ce
marché soit onéreux à la Compagnie, puisqu'elle l'a sponta-
nément accepté; et elle n'a pas craint de contracter cet enga"
gement dans un avenir qui peut être très-prochain ; car leS
travaux du canal de Suez seraient déjà commencés, sans les
obstacles qu'une politique peu intelligente y oppose. ,
» Il est certain cependant que si la Compagnie peut nourrJr
du Cap. C'est la route la plus longue et la plus hasardeuse ;
mais elle permet de ne point rompre charge. C'est tout le
contraire pour nos expéditions par Alexandrie. Nous croyons
que les avantages de cette route ne sont pas suffisamment
exploités, que le temps les développera et les généralisera;
mais, dans l'hypothèse la plus favorable, nous ne pouvons espé-
rer que la route de terre abrége effectivement le voyage de
l'Orient à l'émigration et au transport des marchandises
encombrantes.
» Ce que propose M. de Lesseps, c'est le complément de
l'idée de M. Waghorn. C'est de couper cette étroite langue de
terre qui sépare la Méditerranée de la mer Rouge, et d'ouvrir
une voie directe et courte de l'Europe à l'Océan Indien. )
Certes, il est impossible de prouver à l'opinion avec une
plus puissante autorité, puisée dans les faits, l'intérêt énorme
du commerce anglais à seconder une telle entreprise. Après
cet exposé, le London News explique l'état de l'affaire, les
efforts et le dévouement du Vice-roi, ses sacrifices, les solu-
tions toutes favorables de la science, les sympathies de l'Eu-
rope , les adhésions de la presse des deux mondes, le concours
des capitaux; et puis, il ajoute avec tristesse, d'accord avec
les journaux américains et les journaux du continent de l'Eu-
rope : «L'Angleterre seule arrête l'exécution. » «( GreatBritain
alone stops the way,,).
Nous aurons occasion tout à l'heure de montrer les mêmes
sentiments exprimés par le Railway Times et le Morning
Star.
The International, en reproduisant le discours du docteur
Baruffi au Congrès de la Rochelle, fait précéder sa citation
des réflexions suivantes :
« Le projet de creuser à travers l'isthme de Suez un canal
navigable aux vaisseaux du plus fort tonnage, a une impor-
tance si universelle, et son exécution promet des bénéfices si
vastes au commerce du monde, une impulsion si puissante
aux influences et aux progrès de la civilisation, que nous nous
proposons de tenir nos lecteurs au courant de tout ce qui con-
cerne la marche et le développement d'une entreprise dont
l'objet est si éminemment international. »
En Italie la presse continue à indiquer les moyens de
recueillir les avantages promis par le passage nouveau. Le
dernier numéro du Bollettino del isthmo di Suez poursuit ses
études sur les divers systèmes de chemins de fer, destinés à
mettre le Piémont en communication avec la mer d'un côté,
avec l'intérieur de l'Europe de l'autre. Nous avons signalé les
faits prouvant l'activité de ce mouvement dans les principales
villes de la péninsule. Le royaume de Naples se dispose aussi
à entrer dans cette voie. Nous avons sous les yeux un mémoire
adressé au gouvernement napolitain et qui a pour objet la
prochaine construction d'un chemin de fer qui, en mettant en
communication la mer Tyrrhénienne et l'Adriatique, irait
rejoindre à la frontière les chemins de fer des États pontifi-
caux, et relierait ainsi Rome et Naples. Dans ce projet, le
transit maritime, dont le port de Naples serait l'entrepôt, est
un point de vue dont les auteurs ont grand soin de faire res-
sortir L'importance. Ils rappellent la tendance actuelle du com-
merce asiatique à reprendre son ancien cours par la Méditer-
ranée. Ils supputent ce que Naples en pourra attirer à son
profit, et ils ajoutent :
h Ces transactions deviendront plus considérables par l'ou-
verture de l'isthme de Suez, qui dans peu sera un fait
accompli.
» Les plus grands avantages en résulteront pour nous et les
parties du continent qui transiteront par notre pays. En effet
les marchandises qui vont actuellement en Orient, en faisant
le tour du cap de Bonne-Espérance, reprendront la voie de
la Méditerranée par Gibraltar, qui présente une abréviation
de moitié dans la route. Mais une portion de ces marchandises
devra préférer le transit à travers l'Italie, car il est plus court
de 1000 milles que le chemin de Gibraltar. »
Le départ de l'expédition vers les sources du Nil, conçue et
organisée avec tant de magnificence par l'initiative du Vice-
roi, attire aussi l'attention et le vif assentiment de la presse
anglaise et française. La Patrie consacre un long article à
faire connaître aq public la nature, le but et le personnel de
cette expédition, dont plusieurs journaux des départements
saluent également avec joie la très-prochaine entrée en
campagne.
Le Moniteur de la flotte, en applaudissant aux travaux
d'éclairage ordonnés ou exécutés dans la rade d'Alexandne
et au fond du golfe de Suez pour la sécurité de la navigation
sollicite toutefois un système d'éclairage plus complet pour
toute la côte d'Egypte et pour la mer Rouge, destinée à être
sillonnée par tous les pavillons. Nous sommes convaincus que,
si les méditations de S. A. le Vice-roi n'étaient pas déjà diÔ'
gées sur ce point, les observations sages et compétentes du
Moniteur de la flotte suffiraient à appeler son attention et Ii.
éveiller sa sollicitude.
Mais la grande affaire du jour, dans la question qui nous
occupe, c'est encore l'opposition du cabinet britannique, et le
chemin de fer de la vallée de l'Euphrate, que plusieurs organes
de la presse veulent considérer comme une diversion opérée
contre le canal de Suez. Sur ces deux points, nous avons déjà
fait remarquer, dans nos précédentes revues, les réflexions de
la Presse, du Constitutionnel et du Siècle. Un grand nombre
de nos journaux de département se sont associés à ces
réflexions et les ont reproduites. Après avoir cité un para'
graphe de l'article du Constitutionnel, le Journal d'Indre et
Loire le fait suivre de ces lignes :
« Nous croyons que le canal se fera dans un avenir plus on
moins rapproché. Le percement de l'isthme de Suez est une
œuvre de trop haute importance pour le commerce européen,
pour que la Porte subisse dans cette question l'influence exclu-
sive d'une fraction, d'ailleurs minime, de l'aristocratie an-
glaise. Et le repos du monde ne sera pas troublé pour cela. Il
Le chemin de fer de la vallée de l'Euphrate, comme oppo'
sition au canal de Suez, inspire au Moniteur de la Flotte leS
comparaisons suivantes :
« Puisque c'est contre le canal de Suez que des hommes
d'Etat passionnés veulent élever la concurrence du chemin de
fer de l'Euphrate, il est bon de comparer, sous le rapport
financier, ces deux entreprises qu'on veut faire rivales, bien
qu'en réalité elles ne puissent que se servir beaucoup l'une à
l'autre.
» Quand l'Egypte a concédé à une Compagnie universelle
le percement de l'isthme de Suez, le concessionnaire, loin de
demander une garantie, a fait au contraire au gouvernement
égyptien une part considérable dans les bénéfices futurs du
canal. C'est 15 pour 100 du produit net qui sont attribués an
Vice-roi ; et comme dans les évaluations de la Compagnie ce
produit peut s'élever à 30 millions au moins, c'est 5 millions
et demi de francs que l'Égypte prélèverait à son profit, sans
jamais courir le moindre risque. Nous ne croyons pas que ce
marché soit onéreux à la Compagnie, puisqu'elle l'a sponta-
nément accepté; et elle n'a pas craint de contracter cet enga"
gement dans un avenir qui peut être très-prochain ; car leS
travaux du canal de Suez seraient déjà commencés, sans les
obstacles qu'une politique peu intelligente y oppose. ,
» Il est certain cependant que si la Compagnie peut nourrJr
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