Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-10-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 octobre 1856 10 octobre 1856
Description : 1856/10/10 (A1,N8). 1856/10/10 (A1,N8).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202053f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 117
phithéâtre de l'école, où se trouvaient déjà rassemblés
tous les jeunes gens qui se destinent à être élèves, leurs
futurs professeurs en tête. Un des professeurs lut d'abord
; Ces jeunes gens la traduction arabe du discours du
octeur Clot-Bey, qui lui-même le lut ensuite en fran-
cs. Nous donnons un peu plus bas ce discours, qui a
e couvert d'applaudissements. Profitant d'un moment
e silence le docteur Clot-Bey , élevant la main, pro-
nonça ces mots à haute voix : « Messieurs, au nom de
S. A. le Vice-roi, je proclame la réouverture de l'école
de IIlédecine,,, A ce moment, éclatèrent de la manière la
plus vive la joie et l'enthousiasme de tous les jeunes
gens et de toutes les personnes présentes, qui se félici-
tent hautement d'un si heureux événement.
Le Spectateur égyptien, auquel nous empruntons en
Partie ces détails, ajoute avec raison que la réouverture
( l'école de médecine, sous les auspices d'un prince
eclairé, est comme la résurrection officielle de la
science et de l'intelligence en Égypte. Nous pensons avec
que c'est là un de ces actes qui doivent attirer le plus
1 attention de l'Europe civilisée, et mériter particulière-
ment son estime avec sa sympathie.
Voici les parties les plus importantes du discours du
Acteur Clot-Bey.
DISCOURS DU DOCTEUR CLOT-BEY.
MESSIEURS,
Ce n'est pas sans une vive émotion, vous le comprendrez,
que je me retrouve dans cette enceinte. Il y a près de trente
tins que, sous les auspices du grand prince qui voulait assurer
à 1 Egypte les bienfaits de la science, je formais l'école de
Médecine dont les premiers élèves m'entourent et vont co-
opérer à sa réorganisation. Leur présence ici, la part qu'ils
OQt prendre à nos travaux, montrent assez que l'ancienne
ecole a produit ses fruits. Nous y voyons, en même temps, la
Preuve de la différence qui existe entre l'époque présente et
celle qui a vu s'élever les premières assises de cette impor-
tante institution. Alors, messieurs, les obstacles se présen-
tent de toutes parts et se produisaient sous toutes les formes.
Les élèves qu'il nous était permis de réunir n'avaient aucune
Motion scientifique préparatoire. L'enseignement offrait les plus
grandes difficultés par l'absence d'une langue commune; le
Engage technique n'existait pas; la répugnance pour les études
anatomiqués était générale ! Si vous ajoutez à cela la lutte à
SOutenir contre des préjugés sans cesse renaissants, contre
des jalousies toujours actives, contre une malveillance qui ne
feulait devant aucun moyen d'attaque, vous reconnaîtrez
Peut-être, messieurs, qu'il a fallu quelque courage pour en-
treprendre une pareille tâche, de la persévérance, et surtout
Une confiance inébranlable dans la grandeur des résultats,
Pour en supporter le fardeau. Heureusement qu'à défaut d'ex-
Perlence, gavais un ardent désir de faire le bien; j'ai vu mes
efforts couronnés de succès.
Oui, messieurs, couronnés de succès ! A ceux qui tente-
raient de le contester, je n'ai qu'à présenter le procès-verbal
de la séance de l'Académie de médecine de Paris, du 6 dé-
cembre 1832, séance dans laquelle furent examinés douze de
nos élèves que je conduisis alors en France. Ce document
atteste qu'en mois de six ans d'études, malgré les obstacles et
les entraves signalés plus haut, les élèves égyptiens présentés
à 1 Académie ont pu se montrer à la hauteur des étudiants
d'une faculté d'Europe; leurs progrès furent tels en fran-
çais, qu'ils furent capables de soutenir l'examen dans cette
langue.
A mesure que du sein même de l'établissement naissaient
de nouvelles ressources, que les moyens d'étude et les instru-
ments de travail s'y développaient, d'utiles changements furent
successivement introduits dans son régime, et l'école de mé-
decine, dont le personnel enseignant s'était accru, dont la
langue scientifique avait été formée, dont les élèves avaient
été soumis à des études préparatoires en rapport avec l'objet
spécial de l'enseignement, ne cessa, avec le temps, de rece-
voir de notables améliorations, que compléta sa translation
d'Abouzabel au Caire. Mais, au fond, on peut dire que les
bases de l'organisation primitive ne furent pas essentiellement
modifiées, et que, de 1832 jusqu'en 1849, l'école subsista
telle que je l'avais créée; les résultats* avaient d'ailleurs ré-
pondu à mes espérances. L'utilité de l'institution n'était plus
révoquée en doute. Durant cette même période, il en était
sorti huit cents médecins et pharmaciens, répartis dans les di-
vers services publics.
A ces faits, déjà si concluants, vint s'ajouter un témoi-
gnage dont personne , à coup sûr, ne contestera l'autorité.
Le célèbre docteur Lallemand arrive en Egypte ; le ministre de
l'instruction publique a l'heureuse idée de profiter de sa pré-
sence pour être complètement édifié sur la situation de l'école,
l'état de l'enseignement, l'instruction des élèves, et la nature
des perfectionnements dont son organisation peut être sus-
ceptible. Après une inspection générale de rétablissement
dans ses détails et dans son ensemble, après avoir lui-même
procédé à des examens rigoureux, le savant professeur de
Montpellier déclare, dans un rapport raisonné en date du
1er janvier 1849, qu'il ne voit rien à ajouter ou à changer à
ce qui existe.
C'est peu de temps après, messieurs, que je quittai le ser-
vice. Je ne suivrai pas l'histoire de l'école de médecine dans
les changements qui s'y opérèrent depuis le moment où je
cessai d'en avoir la haute direction. Ce que je sais, et ce que
nous avons le droit de constater, c'est qu'à l'avènement du
prince éclairé qui gouverne aujourd'hui l'Egypte, l'école de
médecine avait tellement perdu de son importance, et parais-
sait tellement frappée de stérilité, qu'il fut plus facile d'en
ordonner la suppression que de pourvoir à sa réforme. Mais
le rétablissement de l'école n'avait jamais cessé d'être dans la
pensée du Vice-roi. Nous en avons pour garantie non-seule-
ment la mission dont Son Altesse a daigné m'honorer, mais
encore le vif intérêt qu'elle a mis à l'examen des propositions
que j'ai eu l'honneur de lui soumettre, et l'empressement
avec lequel elle a bien voulu accueillir un projet qui fait peser
sur son gouvernement des charges de plus d'un genre. Le
Vice-roi, messieurs, cédant à ses généreuses inspirations, n'a
reculé devant aucune difficulté, devant aucun sacrifice, pour
assurer la reconstitution de l'école sur de solides fondements.
C'est vous dire assez le prix qu'il y attache et l'étendue des de-
voirs que ses libérales intentions vous imposent.
Vous remplirez, messieurs, la tâche qui vous est confiée;
vous répondrez dignement à la confiance de Son Altesse ; j'en
ai la ferme conviction.
Bien qu'elle présente encore des difficultés, l'œuvre que
vous avez à accomplir est beaucoup moins compliquée au-
jourd'hui qu'à l'origine même de nos travaux. ,
Permettez-moi de rappeler, en peu de mots, quelques-unes
des règles qui ont servi de bases à l'organisation de l'école.
Contrairement à ce qui se pratique en Europe, les élèves
de l'école de médecine du Caire, entretenus aux frais du gou-
vernement et jouissant d'une solde, sont soumis au régime
phithéâtre de l'école, où se trouvaient déjà rassemblés
tous les jeunes gens qui se destinent à être élèves, leurs
futurs professeurs en tête. Un des professeurs lut d'abord
; Ces jeunes gens la traduction arabe du discours du
octeur Clot-Bey, qui lui-même le lut ensuite en fran-
cs. Nous donnons un peu plus bas ce discours, qui a
e couvert d'applaudissements. Profitant d'un moment
e silence le docteur Clot-Bey , élevant la main, pro-
nonça ces mots à haute voix : « Messieurs, au nom de
S. A. le Vice-roi, je proclame la réouverture de l'école
de IIlédecine,,, A ce moment, éclatèrent de la manière la
plus vive la joie et l'enthousiasme de tous les jeunes
gens et de toutes les personnes présentes, qui se félici-
tent hautement d'un si heureux événement.
Le Spectateur égyptien, auquel nous empruntons en
Partie ces détails, ajoute avec raison que la réouverture
( l'école de médecine, sous les auspices d'un prince
eclairé, est comme la résurrection officielle de la
science et de l'intelligence en Égypte. Nous pensons avec
que c'est là un de ces actes qui doivent attirer le plus
1 attention de l'Europe civilisée, et mériter particulière-
ment son estime avec sa sympathie.
Voici les parties les plus importantes du discours du
Acteur Clot-Bey.
DISCOURS DU DOCTEUR CLOT-BEY.
MESSIEURS,
Ce n'est pas sans une vive émotion, vous le comprendrez,
que je me retrouve dans cette enceinte. Il y a près de trente
tins que, sous les auspices du grand prince qui voulait assurer
à 1 Egypte les bienfaits de la science, je formais l'école de
Médecine dont les premiers élèves m'entourent et vont co-
opérer à sa réorganisation. Leur présence ici, la part qu'ils
OQt prendre à nos travaux, montrent assez que l'ancienne
ecole a produit ses fruits. Nous y voyons, en même temps, la
Preuve de la différence qui existe entre l'époque présente et
celle qui a vu s'élever les premières assises de cette impor-
tante institution. Alors, messieurs, les obstacles se présen-
tent de toutes parts et se produisaient sous toutes les formes.
Les élèves qu'il nous était permis de réunir n'avaient aucune
Motion scientifique préparatoire. L'enseignement offrait les plus
grandes difficultés par l'absence d'une langue commune; le
Engage technique n'existait pas; la répugnance pour les études
anatomiqués était générale ! Si vous ajoutez à cela la lutte à
SOutenir contre des préjugés sans cesse renaissants, contre
des jalousies toujours actives, contre une malveillance qui ne
feulait devant aucun moyen d'attaque, vous reconnaîtrez
Peut-être, messieurs, qu'il a fallu quelque courage pour en-
treprendre une pareille tâche, de la persévérance, et surtout
Une confiance inébranlable dans la grandeur des résultats,
Pour en supporter le fardeau. Heureusement qu'à défaut d'ex-
Perlence, gavais un ardent désir de faire le bien; j'ai vu mes
efforts couronnés de succès.
Oui, messieurs, couronnés de succès ! A ceux qui tente-
raient de le contester, je n'ai qu'à présenter le procès-verbal
de la séance de l'Académie de médecine de Paris, du 6 dé-
cembre 1832, séance dans laquelle furent examinés douze de
nos élèves que je conduisis alors en France. Ce document
atteste qu'en mois de six ans d'études, malgré les obstacles et
les entraves signalés plus haut, les élèves égyptiens présentés
à 1 Académie ont pu se montrer à la hauteur des étudiants
d'une faculté d'Europe; leurs progrès furent tels en fran-
çais, qu'ils furent capables de soutenir l'examen dans cette
langue.
A mesure que du sein même de l'établissement naissaient
de nouvelles ressources, que les moyens d'étude et les instru-
ments de travail s'y développaient, d'utiles changements furent
successivement introduits dans son régime, et l'école de mé-
decine, dont le personnel enseignant s'était accru, dont la
langue scientifique avait été formée, dont les élèves avaient
été soumis à des études préparatoires en rapport avec l'objet
spécial de l'enseignement, ne cessa, avec le temps, de rece-
voir de notables améliorations, que compléta sa translation
d'Abouzabel au Caire. Mais, au fond, on peut dire que les
bases de l'organisation primitive ne furent pas essentiellement
modifiées, et que, de 1832 jusqu'en 1849, l'école subsista
telle que je l'avais créée; les résultats* avaient d'ailleurs ré-
pondu à mes espérances. L'utilité de l'institution n'était plus
révoquée en doute. Durant cette même période, il en était
sorti huit cents médecins et pharmaciens, répartis dans les di-
vers services publics.
A ces faits, déjà si concluants, vint s'ajouter un témoi-
gnage dont personne , à coup sûr, ne contestera l'autorité.
Le célèbre docteur Lallemand arrive en Egypte ; le ministre de
l'instruction publique a l'heureuse idée de profiter de sa pré-
sence pour être complètement édifié sur la situation de l'école,
l'état de l'enseignement, l'instruction des élèves, et la nature
des perfectionnements dont son organisation peut être sus-
ceptible. Après une inspection générale de rétablissement
dans ses détails et dans son ensemble, après avoir lui-même
procédé à des examens rigoureux, le savant professeur de
Montpellier déclare, dans un rapport raisonné en date du
1er janvier 1849, qu'il ne voit rien à ajouter ou à changer à
ce qui existe.
C'est peu de temps après, messieurs, que je quittai le ser-
vice. Je ne suivrai pas l'histoire de l'école de médecine dans
les changements qui s'y opérèrent depuis le moment où je
cessai d'en avoir la haute direction. Ce que je sais, et ce que
nous avons le droit de constater, c'est qu'à l'avènement du
prince éclairé qui gouverne aujourd'hui l'Egypte, l'école de
médecine avait tellement perdu de son importance, et parais-
sait tellement frappée de stérilité, qu'il fut plus facile d'en
ordonner la suppression que de pourvoir à sa réforme. Mais
le rétablissement de l'école n'avait jamais cessé d'être dans la
pensée du Vice-roi. Nous en avons pour garantie non-seule-
ment la mission dont Son Altesse a daigné m'honorer, mais
encore le vif intérêt qu'elle a mis à l'examen des propositions
que j'ai eu l'honneur de lui soumettre, et l'empressement
avec lequel elle a bien voulu accueillir un projet qui fait peser
sur son gouvernement des charges de plus d'un genre. Le
Vice-roi, messieurs, cédant à ses généreuses inspirations, n'a
reculé devant aucune difficulté, devant aucun sacrifice, pour
assurer la reconstitution de l'école sur de solides fondements.
C'est vous dire assez le prix qu'il y attache et l'étendue des de-
voirs que ses libérales intentions vous imposent.
Vous remplirez, messieurs, la tâche qui vous est confiée;
vous répondrez dignement à la confiance de Son Altesse ; j'en
ai la ferme conviction.
Bien qu'elle présente encore des difficultés, l'œuvre que
vous avez à accomplir est beaucoup moins compliquée au-
jourd'hui qu'à l'origine même de nos travaux. ,
Permettez-moi de rappeler, en peu de mots, quelques-unes
des règles qui ont servi de bases à l'organisation de l'école.
Contrairement à ce qui se pratique en Europe, les élèves
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