Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-11-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 novembre 1856 10 novembre 1856
Description : 1856/11/10 (A1,N10). 1856/11/10 (A1,N10).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020558
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
154 L'ISTHME DE SUEZ,
peuples, et sous l'imposante manifestation de l'opinion pu-
blique, qui décide en dernier ressort des affaires de ce
monde. »
Le journal d' Indre-eh Loire ne sait pas concilier les répu-
gnances de certains hommes d'État, contre une entreprise qui
ouvre de si large voies à la navigation et au commerce de
tous les peuples sans exception, avec le libéralisme commer-
cial dont le gouvernement anglais a fait la pierre angulaire
de son édifice.
« Après nous avoir, dit-Il, poussés à outrance dans l'abué.
gation nationale du libre échange, l'Angleterre se défie de
nous à Suez, et s'oppose de tous ses moyens à l'ouverture de
la magnifique communication commerciale que souhaitent le
Sultan et le pacha d'Egypte. )
Les Annales de la Bourse font paraître dans leur numéro
du 1er novembre un cinquième article de M. de Ceyras sur le
percement de l'isthme de Suez, où nous lisons :
« Nous croyons pouvoir dire hardiment, après tous les dé-
bats qui se sont produits et qui se produisent encore jour-
nellement sur ce point, qu'il n'y a, dans aucun ordre d'idées,
d'objections sérieuses au grand travail projeté. »
Les journaux belges expriment les mêmes sentiments que
la presse française.
Le Moniteur des Intérêts matériels, journal de Bruxelles,
dit dans son numéro du 2 novembre :
« Les ingénieurs ont démontré non-seulement que l'opé-
ration est exécutable, mais qu'elle est, relativement à son im-
portance, d'une exécution aisée ; ces faits ont été constatés
d'une manière officielle par une Commission internationale.
Les capitalistes sont convaincus que l'emploi des fonds sera
fructueux. Le Vice-roi d'Egypte non-seulement autorise le
travail; mais encore il l'encourage en le favorisant de conces-
sions avantageuses. Le Sultan lui-même a fait adresser au
Vice-roi une lettre vizirielle pour approuver l'entreprise qu'il
regarde comme des plus utiles pour l'Empire. Dès lors, pour-
quoi attendre? pourquoi ne pas mettre immédiatement la main à
Poeuvre à une opération qui réunit tout à la fois le mérite d'une
utilité générale à celui d'un emploi lucratif des capitaux? »
A Constantinople , la Presse d'Orient, après avoir analysé
un article du Constitutionnel, sur le chemin de fer de la val-
lée de l'Euphrate, s'est abstenu de reproduire la partie de cet
article qui établissait un parallèle entre les deux entreprises
du chemin de fer de l'Euphrate et du canal de Suez. Ce
journal explique sa réserve en ces termes :
« Nous voudrions reproduire aussi cette seconde partie. Des
ordres que nous pouvons déplorer, mais que nous sommes
contraints de subir, ne nous permettent point de nous occuper
de la question du canal de Suez, )
Le Journal de Constantinople, feuille qui n'a pas d'ailleurs
plus de caractère officiel que la Presse d'Orient, constate
cette défense en reprochant à son confrère de l'avoir éludée
par la reproduction partielle de la discussion du Constitua
tionnel. Dans un second, article, il annonce que la mesure
appliquée à la Presse d'Orient ne le concerne en rien,
Enfin, dans un troisième article, où il s'attache particuliè-
rement à faire ressortir les avantages du chemin de fer de
l'Euphrate et à faire des vœux pour le succès de la Compagnie
anglaise qui en sera chargée, il ne regarde pas comme oppor-
tune l'entreprise du percement de l'isthme de Suez, qui, ce-
pendant, considérée en elle-même, ne pourrait pas, suivant
lui, trouver un contradicteur raisonnable.
Nous nous bornons à constater la situation faite à la presse
de Constantinople au sujet de notre entreprise, et nous par-
tageons l'étonné ment de beaucoup de personnee en apprenant
que l'ambassadeur d'un pays qui se montre, en toute ocça-
sion, si chatouilleux sur les questions de liberté de la press6 >
use de son crédit auprès du Divan pour étouffer la libre dIS"
cussion touchant une œuvre essentiellement commerciale et
pacifique.
Nous avons déjà fait remarquer dans notre précédente revue
que la presse anglaise commençait à se préoccuper de l'oppo.
sition de quelques membres de son gouvernement à une ep.
treprise soutenue par l'opinion publique. de
Le Railway Times, à la suite d'un article sur le chemin de
fer de r Euphrate, comparé à la canalisation de l'isthme
Suez, ajoute :
« Puisque l'on trouve que les inconvénients et les retard
de la route de mer autour de l'Afrique commandent des efforts
extraordinaires et justifient des mesures nouvelles, puisque
l'on trouve que le .gouvernement peut agir partout pour faç0
riser des spéculations commerciales, si elles promettent Un
résultat national, pourquoi refuse-t-on de prendre en conil"
dération le projet de canalisation de l'isthme de Suez? CoW"
ment se fait-il que des deux projets, l'un soit inauguré pre"
cipitamment et servi de toute l'influence, de toute l'autorité,
de tout le pouvoir du gouvernement, tandis que l'autre,
loin d'obtenir la moindre part d'appui, ne peut pas mêW8
parvenir à se faire entendre à Constantinople? C'est ulle
raison de soupçonner que l'un et l'autre étaient jugés d a*
vance. M. de Lesseps ne demande pas de garantie dill-
térêt; les capitalistes qui le soutiennent ont une foi suffisante
dans les solides avantages de son projet. Tout ce qu'il de"
mande, c'est une déclaration de l'opinion de notre gouverne'
ment au sujet de la jonction proposée de la Méditerranée et
de la mer Rouge. Jusqu'à présent, il n'a obtenu que le désa-
veu d'une opposition qui n'en est pas moins effective pouf
être insidieusement secrète. »
Le Times du 27 octobre termine ainsi un long article sur
les relations de l'Angleterre avec la Turquie, qui, placée sur
le grand chemin des possessions de l'Inde et du commerce de
l'Australie, a plus d'avantages que toute autre nation à s1 al'
lier étroitement avec la Grande-Bretagne :
« Les souvenirs du passé sont encore trop profondément
gravés et les anciennes amertumes ne peuvent point facile-
ment s'adoucir. La diplomatie anglaise à Constantinople repré-
sente encore les misérables luttes personnelles du passé. Cette
malheureuse question revient malgré nous sous notre plume en,
core une fois par suite du progrès des événements en Orient. On
semble n'avoir rien appris ni rien oublié, et on dit que la dé-
fiance et la désaffection avec lesquelles notre représentant est
considéré sont si grandes que le plus sage et le plus généreux
avis qu'il aurait à donner serait accueilli avec soupçon. L'Angle-
terre n'est pas impopulaire; et avec tout autre ambassadeur,
elle pourrait beaucoup pour la Turquie et pour la cause dans
laquelle les puissances occidentales se sont engagées. Mais
aussi longtemps que l'ambassade sera composée seulement
des hommes conservant les traditions du vieux système diplo-
matique, et sera inspirée par toutes les jalousies et les quer
relies qui se sont accumulées durant une longue suite d'années,
il sera inutile d'espérer pour nous une légitime et judicieuse
influence. En ce moment où les destinées de la Turquie se
décident pour un demi-siècle, un retard d'un an ou deux peut
nous faire perdre des occasions qui ne se représenteront plus.
Qu'il ne soit donc point dit dans l'avenir que les travaux et
les sacrifices d'une grande guerre ont été perdus, parce que
le gouvernement britannique n'a point eu un courage moral
suffisant pour maintenir dans l'ordre ( ta control) ses propre
subordonnés. « ..,
peuples, et sous l'imposante manifestation de l'opinion pu-
blique, qui décide en dernier ressort des affaires de ce
monde. »
Le journal d' Indre-eh Loire ne sait pas concilier les répu-
gnances de certains hommes d'État, contre une entreprise qui
ouvre de si large voies à la navigation et au commerce de
tous les peuples sans exception, avec le libéralisme commer-
cial dont le gouvernement anglais a fait la pierre angulaire
de son édifice.
« Après nous avoir, dit-Il, poussés à outrance dans l'abué.
gation nationale du libre échange, l'Angleterre se défie de
nous à Suez, et s'oppose de tous ses moyens à l'ouverture de
la magnifique communication commerciale que souhaitent le
Sultan et le pacha d'Egypte. )
Les Annales de la Bourse font paraître dans leur numéro
du 1er novembre un cinquième article de M. de Ceyras sur le
percement de l'isthme de Suez, où nous lisons :
« Nous croyons pouvoir dire hardiment, après tous les dé-
bats qui se sont produits et qui se produisent encore jour-
nellement sur ce point, qu'il n'y a, dans aucun ordre d'idées,
d'objections sérieuses au grand travail projeté. »
Les journaux belges expriment les mêmes sentiments que
la presse française.
Le Moniteur des Intérêts matériels, journal de Bruxelles,
dit dans son numéro du 2 novembre :
« Les ingénieurs ont démontré non-seulement que l'opé-
ration est exécutable, mais qu'elle est, relativement à son im-
portance, d'une exécution aisée ; ces faits ont été constatés
d'une manière officielle par une Commission internationale.
Les capitalistes sont convaincus que l'emploi des fonds sera
fructueux. Le Vice-roi d'Egypte non-seulement autorise le
travail; mais encore il l'encourage en le favorisant de conces-
sions avantageuses. Le Sultan lui-même a fait adresser au
Vice-roi une lettre vizirielle pour approuver l'entreprise qu'il
regarde comme des plus utiles pour l'Empire. Dès lors, pour-
quoi attendre? pourquoi ne pas mettre immédiatement la main à
Poeuvre à une opération qui réunit tout à la fois le mérite d'une
utilité générale à celui d'un emploi lucratif des capitaux? »
A Constantinople , la Presse d'Orient, après avoir analysé
un article du Constitutionnel, sur le chemin de fer de la val-
lée de l'Euphrate, s'est abstenu de reproduire la partie de cet
article qui établissait un parallèle entre les deux entreprises
du chemin de fer de l'Euphrate et du canal de Suez. Ce
journal explique sa réserve en ces termes :
« Nous voudrions reproduire aussi cette seconde partie. Des
ordres que nous pouvons déplorer, mais que nous sommes
contraints de subir, ne nous permettent point de nous occuper
de la question du canal de Suez, )
Le Journal de Constantinople, feuille qui n'a pas d'ailleurs
plus de caractère officiel que la Presse d'Orient, constate
cette défense en reprochant à son confrère de l'avoir éludée
par la reproduction partielle de la discussion du Constitua
tionnel. Dans un second, article, il annonce que la mesure
appliquée à la Presse d'Orient ne le concerne en rien,
Enfin, dans un troisième article, où il s'attache particuliè-
rement à faire ressortir les avantages du chemin de fer de
l'Euphrate et à faire des vœux pour le succès de la Compagnie
anglaise qui en sera chargée, il ne regarde pas comme oppor-
tune l'entreprise du percement de l'isthme de Suez, qui, ce-
pendant, considérée en elle-même, ne pourrait pas, suivant
lui, trouver un contradicteur raisonnable.
Nous nous bornons à constater la situation faite à la presse
de Constantinople au sujet de notre entreprise, et nous par-
tageons l'étonné ment de beaucoup de personnee en apprenant
que l'ambassadeur d'un pays qui se montre, en toute ocça-
sion, si chatouilleux sur les questions de liberté de la press6 >
use de son crédit auprès du Divan pour étouffer la libre dIS"
cussion touchant une œuvre essentiellement commerciale et
pacifique.
Nous avons déjà fait remarquer dans notre précédente revue
que la presse anglaise commençait à se préoccuper de l'oppo.
sition de quelques membres de son gouvernement à une ep.
treprise soutenue par l'opinion publique. de
Le Railway Times, à la suite d'un article sur le chemin de
fer de r Euphrate, comparé à la canalisation de l'isthme
Suez, ajoute :
« Puisque l'on trouve que les inconvénients et les retard
de la route de mer autour de l'Afrique commandent des efforts
extraordinaires et justifient des mesures nouvelles, puisque
l'on trouve que le .gouvernement peut agir partout pour faç0
riser des spéculations commerciales, si elles promettent Un
résultat national, pourquoi refuse-t-on de prendre en conil"
dération le projet de canalisation de l'isthme de Suez? CoW"
ment se fait-il que des deux projets, l'un soit inauguré pre"
cipitamment et servi de toute l'influence, de toute l'autorité,
de tout le pouvoir du gouvernement, tandis que l'autre,
loin d'obtenir la moindre part d'appui, ne peut pas mêW8
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raison de soupçonner que l'un et l'autre étaient jugés d a*
vance. M. de Lesseps ne demande pas de garantie dill-
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dans les solides avantages de son projet. Tout ce qu'il de"
mande, c'est une déclaration de l'opinion de notre gouverne'
ment au sujet de la jonction proposée de la Méditerranée et
de la mer Rouge. Jusqu'à présent, il n'a obtenu que le désa-
veu d'une opposition qui n'en est pas moins effective pouf
être insidieusement secrète. »
Le Times du 27 octobre termine ainsi un long article sur
les relations de l'Angleterre avec la Turquie, qui, placée sur
le grand chemin des possessions de l'Inde et du commerce de
l'Australie, a plus d'avantages que toute autre nation à s1 al'
lier étroitement avec la Grande-Bretagne :
« Les souvenirs du passé sont encore trop profondément
gravés et les anciennes amertumes ne peuvent point facile-
ment s'adoucir. La diplomatie anglaise à Constantinople repré-
sente encore les misérables luttes personnelles du passé. Cette
malheureuse question revient malgré nous sous notre plume en,
core une fois par suite du progrès des événements en Orient. On
semble n'avoir rien appris ni rien oublié, et on dit que la dé-
fiance et la désaffection avec lesquelles notre représentant est
considéré sont si grandes que le plus sage et le plus généreux
avis qu'il aurait à donner serait accueilli avec soupçon. L'Angle-
terre n'est pas impopulaire; et avec tout autre ambassadeur,
elle pourrait beaucoup pour la Turquie et pour la cause dans
laquelle les puissances occidentales se sont engagées. Mais
aussi longtemps que l'ambassade sera composée seulement
des hommes conservant les traditions du vieux système diplo-
matique, et sera inspirée par toutes les jalousies et les quer
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il sera inutile d'espérer pour nous une légitime et judicieuse
influence. En ce moment où les destinées de la Turquie se
décident pour un demi-siècle, un retard d'un an ou deux peut
nous faire perdre des occasions qui ne se représenteront plus.
Qu'il ne soit donc point dit dans l'avenir que les travaux et
les sacrifices d'une grande guerre ont été perdus, parce que
le gouvernement britannique n'a point eu un courage moral
suffisant pour maintenir dans l'ordre ( ta control) ses propre
subordonnés. « ..,
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