Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1856-09-25
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 septembre 1856 25 septembre 1856
Description : 1856/09/25 (A1,N7). 1856/09/25 (A1,N7).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62020521
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
108 L'ISTHME DE SUEZ,
bateaux à vapeur doivent s'arrêter, et ce n'est qu'avec
beaucoup de peine et de perte de temps que les barques
du Nil peuvent remonter le fleuve, tandis qu'on court
risque de la vie à le descendre. C'est justement pour cela
qu'à Assouan, comme àMessid, non loin de l'île Pliilae,
on trouve des quantités de blé, de fruits, de dattes et
autres marchandises amoncelées en plein air au bord du
Nil, qui d'ordinaire sont transportées à dos de chameau
d'un endroit à l'autre à travers le désert, pour continuer
ensuite leur route sur le fleuve. Le voyage d'Assouan à
Messid dure une heure et demie, et il serait facile de
relier ces deux points par une chaussée. Il en existe une
déjà fort ancienne entre Assouan et Philae, et cette
chaussée, dont il reste la plus grande partie , avait été
établie sur une échelle grandiose.
Mais elle n'est pas en usage même aux endroits les
mieux conservés, le chamelier préférant, comme nous
l'avons déjà dit, la longer sur un étroit sentier.
Le long de cette chaussée, qui remonte évidem-
ment à l'époque où Philae florissait, île d'une beauté
incomparable, richement parée des plus magnifiques
restes de temples, de palais et de jardins, on voit une
muraille qui a environ six pieds d'épaisseur, et de dix à
quinze pieds de hauteur. Cette muraille de briques
cuites au soleil a dû être destinée dans le temps à re-
pousser les attaques des Sarrasins, destination que sem-
blent confirmer les vedettes et les tours saillantes dont
elle est munie. Aux parties de la chaussée et de la mu-
raille les plus exposées au vent, on aperçoit des traînées
de sable mouvant sous lequel chaussée et muraille dis-
paraissent presque en entier, tandis que le côté opposé
sort librement du sol dans sa hauteur primitive.
Nous appelons l'attention sur cette circonstance,
parce que nous y reviendrons en son lieu. C'est ici,
comme il a déjà été observé pour la chaussée du Caire à
Suez, une nouvelle preuve de l'efficacité des digues
régulièrement élevées contre l'action du sable mouvant,
dont les ravages ressemblent fort à ceux de la neige
dans notre zone.
CABOTAGE ET NAVIGATION INTÉRIEURE.
On sait que l'Egypte est baignée au nord-ouest par la
Méditerranée, et au sud-est par la mer Rouge.
La côte de la Méditerranée, le long du désert libyen
jusqu'à Aboukir, est plate et pleine de rochers. Depuis
Aboukir, le long de la lisière du Delta jusqu'à Péluse,
la plage est plate et formée soit d'alluvions du Nil, soit
de dépôts maritimes. Les bords de la mer Rouge, au
contraire, sont formés partie de dunes qui finissent en
s'aplatissant, partie de récifs.
Il résulte de cette configuration, ainsi que de la pro-
duction intérieure et de l'état actuel du commerce de
l'Egypte, que le cabotage ne peut être que fort restreint,
les côtes n'étant accessibles qu'aux navires légers, et ne
l'étant pas même partout. @
De plus, les côtes de l'Egypte sont pour la plupart
dépeuplées et incultes, et elles manquent par conséquent
des principaux éléments de commerce.
La navigation intérieure n'est pas moins limitée. Ce-
pendant de riches pêcheries donnent quelque impôt"
tance à celle du lac Menzaleh, entre Damiette, Bérimbal
el Kébir, Matarieh et Péluse ; et ce genre de navigation
n'est exploité que par une tribu bannie d'Alexandrie au
temps de la domination romaine, et réduite à vivre,
dans le pays où elle s'est établie, presque exclusivement
du produit de la pêche.
Il en est de même du lac Bourlos, entre Damiette et
Rosette. Cependant le pays étant plus peuplé, la navi'
gation, comme la pêche, est exploitée par diverses
bus ; mais elle est sans relations avec l'étranger.
Les produits de la pêche sont consommés en grand0
partie par les riverains des deux lacs et par les bah''
tants des villes voisines. Il en arrive pourtant une partie
sur les marchés d'Alexandrie et du Caire; et cela, non
par le cabotage, mais par les canaux intérieurs et le Nil-
Sur le lac Maréotis, près d'Alexandrie, il n'y a pres"
que aucune espèce de navigation, parce que ce lac n'est
en communication avec le Nil qu'à l'époque de l'inon-
dation, et que le canal Mahmoudieh, voisin du lac Ma"
réotis, dessert toute la navigation d'Alexandrie, aller et
retour.
Les autres lacs de l'Egypte sont insignifiants et sans
rapport avec quelque point important de l'intérieur o11
de la côte. Il n'y a que le lac Kéroun, dans la provint0
du Fayoum, qui entre en rapport avec le Nil à l'époque
de l'inondation. Mais la navigation qui se fait par les
canaux de communication n'est que fort limitée.
Nul cabotage sur la mer Rouge, dont les tristes pla"
ges sont totalement dépeuplées. Mais on pense à changer
ce fâcheux état de choses.
Suez concentre donc toute la navigation de la partie
nord de cette mer. Lors de notre séjour à' Suez, il Y
avait dans le port soixante-sept navires de cent à deux
cents tonneaux. Le commerce se dirige principalement
sur la Mecque jusqu'à Djeddah , et vers la haute Egypte
et la Nubie en empruntant le port de Kosséir.
La forme de ces navires, comme celle des barques
du Nil, remonte à trois mille ans et plus. C'est ainsi
qu'elle est figurée sur les monuments, restes d'une
grandeur déchue.
Il y avait à ce moment aussi à Suez, outre plusieurs
petites barques, un petit bateau à vapeur qui mettait en
rapport avec la ville les grands navires des Indes qui
étaient en rade.
ISTHME DE SUEZ.
De tout ce qui précède il ressort qu'en Égypte les
moyens de communication sont, à tout prendre, fort
défectueux encore; que le chemin de fer qui dans quel-
ques mois reliera Alexandrie à Suez par le Caire ne
desservira que le commerce entre ces trois points im-
portants, comme aussi le transport des voyageurs et
des marchandises allant aux Indes ou en venant, et qu'il
n'aura que peu ou point d'influence sur le reste du
pays, sur le cabotage, sur l'exportation des produits
indigènes, à laquelle la position et la configuration du
pays semblent évidemment assigner la voie d'eau.
Par l'établissement de ce chemin de fer, quelque
bateaux à vapeur doivent s'arrêter, et ce n'est qu'avec
beaucoup de peine et de perte de temps que les barques
du Nil peuvent remonter le fleuve, tandis qu'on court
risque de la vie à le descendre. C'est justement pour cela
qu'à Assouan, comme àMessid, non loin de l'île Pliilae,
on trouve des quantités de blé, de fruits, de dattes et
autres marchandises amoncelées en plein air au bord du
Nil, qui d'ordinaire sont transportées à dos de chameau
d'un endroit à l'autre à travers le désert, pour continuer
ensuite leur route sur le fleuve. Le voyage d'Assouan à
Messid dure une heure et demie, et il serait facile de
relier ces deux points par une chaussée. Il en existe une
déjà fort ancienne entre Assouan et Philae, et cette
chaussée, dont il reste la plus grande partie , avait été
établie sur une échelle grandiose.
Mais elle n'est pas en usage même aux endroits les
mieux conservés, le chamelier préférant, comme nous
l'avons déjà dit, la longer sur un étroit sentier.
Le long de cette chaussée, qui remonte évidem-
ment à l'époque où Philae florissait, île d'une beauté
incomparable, richement parée des plus magnifiques
restes de temples, de palais et de jardins, on voit une
muraille qui a environ six pieds d'épaisseur, et de dix à
quinze pieds de hauteur. Cette muraille de briques
cuites au soleil a dû être destinée dans le temps à re-
pousser les attaques des Sarrasins, destination que sem-
blent confirmer les vedettes et les tours saillantes dont
elle est munie. Aux parties de la chaussée et de la mu-
raille les plus exposées au vent, on aperçoit des traînées
de sable mouvant sous lequel chaussée et muraille dis-
paraissent presque en entier, tandis que le côté opposé
sort librement du sol dans sa hauteur primitive.
Nous appelons l'attention sur cette circonstance,
parce que nous y reviendrons en son lieu. C'est ici,
comme il a déjà été observé pour la chaussée du Caire à
Suez, une nouvelle preuve de l'efficacité des digues
régulièrement élevées contre l'action du sable mouvant,
dont les ravages ressemblent fort à ceux de la neige
dans notre zone.
CABOTAGE ET NAVIGATION INTÉRIEURE.
On sait que l'Egypte est baignée au nord-ouest par la
Méditerranée, et au sud-est par la mer Rouge.
La côte de la Méditerranée, le long du désert libyen
jusqu'à Aboukir, est plate et pleine de rochers. Depuis
Aboukir, le long de la lisière du Delta jusqu'à Péluse,
la plage est plate et formée soit d'alluvions du Nil, soit
de dépôts maritimes. Les bords de la mer Rouge, au
contraire, sont formés partie de dunes qui finissent en
s'aplatissant, partie de récifs.
Il résulte de cette configuration, ainsi que de la pro-
duction intérieure et de l'état actuel du commerce de
l'Egypte, que le cabotage ne peut être que fort restreint,
les côtes n'étant accessibles qu'aux navires légers, et ne
l'étant pas même partout. @
De plus, les côtes de l'Egypte sont pour la plupart
dépeuplées et incultes, et elles manquent par conséquent
des principaux éléments de commerce.
La navigation intérieure n'est pas moins limitée. Ce-
pendant de riches pêcheries donnent quelque impôt"
tance à celle du lac Menzaleh, entre Damiette, Bérimbal
el Kébir, Matarieh et Péluse ; et ce genre de navigation
n'est exploité que par une tribu bannie d'Alexandrie au
temps de la domination romaine, et réduite à vivre,
dans le pays où elle s'est établie, presque exclusivement
du produit de la pêche.
Il en est de même du lac Bourlos, entre Damiette et
Rosette. Cependant le pays étant plus peuplé, la navi'
gation, comme la pêche, est exploitée par diverses
bus ; mais elle est sans relations avec l'étranger.
Les produits de la pêche sont consommés en grand0
partie par les riverains des deux lacs et par les bah''
tants des villes voisines. Il en arrive pourtant une partie
sur les marchés d'Alexandrie et du Caire; et cela, non
par le cabotage, mais par les canaux intérieurs et le Nil-
Sur le lac Maréotis, près d'Alexandrie, il n'y a pres"
que aucune espèce de navigation, parce que ce lac n'est
en communication avec le Nil qu'à l'époque de l'inon-
dation, et que le canal Mahmoudieh, voisin du lac Ma"
réotis, dessert toute la navigation d'Alexandrie, aller et
retour.
Les autres lacs de l'Egypte sont insignifiants et sans
rapport avec quelque point important de l'intérieur o11
de la côte. Il n'y a que le lac Kéroun, dans la provint0
du Fayoum, qui entre en rapport avec le Nil à l'époque
de l'inondation. Mais la navigation qui se fait par les
canaux de communication n'est que fort limitée.
Nul cabotage sur la mer Rouge, dont les tristes pla"
ges sont totalement dépeuplées. Mais on pense à changer
ce fâcheux état de choses.
Suez concentre donc toute la navigation de la partie
nord de cette mer. Lors de notre séjour à' Suez, il Y
avait dans le port soixante-sept navires de cent à deux
cents tonneaux. Le commerce se dirige principalement
sur la Mecque jusqu'à Djeddah , et vers la haute Egypte
et la Nubie en empruntant le port de Kosséir.
La forme de ces navires, comme celle des barques
du Nil, remonte à trois mille ans et plus. C'est ainsi
qu'elle est figurée sur les monuments, restes d'une
grandeur déchue.
Il y avait à ce moment aussi à Suez, outre plusieurs
petites barques, un petit bateau à vapeur qui mettait en
rapport avec la ville les grands navires des Indes qui
étaient en rade.
ISTHME DE SUEZ.
De tout ce qui précède il ressort qu'en Égypte les
moyens de communication sont, à tout prendre, fort
défectueux encore; que le chemin de fer qui dans quel-
ques mois reliera Alexandrie à Suez par le Caire ne
desservira que le commerce entre ces trois points im-
portants, comme aussi le transport des voyageurs et
des marchandises allant aux Indes ou en venant, et qu'il
n'aura que peu ou point d'influence sur le reste du
pays, sur le cabotage, sur l'exportation des produits
indigènes, à laquelle la position et la configuration du
pays semblent évidemment assigner la voie d'eau.
Par l'établissement de ce chemin de fer, quelque
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