Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-09-10
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 10 septembre 1856 10 septembre 1856
Description : 1856/09/10 (A1,N6). 1856/09/10 (A1,N6).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6202051m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
88 L'ISTHME DE SUEZ,
Les poseurs de rails, mis également à la tâche, se sont en-
gagés à poser plus de 2 milles de longueur par semaine.
Tous les travailleurs se trouveront réunis sur un seul point
formant trois ateliers :
1° Les terrassiers exécutant la chaussée, toujours un mille
en avant des poseurs;
2° Les poseurs couvrant de rails la chaussée, faite au fur
et à mesure de son avancement';
3° La locomotive remorquant un train jusqu'à la fin des
rails posés, pour alimenter les travailleurs de matériel, de
vivres et d'eau.
Les hommes se réunissent; avant huit jours ils seront au
complet. Les travaux vont être poussés avec vigueur, et tout
fait espérer qu'avant un an les voyageurs et la malle de l'Inde
pourront parvenir du Caire à Suez en trois heures par la nou-
velle voie ferrée.
Le télégraphe électrique du Caire à Suez, posé le long du
chemin de fer, est achevé jusqu'à Suez et vient de fonclionner
pour la première fois.
Le Caire, 20 août 1856.
Pour extrait :
ERNEST DESPLACES.
CABOTAGE A VAPEUR DANS LA MER ROUGE.
Le Journal de Rouen du 24 août, en annonçant la
formation de la Compagnie égyptienne de cabotage à
vapeur dans la mer Rouge, fait suivre cette nouvelle des
réflexions suivantes, que nous nous plaisons à repro-
'duire :
« Ainsi vont se développant de jour en jour les applications
de la vapeur aux communications avec les contrées jusque.
présent les plus isolées. Les provinces bordant les deux rives
de la mer Rouge, bien que séparées par un intervalle de 150
à 200 kilomètres à peine, sont bien plus étrangères les unes
aux autres que la plupart des points de l'Amérique et de
l'Afrique occidentale à l'égard de nos ports de l'Europe. C'est à
grand'peine que des barques montées par des équipages très-
peu expérimentés se hasardent à longer les côtes, et surtout à
traverser d'Egypte en Arabie, et réciproquement. Il y a là ce-
pendant les éléments d'un commerce qui n'a besoin que d'être
entrepris pour devenir fructueux. La côte orientale com-
prend les régions de l'Yémen, si riches en produits tropicaux,
dont on ne tire presque aucun parti, faute de moyens de
transport. Sur le rivage opposé se trouvent l'Egypte, la Nubie,
l'Abyssinie. A mesure qu'on s'avance vers le sud, on ren-
contre des terres de plus en plus fertiles, mais dont l'explo-
ration n'a été faite que par de rares e intrépides voyageurs,
et dans lesquelles pénètrent de temps en temps des caravanes,
dont les relations sont entravées par les difficultés du climat
et par les mauvaises dispositions des chefs de peuplades in-
digènes.
» Cet état de choses ne saurait manquer de se modifier ra-
pidement à partir du jour où des navires à vapeur sillonne-
ront dans tous les sens la mer Rouge, en prenant pour points
d'attache le port de Suez, au fond de la mer Rouge, celui de
Kosseïr, sur la rive égyptienne, à peu près à moitié route du
détroit de Bab-el-Mandeb, et enfin celui d'Aden, occupé par
les An tais sur la rive arabique, à l'entrée de la mer Rouge.
)ulations du littoral et même de l'intérieur se.
À.-;':;;-" ¡ -' ..-.'
« ooAieronl leàrjorpeur séculaire, et viendront apporter les pro..
duils dé le^ sdot les dépouilles de leurs troupeaux, en échange
dés' marcKaiid^s fabriquées que leur offrira le commerce.
» Ces îvlaliarts d,, )lus en plus fréquentes feront naître de part
ifÕ. ,;
et d'autre de nouveaux besoins, en même temps que les moyens
de les satisfaire.
» Un autre avantage non moins signalé de l'entreprise dont
il s'agit sera de préparer la route aux navigateurs qui s'élan'
ceront de la Méditerranée dans la mer Rouge, dès que l'isthme
de Suez aura été percé. Il y a sans doute beaucoup à rabattre
des prétendus dangers du cabotage le long des côtes de la ffler
Rouge. Quelques voyages exécutés par de bons capitaines, à
bord de bâtiments munis de bonnes machines, démontreront
que la plupart des dangers dont on s'effraie aujourd'hui n'ex|S'
tent que dans les imaginations. On se familiarisera bien vIte
avec les vents constants ou périodiques et avec les effets de
marées, et tous les ports pourront être aussi facileIIlent
abordés que ceux du littoral de l'Océan ou de la Méditer'
ranée.
» Le gouvernement égyptien, qui prend l'initiative de 1:1
création du service de bateaux à vapeur, devra compléter son
œuvre par l'installation d'un système de balisage et d'éclairage
tout le long des côtes, et principalement aux environs de toUs
les ports. Sans cela, il n'y aurait pas de sécurité, et de noa"
breux sinistres viendraient dégoûter le commerce de la route
qu'on l'invite à parcourir.
» L'inauguration de la ligne dont il s'agit aura encore 00
autre avantage pour la grande navigation entre la Médite'"
ranée et la mer des Indes : ce sera de créer un corps de Pl'
lotes pratiques se familiarisant avec la connaissance de la IIler
Rouge dans toute son étendue, et pouvant diriger les navireg
long-courriers qui auront à traverser cette espèce de détroIt
dans le sens de sa longueur. En outre, ce personnel marifialc,
se recrutant d'année en année, contribuera pour une part de
plus en plus importante au transport des matériaux nécessaires
pour la construction du canal de Suez à Péluse et des grands
travaux d'architecture hydraulique qui s'élèveront à chacllne
de ses extrémités. D'après les études et les évaluations préli'
minaires, on estime qu'à moins d'éventualités tout à fait G*'
traordinaires, six années seront nécessaires, à dater de YoV
verture sérieuse des chantiers, pour mener l'entreprise sito"
à son achèvement complet, du moins à un tel état d'avancé
ment, que les navires puissent passer d'une mer dans l'autre.
Pendant cet intervalle, la navigation à vapeur aura tout le
temps de s'installer dans la mer Rouge et de s'y perfection'
ner. Dès que le capital social sera réalisé, rien n'empêchera
d'acheter en Angleterre tout le matériel nécessaire, et de
l'amener, en contournant tout le continent de l'Afrique, jus'
qu'au fond de la mer Rouge, d'où il commencera immédiate'
ment son service.
» On peut donc, sans trop de témérité, compter que, vers
le milieu de 1857, les journaux européens annonceront, à côte
des divers services du littoral méditerranéen, le program^
du parcours des paquebots de Suez sur la Nubie, l'Arabie,
l'Abyssinie et la côte orientale d'Afrique jusqu'à la latitude de
Madagascar. Ce sera là un nouveau chapitre de l'histoire des
relations nouvelles de l'Europe avec des régions qu'elle ne con"
naissait guère jusque-là que de nom. — Visinet. »
Pour extrait :
ERNEST DESPLACES.
NOUVELLES D'EGYPTE.
(Correspondance particulière de /'ISTHME DE SUEZ.)
Alexandrie, 22 août 1856.
La partie de notre port affectée au mouillage des paquebots
à vapeur est aujourd'hui constamment encombrée par suite
Les poseurs de rails, mis également à la tâche, se sont en-
gagés à poser plus de 2 milles de longueur par semaine.
Tous les travailleurs se trouveront réunis sur un seul point
formant trois ateliers :
1° Les terrassiers exécutant la chaussée, toujours un mille
en avant des poseurs;
2° Les poseurs couvrant de rails la chaussée, faite au fur
et à mesure de son avancement';
3° La locomotive remorquant un train jusqu'à la fin des
rails posés, pour alimenter les travailleurs de matériel, de
vivres et d'eau.
Les hommes se réunissent; avant huit jours ils seront au
complet. Les travaux vont être poussés avec vigueur, et tout
fait espérer qu'avant un an les voyageurs et la malle de l'Inde
pourront parvenir du Caire à Suez en trois heures par la nou-
velle voie ferrée.
Le télégraphe électrique du Caire à Suez, posé le long du
chemin de fer, est achevé jusqu'à Suez et vient de fonclionner
pour la première fois.
Le Caire, 20 août 1856.
Pour extrait :
ERNEST DESPLACES.
CABOTAGE A VAPEUR DANS LA MER ROUGE.
Le Journal de Rouen du 24 août, en annonçant la
formation de la Compagnie égyptienne de cabotage à
vapeur dans la mer Rouge, fait suivre cette nouvelle des
réflexions suivantes, que nous nous plaisons à repro-
'duire :
« Ainsi vont se développant de jour en jour les applications
de la vapeur aux communications avec les contrées jusque.
présent les plus isolées. Les provinces bordant les deux rives
de la mer Rouge, bien que séparées par un intervalle de 150
à 200 kilomètres à peine, sont bien plus étrangères les unes
aux autres que la plupart des points de l'Amérique et de
l'Afrique occidentale à l'égard de nos ports de l'Europe. C'est à
grand'peine que des barques montées par des équipages très-
peu expérimentés se hasardent à longer les côtes, et surtout à
traverser d'Egypte en Arabie, et réciproquement. Il y a là ce-
pendant les éléments d'un commerce qui n'a besoin que d'être
entrepris pour devenir fructueux. La côte orientale com-
prend les régions de l'Yémen, si riches en produits tropicaux,
dont on ne tire presque aucun parti, faute de moyens de
transport. Sur le rivage opposé se trouvent l'Egypte, la Nubie,
l'Abyssinie. A mesure qu'on s'avance vers le sud, on ren-
contre des terres de plus en plus fertiles, mais dont l'explo-
ration n'a été faite que par de rares e intrépides voyageurs,
et dans lesquelles pénètrent de temps en temps des caravanes,
dont les relations sont entravées par les difficultés du climat
et par les mauvaises dispositions des chefs de peuplades in-
digènes.
» Cet état de choses ne saurait manquer de se modifier ra-
pidement à partir du jour où des navires à vapeur sillonne-
ront dans tous les sens la mer Rouge, en prenant pour points
d'attache le port de Suez, au fond de la mer Rouge, celui de
Kosseïr, sur la rive égyptienne, à peu près à moitié route du
détroit de Bab-el-Mandeb, et enfin celui d'Aden, occupé par
les An tais sur la rive arabique, à l'entrée de la mer Rouge.
)ulations du littoral et même de l'intérieur se.
À.-;':;;-" ¡ -' ..-.'
« ooAieronl leàrjorpeur séculaire, et viendront apporter les pro..
duils dé le^ sdot les dépouilles de leurs troupeaux, en échange
dés' marcKaiid^s fabriquées que leur offrira le commerce.
» Ces îvlaliarts d,, )lus en plus fréquentes feront naître de part
ifÕ. ,;
et d'autre de nouveaux besoins, en même temps que les moyens
de les satisfaire.
» Un autre avantage non moins signalé de l'entreprise dont
il s'agit sera de préparer la route aux navigateurs qui s'élan'
ceront de la Méditerranée dans la mer Rouge, dès que l'isthme
de Suez aura été percé. Il y a sans doute beaucoup à rabattre
des prétendus dangers du cabotage le long des côtes de la ffler
Rouge. Quelques voyages exécutés par de bons capitaines, à
bord de bâtiments munis de bonnes machines, démontreront
que la plupart des dangers dont on s'effraie aujourd'hui n'ex|S'
tent que dans les imaginations. On se familiarisera bien vIte
avec les vents constants ou périodiques et avec les effets de
marées, et tous les ports pourront être aussi facileIIlent
abordés que ceux du littoral de l'Océan ou de la Méditer'
ranée.
» Le gouvernement égyptien, qui prend l'initiative de 1:1
création du service de bateaux à vapeur, devra compléter son
œuvre par l'installation d'un système de balisage et d'éclairage
tout le long des côtes, et principalement aux environs de toUs
les ports. Sans cela, il n'y aurait pas de sécurité, et de noa"
breux sinistres viendraient dégoûter le commerce de la route
qu'on l'invite à parcourir.
» L'inauguration de la ligne dont il s'agit aura encore 00
autre avantage pour la grande navigation entre la Médite'"
ranée et la mer des Indes : ce sera de créer un corps de Pl'
lotes pratiques se familiarisant avec la connaissance de la IIler
Rouge dans toute son étendue, et pouvant diriger les navireg
long-courriers qui auront à traverser cette espèce de détroIt
dans le sens de sa longueur. En outre, ce personnel marifialc,
se recrutant d'année en année, contribuera pour une part de
plus en plus importante au transport des matériaux nécessaires
pour la construction du canal de Suez à Péluse et des grands
travaux d'architecture hydraulique qui s'élèveront à chacllne
de ses extrémités. D'après les études et les évaluations préli'
minaires, on estime qu'à moins d'éventualités tout à fait G*'
traordinaires, six années seront nécessaires, à dater de YoV
verture sérieuse des chantiers, pour mener l'entreprise sito"
à son achèvement complet, du moins à un tel état d'avancé
ment, que les navires puissent passer d'une mer dans l'autre.
Pendant cet intervalle, la navigation à vapeur aura tout le
temps de s'installer dans la mer Rouge et de s'y perfection'
ner. Dès que le capital social sera réalisé, rien n'empêchera
d'acheter en Angleterre tout le matériel nécessaire, et de
l'amener, en contournant tout le continent de l'Afrique, jus'
qu'au fond de la mer Rouge, d'où il commencera immédiate'
ment son service.
» On peut donc, sans trop de témérité, compter que, vers
le milieu de 1857, les journaux européens annonceront, à côte
des divers services du littoral méditerranéen, le program^
du parcours des paquebots de Suez sur la Nubie, l'Arabie,
l'Abyssinie et la côte orientale d'Afrique jusqu'à la latitude de
Madagascar. Ce sera là un nouveau chapitre de l'histoire des
relations nouvelles de l'Europe avec des régions qu'elle ne con"
naissait guère jusque-là que de nom. — Visinet. »
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