Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-09-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 25 septembre 1856 25 septembre 1856
Description : 1856/09/25 (A1,N7). 1856/09/25 (A1,N7).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020521
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
104 L'ISTHME DE SUEZ,
le Nil au moyen d'écluses, ils trouvèrent celles-ci fermées par
ordre du gouvernement; et l'on refusa au pavillon prussien
l'entrée du Nil. Là-dessus, le consul de Prusse protesta vio-
lemment contre le gouvernement égyptien , le rendant respon-
sable de toutes pcrtt's, dommages et intérêts, etc., pour la
soi-disant violation des traités. Voilà le récit exact de cette
affaire, telle qu'elle s'est passée.
j) Je vois par un article de votre journal du 26, dans la
correspondance de Berlin, que le consul de Prusse a soumis
cette affaire à son gouvernement. Mais il l'aura évidemment
présentée sous un faux jour. Il désire faire croire que toute
celle affaire n'a eu qu'un but, celui- de faire juger des droits
du vire-roi à accorder des monopoles. Je rejette d'une ma-
twère absolue ce moyen de faire envisager la question. C'est
tout«implement une tentative pour tourner par un subterfuge
la question si délicate des « pavillons. »
"Contre les monopoles de toute espèce, je proteste aussi
- énergiquement que le consul de Prusse. J'ai vu trop d'exemples
en Orient de leur fatale influence sur toutes les industries
pour écrire un-mot en leur faveur; et j'espère que l'époque
n'est pas éloignée où le monopole ne sera plus connu que
« pour avoir existé. ) Une grande partie en a déjà été détruite;
et le reste devra bientôt subir le même sort, à moins qu'une
intervention brouillonne et arrogante n'en prolonge l'exis-
tence.. -
« Parmi les actes du vice-roi depuis son avènement au pou-
voir, il y en a une foule qui prouvent qu'il n'est pas insensible
au bien-être de son peuple. Pour l'amélioration du commerce,
il a fait énormément; et, sans aucun doute, il fera plus en-
core, à moins que, dégoûté par la répétition d'actes sembla-
bles à celui-ci, il ne vienne à prêter l'oreille aux conseils de
ceux de son entourage qui désireraient perpétuer les abus,
plutôt qu'aux conseils désintéressés de ceux des consuls qui
n'ont en vue que le développement des ressources du pays
pour le bonheur de tous.
» Le consul de Prusse, comme tous ses collègues à Alexan-
drie, savait depuis longtemps que le vice-roi avait accordé un
privilège à certaines personnes pour l'établissement de re-
morqueurs sur le Nil. S'il considérait cela comme une usur-
pation de pouvoir par le vice-roi, pourquoi ne déférait-il pas
l'affaire au ministre de Prusse à Constantinople? Le ministre
aurait consulté ses collègues; et, s'ils avaient jugé que le vice-
roi eût agi contrairement aux traités en-vigueur, ils auraient
- collectivement demandé au sultan l'intervention de son auto-
rité pour le rappeler a l'observation des conventions exis-
tantes. Une telle manière de procéder eût été non-seulement
la seule conforme aux usages diplomatiques, mais encore la
seule qui pût aboutir.
» Le consul prussien a cru devoir agir différemment; en
tentant de faire exécuter d'après sa seule interprétation un
traité, il en a violé un autre; car, quoi qu'il puisse penser, la
loi telle qu'il l'a trouvée en vigueur est celle du pays, jusqu'à
ce qu'elle ait été modifiée par une puissance supérieure à la
sienne. Celte conduite peut bien être approuvée par quelques-
uns; mais elle sera universellement condamnée par tous les
gens raisonnables, surtout à une époque où la modération,
la bienveillance et la conciliation doivent prédominer dans
nos relations avec la Turquie, si nous voulons briser cette bar-
rière d'antipathie qui s'est si longtemps interposée entre la
civilisation de l'Occident et le fanatisme de l'Orient. »
Pour extrait : G. LOTHES.
REVUE DE LA PRESSE.
La presse européenne continue à porter la plus sérieuse
attention aux progrès de notre entreprise.
Dans ses numéros des 29 juillet, 12, 22 août et 2 septem-
bre, la Gazette deFerrare consacre quatre articles à la pubh'
cation d'une étude intéressante, contenant l'exposé et l'exatoeo
de toute la question.
L'auteur, M. Giuseppe Ma Bozoli, avocat distingué, seX"
prime ainsi en commençant son travail : ,jet
« Le percement de l'isthme de Suez est aujourd'hui le 5
sur lequel se pprte le principal intérêt de l'Europe, par suitc
des très-heureuses conséquences qui en ressortent. » -
Le Railway Times de Londres, la Gazette de Cologne, -
Moniteur de la Flotte, le Diario de Barcelone, persévèrevt
.avec leur talent habituel dans la tâche qu'ils ont entreprise
de seconder notre propagande.
Le Bollettino dell' htmo di Suez vient de publier son qua'
trième numéro, où nous remarquons fin article de M. le profit'
seur Scarabelli sur « les Conditions des États méditerranéens
en face de Péluse. »
Après avoir décrit les avantages que doivent présenter aux
divers peuples de la Méditerranée leur proximité relative da
golfe de Péluse , le savant professeur insiste pour que l'Italie
se hâte de pousser ses voies de fer vers son littoral; il signai
les agrandissements décrétés pour le port de Gênes comme
ne devant pas suffire aux besoins et à la concurrence qui se
préparent; il demande pour Gênes la construction d'un no0'
veau port capable de recevoir les vaisseaux du plus grand
tonnage. Il excite l'émulation des Génois, par l'exemple de
Venise et de Marseille.
Aux Etats-Unis, les adhésions au projet du canal-des DcuX"
Mers se multiplient. Nous en trouvons une nouvelle preuvc
dans ces considérations de l'Orléanais, journal de la nouvelle
Orléans : *
« M. Ferdinand de Lesseps vient de lancer le premipI
numéro d'une feuille hebdomadaire intitulée VIsthme de
Suez, ou Journal de l'union des deux mers. Cette publication
était inutile pour rendre le projet populaire, son exécution'
quelque vaste qu'elle soit, étant devenue facile par suite de
l'empressement des Etats à contribuer pécuniairement -811
fonds social de l'entreprise. L'Europe entière y est intéressée.
Le plan est accepté et le capital souscrit. La presse, sous ce
dernier rapport, le plus important de tous, ne saurait donc
créer aucun élément de succès nouveau. Mais sous un autrC
point de vue, la publication de M. de Lesseps peut être profi"
table à l'Europe, à l'Orient surtout. En fixant l'attention sur
l'Egypte et l'Arabie, le Journal de l'union des deux mers att"
rcra l'industrie et les capitaux de l'Occident vers des pays
pauvres d'argent, mais que la nature a faits riches de climat
et de sol. La civilisation européenne, propagée par le cotP"
merce, y remplacera peu à peu l'ancien fanatisme musulmafli
et le vieux monde, stationnaire depuis des siècles, s'animera
devant le souffle fécondant de la philosophie moderne. L'hu'"
manité entière y gagnera. »
En France, les journaux de toutes les opinions ne cessent
d'apporter à notre œuvre de nouveaux éléments d'autorité ét
de popularité.
Les Annales de la Bourse ont publié deux articles de M. de
Ceyras sur les résultats du percement de l'isthme de Suez ;
l'auteur en apprécie ainsi les avantages : -
« Ces avantages sont der deux sortes : avantages généraux
et avantages spéciaux. Avantages généraux : c'est-à-dire que
tous les pays du monde profiteront de cette route maritiUP,
le Nil au moyen d'écluses, ils trouvèrent celles-ci fermées par
ordre du gouvernement; et l'on refusa au pavillon prussien
l'entrée du Nil. Là-dessus, le consul de Prusse protesta vio-
lemment contre le gouvernement égyptien , le rendant respon-
sable de toutes pcrtt's, dommages et intérêts, etc., pour la
soi-disant violation des traités. Voilà le récit exact de cette
affaire, telle qu'elle s'est passée.
j) Je vois par un article de votre journal du 26, dans la
correspondance de Berlin, que le consul de Prusse a soumis
cette affaire à son gouvernement. Mais il l'aura évidemment
présentée sous un faux jour. Il désire faire croire que toute
celle affaire n'a eu qu'un but, celui- de faire juger des droits
du vire-roi à accorder des monopoles. Je rejette d'une ma-
twère absolue ce moyen de faire envisager la question. C'est
tout«implement une tentative pour tourner par un subterfuge
la question si délicate des « pavillons. »
"Contre les monopoles de toute espèce, je proteste aussi
- énergiquement que le consul de Prusse. J'ai vu trop d'exemples
en Orient de leur fatale influence sur toutes les industries
pour écrire un-mot en leur faveur; et j'espère que l'époque
n'est pas éloignée où le monopole ne sera plus connu que
« pour avoir existé. ) Une grande partie en a déjà été détruite;
et le reste devra bientôt subir le même sort, à moins qu'une
intervention brouillonne et arrogante n'en prolonge l'exis-
tence.. -
« Parmi les actes du vice-roi depuis son avènement au pou-
voir, il y en a une foule qui prouvent qu'il n'est pas insensible
au bien-être de son peuple. Pour l'amélioration du commerce,
il a fait énormément; et, sans aucun doute, il fera plus en-
core, à moins que, dégoûté par la répétition d'actes sembla-
bles à celui-ci, il ne vienne à prêter l'oreille aux conseils de
ceux de son entourage qui désireraient perpétuer les abus,
plutôt qu'aux conseils désintéressés de ceux des consuls qui
n'ont en vue que le développement des ressources du pays
pour le bonheur de tous.
» Le consul de Prusse, comme tous ses collègues à Alexan-
drie, savait depuis longtemps que le vice-roi avait accordé un
privilège à certaines personnes pour l'établissement de re-
morqueurs sur le Nil. S'il considérait cela comme une usur-
pation de pouvoir par le vice-roi, pourquoi ne déférait-il pas
l'affaire au ministre de Prusse à Constantinople? Le ministre
aurait consulté ses collègues; et, s'ils avaient jugé que le vice-
roi eût agi contrairement aux traités en-vigueur, ils auraient
- collectivement demandé au sultan l'intervention de son auto-
rité pour le rappeler a l'observation des conventions exis-
tantes. Une telle manière de procéder eût été non-seulement
la seule conforme aux usages diplomatiques, mais encore la
seule qui pût aboutir.
» Le consul prussien a cru devoir agir différemment; en
tentant de faire exécuter d'après sa seule interprétation un
traité, il en a violé un autre; car, quoi qu'il puisse penser, la
loi telle qu'il l'a trouvée en vigueur est celle du pays, jusqu'à
ce qu'elle ait été modifiée par une puissance supérieure à la
sienne. Celte conduite peut bien être approuvée par quelques-
uns; mais elle sera universellement condamnée par tous les
gens raisonnables, surtout à une époque où la modération,
la bienveillance et la conciliation doivent prédominer dans
nos relations avec la Turquie, si nous voulons briser cette bar-
rière d'antipathie qui s'est si longtemps interposée entre la
civilisation de l'Occident et le fanatisme de l'Orient. »
Pour extrait : G. LOTHES.
REVUE DE LA PRESSE.
La presse européenne continue à porter la plus sérieuse
attention aux progrès de notre entreprise.
Dans ses numéros des 29 juillet, 12, 22 août et 2 septem-
bre, la Gazette deFerrare consacre quatre articles à la pubh'
cation d'une étude intéressante, contenant l'exposé et l'exatoeo
de toute la question.
L'auteur, M. Giuseppe Ma Bozoli, avocat distingué, seX"
prime ainsi en commençant son travail : ,jet
« Le percement de l'isthme de Suez est aujourd'hui le 5
sur lequel se pprte le principal intérêt de l'Europe, par suitc
des très-heureuses conséquences qui en ressortent. » -
Le Railway Times de Londres, la Gazette de Cologne, -
Moniteur de la Flotte, le Diario de Barcelone, persévèrevt
.avec leur talent habituel dans la tâche qu'ils ont entreprise
de seconder notre propagande.
Le Bollettino dell' htmo di Suez vient de publier son qua'
trième numéro, où nous remarquons fin article de M. le profit'
seur Scarabelli sur « les Conditions des États méditerranéens
en face de Péluse. »
Après avoir décrit les avantages que doivent présenter aux
divers peuples de la Méditerranée leur proximité relative da
golfe de Péluse , le savant professeur insiste pour que l'Italie
se hâte de pousser ses voies de fer vers son littoral; il signai
les agrandissements décrétés pour le port de Gênes comme
ne devant pas suffire aux besoins et à la concurrence qui se
préparent; il demande pour Gênes la construction d'un no0'
veau port capable de recevoir les vaisseaux du plus grand
tonnage. Il excite l'émulation des Génois, par l'exemple de
Venise et de Marseille.
Aux Etats-Unis, les adhésions au projet du canal-des DcuX"
Mers se multiplient. Nous en trouvons une nouvelle preuvc
dans ces considérations de l'Orléanais, journal de la nouvelle
Orléans : *
« M. Ferdinand de Lesseps vient de lancer le premipI
numéro d'une feuille hebdomadaire intitulée VIsthme de
Suez, ou Journal de l'union des deux mers. Cette publication
était inutile pour rendre le projet populaire, son exécution'
quelque vaste qu'elle soit, étant devenue facile par suite de
l'empressement des Etats à contribuer pécuniairement -811
fonds social de l'entreprise. L'Europe entière y est intéressée.
Le plan est accepté et le capital souscrit. La presse, sous ce
dernier rapport, le plus important de tous, ne saurait donc
créer aucun élément de succès nouveau. Mais sous un autrC
point de vue, la publication de M. de Lesseps peut être profi"
table à l'Europe, à l'Orient surtout. En fixant l'attention sur
l'Egypte et l'Arabie, le Journal de l'union des deux mers att"
rcra l'industrie et les capitaux de l'Occident vers des pays
pauvres d'argent, mais que la nature a faits riches de climat
et de sol. La civilisation européenne, propagée par le cotP"
merce, y remplacera peu à peu l'ancien fanatisme musulmafli
et le vieux monde, stationnaire depuis des siècles, s'animera
devant le souffle fécondant de la philosophie moderne. L'hu'"
manité entière y gagnera. »
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d'apporter à notre œuvre de nouveaux éléments d'autorité ét
de popularité.
Les Annales de la Bourse ont publié deux articles de M. de
Ceyras sur les résultats du percement de l'isthme de Suez ;
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et avantages spéciaux. Avantages généraux : c'est-à-dire que
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